La proposition aux Verts

assiette de fruitsoMercredi soir  j’étais sur le plateau de France inter pour l’émission "les questions du mercredi" en partenariat avec Le Monde et Dailymotion. Jean François Achilli et Françoise Fressoz l'animent. J’évoque ici le contexte de l’émission et ensuite je reviens sur ce que j’y ai dit. A ce sujet, il me paraît important de rappeler que l’entretien était filmé et qu’il est disponible sur mon blog. Je recommande à mes lecteurs et aux commentateurs qui s’y intéressent de s’attacher à ce que j’y ai dit réellement plutôt qu’à ce qu’ils en ont entendu dire ou, pire, à ce qu’ils auraient aimé que je dise en la circonstance. Autre chose : à la fin de cette note je publie la liste de mes votes dans la discussion au parlement européen sur la motion à propos du sommet de Copenhague, avec mon explication de vote dans chaque cas. C’est long. Mais c’est indispensable. En effet Daniel Cohn Bendit m’a attribué un vote qui n’a pas été le mien à propos d’un amendement des Verts. Je ne lui en veux pas. En effet je n’exclus pas de pouvoir me tromper dans un vote au parlement sur un amendement compte tenu de l’ambiance dans laquelle cette opération se déroule. Je n’ai pas voté l’amendement des verts car il mêlait dans le même texte, à propos du nucléaire, la lutte contre le terrorisme, et le marché du carbone, deux idées que je combats. Je signale qu’il n’en reste pas moins, en toute hypothèse,  que j’ai voté contre cette résolution et contre l’amendement de la droite en faveur du nucléaire. Mais pas lui. De tout le groupe Europe Ecologie je crois que seul José Bové s’est abstenu sur le vote final.  J’ai d’ailleurs publié un commentaire assez détaillé à ce sujet, sur ce blog, le lendemain du vote. Vous pouvez donc y revenir, si le sujet vous intéresse. Pour ma part je ne reproche rien à personne. J’ai voté comme je le crois utile à la cause que je défends et je suis sûr que les autres en ont fait autant, sans placer le curseur du compromis supportable au même endroit. 

« QUAND TU VEUX »

En fait l’émission de France Inter était centrée sur Daniel Cohn Bendit. C’était lui l’invité. Il a une grande couverture médiatique cette semaine. J’aurais dû occuper la place de « grand témoin » selon l’usage dans cette émission. Donc je n’aurais dû intervenir que dans la deuxième moitié de l’échange. Mais, d’entrée de jeu, Daniel Cohn Bendit me dit : « tu interviens quand tu veux ». C’est une bonne manière plutôt rare dans l’arène politique. Cela a eu pour heureux effet de détendre considérablement l’atmosphère de notre échange. Je pense que ça s’entendait. Je me suis efforcé de ne pas abuser de cette autorisation. Mais, le moment venu et prévu, je me suis bien avancé dans un débat que je ne voulais en aucun cas laisser s’effilocher dans la routine des duels artificiels. L’occasion était trop bonne. Les deux journalistes ont piloté ça dans des conditions plutôt agréable puisque l’un et l’autre nous sommes repartis sans avoir l’impression d’avoir dû nous battre pour développer une idée.

MANIERE D’ETRE

clocher roseMon impression est que Daniel Cohn Bendit n’est pas tout a fait fixé sur plusieurs sujets qui ont de l’importance pour moi mais beaucoup moins pour lui. Cela a marqué notre échange ! Par exemple, à un moment il dit « moi aussi, je suis contre le capitalisme ». Ce n’est pas rien ! En tous cas, pour des gens comme moi, ça compte. Surtout que j’avais lu de lui une citation exactement contraire. Mais tout compte fait je ne sais pas si cela a de l’importance pour lui. Tandis que pour moi c’est une césure assez radicale qui me lie à lui dès qu’il la prononce.  A un autre moment, il dit qu’il ne sait pas «ce qu’est vraiment» le Modem. Et quand je lui dis qu’il suffit de lire le programme de Bayrou il me répond que les programmes, en gros, « bof ! ». Pour moi c’est totalement désorientant. Si un programme ne veut rien dire, qu’est ce qui veut dire quelque chose en politique ? Je crois que dans son esprit ce qui l’emporte par-dessus tout c’est qu’il faut faire un front des oppositions à Sarkozy. Je pense qu’il ne réalise pas qu’un tel front est juste une habileté politicienne sans contenu politique réel. On peut le démontrer facilement. Où commence et où s’arrête la frontière d’une telle opposition ? Sur quel thème ? Qu’est ce qui la fonde «par delà la droite et la gauche» ? Nous, nous nous battons à l’inverse, pour constituer une majorité politique à la loyale, sur un programme politique, certes socialement et écologiquement avancé, mais loyalement énoncé à l’avance. L’expérience de la victoire du programme commun montre que c’est possible de constituer une majorité électorale de cette façon pourtant particulièrement rude à première vue.

CONTRE LE RECENTRAGE DE LA GAUCHE

La proposition d’accord que j’ai faite, je l’ai adressée au Verts. Tant mieux si Europe Ecologie la faisait sienne. Mais Daniel Cohn Bendit m’a déjà répondu «non » pour Europe écologie sur ce plateau de France Inter. En effet la condition de ma proposition c’est évidemment « pas de modem » dans l’accord que je propose. Comme on peut le lire dans le compte rendu du journal « Le Monde » et l’entendre sur la vidéo, Daniel Cohn Bendit, lui, dit qu’il refuse «l’exclusion» du modem. Mais les Verts peuvent répondre différemment. J’ai des raisons de croire cela possible si j’en juge par ce que je lis dans la presse. Mais aussi par ce que me disent certains dirigeants Verts extrêmement catégoriques pour refuser le Modem. Mais aussi parce que j’ai lu dans « Pacha mama », la revue internationale des Verts, que m’a offert au cours de la manifestation des sans papiers Farbiaz, un dirigeant vert bien connu, un article très instructif relatant le débat de l’internationale des verts européens. Dans ce débat les dirigeants Verts français, notamment Catherine Grèze, dont il est précisé qu’elle est « mandatée par la délégation française » quand elle s’exprime, critiquent sévèrement les Verts de la Sarre qui ont fait le choix de gouverner le Land avec la droite. Et ils adressent la même critique aux Verts de Finlande pour leur participation à un gouvernement de centre droit. Je vois donc que l’angle d’analyse est commun avec nous, le Parti de gauche, en ce qui concerne la question fondamentale de l’indépendance politique vis-à-vis de la droite. Car c’est cela qui est en jeu, en ce moment, à la fois en terme de coalition gouvernementale et de programme de gestion des sociétés.

LE CONTEXTE  EST DETERMINANT

Pour comprendre ma proposition, il faut prendre en compte l’évolution du contexte politique à gauche à propos des régionales. Ces élections vont bien être un moment décisif de recomposition de l’arc de force politique dans notre pays. Particulièrement à gauche. Tout a été tellement vite ! Le PS a scellé, sans aucune réaction interne, son tournant vers l’alliance avec le Modem sur un plateau de télévision. Il a été symboliquement mis en scène par Martine Aubry dans son mano à mano avec Marielle de Sarnez sur le plateau de France 2. Je vous renvoie pour l’analyse de détail, au mot à mot, à l’excellent papier de Michel Soudais dans Politis. Le PS est clair : ce sera avec le Modem au deuxième tour. Et donc ensuite, dans les autres élections. Martine Aubry ouvre publiquement le dialogue. Et cette jonction ne sera pas gratuite en termes de programme. Car c’est là le fond de l’affaire. Le Modem n’est pas une «chouette bande» autour d’un scout un peu allumé qui serait disponible pour le premier jamborée venu. C’est un parti dont le programme et le leader affichent depuis des années des options dans tous les domaines clefs de la vie du pays. Et ses choix sont à l’inverse d’un programme de gauche. C’est donc maintenant que se joue l’ancrage de la gauche. Seuls des irresponsables peuvent se réjouir de voir « le PS montrer son vrai  visage » et ne rien faire pour stopper ce désastre politique. Notre tactique vise depuis notre fondation à créer un contre poids à gauche en cherchant à passer en tête de la gauche. Notre moyen a été de chercher  à le faire par l’unité de l’autre gauche et un programme clair d’alternatives capable de rassembler une nouvelle majorité d’électeurs. Nous avons échoué à passer en tête aux européennes parce que l’autre gauche est restée divisée. De nouveau, le repli solitaire du NPA nous rend ce chemin beaucoup plus long et plus difficile. Que faire ? Se résigner ? Juste compter ses électeurs et se retirer ensuite sur l’Aventin en montrant du doigt tous les autres ? Mon opinion est qu’il faut tout faire concrètement pour inverser la pente des évènements.

AGIR

Nous, le Front de gauche nous assumons nos responsabilités. Nous sommes là. Les communistes ont fait le choix du Front de gauche contre ce que tant de gens annonçaient ! Mais à présent, de nouveau, le NPA, vote après vote au niveau local se dispose clairement pour un nouvel isolement. Je ne me prononce pas sur ses motivations. J’enregistre le résultat calamiteux pour ce que nous visons. Que faire ? Bien sûr il faut d’abord respecter ces votes et ne pas insulter l’avenir. Il faut ignorer les bordées d’injures des argumentaires de commande que celui-ci ou celle-là répandent de tous côtés et jusque sur ce blog. Un jour ou l’autre on va finir par arriver à se rassembler. Sur le terrain, dès cette élection ça se verra d'ailleurs ici où là.. Reste que pour l’instant en se refusant à faire front politique électoral cela revient à laisser faire le recentrage de la gauche. Le refus de nos camarades du NPA de constituer des majorités dans les conseils régionaux, quand c’est possible parce que les conditions seraient remplies et vérifiées à la base, ajouté au refus absolu de la participation aux exécutifs ne peuvent pas avoir d’autres conséquences pratiques. C’est feu vert pour les socio libéraux  de tous poils! Ils font ce qu’ils veulent. Les purs les dénoncent, le monde est en ordre, rien ne change. Par où reprendre le problème ? Comment à la fois refuser le recentrage de la gauche et former quand même des majorités de gauche ? A cette heure, il ne reste plus qu’un seul partenaire potentiel possible pour le Front de Gauche s’il veut bloquer concrètement le recentrage de la gauche. Et c’est le parti Vert. Qu’il ne faut pas confondre avec Europe Ecologie. Car ce n'est pas pareil. Et le dire ce n'est pas chercher noise. c'est juste agir en connaissance de cause.  Et précisément c’est en janvier que les Verts vont caller leur ligne d’alliance. Donc il faut parler, maintenant, sans attendre. Voila le fond de l’affaire. Voila le sens de ma proposition.

UN ACCORD PREALABLE AU DEUXIEME TOUR

001aSur le plan pratique ma proposition est simple. Elle consiste en ceci : un accord préalable préférentiel pourrait se nouer entre eux, les Verts et nous, le Front de Gauche, après le premier tour. C'est-à-dire avant la négociation avec le PS, au moment de faire les listes du deuxième tour. Je pense que je dois souligner chaque mot plusieurs fois pour que ma formule ne soit pas amenée là où elle n’est pas. Je le répète donc. Ma proposition s’applique au deuxième tour. Le deuxième tour, c’est noté ? Cela veut dire que le premier tour est fini, n’est ce pas ! Au premier tour chacun s’est compté, chacun de son côté, sur des listes distinctes, en toute indépendance. Au moment où l’on passe à la formation des listes du deuxième tour, au lieu d’aller séparément à la négociation, nous fusionnerions d’abord nos listes avec les Verts. Une condition : pas de Modem. Puis nous aborderons la discussion avec les socialistes. Si nous constituons ensemble la première force nous serons en droit de demander la première place. Sur la base conditionnelle préalable : pas de Modem. Je pense avoir assez dit pourquoi cette affaire de la présence du Modem n’est pas du tout une anecdote. Elle concentre la question du recentrage de la gauche, sur le modèle italien. Je note combien est significatif ce fait que les mêmes qui passent tout au Modem en matière de programme et d’histoire sont intraitables avec le NPA ! C'est très significatif. Du coup ça ne fait que rendre plus enrageant la décision du NPA d'aller de son côté, seul. Car on voit bien comment cela souligne combien l’auto-isolement de ce parti est pour tous les sociaux libéraux une source permanente de satisfaction et une justification pour aller chercher « ailleurs » les voix qui manquent. Et bien sur, les mêmes qui tirent prétexte de l'isolement du NPA, sont aussi plus que méprisant avec nous, le Front de Gauche. Voyez ceci : quoique nous disions, aussi bien les communistes que nous, sur notre refus de la présence du Modem, les socialistes agissent comme s’ils avaient la certitude que tout le monde finira bien par s’en accommoder. C’est cela qu'il fauitbloquer. Cette sorte d'évidence a propos du Modem que le PS a réussi à fabriquer. Le débat que lance ma proposition est une autre manière de ne pas se résigner. Une autre manière de dire où est le centre de la gauche : à gauche.

COMPTE RENDU D'AMENDEMENTS (européens)

10052006727Et maintenant voici la dernière partie de ma note. Un peu spécialisée. Elle concerne mes votes sur les amendements  à la résolution du parlement européen pour le sommet de Copenhague. Je publie tout ça parce qu’une polémique existe sur ce qu’ont été nos votes ce jour là et sur ce sujet. Je rappelle que j’ai publié une note d’ensemble sur la résolution sitôt revenu de Strasbourg. Je vois à présent que j’ai bien fait… Mais comme le débat porte à présent sur les amendements, je pousse le compte rendu plus loin. De toutes façons je ne me plains pas d’avoir à le faire car c’est intéressant de voir mon travail de parlementaire être soumis à l’appréciation des mes concitoyens.

 Amendement 41 (SD). Mon vote : pour

 "1 bis. souligne la  nécessité d'obtenir à Copenhague, à la fin de l'année en cours, un accord contraignant prenant effet le 1er janvier 2013"

 Je l’ai voté car je considère qu'il est nécessaire de mettre en place un accord « contraignant ». Je regrette néanmoins qu'il ne soit envisagé comme tel qu'en 2013, c'est-à-dire après la fin du processus fixé à Kyoto. Pour l’'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, on fait mieux.

 Amendement 6 (PPE). Mon vote: contre

 "4. souligne que l'accord international devrait reposer sur le principe de la "responsabilité commune mais différenciée", les pays industrialisés devant donner l'exemple en réduisant leurs émissions; est d'avis que, étant donné leur poids économique, la Chine, l'Inde et le Brésil devraient toutefois s'engager à des objectifs similaires à ceux des pays industrialisés, à la différence des autres pays émergents qui, conformément au plan d'action de Bali, devront adopter des mesures d'atténuation appropriées sur le plan national dans le contexte d'un développement durable, avec un soutien mesurable, notable et vérifiable des pays industrialisés au renforcement des capacités et des transferts financiers et technologiques, tout en respectant la protection des droits de propriété intellectuelle et les besoins spécifiques des pays les moins avancés dans le cadre de ces transferts de technologie;"

 Cet amendement de la Commission Environnement ne me semblait pas  assez clair. Il  pointe du doigt la Chine, l'Inde et le Brésil qui ne méritent pas cette exception.  Par contre pas la moindre allusion aux propositions du Groupe des 77 dont ces trois font partie, notamment: la reconnaissance de la dette écologique des pays industrialisés et la mise en place d'un fonds de financement public pour le changement climatique placé sous l’autorité des nations Unies et non sous celle de la Banque Mondiale qui essaie de s’imposer dans ce rôle.

 J’ai voté contre car j’estime que la reconnaissance de la dette écologique des pays industrialisés envers les autres doit être reconnus. Et on ne peut pas faire ainsi fi du fait que ce sont notamment les entreprises de l'UE et des USA qui, protégeant leur image d'exemplarité en UE et aux USA, s'en vont polluer dans les pays moins industrialisés.

 Amendement 7 (PPE). Mon vote : contre

 "6. rappelle que l'accord international doit garantir des réductions collectives d'émissions de gaz à effet de serre dans les pays industrialisés dans une fourchette comprise entre 25 et 40% d'ici 2020 par rapport à 1990, comme le recommande le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat dans son quatrième rapport d'évaluation (GIEC 4RE), et qu'il ressort de données scientifiques récentes qu'une réduction des émissions de 40 % au moins s'impose; rappelle qu'il importe de fixer l'objectif à long terme d'une réduction d'au moins 50% d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990; rappelle que les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial doivent commencer à diminuer en 2015 au plus tard; rappelle que les objectifs en matière de réduction des émissions visés par l'accord international doivent s'inscrire dans la lignée de l'objectif des 2 ° C et des recherches scientifiques récentes; demande par conséquent que l'accord fasse l'objet de réexamens afin de s'assurer que les objectifs, en matière de réduction des émissions, soient suffisamment ambitieux"

 Cet amendement retire la référence à la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre "dans la partie supérieure" de la "fourchette comprise entre 25 et 40%", c'est pourquoi il me parait inacceptable.

 Amendement 52 (Verts). Mon vote: pour

 "6 bis. estime que l'UE devrait s'engager à réduire ses émissions de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 et, outre cet objectif intérieur, à financer d'importantes réductions des émissions dans les pays en développement;"

 J’ai voté pour car il me semble qu'il y a urgence à faire le maximum d'efforts pour arriver à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% et a avaliser la date de 1990 comme date de départ des calculs..

 Amendement 30 (Commission ENVI). Mon vote: contre

 "11. rappelle, en outre, sa recommandation selon laquelle certains principes adoptés dans le paquet "climat-énergie" doivent être utilisés comme modèle pour l'accord international, en particulier la différenciation basée sur des émissions vérifiées et le produit intérieur brut (PIB), et un système plus strict de conformité à un facteur de réduction annuel"

 J’ai voté contre cet amendement pour deux raisons:

-non seulement il fait l'apologie du "paquet climat énergie" et de son système de bourse aux droits à polluer qui est une aberration écologique

-mais en plus il supprime la référence  au caractère contraignant de l'accord de Copenhague à venir notamment pour les pays développés (partie supprimée: "le scénario linéaire contraignant applicable aux engagements des pays développés")

numéroté197 Amendement 31 (Commission ENVI). Mon vote: contre

 "17. insiste sur le fait que ces engagements à fournir l'aide financière requise de façon prévisible au titre de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique dans le cadre de la CCNUCC doivent être financés au titre de l'APD; rappelle que les ressources doivent être allouées sous la forme, non de prêts préférentiels, mais de subventions; rappelle les engagements déjà pris au titre de l'APD, selon lesquels cette dernière devra représenter 0,7 % du PIB d'ici 2015"

 J’ai voté contre cet amendement parce qu’il retire la référence à de nouveaux mécanismes de financements pourtant nécessaires. Et de plus il demande que le financement se fasse dans le cadre déjà établi de l'aide publique au développement (APD). Voici le bout de texte retiré par cet amendement: "doivent être nouveaux et venir s'ajouter à l'APD, indépendamment des procédures budgétaires annuelles des États membres"

 Amendement 10 (PPE). Mon vote : contre

 "17. insiste sur le fait que ces engagements à fournir l'aide financière requise de façon prévisible au titre de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique dans le cadre de la CCNUCC devraient être nouveaux et venir s'ajouter à l'APD; rappelle que les ressources doivent être allouées sous la forme, non de prêts préférentiels, mais de subventions; rappelle les engagements déjà pris au titre de l'APD, selon lesquels cette dernière devra représenter 0,7 % du PIB d'ici 2015"

 Sur le même article. J’ai voté contre car l'amendement parce qu’il proposait le conditionnel "devraient" au lieu du présent de l'indicatif "doivent" et qu’il retire la référence à la nécessité de financements supplémentaires.

Il me semble nécessaire d'avoir une position ferme sur la nécessité de nouveaux financements. Pour rappel, voici le texte original: "doivent être nouveaux et venir s'ajouter à l'APD, indépendamment des procédures budgétaires annuelles des États membres"

 Amendement 27 (ECR). Mon vote: contre

"17. propose que ces engagements à fournir l'aide financière requise de façon prévisible au titre de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique dans le cadre de la CCNUCC soient indépendants des procédures budgétaires annuelles des États membres; rappelle que les ressources doivent être allouées sous la forme, non de prêts préférentiels, mais de subventions; rappelle les engagements déjà pris au titre de l'APD, selon lesquels cette dernière devra représenter 0,7 % du PIB d'ici 2015)"

 Sur le même article. L'amendement atténue la force de la formulation "insiste sur le fait que ces engagements (…) doivent être nouveaux(…) et indépendants" du texte original en le transformant en "propose que ces engagements (…) soient indépendants". La suppression de la référence à la nécessité de financements supplémentaires ("nouveaux") me paraît elle aussi aberrante.

 Amendement 32S (Commission Environnement). Vote JLM: contre

 Cet amendement proposait la suppression de l'article suivant:

"18. rappelle que la contribution collective de l'Union aux efforts d'atténuation et aux besoins d'adaptation des pays en développement ne devrait pas être inférieure à 30 000 millions d'euros par an d'ici 2020, sachant que ce chiffre peut augmenter en fonction des connaissances nouvelles sur la gravité du changement climatique et l'ampleur de ses coûts"

 Il me semble curieux de proposer la suppression d'un chiffre plancher. Par ailleurs beaucoup trop bas. Comme le laisse heureusement entendre le texte original. C'est pourquoi j’ai voté contre cet amendement.

 Amendement 11 (PPE). Mon vote: contre

 "18. insiste à nouveau sur le fait que l'Union européenne est également disposée à fournir une aide financière considérable aux efforts d'atténuation et aux besoins d'adaptation des pays en développement ‑ pour autant qu'un accord ambitieux assorti d'objectifs de réduction contraignants soit conclu ‑, à condition d'avoir l'assurance que cette aide sera utilisée de manière à produire des effets positifs, par exemple en matière de transfert de technologies (dans le respect des droits de propriété intellectuelle) et de soutien en faveur de la mise en place de structures organisationnelles ("capacity building");"

 Sur le même article. J’ai voté contre cet amendement qui n'apporte rien que des congratulations mal venues et des conditions sans objet sérieux réels.

 Amendement 12 (PPE). Mon vote: contre

 L'amendement proposait la suppression de la parenthèse en gras ci-dessous:

"19. invite la communauté internationale à accroître de façon significative son soutien financier aux efforts déployés par les pays en développement au titre de l'adaptation et de l'atténuation des changements climatiques, en explorant de nouveaux mécanismes financiers innovants (accord d'échanges dette-nature ou taxation des transactions financières internationales, par exemple)"

 La suppression de la référence à la dette écologique et à la taxation des transactions financières m’apparaît inacceptable.

Amendement 37 (EFD). Mon vote: contre

 "19. invite la communauté internationale à accroître de façon significative son soutien financier aux efforts déployés par les pays en développement au titre de l'adaptation et de l'atténuation des changements climatiques, en explorant de nouveaux mécanismes financiers innovants, tout en prenant soin de ne pas encourager une nouvelle spéculation financières (sur les échanges dette-nature ou les produits dérivés des quotas d'émission de gaz à effet de serre, par exemple)"

 Si cet amendement propose "de ne pas encourager une nouvelle spéculation financières", il n'en remet pas pour autant en cause la logique de bourse des droits à polluer du paquet climat énergie. Pas question ! J’ai voté contre donc.

 Amendement 28 (ECR). Mon vote: contre

"20. souligne qu'une partie substantielle des recettes générées par la mise aux enchères de certificats dans le cadre du système communautaire d'échange d'émissions (UE ETS), y inclus la mise aux enchères pour l'aviation et le transport maritime, puisse – en fonction des décisions prises par les États membres – être allouée aux pays en développement pour leur permettre de remédier et s'adapter aux changements climatiques; souligne toutefois que plus de 50 % des émissions de l'Union ne sont pas couvertes par le SCEQE entré en vigueur en 2005, rappelle dès lors qu'il convient de définir des stratégies alternatives afin que la réduction des émissions ne repose pas uniquement sur l'industrie, mais sur chaque secteur de l'économie, et en particulier les États membres, et que chacun d'entre eux assume ses responsabilités

 Même chose: je me prononce contre le système aberrant qui permet "la mise aux enchères de certificats dans le cadre du système communautaire d'échange d'émissions (UE ETS)".

 Amendements 13/1 et 13/2 (PPE). Mon vote: contre

 "30 bis. souligne que le passage, à l'échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l'énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme; souligne toutefois que les questions relatives à la sûreté et la sécurité du cycle du combustible nucléaire doivent être abordées de façon adéquate à l'échelle internationale afin de garantir un niveau de sûreté aussi élevé que possible"

 Cet amendement, que ce soit dans sa première ou sa deuxième partie, fait l'apologie du nucléaire. Il est donc tout simplement inacceptable. J’ai voté contre. Contrairement à ce qu’a laissé entendre Daniel Cohn Bendit. Mais je pense qu’il a confondu ce vote avec celui plus tard sur un amendement des écologistes que j’examine plus loin.

Amendement 14/1 (PPE). Mon vote: contre

 L'amendement proposait la suppression de la partie en gras ci-dessous:

"33. invite l'Union à préciser les conditions dans lesquelles elle pourrait s'engager à réduire encore ses émissions, en tenant compte du fait que les recommandations scientifiques les plus récentes préconisent un engagement en faveur d'une réduction des émissions de l'ordre de 40 %, l'opinion publique dans les pays en développement comme dans les pays développés se montrant par ailleurs disposée à souscrire à cet objectif"

 L'objectif de la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre préconisée par le GIEC et soutenue par les peuples (dont nous nous permettons de rappeler qu'ils sont les souverains et que nous sommes leurs serviteurs chevronnés) est un impératif. Proposer sa suppression est irresponsable. J’ai donc voté contre.

 Amendement 14/2 (PPE). Mon vote: pour

 L'amendement proposait de "Déplacer le paragraphe 33 après le paragraphe 6". Le paragraphe 6 traitant du même sujet et étant donné qu'il n'y avait pas demande de changement de fond, je n’ai pas vu d'objection à l'approbation de cet amendement de forme. J’ai eu tort ?

 Amendement 57 (Verts). Mon vote: contre

 "45 bis. soutient que la réduction des émissions mondiales ne doit pas déboucher sur d'autres menaces, telles que la prolifération nucléaire ou le terrorisme; estime dès lors qu'il faut continuer à exclure l'énergie nucléaire du MDP ou d'autres mécanismes internationaux visant à récompenser les réductions d'émission"

 C’est à ce sujet que Cohn Bendit confond. J’ai déjà voté contre le nucléaire à l’amendement précédent déposé par la droite (PPE) Ici c’est autre chose. Si la sortie du nucléaire est une impérieuse nécessité, je ne vois pas ce que la référence au terrorisme fait ici dans cet amendement. Ni pour quelle raison à la faveur d’un amendement contre le nucléaire je devrais avaler l’approbation du marché mondial du carbone.

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