Martine! Ça va pas?

J e suis à Strasbourg. Je fais cette note depuis l'hémicycle. Je parle de la déclaration de Martine Aubry sur les retraites parce que les élus de droite ici nous narguent. Au parlement européen, ce sont les auditions des commissaires: quelle comédie! Puis je musarde à propos de Vincent Peillon et sujets connexes de la vie médiatique.

DOGME ET TABOU MONTE DANS UN BATEAU

Quelle mouche l’a piquée ? Martine Aubry a passé par-dessus bord la retraite à soixante ans. Avant même le début de la bataille sur les retraites, et avant même que le gouvernement ait confirmé son intention de reporter l’âge légal de la retraite, Martine Aubry a rendu les armes lors du grand Jury RTL LCI Le Figaro dimanche 17 janvier. Citons : Martine Aubry : « Il nous faut réfléchir à la façon d’organiser la retraite de manière juste. S’il faut donner un peu plus de temps de travail ou autre, je pense que les Français y sont prêts. » […] Jean Michel Aphatie : « La règle qui donne la possibilité de départ à 60 ans, elle est terminée d’après vous ? On a encore les moyens de financer cela ? » Martine Aubry : « Moi je pense qu’on doit aller, qu’on va aller très certainement vers 61 ou 62 ans. Je n’imagine pas qu’on aille plus loin. » Se rend-on compte ? La retraite à soixante ans c’est la grande mesure du programme commun, entrée en vigueur en 1983, celle qui a marqué l’esprit des générations d’hommes et de femmes qui s’étaient battus pour cela ! Pendant un temps, les arpèges contre la retraite à soixante ans étaient déclinés dans le cadre global du dénigrement de la retraite par répartition. Cette guerre au système de retraites était menée parce qu’il s’agissait de pousser les gens dans le dos vers le système par capitalisation. Maintenant personne n’oserait plus parler de ça après la déroute du système bancaire qui a ruiné un nombre considérable d’épargnants piégés dans cette chausse trappe !  Les pianos mécaniques sur le sujet ont remisé leurs ritournelles un peu partout.

C’est le moment que choisit Martine Aubry pour prendre à revers les syndicats à la veille d’un bras de fer sur le sujet avec le pouvoir de droite. CGT, FO, CFTC et Solidaires se sont à l’inverse déjà prononcés contre tout recul au-delà de 60 ans du droit au départ à la retraite. Même la CFDT exprime des réserves  sur le report de l’âge légal : « Si on remet en question les 60 ans, on sanctionne ceux qui ont commencé à travailler tôt, donc les ouvriers. A la CFDT, nous privilégions la durée de cotisation pour réformer sur le long terme. » (Chérèque 8 janvier 2010, interview aux Echos).  « Le Figaro », malicieux, ne se trompe pas sur l’énormité de la situation. Gros titre : « retraite après soixante ans la fin d’un tabou ». Tabou. Vous connaissez. C’est toujours la même musique. Une conquête sociale est un tabou. Les privilèges honteux des dominants sont des récompense pour leurs efforts et ils ne doivent pas être «démotivés». Madame Parisot a eu le nez creux – ou bien des informations privilégiées – quand elle déclare à son point de presse mensuel : « Le sujet beaucoup plus consensuel qu'on ne le dit » « nous pensons que nous pouvons avancer significativement sur ce dossier, à la fois en faisant bouger le paramètre clef, tabou jusqu'alors, de l'âge légal de départ à la retraite » Evidemment elle ne renonce à rien pour le reste. Elle rappelle donc  comment les idées s’enchainent à ce sujet. Car elle précise que cette remise en cause de l’âge du départ à la retraite doit se faire « en commençant à réfléchir à d'autres systèmes que la répartition ». En page intérieure du Figaro, on pavoise « Aubry renonce au dogme de la retraite à soixante ans ». Le «dogme», bien sur.  Décidément la bataille du vocabulaire continue.

Mais en réalité, Martine Aubry peut-elle tenir cette ligne ?  Pas sur qu’il y ait une majorité sur ce sujet dans la direction du PS. Et comme nous sommes en pleine campagne électorale, je recommande de demander largement autour de nous aux électeurs de gauche ce qu’ils pensent de cette trouvaille.  J’avais très explicitement pointé ce sujet dans mon discours de lancement de la campagne au Palais des congrès. Nous aurons des renforts dans la place. Benoit Hamon, lors du point presse du PS lundi 18 janvier 2010, a contredit la première secrétaire: « aujourd'hui l'âge légal du départ à la retraite est de 60 ans et le PS a toujours dit qu'il était attaché à ce que ce soit l'âge du départ à la retraite » affirme-t-il. « Nous disons qu'il faut négocier avec les partenaires sociaux et diversifier les recettes. La pénibilité ne peut pas être une contrepartie au recul de l'âge du départ à la retraites ». Mais que valent ces résistances ? Il est impossible d’être sur que ce soit davantage qu’un moment de honte. Le «réalisme» d’appareil pourrait revenir bien vite. 

UN SYMBOLE MAJEUR

Ce serait alors un pas de plus vers la normalisation « démocrate » du Parti Socialiste, à la sauce européenne. Car cette affaire des retraites est au cœur de ce modèle que certains nomment « l’état providence » dont la social démocratie en Europe a construit l’essentiel. C’est la marque de fabrique de ce nouvel âge de la social démocratie que de passer par-dessus bord les conquêtes du passé. C’est un symbole très fort de le faire. Par conséquent la sortie de Martine Aubry est un très mauvais coup pour la cause. On voit bien qu’elle veut cotiser pour entrer dans le club des «responsables courageux» qu’affectionne  la bien pensance des pages saumon du Figaro et tutti quanti. On connait la musique. La retraite se doit d’être à la carte pour « tenir compte » des parcours individuels. Ces hypocrites mettent en avant la pénibilité du travail comme motif de différenciation. Ils se croient imparables de ce côté. Je les attends au pied du mur le jour où ils devront expliquer au plus grand nombre que son travail n’est pas assez pénible pour bénéficier de considération particulière !  Mais qui avale la mer doit aussi digérer les poissons. La pénibilité est un sujet immaitrisable. Le thème ne fonctionne que comme une pente. Car le MEDEF a déjà attaqué l’épisode suivant. « Pénibilité, » disent les patrons ? « Mais cela dépend des réactions de chaque personne ! » Vu ? La marche vers l’individualisation complète des droits sociaux n’est pas prêt de trouver sa buttée. C’est sans fin. Martine Aubry ne pourra pas se contenter de manger son chapeau. Il lui faudra aussi avaler ses chaussettes. Ou résister pour de bon en commençant par cesser de donner des gages à nos adversaires.         

 Les débutants ont déjà un passif.

Je suis au parlement européen pour les quatre jours de session. En ce moment donc se déroulent les auditions au Parlement européen des membres de la nouvelle Commission Barroso. Elles passent à côté de l’essentiel. En effet, la quasi-totalité des critiques et réserves émises par les commissions parlementaires porte sur la «compétence» des candidats. Celle-ci est censée être évaluée au terme de ces auditions en réalité très rituelles. Dans les faits il s’agit d’un défilé de récitants de la doxa libérale répétant phrases creuses et postures convenues. Mais où est la discussion sur le contenu de leurs projets ? Où est l’intérêt général de l’Europe et de ses habitants ? Silence radio ! Que faisons-nous là ? J’ai juste l’impression que les élus européens sont priés de se la jouer en faisant les singes savants du congrès américain. Mais ils n’en ont aucun des pouvoirs. Dans ces conditions, la démocratie européenne se résume à un grand oral entre belles personnes pour sélectionner le «gouvernement des meilleurs ». Le gouvernement des meilleurs, c’est le sens littéral du terme aristocratie. En tous cas ceux qui défilent devant nous ne sont pas des débutants. Loin de là. Nombreux sont ceux qui ont déjà un bilan dans le passé proche. Mais qui leur demande des comptes a ce sujet ? Personne. Ce n’est pas le sujet. Pourtant, ils sont déjà responsables d’immenses dégâts sociaux et industriels en Europe. Leur obsession libérale est intacte. Ils doivent l’afficher. C’est le tarif pour leur nomination. Quelques uns mériteraient tout bonnement d’être jetés dehors. Je déplore par exemple que le Parlement envisage de reconduire la Commissaire Nelly Kroes et même de la promouvoir comme vice-présidente de la Commission. En charge jusque là de la concurrence, cette Commissaire s’est illustrée par son dogmatisme libéral, dans sa chasse aux aides publiques et ses initiatives contre les services publics et toute forme de politique industrielle.

Sa dernière intervention pour favoriser la délocalisation de Renault en Turquie est particulièrement déplorable. On se demande au nom de quel intérêt général européen, elle prétend interdire aux gouvernements d’exiger de grandes entreprises, enrichies par l’action publique, qu’elles continuent de localiser leur production en Europe ? C’est avec ce genre de méthode européenne que fut dépecé Péchiney et l’aluminium français au profit des entreprises outre atlantique ! Pour quel avantage aux européens ? Pour quel résultat en ce qui concerne la production d’aluminium ? Aucun bien sur ! Aucun. Juste le bonheur d’avoir démantelé un géant français. Car on ne doit pas perdre de vue que la plupart des technocrates qui peuplent les instances européennes sont lourdement anti français. Pour eux la France c’est le colbertisme, cette antichambre du communisme.  Pour ne rien dire de ce qu’ils ont en tête quand au reste a notre sujet dès qu’il s’agit de laïcité et d’égalité ou même de République. Le projet européen s’étouffe dans sa camisole de force libérale. La France y suffoque.

DEVINE QUI J’AI CROISE DANS LA RUE !

 Hasard de la vie, je croise Vincent Peillon devant le jardin du Luxembourg ce dimanche. Qu’est ce qu’on s’est dit ? Je crois que je ne vais pas le raconter. Sinon avec qui parler tranquillement dans la rue ? Pas avec Lipietz en tous cas. Lui m’a croisé dans le métro. Enfin, c’est ce que je croyais. Vu ce qu’il en raconte et qui n’a rien à voir avec ce qu’on s’est dit je me demande si c’est bien moi qu’il a rencontré dans le métro. Il est si caractéristique ! Lisons : "Hasard : dans le métro, je tombe sur Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de Gauche, qui rejoint le meeting de lancement du Front de Gauche.
Je lui demande s'il n'est pas trop pris par le Parlement européen. Non : pour lui, le PE ne présente aucun intérêt.  Je n'ai jamais compris les gens qui se font élire pour des boulots qui ne les intéressent pas. " Pure invention que ce dialogue. D’abord, comme le savent tous ceux qui le connaissent, Lipiezt ne s’intéresse pas assez aux autres pour leur demander de leurs nouvelles.  Il parle tout le temps et surtout de lui si bien que pour en caser une, c’est laborieux, surtout entre deux stations de métro ! En fait j’ai eu le malheur de lui dire ce que je pense de ce parlement et de ses travaux. Lui l’a très mal pris car il se rengorgeait beaucoup des rapports qu’il y a défendu du temps où il y siégeait et dont il prétendait, en toute modestie, cela va de soi, que lui seul comprenait le sujet à traiter. Bref, c’est l’inépuisable haine des battus du « oui » en 2005 pour qui toute occasion de sortir une saloperie sur ex du « non » est toujours bienvenue. Faut pas leur parler ! Ca m’apprendra à être sympath dans le métro avec ces vieux donneurs de leçons ! Les Verts, c’est spécial quand même sur le plan des rapports humains. Par exemple la camarade Duflot, qui ne m’a toujours donné aucun rendez vous,  m’a martelé tous les cinq secondes « j’espère que je ne vais pas lire ça dans ton blog » quand on bavardait au tribunal d’Amiens pour tuer le temps, en attendant de témoigner pour les ouvriers de Continental jugés pour l’exemple. C’est bien connu : mon blog est le lieu de toutes les indiscrétions.

LES PIPOLES DE LA POPOL

En fait, je me demande si, tout compte fait, je ne devrais pas vraiment tenir une rubrique des pipoles de la politique. Ca s’appellerait « les pipoles de la popol ». Je raconterai les problèmes de baby- Sitter des uns et des autres (vu qu’ils ne nous sont pas épargnés in situ), je décernerai des prix genre « prix de la meilleure copine » dans la salle des témoins du tribunal (et la gagnante est…. Marie Georges Buffet ! Alors que les témoins crevaient de faim, elle  a trouvé des madeleines à manger et les a distribuées à tout le monde), le prix du type « le plus détesté par tous les autres sur le plateau de télé » (et le gagnant est …. Robert Menard, ce rat,  tellement  odieux  que personne ne voulait plus saluer à la sortie du plateau de « cactus »  sur Paris Première vendredi dernier !). Je raconterai que je n’ai plus de nouvelle de Julien Dray depuis son absolution et que je ne pourrais pas aller le lui reprocher de vive voix à ses vœux cette année parce que je serai le même soir à Montpellier pour le meeting de lancement de la campagne régionale de René Revol dans le Languedoc Roussillon. Je n’ai pas de regrets. Ce meeting est un évènement politique : toute l’autre gauche est rassemblée. Buffet et moi allons côtoyer Besancenot sur la tribune. Le pot de Julien va être moins classe. L’an passé il y avait largement de quoi pour le verre de l’amitié vu qu’on ne s’y bousculait pas. Alors que cette année il ne restera rien à mon heure habituelle vu l’invasion de repentis que ca va être ! Bon voila que j’y prends gout ! Une rubrique pipole ! Rien que des récits décalés, vrais et vécus, comme à la télé ! Genre : j’étais présent au sommet de Copenhague et je vous raconte les aventures du livreur de pizzas qui a servi Sarkozy ! Je vais  demander à mes amis et conseillers ce qu’ils en pensent. Est-ce que ca servira mes « ambitions présidentielles » ?

MOI ET MES AMBITIONS A MOI

Cette expression je la trouve pour la énième fois sous la plume d’un agité du bocal qui scrute mes « vraies raisons » d’agir. Car, bien sur, l’état d’insurrection morale permanente dans lequel je baigne depuis le premier mendiant vu dans la rue en bas de chez moi quand j’étais gosse ne peut suffire à expliquer mon acharnement. Il y faut une raison plus vulgaire que seul un plumitif sait mettre à nu grâce à son travail d’investigation. L’expression « ambition présidentielle » désigne le fait que certains me voient disputer l’honneur de faire un pourcentage meilleur que celui de Besancenot, Buffet, Bové ou Voynet et tous les amis à moins de cinq pour cent. Cette bataille de chiens et la lutte pour aller me faire essorer serait mon ambition. Amusante contagion du délire présidentialiste qui fait confondre candidature et fonction !

ME SUIS-JE BIEN LU!

 Dimanche soir, une aventure média m’a bien fait rire. En effet, j’ai donné un entretien dans « Le Parisien dimanche », qui est l’équivalent en ile de France des pages saumon du Figaro chez un notaire de province : une référence que personne ne peut effacer du tableau. Ca passera, bien sur,  quand la direction de ce journal aura réussi à faire partir le tiers des effectifs de la rédaction comme elle le prévoit.  Mais pour l’instant c’est presque aussi couru que pour une interview dans un gratuit du matin. J’étais donc spécialement satisfait. Donc, dans cet entretien,  je dis, pour illustrer mon propos et plaisanter (genre je ne parle pas la langue de bois) : « Avec les lois qu’il a fait voter, Nicolas Sarkozy ne pourrait pas être français ! Il ferait bien d'y réfléchir. Qui sait si un jour il ne trouvera pas plus sauvage que lui, quelqu'un qui contestera la carte d'identité de ses petits-enfants, puisque maintenant il est grand-père ! ». Malheureusement la journaliste a oublié de noter aussitôt « attention ! C’est une vanne (rire) ». Du coup l’agence Associated Press lance une dépêche : « Jean Luc Mélenchon s’interroge : selon les lois en vigueur le président est-il bien français ? » Même un bourrin voit bien que ce n’est pas du tout ce que j’ai dit, mais à quoi bon ergoter ? Encore un journaliste  d’agence, de garde le dimanche avec un contrat d’intermittent du spectacle qui écrit des dépêches avec les pieds pendant que ses mains tournent un reportage en direct !  J’exagère bien sur. Cette année il ya encore cinquante pour cent des cartes de presse qui ont été attribuée a des journalistes en CDI. Mais c’est une première qu’il y en ait cinquante pour cent en pleine précarité !

 LES MAL ELEVES AU POUVOIR !

Mon avis sur ce que je dis compte-t- il ? Bien sur que non ! Comme dirait madame Chabot à Peillon ou à moi: « De toute façon vous êtes trop mal élevé ! » Mal élevé ! Qu’est-ce que nos pauvres parents ont à voir avec les bastons de leurs fils ? Rien ne dit mieux à quel arrogant magistère de censeurs des mœurs ces sortes de personne se croient dorénavant autorisées ! Je ne risque rien à le dire. Je suis tricard dans toutes les émissions de madame Chabot. Elle m’a invité une fois en 2005 et la suivante en 2009. Logiquement on peut penser m’y voir de nouveau en 2013. Parce que certains seront encore là, croyez moi et peu importe quelles ambitions auront été couronnées en 2012. Dans cette caste qui pleure si souvent pour le renouvellement des élites, les brahmanes médiatiques sont inamovibles. Pour l’instant, en tous cas, je ne suis pas prêt d’y être vu de nouveau. En effet, j’ai commis le crime de dire « allez au diable, madame Chabod » (oh ! quelle horreur ! quelle vulgarité ! quel crime de lèse majesté médiatique). En dépit d’un déjeuner de courtoisie, car je n’aime pas rester sur des conflits sans objet de ce type, qui fut aussi riant qu’un séjour sur la banquise, ma condamnation a été maintenue ! Donc, je ne risque plus d’être ostracisé par elle puisque c’est déjà fait. En fait je le suis depuis 2005 et ma participation à un plateau ou madame Royal et madame Weil, ostensiblement briffée par l’allante au diable, ridiculisèrent leur engagement pour le «oui» à coup d’erreurs et d’approximations tellement énormes qu’il fallu surtout se retenir d’éclater de rire sur le plateau.  De ce moment de honte pour les ardents du «oui», il semble qu’on me tient rigueur car je n’ai pas ménagé mes sarcasmes ! Peillon va maintenant gouter à l’ostracisme ! Il va être privé du bonheur de participer aux exploits ordinaires de ce coin sombre du service public et de ses émissions anxiogènes : les minarets, le voile intégral, la recrudescence des cambriolages et agressions, et tout le reste du service après vente de la propagande des gorilles du stress-biseness. La liste des sujets traités au cours des derniers mois est tout simplement suffocante ! Peillon la détaille à qui veut le savoir. Mais personne ne dit rien. Jamais. Merveilleuse unanimité professionnelle ? Je ne crois pas. Ca grommelle dans les rangs! Donc Vincent Peillon va être privé de ces merveilleux débats organisés comme des rings, et pour que ca saigne, avec ses six ou huit participants contraints de se voler la parole distribuée au hasard de «l’équité» dans une confusion dégradante. Quelle perte ! En réalité c’est tellement énorme cette comédie du « service public » de l’information ! Tout le monde s’en rend compte. Tout le monde le dit. Mais loin d’en tirer quelque alarme que ce soit, étourdis d’orgueil, les médiacrates y voient le signe confirmant leur perfection : "puisque la droite comme la gauche nous tapent dessus, disent-ils, c’est donc que nous ne sommes au service de personne ! ». En effet, sinon à leur propre service. Tout ça me rappelle l’ambiance qui régnait à propos de ces mêmes médias avant 1981 ! On doit donc se réconforter en pensant aux applaudissements qui accompagneront le moment venu l’œuvre de salut public qu’un gouvernement de gauche devra faire quand il libérera le service public !  Par exemple on pourrait imaginer d’établir l’élection du directeur général de France Télévision par tous les cotisants de la redevance télé. On pourrait faire de même pour la direction de l’information. Il suffirait que les professionnels, tous les professionnels et pas seulement la nomenclature, établissent une liste d’aptitude. Les électeurs téléspectateurs choisiraient dedans ! On verrait alors que les français, de tous bords, sauraient faire le tri et imposer à la télé publique des programmes d’informations indépendants.  

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