Carnet de Campagne

J ’ai pris le train, de nouveau, pour remonter de Perpignan. Mon périple m’a conduit de Drôme en Ardèche et Pyrénées orientales. Je remonte vers Narbonne. Le TGV, cette pure merveille, passe en frontière de rivages et nous 230220102912paraissons voler sur l’eau. Les paysages du Roussillon étalent leur splendeur. Lundi soir, c’était l’inauguration de notre permanence de campagne en plein Perpignan. Le nombre des gens venus soutenir notre liste rendait le lieu impraticable. Nous voila donc grimpés sur une chaise en pleine rue, René Revol et moi, après tous les autres, prenant la parole parmi les nôtres, mines souriantes et complices dans le bonheur de cet instant militant. Et quand tout fut dit, mangé, et bu, on fit le point René et moi entourés de la poignée de ceux qui étaient restés. Mais je commence par un portrait. Celui de René Revol, notre tête de liste en Languedoc Roussillon. Mais ce n’est pas moi qui l’ai écrit. Je raconte les dernières du coin. Ensuite je parle du MODEM. En effet je viens de mettre en ligne comme sur le site du Parti de gauche la brochure que nous venons d’éditer sur cette organisation et les prises de position de son dirigeant, monsieur Bayrou.

L’art du Portrait

Ce qui suit est tiré de «MIDI LIBRE», édition du jeudi 18 février 2010. C’est un portrait de René Revol qui m’a amusé et dont j’ai pensé qu’il serait à sa place, à cet revol_cand2instant de la campagne, sur mon blog. Cela m’évite d’avoir à le faire. Tout en me donnant le confort de la critique. René est plus profond que le montre ce papier, ayant pour lui une culture historique qui lui fait bien sentir à la fois ce que notre situation a d’exaltant, tout ce qu’elle contient d’exigences parfois hors de portée et ce qu’elle porte d’éphémère. Notre angoisse commune est d’appartenir à une génération qui pourrait se trouver coincée dans un ressac de l’histoire. Quand je lis cette phrase qui lui est attribuée «je veux qu’on m’aime», j’éclate de rire. On pourrait croire qu’il est en manque. J’atteste que ce n’est pas le cas. Cela veut dire qu’il veut se rendre aimable. Etre apprécié. Le contraire donc du narcissisme. La vérité est, en quelque sorte, pour nous, à gauche, dans le regard de ceux que l’on veut représenter. Ce regard nous met à notre place et nous permet de mesurer ce qu’il reste à faire. Nos portraits les plus aigus circulent avec ceux qui nous croisent.

«René Revol, un Rouge à l'écoute»

Biographie, parcours, atouts, faiblesses, entourage et ennemis politiques… Zoom cette fois-ci sur René Revol, tête de liste du Front de Gauche / NPA.

Bio express

Naissance: Le 22 novembre 1947 à Grenoble (Isère). Famille: marié et père de trois enfants. Profession : professeur en classe préparatoire à Normale Sup au lycée Alphonse-Daudet, à Nîmes et à l'IUFM de Montpellier.

Entourage
Avec son faux air espiègle de Robbie Williams, il a un côté prof dans le Cercle des poètes disparus. Frêche dit de lui que c'est un « gentil ». D'abord par respect pour l'agrégé de Sciences éco, dirigeant étudiant en 1968 à Grenoble, auteur d'ouvrages de référence, etc. Il fut l'éminence grise de Mélenchon, de 2000 à 2002, quand celui-ci était ministre délégué à l'Enseignement professionnel. Tous deux sont d'anciens trotskistes et peuvent se dire « a vérité». Comme Revol l'aurait dite à Frêche, refusant une vice-présidence de l'Agglo appointée, sans marge de manœuvre. Pour lui, la base prime sur le sommet. Il mobilisa les profs pour faire bouger les caciques du ministère. René Revol, 62 ans, a conquis la mairie de Grabels en 2008 avec la même stratégie. Formé à la dialectique trotskiste, il s'entend même avec les « bobos ». Rond. Rassembleur. Réfléchi. Sa cheville ouvrière, c'est Thierry Angles (PCF), concepteur de projets culturels, coordinateur de la campagne. Ses amis : le psychiatre Charles Ménard (ex-PS) et Jean-Luc Mélenchon. «René n'est pas sectaire et il sait rassembler. C'est un cas.» Ou encore Bruno Flacher, son « frère », connu en… 1965 sur les bancs de Sciences politiques.

Ennemis

Pas vraiment d'ennemis. Mais René Revol a une ligne claire, contre Frêche. Il y a presque un an, il fut le premier, avec l'ancien maire de Sète, François Liberti, Christine Lazerges (ex-députée PS) et Jean-Louis Roumégas (Verts) à lancer un appel «au respect des élus, des formations politiques et des électeurs qui ne sont pas des cons», salve visant directement Georges Frêche, «obstacle au rassemblement de la gauche».

Parcours
René Revol, père de trois enfants de 34, 21 et 13 ans, est né dans une famille de mineurs «sans savoir, ni pouvoir, ni richesse». Son père, résistant «dès 1942», est décédé en décembre dernier. Son frère, six mois avant. Études brillantissimes : major de Sciences politiques, thèse d'Histoire. 290120102679Sous l'influence de l'un des papes du trotskisme, Pierre Broué, il sera d'extrême gauche. Long apprentissage de la politique avec des mandats syndicaux. Une maxime : «La vérité prend le pas sur tout le reste». Être dans la minorité, c'est le meilleur endroit pour scruter le monde. Il fut marié avec la fille d'un ex-élu de Grenoble, remarié avec une prof des écoles. En 1980, il rompt avec le trotskisme qui n'est «plus la pointe avancée de l'union de la gauche». Arrive au PS. En 2008, après le congrès de Reims, il crée le Parti de gauche avec Mélenchon. Depuis, il s'engueule gentiment avec son fils de 13 ans, pro-Besancenot. La discussion animée est une tradition familiale. «Il faut que je le convainque avant qu'il ne soit en âge de voter», rigole-t-il. Le débat reste à l'extrême. Pas comme avec son père, gaulliste. Il lit. Il voyage. New York. Les Antilles. Il aime se souvenir de la remontée d'un fleuve en Guyane, campant et nourrissant le feu toutes les trois heures «pour éloigner les animaux». Revol se vide l'esprit en kayak de mer, à Villeneuve-les-Maguelone ou en Bretagne. Il a cette phrase, fondatrice : «J'ai le sentiment d'une dette.» René Revol se sent «redevable envers mes parents. Ils m'ont sorti de la merde. Je suis fils de pauvre et ils se sont saignés pour que je fasse des études. Tous m'ont enseigné l'authenticité.» Citant René Char, il renchérit : «Notre héritage n'est précédé d'aucun testament.»

Atouts
«Je veux qu'on m'aime.» René Revol, éternelle chemise rouge sur les épaules, est un émotif. Ses élèves le surnomment «DR»: débit rapide. A Grabels, pour les gamins, c'est René. Normal, il est resté 15 ans président local des parents d'élèves. Nombreux sont ceux qui louent son écoute. Ils ont peur qu'une fois élu, il se détourne de la commune. «Je m'occupe de toutes les petites choses qui les embêtent.» Ses proches, sa femme en tête, ajoutent : «Sa plus grande qualité, c'est son plus grand défaut : il adore gagner.» N'est-il pas l'un des rares en France à avoir rassemblé autant d'organisations d'extrême gauche sur sa liste.

Faiblesses
Ce n'est pas un chef. Plutôt un rassembleur. Son charisme se résume à son côté cabotin. «Je ne supporte pas de perdre», ajoute-t-il. Même au ping-pong avec ses enfants. «Je ne suis pas assez prudent.» On le dit exigeant. «Je veux que le travail soit fait la…veille.» Un Cassandre ? «On est entré dans l'ère des tempêtes. La crise est loin d'être finie», professe-t-il. «Les gens préfèrent qu'on leur parle du beau temps mais c'est comme ça ; c'est l'ère des tempêtes…» Pour lui, la Grèce qui s'enfonce dans ses dettes abyssales, c'est le début de la fin. «La dette privée épongée par la dette publique encore plus forte… Et par les impôts. Ça ne peut pas continuer.» Lui croit en son chemin.

RETOUR EN SEPTIMANIE

Comme j’ai choisi de donner un ton de libre commentaires à ce que je vis en déplacement, je prie les puristes de ne pas trop s’indigner quand ils ne trouveront pas dans mes notes les indications qu’ils attendent concernant notre programme en Languedoc Roussillon. Sur place j’ai 230220102915trouvé pas mal de lassitude à suivre le feuilleton quotidien des foucades socialistes. Mais aussi une attraction morbide pour ce spectacle. Avec la menace de Frèche de virer Mandroux de la municipalité de Montpellier, la nature de la guerre locale s’est élevée d’un cran. Avec la venue sur place de François Rebsamen maire de Dijon, ex numéro deux du parti socialiste et de Gérard Collomb, président du conseil national du PS et maire de Lyon, pour soutenir le cacique local, on voit se dessiner le pointillé qui va déchirer le Parti Socialiste bien au-delà de la région Languedoc Roussillon. En réalité, d’une manière imprévue et originale, la primaire au PS est commencée. Et, comme prévu, elle charrie une dose de violences d’autant plus grande qu’aucun ne dit mot sur les contenus que sa position véhicule en réalité. Les féodaux félons qui défient la direction Aubry-Bartolone-Cambadelis portent davantage qu’une solidarité de caste. Naturellement notre travail local devrait provoquer un tremblement de terre s’il aboutit. L’autre gauche passera devant le PS officiel au premier tour. Et avec le coup de collier dont nous avons besoin nous pouvons aussi prendre la région. En effet aujourd’hui les deux blocs, la gauche d’un côté, de Revol à Mandroux en passant par Roumegas et de l’autre côté Frèche, nous sommes a égalité dans les sondages ! Languedoc Roussillon peut être le cimetière d’un certain ordre à gauche !

LES BONNES QUESTIONS

Il y a maintenant plusieurs semaines de 230220102920cela, nous préparions le lancement de notre campagne des élections régionales. L’exercice consistait à récapituler les objectifs que nous visons pour les mettre en mots sous la forme la plus synthétique et percutante possible. Cette sorte de séance de travail permet surtout de mettre les idées au clair. On fait une liste donc, avec un stylo et une feuille de papier. Et, à mesure on pose les «questions à la con» parce qu’il est absolument certain qu’elles nous seront posées. Devinez par qui. Ensuite il y a les questions qu’on aimerait qu’on nous pose mais que nous n’avons aucune chance d’entendre. Celles-là il faut créer les conditions pour qu’elles arrivent. Donc on choisit un angle pour les faire venir. Par exemple agresser par un trait d’humour où un bon mot quelqu’un de nos adversaires pour déclencher une polémique. Les «questions à la con» ne sont pas toutes nuisibles. Elles conduisent parfois à des réflexions mieux ajustées que ne l’étaient nos premières formules. Ce sont des enchainements qui sont précieux pour l’esprit. Et politiquement féconds. Ecoutez bien ceci : les bonnes réponses font les bonnes questions et non l’inverse. Ainsi à propos de cette question : «quel score espérez-vous faire».

DANS l’AIR DU TEMPS

Il n’y a pas de réponse honnête à cette question. Supposons que je réponde «51%». Ce serait intellectuellement honnête. J’ai toujours fait campagne pour gagner. Mais ce ne sera pas apprécié comme une réponse crédible. Et je veux 230220102911bien l’admettre. Où mettre la barre ? Tout chiffre en dessous de la majorité est disqualifiant. Ce n’est pas le seul inconvénient de ce type de réponse chiffré. Comme elle «n’est pas crédible», cela contraindra à revenir sur le sujet. Et cette fois-ci il ne s’agira plus seulement de dire quelque chose de crédible. Il faudra dire quelque chose de croyable. C'est-à-dire qui soit conforme à ce qui est dans l’air du temps. C'est-à-dire en dessous de dix pour cent pour être conforme avec les sondages. Un esprit superficiel dira que c’est évident et honnête. Un esprit taquin demandera à quoi sert une question dont la réponse est connue d’avance. Le taquin aura sa réponse : il s’agit de mettre en difficulté.

VOUS VOUS RALLIEZ ?

Car aussitôt la question qui tue sera là: «avec qui ferez-vous alliance au deuxième tour». Là encore la réponse est connue d’avance car elle a été répétée cent fois. C’est la même depuis deux siècles d’élection : au deuxième tour la gauche se rassemble contre la droite. Alors pourquoi poser la question, si la réponse est connue ? Devinez ! Pour nous c’est alors le pire à partir de là. Car plus un mot ne sera dit du premier tour, de nos objectifs propres, de notre programme. Tout sera ramené à une question de tactique électorale très pauvre : «donc au deuxième tour vous vous rallierez» ? Tout est dans le verbe «rallier». C’est lui qui 230220102913brise toute singularité, disqualifie votre présence au premier tour et ainsi de suite. Ne rêvez pas : jamais vous n’aurez le temps d’expliquer pourquoi la « discipline républicaine » n’est pas un ralliement. D’ailleurs le plus souvent quand on indique que le NPA lui aussi fait des «fusions techniques» au deuxième tour avec les socialistes, beaucoup le découvrent. Et nombreux n’y croient pas. Peu importe. Il faut comprendre que le contenu général d’un tel ordre de questionnement est évidemment strictement moulé dans l’idéologie dominante. Un journaliste n’a pas à vous «servir la soupe». Entendez : il n’a pas  à vous aider à exprimer vos idées. Il doit au contraire vous obliger à «aller plus loin». C’est à dire là où vous ne voulez pas aller parce que c’est sans intérêt pour vous.

LA BONNE REPONSE

Mieux vaut le comprendre à temps pour éviter de perdre des opportunités. Et par conséquence, mieux vaut donc s’adapter aux normes de ce type de production «informative» plutôt que de pleurnicher sur la «malhonnêteté intellectuelle des médias» et ainsi de suite. En ayant cela à l’esprit nous avons mis au point notre réponse. «Quel score visez-vous ?» Quelle est la bonne réponse ? Celle qui permet d’installer votre paysage, de poser vos problèmes d’exposer vos solutions et d’obtenir des rebonds. Tout en répondant à la question posée. Car le type ou la fille en face est payé pour ramener quelque chose à publier ou à montrer. Il faut faire au format. Bref, clair et si possible piquant, c'est-à-dire agressif contre quelqu’un d’autre ! Quel score espérons-nous ? Celui qui nous placera devant le Modem et le Front National. Le Front national c’est pour l’honneur de lui prendre ses électeurs en leur faisant comprendre que la cause de leurs problèmes ce n’est pas l’étranger mais l’inégalité et le capitalisme. Ca tient en une phrase vous avez vu ? Et le Modem ? Pour empêcher la gauche de virer à droite en s’alliant avec le centre. Une phrase, pas davantage. Et maintenant, rajoutez un peu de sel pour relever le goût. «Le PS devra choisir au deuxième tour : c’est le Modem ou le Front de gauche !» On voit que, tout compte, fait les «questions à la con» peuvent aider à formuler des réponses utiles.

LE DEVOIR D’EXPLIQUER

Pour autant tout n’est pas réglé. Je pense au MODEM. Le nombre de ceux qui ne comprennent pas ce que nous avons contre monsieur Bayrou est plus important que le croient les militants politiques chevronnés que nous sommes. Nous avons donc fait une brochure. Un 210220102904vrai travail d’enquête. Il s’agit de fournir de façon aussi claire et complète que possible les arguments documentés qui conduisent le Parti de Gauche à refuser totalement l’alliance de la gauche avec le MODEM. Ce travail nous permet de montrer qu’il ne s’agit pas d’une opposition à la personne de monsieur Bayrou. Sur le plan humain et en ce qui concerne l’opiniâtreté il a droit à toute notre considération. Nous ne nous référons pas non plus à la longue carrière de monsieur Bayrou dans les rangs de la droite et dans ses gouvernements. Tout le monde a le droit de changer d’avis et c’est un signe de bonne santé mentale que d’être capable parfois de révision de ses certitudes. Surtout s’il s’agissait de passer de droite à gauche !

LA PREUVE PAR L’ECRIT

Notre raisonnement se réfère aux positions politiques actuelles sur lesquelles se fonde l’action de monsieur Bayrou et de son mouvement, le MODEM. Pour les connaitre notre enquête part d’abord du dernier document adopté par ce parti, le «projet humaniste», qu’il vient d’adopter en vue des élections régionales. Pour situer plus précisément les contours de sa politique dans les domaines qui ne sont pas évoqués dans ce manifeste, nous nous reportons aux déclarations et prises de position de monsieur Bayrou au cours des élections présidentielles de 2007. Ca fait loin déjà ? Oui et non. D’abord il est juste d’utiliser ces documents parce que l’intéressé ne s’en est jamais dédit. Ensuite parce que lui-même fonde encore aujourd’hui sa légitimité politique sur le résultat qu’il a obtenu à cette élection avec ce programme. Nous utilisons aussi les prises de positions de l’UDF, juste avant l’élection présidentielle de 2007. Nous le faisons parce que beaucoup semble avoir oublié que l’UDF était alors présidée par monsieur Bayrou lui-même. Cependant nous nous en sommes tenus aux seuls votes à l’Assemblée Nationale que monsieur Bayrou a personnellement fait à cette époque.

SANS DEGUISEMENT

Notre recollement montre qui est monsieur Bayrou en politique. Il est a droite. C’est bien son droit. Ce qui est condamnable à nos yeux c’est de vouloir faire croire autre chose à son sujet comme le font les dirigeants socialistes. Monsieur Bayrou n’est pas et n’a jamais été un compagnon de route de la gauche mais un adversaire politique. Son opposition actuelle à Nicolas Sarkozy n’en fait pas pour autant un allié naturel. Ce n’est pas la première fois qu’un centriste et la gauche s’opposent à un troisième personnage contre son pouvoir personnel. En 1965, Jean Lecanuet s’opposait au général De Gaulle dans l’élection présidentielle. Pour autant la gauche présenta son propre candidat, François Mitterrand, et cette candidature unitaire commença le chemin qui menait à la victoire de 1981 et à l’application du programme commun de la gauche. La comparaison est très parlante.

DES ENJEUX COMPARABLES

210220102906Déjà à l’époque il avait fallu choisir entre deux orientations à gauche : la rupture avec le système ou son accompagnement. La SFIO qui avait fait campagne avec l’UNR pour l’adoption de la Constitution de la cinquième république fut contrainte au soutien du candidat de la gauche. Elle le fut du fait de l’alliance des communistes et d’un secteur du socialisme ! Bien sur l’histoire ne se répète pas. Mais pour qui est des fondamentaux, les enjeux sont les mêmes. Le centrisme, qu’il prenne la forme d’une alliance politique ou d’un contenu programmatique est le cancer qui ronge la social démocratie européenne. La maladie a tué la gauche en Italie. Il l’a largement détruite partout dans le reste de l’Europe. Il la paralyse face aux rebondissements de la crise du capitalisme en Europe et dans le monde. Le Parti Socialistes français, d’une façon étrange, propose une alliance qu’il a toujours repoussé depuis sa refondation en 1971, chaque fois qu’elle lui a été proposée ou suggérée, de l’intérieur ou de l’extérieur. Il propose cette alliance au moment où son échec destructeur est devenu patent dans toute l’Europe. 210220102901Il le fait au prix d’un travestissement de l’identité politique et programmatique de son partenaire potentiel. Et cela alors même que celui-ci n’a jamais donné le moindre signe d’accord sur les fondamentaux de la gauche. Et alors même que toute l’autre gauche exprime son opposition absolue à cette alliance. Car alliance vaut choix. Pour le PS, ce sera le MODEM ou l’autre gauche. Le PS le sait. Ce sera le programme alternatif de la gauche ou l’arrangement avec « le projet humaniste ». C’est le contenu de cet arrangement dont notre document permet de connaitre dans quelles eaux de droite il s’ancrerait! Le PS le sait aussi. Son choix doit donc être contraint. Notre but être de tout faire pour éviter que le PS entraine la gauche dans le néant de cette alliance. Notre score aux élections vaudra mise au pied du mur. C’est pourquoi notre objectif est d’obtenir un résultat électoral supérieur à celui du MODEM. Notre travail d’enquête est donc destiné à nous aider à convaincre le plus grand nombre des électeurs de gauche que le vote pour le Front de gauche est le vote utile du premier tour. Ceux qui votent pour nous, votent pour empêcher l’alliance avec le Modem. En raison de notre programme et en raison de notre stratégie d’alliance. Et il est vrai que ce sont les deux faces d’une même orientation politique. 

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