De retour de l’actualité

0012Reprendre le fil du dialogue sur un blog est plus compliqué qu’on peut en juger vue de  l’autre côté de l’écran de l’ordinateur. Mais l’interruption du fil d’écriture n’a pas été celle de l’image ou du son. Cette semaine j’ai eu plusieurs rendez vous importants sur les médias. J’espère que cela aura servi nos idées. En tout cas j’ai fait ce que j’ai pu. Et pour le reste l’actualité n’a cessé de me tirer par la manche. J’y circule dans cette note sans me soucier de chronologie, de la réforme du lycée au Chili en passant par le programme du Modem et la convention du Parti de gauche. A sauts et gambades !

 

 

 

UNE NOUVELLE PHASE DE L’OPINION

071220092231Toute l’attention s’est concentrée sur le sommet de Copenhague. Quel que soit le résultat, en dépit de lui, c’est là une bonne chose. Une opinion publique mondiale se construit. Elle le fait autour de l’idée d’un intérêt général des êtres humains. C’est un renversement complet des paradigmes de la pensée commune des années quatre vingt dix. Ainsi le curseur progressiste est repris en main. Après des années d’évidences néo libérales, pour un nombre croissant de personnes, le système n’est plus légitime. Le sentiment qu’il conduit à une impasse gagne de tous côtés. Il suffit de constater le nombre des retournements de veste autour de nous. Lire celui-ci ou celle là qui tout soudain encense la taxe Tobbin, conchie le libre échangisme, dénonce l’aveuglement «court-termiste» du marché, est sans doute parfois irritant tant est vif en nous le souvenir du temps où ils soutenaient le contraire contre nous et avec quelle morgue ! Mais les repentis sont utiles. Ils minent le mur du consensus d’hier. Si nous travaillons bien, en dix ans nous aurons totalement inversé le cycle des idées dans une majorité des têtes. Mais, bien sûr, tout peut aller plus vite, bien plus vite, si un accident de parcours vient bloquer le système avant. Nombreux sont les signes qui attestent cette fragilité radicale. Après l’incident de paiement à Dubaï, puis celui du délabrement du budget de l’Etat de la Grèce. Demain un autre et ainsi de suite. Surtout le système est incapable de s’auto réguler. On le voit bien avec le redémarrage de l’économie de casino et l’envolée sporadique des cours de bourses, l’explosion des bénéfices bancaires, la fête somptuaire des rétributions de traders. Il n’y a pas de pilote dans l’avion. Ainsi, le scénario latino américain qui a conduit à la vague des révolutions démocratiques augmente sa probabilité en Europe. Notre consigne est donc de travailler sans désemparer à préparer les solutions qu’il faudra mettre en œuvre pour faire face. Et tout autant à préparer les outils d’élaboration et de conviction pour faire ce travail je veux parler de nos forces politiques si mal en point à gauche.

ELLE A GAGNE SUR TOUTE LA LIGNE 

111220092283La semaine passée se tenait des assises nationales du Modem. Le traitement du sujet se concentra pour beaucoup d’observateurs sur l’invite faite par Ségolène à propos d’une union dès le premier tour avec le parti de François Bayrou. Cette approche a sa pertinence. Ségolène a en effet idéologiquement tout gagné au PS. A preuve comment Martine Aubry a tout cédé sur ce sujet en direct sur France 2 puis sur France Inter. Je voudrai ici rappeler ses propos puisqu’on conteste parfois leur réalité. Sur France 2 le 26 novembre : « Nous souhaitons rassembler la gauche et tous ceux, démocrates, humanistes, donc le MoDem par exemple, qui partagent le même projet que nous. » Puis sur France Inter le 9 décembre : «  Je crois qu’il [Bayrou] a à peu près répondu à son congrès à Arras. Il a dit : nous n’irons nulle part où on peut soutenir Nicolas Sarkozy. Donc nous allons le voir. Deuxièmement il faut une clarté dans le projet. Pour l’instant j’ai noté qu’il y avait des évolutions. Un soutien des services publics plus important que ce qui avait été fait en Europe. La fiscalité ; il y a quelques temps François Bayrou nous disait : il faut prendre 4 points aux ménages pour financer les entreprises. Aujourd’hui il nous dit il faut taxer les transactions financières comme nous le disons. Donc il y a des évolutions. Serons-nous d’accord sur tout ? Nous le verrons. Nous en discuterons. […] Je souhaite que tous les démocrates et tous les humanistes se retrouvent avec les hommes et les femmes de gauche. »  Le 6 décembre à Arras le Modem a en effet adopté son programme intitulé « Le Projet Humaniste ». On y lit certes la taxation des transactions financières qu’a notée Martine Aubry. Mais on y retrouve aussi bon nombre de mesures libérales déjà défendues par Bayrou à la présidentielle 2007. Et là où le projet final du Modem reste silencieux sur certaines modalités de financement, les travaux préparatoires de ce congrès programmatique donnent des pistes beaucoup plus précises.

UN EXEMPLE TRES PARLANT

07042006438Je ne veux en prendre aujourd’hui qu’un seul exemple. Il porte cependant sur une question décisive : le budget de l’Etat. Bayrou propose « d’ introduire une disposition constitutionnelle visant à fixer un plafond au déficit budgétaire, ainsi que l’équilibre des comptes de la sécurité sociale et des collectivités locales. » Cette disposition présentée comme de simple bon sens supposerait la « nécessité d’une discipline financière contraignante, imposant une hausse des recettes fiscales et une réduction de certaines dépenses. » Le projet du Modem ne détaille pas en quoi consiste ce plafonnement ni exactement comment le compenser en terme de hausses d’impôts ou de réductions de dépenses. On pourrait objecter qu’un tel plafond existe déjà avec les critères du traité de Lisbonne. Mais ce serait persifler, non ? On peut y voir plus clair en consultant le document préparatoire de cette Convention du Modem. Il envisageait « une contribution exceptionnelle collective temporaire dans le cadre d’un plan de redressement des finances publiques (par exemple sous forme d’augmentation de la TVA et de la CSG) » On imagine quel programme ce serait pour la gauche de commencer ainsi son gouvernement : une augmentation de la TVA et de la CSG ! A la présidentielle 2007, Bayrou proposait d’« inscrire dans la constitution l’interdiction du déficit de fonctionnement » Cela reviendrait à n’autoriser le déficit qu’à hauteur des dépenses d’investissement, c'est-à-dire autour de 12 milliards. Pour un déficit moyen du type de celui de l’année 2008 (65 milliards), cela reviendrait à résorber 53 milliards. Il s’agit alors d’une hausse de TVA de 5 points ! Elle passerait de 19,6 à 24,6 %. Mon propos est de montrer par ces exemples que l’affaire de l’alliance avec le Modem ne se réduit pas a une question de personne. Ni a une question liée à l’histoire de nos organisations alors même que cette question est pourtant décisive. Il s’agit d’une question de programme, de contenu de l’action gouvernementale.

EN GENERAL

111220092285En fin de note je veux encore dire quelques mots, en général, sur le moment écoulé comme j’ai eu à le vivre. J’ai parlé de mes interventions dans plusieurs médias. Comme ils sont chronophages ! Le temps pris alors n’est pas disponible pour ce blog. Chaque invitation m’oblige à une préparation que je veux sérieuse et appliquée. Je lis des fiches et encore des fiches ! Me voici donc contraint comme un étudiant qui passerait un grand oral permanent. Ensuite il y a le temps pour répondre aux polémiques que mon expression déclenche. Le mode n’en est pas toujours aimable. Certaines fois, la violence des adresses qui me sont faites sont à couper le souffle. Tel personnage du monde médical m’accroche et me traite en deux pages de tous les noms et notamment de Pinochet, de Pol Pot et ainsi de suite. Peut-être me suis-je trompé ou exprimé d’une façon qui n’est pas juste, mais pourquoi ces insultes ? On peut me convaincre. D’autant que je n’hésite pas à reconnaître mes erreurs quand j’en fais (qui n’en fait pas ?) ainsi qu’on l’a vu sur ce blog à deux ou trois reprises Qui décrète qu’il ne peut me convaincre avoue qu’il se satisfait de m’avoir pour cible. Pourquoi pas. Il est vrai que je ne vise aucun consensus. Mais dans le choix de l’usage de mon temps d’explication, je choisis d’ignorer les rustres. Cependant, plus souvent encore je me sens tenu de m’expliquer parce que je sens la force sincère de l’interpellation qui m’est faite. Une fois cela fait, il reste encore beaucoup à travailler. Ainsi parfois, il faut faire un intense travail de recadrage des informations données sur mes propos. Et cela quand bien même ce que je dis est écrit ou consultable en vidéo ou audio. Ainsi à propos de ma proposition faite aux Verts sur le sujet du deuxième tour des élections régionales à l’occasion d’un débat radiophonique avec Daniel Cohn Bendit. J’en parlerai bientôt de nouveau. J’attends pour cela qu’une nouvelle date de rendez vous soit proposée par le Parti Vert. Pour l’instant c’est silence radio, téléphone vide et ainsi de suite. Et pendant ce temps, bien sûr, roule la vie. Mes centres d’intérêts  sont tous passé sous la lumière en si peu de temps !

LE LYCEE EN LAMBEAUX

147Beaucoup n’ont retenu que la suppression de l’histoire en terminale S dans la réforme actuelle du lycée. Il est vrai que c’est très choquant. En terminale, les élèves sont au seuil de la majorité civique. On peut penser qu’il y a importance pour eux à maitriser la connaissance de la période contemporaine qui était au programme jusque là. La deuxième guerre mondiale et la cinquième république… Tout de même. On nous objecte qu’il y aura un horaire renforcé en classe de première. Bof ! On connait ce numéro de cache misère. La vérité est plutôt que ce programme de 1ère va devenir totalement indigeste car il inclura dans une même année l’apprentissage des évènements historiques depuis le 19ème siècle jusqu’à aujourd’hui … De Napoléon premier à la décolonisation ! Mais ce n’est pas tout. Il ya bien davantage. La réforme percute bien plus largement l’organisation des enseignements. La réforme du lycée par Luc Chatel prévoit un allègement général des grilles horaires d’enseignement en lycée général et technologique. Ce n’est fait que pour cela. C’est seulement une affaire de gros sous ! Il n’y a donc pas que l’histoire qui est touchée. Les Sciences économiques et sociales connaissent également une perte nette. L’option de 2h30 dans cette matière en seconde est supprimée. La création d’un enseignement obligatoire de 1h30 d’économie ne doit pas faire illusion. D’abord parce que ce n’est pas la même matière, ensuite parce que le compte final reste à la baisse. Parfois les suppressions sont ubuesques. Ainsi quand la physique-chimie est aussi écornée, notamment en classe de première 1ère Scientifique où la grille horaire est allégée de 30 %. Et ce ne sont que des exemples. Il faut repérer dans ce massacre les bêtises liées au zèle de petits faiseurs d’économies en chambre dont on se demande s’ils connaissent vraiment le système éducatif. N’aurait on pas fait travailler un cabinet conseil aussi dans ce cas ? Exemple. Le gouvernement s’est penché en priorité sur la voie générale. Au point d’oublier que la seconde n’est pas seulement « générale » mais « générale et technologique » dans l’organisation actuelle du lycée. Dès lors, en l’état actuel, le jeu initial de suppressions d’options et d’horaires conduit à une liquidation des enseignements technologiques en classe de seconde ! Là où il y avait jusqu’à six heures possibles, il n’en reste plus qu’une au maximum.. Si ces grilles horaires devaient être appliquées, elles déstabiliseraient toute la voie technologique en la réduisant à la portion congrue.
19042005(007)Cela au moment où tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut au contraire la renforcer. Je crois que le gouvernement vient de se rendre compte de l’énormité de cet oubli. En effet Luc Chatel a annoncé jeudi 10 décembre qu’une réforme de la voie technologique serait annoncée en 2010 ! Etrange quand même. Un an de décalage par rapport à la mise en œuvre de la réforme de la voie générale ? Comment ca peut marcher ? La classe de seconde est  commune aux deux voies ! On voit mal comment cela peut marcher. Mais le but c’est peut-être que ça ne marche pas. Enfin je suis soulagé de voir que la bonne tradition d’oubli de l’enseignement professionnel est confirmée. Au cas précis : pas vu pas démoli ! Mais il est vrai que la réforme Darcos du bac pro en 3 ans avait déjà fait le même travail d’allègement général. Elle doit permettre d’économiser 15 % des moyens de l’enseignement professionnel, soit 8 000 postes. Dans le même temps, le gouvernement accélère les fermetures de Lycé Professionnels publics au profit de l’apprentissage : 71 lycées professionnels publics fermés depuis 2002 par les gouvernements de droite successifs, dont 31 rien que depuis 2007 !

LA CONVENTION D'ETAPE 

27052005(003)La Convention du Parti de gauche a consumé une énergie si importante. C’est que nous sommes condamnés au sans faute. Trop encombrant pour être ignorés, trop petits pour pouvoir compter sans ouvrir les portes à coups de pieds! Cette convention vient un an après notre fondation. Le style de la communication de notre maison interdit formellement toute vantardise et roulage de mécaniques. Je m’y tiens, même si pour une fois, ce jour là, j’avais du mal à cacher ma fierté au vu du travail accompli en si peu de temps. Le plus spectaculaire dans cette convention était la mise en lumière de l’existence d’un véritable collectif, d’une équipe. Autrefois on aurait dit une équipe «de direction». Aujourd’hui il est plus juste de parler d’équipe «d’impulsion». Même si le mot est moins familier il décrit cependant bien ce qui se passe. Les responsables de tous ordres se succédaient à la tribune, et dans les réunions disjointes, en plein maitrise et responsabilité dans leur domaine d’action. Leur travail à ce moment consistait à faire aboutir des discussions engagées depuis des mois. Par exemple, lorsque Claude Debons a conclu la séquence de travail sur le texte de notre manifeste « Lignes d’Horizon » qui va maintenant être mis en débat jusqu’au congrès. Nous savions tous qu’il avait déjà accompli avec son compère Jacques Rigaudiat un travail de fond. Imaginez : cinq allers retour du texte entre divers niveaux militants dont deux temps de rédaction ouverts a tous les adhérents du parti. Combiner l’ouverture d’une procédure et la rigueur d’un aboutissement est un défi. Notre méthode est donc une première. Une série d’interventions remarquées a été  celles des militants venus de tous les horizons de la gauche qui rejoignent notre chantier politique. Et à la fin, en clôture, l’intervention de Martine Billard a été un temps qui fera notre histoire. Car le cycle de la Convention a inscrit notre parti dans le champ de l’écologie politique. Cet élargissement considérable du champ de vue du PG est une illustration de ce que nous entendons par «parti creuset». 20071123006Notre propos est moins de fusionner des passés que de se mettre en ordre commun devant l’avenir. Dans ce contexte la place éminente qui m’est donnée par le Parti n’est ainsi qu’un mandat parmi d’autres sinon qu’il est davantage en lumière. La question va donc se poser dans les meilleurs délais de banaliser mon mandat en le faisant changer de main et de tête. Le Parti de gauche n’est pas le parti d’un homme comme on l’a fielleusement suggéré à plusieurs reprises, non seulement parce que la pratique démontre le contraire mais aussi parce que l’intéressé n’est pas candidat à cette fonction. Ne croyez pas que je sois atteint d’un excès de modestie. C’est tout le contraire. Je pense qu’un travail est achevé, comme un chef d’œuvre à l’ancienne, quand il peut se passer de vous. Et je fais mienne, en souriant,  la remarque du pape de l’an mille « le triomphe du disciple est la gloire du maitre». J’invite les amateurs éclairés de bonne politique bien construite à regarder sur le site du Parti de Gauche nos marmitons à l’œuvre. Le site du Parti de gauche rend compte de nos travaux car une fois de plus le bataillon de militants qui fait vivre nos médias a réussi à fournir une prestation de professionnels de haut vol pour le compte rendu.  

LE CHILI TOUJOURS

Je lis les résultats ce matin du premier tour de l’élection présidentielle au Chili. Pour en parler je recopie un extrait de la note qu’en donne Alexis Corbière sur son blog. C’est mieux. J’ai la gorge serrée en constatant l’ampleur du gâchis que la ligne démocrate du PS chilien a provoqué. La gauche en miette, pulvérisée et humiliée par la victoire annoncée du candidat de droite. Pourvu que cela serve de leçon !

12042008220« A l’heure où ces lignes sont écrites (quelques modifications des résultats sont encore possibles à la marge), la droite ultralibérale, héritière des années Pinochet est largement en tête au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Son candidat, Sébastian Pinera, a obtenu 44,03 % des voix. Les sommes financières injectées dans la campagne sont colossales. La photo de ce personnage est partout sur les murs des villes. Il faut savoir que cet homme est l’un des plus riches du pays. Il est par exemple actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne nationale Lanchile, propriétaire d’une chaîne de Télévision, d’un club de football (le Colo-Colo en tête du championnat), etc. Il a établi principalement sa fortune sous la dictature militaire, puis en introduisant dans le pays les cartes de crédit organisant ainsi le surendettement de millions de chilien. Le Ministre des finances du sinistre Pinochet se nommait alors… José Pinera, frère de Sébastian. La famille, cela aide parfois dans les affaires. Ce dernier peut donc être comparé à une sorte de « Berlusconi chilien » les scandales de mœurs en moins.

Mais en vérité, la force de cette droite repose essentiellement sur la faiblesse du Parti socialiste, et autres forces sociales-libérales qui, depuis 20 ans date du retour de la démocratie, ont fait le choix de s’unir dans une coalition, la Concertacion, avec la Démocratie Chrétienne (DC). Depuis deux décennies, cette coalition dirige de façon ininterrompue le pays. Malgré quelques mesures en direction des plus défavorisés, les inégalités sociales sont aujourd’hui plus fortes que jamais, alors que le pays s’est considérablement enrichi. Hier, le candidat de la Concertacion, le Démocrate-Chrétien  Eduardo Frei (ancien Président de 1994 à 2000) soutenu par le PS, réalise le très mauvais score de 29,62 %. Avec près de 15 % de voix perdues par rapport à 2005, c’est la démonstration du décrochage électoral puissant qui frappe cette alliance PS et DC.

150620081168Le jeune député, élu initialement comme socialiste, Marco Enriquez-Ominami, après avoir essayé d’être le candidat de la Concertacion, avait décidé de se présenter ensuite comme candidat indépendant. Fortement aidé par les principaux médias, tous entre les mains de patrons liés à la droite, il aura mené une campagne « au dessus des clivages traditionnels » rassemblant des gens de droite et de gauche. Il obtient un prometteur 20, 12 %, mais qu’il aura du mal à faire fructifierà l’avenir. Déjà, au soir du premier tour, il ne donne aucune consigne de vote pour le second « par respect pour son électorat ».

La gauche sociale et sans ambiguïté s’est retrouvée pour l’essentiel derrière la candidature de Jorge Arrate. Il obtient 6,21 % des suffrages malgré une campagne difficile menée avec peu de moyens financiers. Ancien Président du PS, et Ministre du gouvernement Allende en 1972, il a été soutenu par une large coalition nommée Juntos Podemos Mas dans laquelle se retrouve une dizaine d’organisations dont le Parti Communiste. Le PC Chilien peut se réjouir des effets de ce « Front de Gauche ». Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, il y a 20 ans, les communistes obtiennent 3 députés à l’Assemblée nationale. C’est une belle percée à mettre au profit de la campagne menée en commun autour de Jorge Arrate.

Au soir du premier tour, Jorge Arrate a appelé tous ses soutiens à rester « Juntos » (c'est-à-dire : Ensemble). Il se dit prêt à tout faire pour battre Pinera en appelant à voter Frei, mais demande une rencontre politique, car il ne veut plus donner « de chèque en blanc pour la Concertacion ». Le second tour ayant lieu le 17 janvier, les jours qui viennent vont être décisifs. Quoiqu’il arrive à partir de demain, une nouvelle page de la gauche chilienne va s’écrire. Les forces regroupées (PC, Nueva Izquierda, PAIZ…) dans la campagne de Jorge Arrate y joueront un rôle décisif. »

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