Français. Qu'est ce que c'est ? Je connais ma réponse. J'y ai réfléchi. Par obligation. Pied noir, ça oblige. Elu d'une banlieue qui fait des campagnes d'entrée dans la nationalité française depuis 1983, ça pousse à la précision au milieu de 80 origines nationales différentes. Voici ma formule : « ma patrie c'est la République ». Pour moi, en France, la République fonde la Nation et non l'inverse. Ce sont des idées abstraites ? Mais elles ont tendance à devenir très concrètes en temps de crise. C'est le cas aujourd'hui. J'ai vu le papier de Nicolas Sarkosy dimanche. Fier d'être français ? Oui, bien sur, mais de quelle manière ? Lui dit qu'il ne faut pas avoir honte de notre histoire. Est ce une raison pour s'en glorifier quoiqu'il se soit fait au nom de la France ? Il est a peu près aussi ridicule et offensant de parler des aspects positif de la colonisation que d'évoquer ce qui "n'allait pas si mal que ça » sous l'ancien régime. Moi je suis fier des avions, des bateaux, des trains et de tous les exploits techniques des français. Parce que ça c'est le triomphe de notre école, de nos ingénieurs, techniciens et ouvriers. Le triomphe de l'intelligence collective. Je ne le dis pas d'aujourd'hui. Avant on me traitait de "patriotard". Quand j'ai fait la campagne du non, des socialistes ont ressorti des citations sur ce point pour me classer dans les "socialistes nationaux". Depuis tous ceux là sont devenus muets. Moi je continue à ne pas aimer les misérables scribaillons qui passent leurs lignes à dénigrer tout ce que nous faisons dans ce pays et à admirer par principe tout ce qui est anglo-saxon. Mais je ne le fais jamais par nationalisme ou ethnicisme. Je le vis à la toujours à la gloire de la République en tant que patrie commune de tous ses enfants. Patrie une et indivisible comme la communauté légale dont nous sommes tous comme citoyens producteurs à égalité de droits. Je reconnais que ces formules doivent être lues plusieurs fois pour qu'on ne se trompe pas sur le sens à leur donner. Bon. C'est déjà dur de défendre l' idée républicaine universaliste face au rouleau compresseur de droite. Mais hélas aussi, quelques uns à gauche s'y mettent aussi à présent ! Et pas seulement celle des différentialistes de toujours. Même les autres, ceux sur qui ont comptait pour se souvenir des principes essentiels dans les moments essentiels.
Par exemple j'ai lu dans "Le monde" une tribune stupéfiante intitulée « la république blanche, c'est fini ». Les deux auteurs sont de gauche. L'un a été président de SOS racisme et député au parlement européen, l'autre se dit proche du MRAP. Ils prennent vicieusement prétexte des discriminations qui ont lieu, en effet, pour en rendre responsable non le capitalisme ou l'inégalité sociale mais? la République. Ils précisent même qu'il faut faire à ce sujet le bilan non seulement de la Véme république mais de la République elle même ». Au passage ils dénoncent la collusion de celle-ci avec l'église catholique « et elle seule ». On se demande quelle est l'origine de cette critique. De quelle tare est atteinte la religion catholique dont les autres religions seraient indemnes ? Et si la République est le problème et non la solution, que faire d'autre ? Des quotas par couleurs de peau ou par religion ? Ce papier voué à la haine se garde bien de le dire.
Dans un autre genre, voici plus surprenant. Henri Emmanuelli. Il nous parle de nos banlieues, vues d'une cabane dans la forêt landaise sans doute. En fait ce n'est pas son sujet. Il plaide pour que la gauche relève le danger de notre époque ?en faisant des primaires. Ca serait urgent en raison de la situation dangereuse que nous vivons. Lisez bien : « Dangereuse parce que notre république se voit confrontée au défi majeur de l'échec de l'intégration des populations issues de l'immigration, échec dont nul ne doit sous-estimer le potentiel de désintégration de notre pacte citoyen. » Un poncif de fin de banquet ! Quel aveuglement ! La plupart des enfants de l'immigration se battent pour réussir et prendre leur place. Bon nombre y parviennent. Les difficultés qu'ils ont rencontrées où qu'ils continuent à affronter ne sont pas différentes de celle qu'ont rencontré tous les enfants de pauvres comme Henri Emmanuelli devrait le savoir pour l'avoir été lui-même. Aucun d'entre eux ne menace la République ! la plupart y sont davantage attaché que bien des hommes politiques, y compris de gauche, qui trouvaient il y a peu encore que la laïcité devait être « ouverte » et que nous saoulions tout le monde avec nos « histoires de République à tout bout de champ » Du reste les fondamentalistes religieux exotiques qui prétendent parfois parler au nom de tous avec la complicité des pouvoirs publics sont moins nombreux et moins influents que les « petits blancs » pauvres ruraux et même landais pour qui l'immigré et ses enfants français restent d'autant plus suspects que ses chefs de gauche lui confirment qu'ils sont dangereux pour la République parce que leur intégration est un échec ! Ca va devenir dur de lutter sur tous les fronts contre toutes les variétés de franchouillards. J'ai un autre exemple de connerie à front de b?uf. Ca se passe à Châtillon sur Loire, dans le Loiret (45). Le maire a du admettre a la fin d'un banquet que le danger de notre époque c'était la perte des repères et ainsi de suite. Comme on le sait chacun se fait de ce type de poncif une idée différente. Celui là a trouvé que l'édification des citoyens nécessitait de puissantes incitations. Je me dis qu'il ne doit pas se rendre compte. Peut-être même que lui aussi pense avoir tout compris depuis ses certitudes et ses préjugés. Voici ce que m'écrit à ce sujet un camarade.
« Cher Jean-Luc,
Nous avons organisé une conférence samedi 10 décembre pour le centenaire de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de État à Châtillon-sur-Loire (ville de 3000 hab.) dans le sud-est du LOIRET.
Car voilà ce qui ce passe depuis décembre 2004 :
Le 1er décembre de l'année dernière, une crèche a été installée dans la cour de la mairie, lieu hautement symbolique de notre République. J'ai protesté gentiment en leur signalant par courrier qu'ils ne respectaient pas la loi sur la séparation des Églises et de État. J'ai écrit au conseil municipal le 4 décembre 2004. Je n'ai toujours pas eu de réponse écrite.
Finalement elle est resté me narguer jusqu'au 1er janvier 2005. Pour me souhaiter la bonne année ? J'espérai, très naïvement qu'elle ne serait pas réinstallée à la mairie en décembre 2005. Que nenni, le conseil municipal à installé la crèche le 9 décembre 2005. Provocation ou idiotie ? J'ai écrit le 10 décembre 2005 au Préfet de la Région Centre et du Loiret, André Viau pour qu'il intervienne auprès du Maire.
Lors de la conférence, le conférencier a cité l'article 28 de la loi de 1905 démontrant au conseil municipal l'illégalité d'un symbole religieux dans l'enceinte de la mairie. Malheureusement, le maire et ses conseillés se refusent de la retirer avant Noël. Ils ne veulent pas perdre la face malgré le non respect de la loi. C'est pour cela que je souhaite médiatiser l'affaire pour que nous réaffirmions la laïcité comme l'une des valeurs les plus fondamentales de notre République. En espérant que tu fasses bon usage de cette information, reçoit mes amitiés socialistes et républicaines les plus sincères.
Bastien Joneau, PS section de Briare, Membre de PRS Loiret »
En ce moment il fait nuit dès quatre heures et demie. Ca ne va pas s'arranger jusqu'au solstice, le 21 décembre. Ce jour là ce sera celui ou le jour sera le plus court. Mais dans la nuit noire la plus longue, on sourira quand même. Le lendemain le jour commencera à rallonger. Et chaque jour un peu plus. La lumière va l'emporter sur l'ombre.Ca va s'arranger. Faut pas renoncer. Quand la franchouille et les contre républicains s'accordent pour dire aux malheureux qu'ils sont ennemis entre eux au fait qu'ils mangent ou pas des côtes de porcs, lisez Albert Camus. Lui est resté fidèle à l'espérance de l'avènement de l'humanité universelle quand tous les autres avaient rejoints les bêtes sauvages.