M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur les taux de mercure sur le littoral guyanais.
La presse relevait le 11 décembre 2017 le cas d’une famille de Cayenne présentant de forts taux de mercure dans le sang ; contamination visiblement liée à l’eau potable et aux poissons. La pollution des cours d’eau au mercure n’est pas nouvelle. Déjà en 1998, des associations, des scientifiques et des médecins dénonçaient l’activité aurifère illégale source d’insécurité et de pollution des cours d’eau et nappes phréatiques. Le mercure est utilisé par les chercheurs d’or (garimpeiros) pour amalgamer l’or. En 2001, Bérengère Blin, aujourd’hui directrice adjointe du Parc amazonien de Guyane avertissait : « À terme, la pollution des fleuves risque également d’affecter la population du littoral ». Aucune étude scientifique officiellement mandatée n’a été réalisée depuis 2005 concernant cette pollution particulière, aucune n’a été réalisée sur le littoral, ce qui est d’autant plus alarmant que la Guyane comprend 320 km de littoral, la grande majorité de la population y vit, la nourriture principale est composée de poisson et que le mercure est extrêmement toxique. Nous rappelons que le mercure peut entraîner des malformations fœtales, des retards de développement neurologiques et de nombreux troubles digestifs et immunitaires. Malgré l’opération Harpie, lancée en 2008, qui a fait chuter de 70 % les sites illégaux, les garimpeiros se réorganisent, vont là où les risques sont moins importants. Le nombre de chantiers illégaux augmentent à nouveau et dépassent des nombres jamais atteints.
Le parc amazonien dénonce un manque de moyens humains et une faible connaissance du territoire. Un rapport de l’ARS de 2016 explique que sur les 280 analyses de mercure réalisées entre 2013 et 2015 sur les eaux d’alimentation humaine, aucune n’a révélé de dépassement de la norme. Comment est-ce possible quand la concentration en mercure du sol guyanais est huit fois supérieure à celle de la métropole ? A contrario, des études du CNRS de 2011 sur des espèces marines prouvent des contaminations au mercure. Il s’interroge sur le manque d’études scientifiques sur ce sujet sur le littoral guyanais. Il se demande dans quelle mesure l’État français met les moyens nécessaires pour lutter contre l’orpaillage illégal.
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