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Réunion des socialistes de Bandraboua. Le collier autour du cou fait partie de l’accueil. En privé on m’explique que c’est aussi un bon moyen contre les odeurs de transpiration. Je me disais… | ![]() |
e suis de retour de l’Océan Indien. Maudits soient les sadiques qui programment les ordinateurs portables. Le mien a refusé obstinément de se connecter au bas débit. Je hais les demandes obscènes qu’il me formulait à mesure qu’il déroulait ses fiches de renseignement absconses. De toutes façons la suite était invariable : des raisons inintelligibles exprimée en sabir techno- saxon pour me refuser ce que je lui demandais. Résultat une semaine de silence sur ce cher blog. Heureusement peut-être. C’est une limite à mon auto exploitation. Car j’ai passé une semaine à courir les réunions et les entretiens dans l’île de La Réunion puis à Mayotte. Le premier qui fait des remarques sur le fait que le Congrès socialiste donne du bon temps je lui tords le cou. Car en huit jours je n’ai pas eu le temps d’un bain de mer. Rien n’est plus suffocant que ces sortes de marathon. Exemple: le jour de mon arrivée à la Réunion j’ai eu en tout et pour tout 50 minutes de pause dans une journée remplie de l’instant où je suis sorti de la passerelle de l’avion (après onze heure de vol…) au soir minuit et demi où j’ai éteint ma lampe de chevet. A quoi s’ajoute le choc des situations. C’est à Mayotte que j’ai été le plus secoué.
Pour l’instant j’en reste à l’indignation qu’a soulevé en moi le discours absurde des partisans de la remise en cause du droit du sol pour contrer « l’invasion » de Mayotte par les immigrants des Comores. Outre qu’aucun enfant n’acquiert la nationalité française avant l’âge de 13 ans dans ces conditions, ces slogans n’ont aucune signification pratique. Ils servent seulement à cultiver de la haine. Car que faire de ceux qui sont là ? Les jeter à la mer ? Ils en ont réchappé par miracle, empilés à 20 ou 30 dans des barques de pêche d’où les trafiquants jettent assez régulièrement leurs passagers à l’eau au moindre danger, sans faire de faveur aux femmes enceintes ou aux enfant en bas âge. On voit bien comment en chauffant les esprits on peut échapper aux questions qui gênent : comment ces gens sont-ils passés ? Que fait le gouvernement pour garantir les frontières ? Que ferait-on de ceux que l’on saisirait en situation irrégulière (que l’on chiffre à plus de 50000). Et de ceux qui arrivent ? Sachez à ce sujet qu’il n’y a plus de bateau de liaison avec Les Comores et que le prochain, dont la livraison est toujours attendue, ne comptera pas plus de deux cent places?Et si l’on devait rafler tout le monde (ce qui n’est pas difficile compte tenu de la configuration insulaire) comment distingue-t-on ceux à qui on n’a jamais donné de papiers français quoiqu’ils aient toujours vécu là, ceux à qui on a retiré leur papier pour leur donner des cartes de séjour parce qu’il ne pouvaient pas prouver la validité de leurs papier et ceux qui n’ont pas de papiers parce qu’ils sont des clandestins. Si le sujet n’était pas si grave j’ironiserais volontiers en demandant de s’assurer que les agents des fonctions publiques à qui l’on confiera la tache soient bien eux-mêmes titulaires de tels papiers. Car je sais de source sure que ce n’est pas le cas pour un nombre non négligeable d’entre eux du fait des règles absurdes qui ont prévalu en la matière. Quand aux solutions concrètes elles sont tellement simples qu’on doit conclure à la provocation quand on voit qu’elles ne sont même pas évoquées. J’en reparle sous peu ici. Autre chose : pendant la xénophobie, bien sur, les affaires continuent. Le gouvernement a privatisé au tiers de sa valeur les dépôts de carburant, les canalisations de transbordement en mer et les bouées d’amarrages ainsi que toutes les stations service de Mayotte. Le groupe Total a eu l’affaire. On m’a dit d’éviter ce sujet parce qu’il serait susceptible de donner à manger aux crabes de la mangrove? Je vais au contraire en parler et interroger le gouvernement sur les conditions de cette vente. Je pense que les crabes feraient bien de ne pas trop compter sur moi pour leur repas. En tous cas la rente annuelle que la collectivité aurait reçu de tout cela aurait largement permis de faire face aux charges résultants de la misère dans cette zone. Mais les maudits incendiaires xénophobes n’en soufflent mot. Pourquoi ? Parce qu’ils voté cette vente ? On va faire la liste maintenant de ceux qui ont voté et de ceux qui ne l’ont pas fait. On va demander qui a trouvé cette idée. Comment on a convaincu les élus de l’adopter? Qui a fait le prix? Et ainsi de suite…