Carnet de campagne du nord au sud

Cette semaine est dense comme du béton pour ce qui est de l’emploi du temps. 26950_105444376147544_100000459474010_142940_6462984_nJe ne compte d’ailleurs plus en lieux où je me trouve mais en haltes militantes pour me faire une idée de l’effort à fournir et du nombre de fiches à avaler entre les séquences. Dans cette note je survole mon parcours. J’entrerai dans les contenus à mesure que j’aurais le temps d’écrire. Ici je veux aussi et surtout parler de ce qui se passe en Grèce. Et dire un mot à propos de la reculade de Vincent Peillon face à madame Chabot.

 

DE SEQUENCE EN SEQUENCE, OSMOSE.

Ca doit être l’équivalent politique du syndrome de Stockholm. En campagne on s’identifie à tout ce qu’on voit. L’osmose n’est pas forcément mauvaise conseillère. On a le sentiment de vivre de 24519_383205289045_789689045_5166631_3784210_nl’intérieur ce qu’on découvre. On apprend donc plus vite et mieux. J’ai eu mon compte. Donc lundi une séquence Meeting à la Mutualité. Difficulté : éviter de se répéter alors qu’il n’y a pas de coordination du thème des prises de parole. Puis mardi sept haltes au salon de l’agriculture. Pur bonheur idéologique de voir l’incroyable glissement des paysans vers la critique du système du libre échange. La conférence de presse permet de faire constater le sérieux de notre travail de préparation programmatique sur les questions agricoles. Laurent Levard notre secrétaire national a fait un travail de fond avec sa commission et le cheminement du texte parmi les gens du terrain fait merveille. Au stand de la confédération paysanne nous recevons le plus beau des compliments : «peu de partis ont autant travaillé que vous sur la question ces temps ci ». On casse la croute au stand du Limousin. Nous sommes une trentaine de membres du Parti de Gauche et sept têtes de liste départementales du Front de gauche sont là. Rien n’y fera pour ce petit malin du « Républicain Lorrain ». Je ne l’ai pas vu sur place. Mais lui affirme que je suis venu au salon pour la première fois et que je fais ça à cause de 2012 ! Il est fort, le malin ! Il a tout compris. Admirable travail d’investigation. Tant pis pour le fait que nous étions déjà là l’an passé et que nous sommes venus présenter notre programme. Le lecteur du «Républicain Lorrain» ne pourrait pas comprendre. On lui sert la mouise qui est dans la tête du pisse copie qui décrit depuis son bureau des évènements auxquels il ne participe pas. C’est ça le respect du lecteur, coco ! 

GENS DU METIER

Départ en train pour Creil et diffusion sur le parvis de la gare. Forte délégation de sans papier à la situation inextricable depuis que leurs dossiers ont été dispersés entre les préfectures des lieux de résidence. Tiens ! Il y a France trois ! C’est la Picardie. Le Front de gauche est confronté à la dissidence de Maxime Gremetz. Tant pis. Le travail de recomposition de la gauche est ralenti mais il ne sera pas stoppé. Le temps travaille pour nous. Maxime a ses mérites mais c’est 24519_383205129045_789689045_5166622_3198578_nle passé.  Enfin meeting le soir à Amiens. Notre tête de liste régionale, Thierry Aury, a le pas tranquille et le cœur serein. Le reste lui sera donné par surcroit. Mes camarades du parti de gauche ont le sourire. A Amiens,  nouvel accueil en gare par le comité des camarades. Le parti de gauche est ici un parti ouvrier. Une bonne équipe dans le style posé et méthodique de cette contrée. Les camarades sont jeunes. Ceux qui me pilotent sont de jeunes agents de maitrise à la production. L’une dans une coopérative laitière ce qui me permet de reprendre le fil des questions du matin cette fois-ci sous l’angle des incroyables performances de rendement de l’agro alimentaire. L’autre dans le conditionnement de légumes. Ils aiment tous les deux leur boulot. Ils doivent trouver un peu étrange leur président de parti qui s’intéresse aux techniques de leur métier qui sont pour eux d’une totale banalité puisque c’est leur quotidien. Comme d’habitude les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils m’apprennent. On arrive sur place. Un signe : la salle est mieux remplie que pour les européennes. Sur le parvis de la réunion je serre la main à François Ruffin, l’inventeur du « fakir », le journal «local» qu’il vend avec d’autres à la porte du meeting. J’achète. Une chorale des jeunes de la gauche unitaire chante pour accueillir les participants. L’oratrice étudiante de cette formation est particulièrement brillante. Marie Georges Buffet est en forme. Comment fait-elle ? Je n’entendrais pas la suite. En effet, je suis  le troisième intervenant et sitôt fini de parler je quitte la tribune. En effet il faut courir pour attraper le train du retour, le dernier, la nuit venue. Total neuf séquences pour la journée.

L’HORLOGE COMTOISE

Mercredi matin, train pour la descente vers le sud. La lecture de la presse et des fiches pour la journée dévore mon temps et j’ai à peine le temps d’écrire. A l’arrivée le comité des camarades a le sourire un peu crispé car il va falloir rallier très vite le point de rendez vous et tout le monde sait que j’ai horreur de la voiture et de la vitesse. Moi j’aurai mauvaise grâce à raller car tous ont un métier et prennent sur leur temps pour accomplir toutes ces taches avec la précision d’horloge comtoise que mon équipe parisienne s’efforce de mettre en tout. Il est 26950_105444396147542_100000459474010_142946_1457538_nvrai que le désordre épuise. Et pour moi, l’enjeu numéro un est de tenir le coup le plus longtemps possible. On fonce vers le marché Pissevin de Nîmes. Un quartier populaire dans lequel je reconnais tant de banlieues ! Il y a  une conférence de presse à propos de la manifestation qui aura lieu samedi contre l’installation de l’entreprise Agrexco qui commercialise des produits agricoles venus des territoires occupés en Palestine. C’est un plan signé Georges Frèche. Le PS Mandroux vient de rallier le collectif qui s’y oppose. Il est vrai que la situation est étrange. Les produits importés sont en concurrence directe avec l’agriculture locale. C’est donc le contraire exact de la politique de relocalisation de l’agriculture. De plus leur compétitivité repose sur le fait qu’ils sont produits à vil prix social parce qu’ils viennent des territoires occupés. Par conséquent le label « produit d’Israël » qui permet à Agrexco de bénéficier des droits d’entrée privilégiés reconnus par la communauté européenne à Israël est usurpé. En effet l’union européenne restreint les facilités accordées à Israël lorsqu’il s’agit de produits issus des zones occupées. Il s’agit là d’une pratique constante du droit international : on n’encourage pas une occupation que l’ONU déclare illégitime. Evidemment ces arguments rationnels sont immédiatement instrumentalisés par les frèchistes qui aimeraient bien se donner le beau rôle dans un procès 26950_105444402814208_100000459474010_142948_5788288_nen antisémitisme. Ici on lève les yeux au ciel et on passe à autre chose quand les agents fréchistes essaient d’amener la discussion sur ce terrain. Avant cette conférence de presse, il y a eu une  rencontre avec des travailleurs d’une boucherie en lutte. Cinq camarades de galère que leur patron maltraite et exploite de façon lamentable les exposant pour un salaire de misère à aller et venir en chambre froide sans aucun vêtement de travail adapté. Leur courage et leur détermination sont émouvants. La discussion est si prenante que je n’ai pas réalisé qu’il pleuvait un petit crachin glacial. Je dois rentrer d’urgence à l’intérieur du café. France trois et le midi libre ne sont pas venus. Tant pis pour eux. On remonte en voiture.  

LA MISERE CACHEE

La prochaine halte est au village à Montignargnes.  Le maire et les adjointes m’accueillent. Le buffet campagnard regroupe une trentaine d’amis souriant. Ici terres communistes. On a cartonné aux élections européennes. Car depuis Nîmes, je suis ici chez moi. Je suis le député européen du coin. Ah ! Voila France trois ! C’est bon pour nous. Ils vont faire quelques images de mon camarade Revol à propos de la viticulture.  En 2008, le revenu net moyen par actif agricole a chuté de 61 % en Languedoc-Roussillon, soit le record de France de baisse Dans le Gard c’est ahurissant : -76 %. C’est la plus forte baisse de revenu par actif des départements français. Cette baisse s’ajoute aux baisses de la période 2004-2007 où le revenu net moyen par actif s’était déjà contracté de – 13 % pour la région Languedoc-Roussillon, avec une baisse de – 16 % dans le Gard. Résultat : le revenu net moyen par actif agricole est descendu à 8 000 euros par an en Languedoc-Roussillon, soit 26950_105444389480876_100000459474010_142944_8118551_nle plus bas de France (65 000 euros en Ile de France, et entre 10 et 15 000 euros dans la plupart des régions). Cela signifie qu’une majorité de viticulteurs de la région a désormais des revenus sous le seuil de pauvreté (908 euros mensuels). C’est à peine croyable mais le revenu moyen, en euros constants, est inférieur de 70 % à ce qu’il était en…. 1990 ! Donc l’étape suivante à la coopérative viticole à Montagnac est un moment particulièrement dense. On y conditionne le vin dit de pierre bleue. J’aurais mon carton de trois bouteilles pour me faire une idée. N’oublions jamais : ici c’est la première région viticole de France, en volume et en surface : 260 000 hectares. Mais il n’y a que 40 000 hectares classés en appellation contrôlée (AOC). L’essentiel de la production est donc encore en vin de pays ou de table. La région est ainsi concentrée sur les vins à petits prix et faible valeur ajoutée. Pour autant la mesure du problème posé ne se comprend qu’en comprenant  que 60 % des exploitations agricoles de la région sont des vignobles, qui occupent 30 % des surfaces agricoles de la région. Pour un Frèche, c’est trop, beaucoup trop. Il l’a dit. Pour lui deux caves sur trois doivent disparaitre. Un peu comme la pêche. Pour lui la côte à vocation à construire des «marinas pieds dans l’eau». C’est le modèle bien connu de reconversion des territoires qui conduit au désastre écologique et économique dont se régale actuellement l’Espagne ! Mais il ya aussi une dimension politique. Ici la paysannerie vigneronne est très solidaire. 70 % de la production s’effectue en coopératives ! C’est le record de France !  Environ 300 coopératives pour 3 500 caves particulières. Et derrière cette réalité politique une autre qui ne l’est pas moins, la viticulture génère ici 25 000 emplois directs. Le vin et la lutte de classe marchent ensemble. Et de même la lutte contre l’Europe libérale et Georges Frèche, l’autre calamité agricole après le capitalisme. Le président de la coopérative et les membres de son bureau qui nous ont accueillis nous font visiter. Puis on s’installe dans une petite pièce coude à coude. Le président a préparé un discours sobre et argumenté. Son débit de parole est tranquille et souriant comme toute sa personne. Mais à mesure sa voix se noue quand il dit ce qu’il a à dire de la misère qui menace. Et ses derniers mots sont pour dire qu’ici on a su faire du vin avant que l’écriture n’arrive. Tout le monde comprend que le savoir faire est un savoir. Et qu’il peut se perdre aussi. Je dis mon mot et René Revol de même avec une égale gravité. On se touche la main. Hop, c’est l’heure presque dépassée. On repart ! Le train n’attendra pas. On s’embrasse avec René et Martine et salut, chacun de son côté. 030320102974

MARSEILLE MET LE FEU !

Je saute dans le train après qu’on a fait un mini crochet pour ramener à domicile Paulette, une figure historique du communisme viticole et rural qui nous accompagnait pendant toute cette séquence. Puis c’est le train et ensuite le métro pour aller au meeting à Marseille. Sur place Jean-Marc Coppola est impérial. Sa partie est rude dans ce secteur. Mais la mobilisation est  orchestrée au millimètre. Ca va payer. Les socialistes n’ont rien à dire à part le vote utile et Vauzelle qui a une bonne tête et des pratiques tranquilles ne soulève pas davantage de passion contraire que partout ailleurs. De toute façon les socialistes sont certains de gagner et leur principal souci est de ne déclencher aucune vague. On occupe donc  le terrain tous seuls. Marie George Buffet qui conclut le meeting est en phase avec son petit monde si nombreux dans la salle qui boit ses paroles. Total cinq séquences dans la journée. Retour au pas de course pour être sûr de dormir sept heures cette nuit.

RETOUR RAPIDE

Le train encore ! Merveilleuse campagne de France qui défile à ma fenêtre ! Mes amis, l’hiver n’est pas fini, je vous le dis! Ca reste bien mouillé et froid de partout. Même dans le sud où il tombe une eau glacée qui gicle sur les vitres du train ! Le diable l’emporte ! Aujourd’hui jeudi, travail au siège du parti, note de blog et courses pour la maison car il n’y aura pas de pause cette fin de semaine. Pour l’instant la fatigue est effacée par les bons échos de campagne. S’il y a ici ou là quelques ratés je trouve que c’est un petit miracle d’être encombré de si peu de blocages alors que tout cela est si nouveau et que l’attelage des organisations unies dans notre coalition est si divers. Le fait est que ça carbure. En Languedoc Roussillon, René Revol m’explique que nous en sommes à deux cent réunions. J’ai trouvé René métamorphosé. Complètement dans le rôle et même dans la fonction. Il fera un président de région convaincant. Il n’y a plus un sujet qui lui échappe. Et en situation la poignée de main vient simplement, la blague facilement et le discours cadre bien ramassé vient comme un gant sur la main. Dans le Gard, la poigne tranquille de Martine Gayraud, la fédérale du Parti Communiste fait merveille. Les communistes coupent le souffle. Ils sont partout à la fois, village par village, rue par rue. En Provence Alpes côte d’azur il ya des paires de gifles qui se perdent vu la quantité de fachos au mètre carré ! Mais la gauche a tenu bon. Si bien que les rangs ne se sont pas rompus en face du Front national. Il y a donc ici un capital de combativité que le Front de Gauche incarne sans discussion possible. C’est le parti des travailleurs. On peut dire qu’on aura été cherché le score avec les dents !

LA DETTE, CETTE MAUVAISE BLAGUE

Cette semaine au fil des hasards de mes lectures je pêche ici et là les bonnes blagues à propos de la dette publique des Etats dans la presse. Palme d’or du mariole à monsieur Balladur, fraichement extrait de la naphtaline pour faire connaitre sa profonde pensée sur le sujet. Selon « le Figaro », grâce auquel nous sommes régalés de ce beau morceau, l’important appelle à avoir le courage d’affronter l’explosion de la dette publique. Je comprends bien qu’il s’agit d’un coup de pied de l’âne à Nicolas Sarkozy. Mais je m’ébahis que le journaliste n’ait pas pensé à faire le travail d’aller vérifier les titres de gloires de sa splendeur, Edouard le courageux, du temps qu’il était le premier ministre. Il aurait alors mesuré le culot de fer du monsieur ! Car c’est sous son autorité de premier ministre, entre 1993 et 1997 que la dette publique de la France a progressé de vingt points de PIB. Ses successeurs de droite ont vidé les caisses avec une même efficacité. Messieurs Raffarin et Villepin entre 2002 et 2007 ont fait grimper la 24064_321185427403_702252403_3564583_523403_ndette de dix points. Seuls les actuels Fillon Sarkozy ont fait mieux en moins de temps puisqu’entre 2007 et 2010, trois petites années, ils ont augmenté la dette de 17 points de PIB. Je ne mentionne ces chiffres que pour attirer une nouvelle fois l’attention sur le fait que les libéraux appliquent une stratégie méthodique d’appauvrissement de l’Etat. L’explosion de la dette publique ne figure pas comme une calamité subie dans la stratégie libérale mais comme un outil délibéré. La racine de cette explosion est un programme délibéré de diminution des ressources. L’addition en France, dans ce domaine, est prodigieuse ! Trente milliards d’allégement de cotisations sociales à la charge de l’Etat, trente autre milliards de baisses d’impôts cumulés pour les hauts revenus, soixante treize milliards de niches fiscales dont quatre vingt cinq pour cent bénéficient aux dix pour cent des foyers les plus riches. La liste est loin d’être close. Mais il y en a déjà pour plus de deux fois le déficit annuel de l’Etat.

LE CAS GREC

C’est en partant de ce genre de constat là que l’on comprend mieux quelle honte est à l’œuvre dans le cas de ce qui se passe en Grèce où les mêmes mécanismes ont fonctionné à plein régime. L’écœurement s’accroit quand on constate que le montant en cause est un besoin d’emprunt de vingt milliards d’euros de l’Etat grec ! C’est pour cette somme que les soit disant «marchés» ont déclenché un assaut pour prendre à la gorge des millions de retraités et fonctionnaires grecs ! Rien ou presque. Pour prendre un repère dans l’ordre des sommes concernées notons que c’est moins que la somme consacrée par le groupe Total au rachat de ses propres actions pour augmenter leur rendement boursier. Mais le comble est que dans le même temps, les Etats unis d’Amérique lèvent sans histoire deux mille milliards de dollars d’emprunts alors que leurs comptes publics sont dans un état cent fois pire que celui des grecs.  Et s’il fallait encore ajouter au tableau de ces turpitudes, on constatera que «les marchés» qui ont parait-il sanctionné le mauvais état de santé des compte publics grecs sont composés des même personnes qui ont aidé cette Etat à présenter ses comptes et qu’ils ont de surcroit spéculé eux-mêmes sur la chute de crédit de ces comptes ! Tel est le libéralisme et sa soi-disant main invisible bienfaisante ! Une main de voleur, rien de plus.

UN BON TEST

Ici ou là je lis que cette affaire grecque serait un test. Je le crois. Pour «l’ordre globalitaire» mondial c’en est un. Les grecs ainsi pris à la gorge peuvent-ils parer le coup qui leur est porté ? Si c’est non l’opération sera reproduite en Espagne, puis en Italie et 26950_105444399480875_100000459474010_142947_6193185_ninéluctablement en France. Il faut donc lire les évènements grecs comme un moment majeur de politique à l’intérieur de la séquence ouverte par la crise du système financier mondial. De notre côté la question posée par ces évènements ne met pas seulement au défi notre capacité à penser correctement ce qui se passe mais à nous projeter en nous demandant ce que nous ferions en situation de responsabilité. Pour moi c’est une composante incontournable du moment. Car une première analyse permet de constater que comme prévu ce système est capable de s’enrichir à partir des conséquences de ses propres turpitudes. La finance ne trébuchera pas sur ses propres dégâts. Elle ne peut recevoir de coups que par la politique. Soit les Etats se défendent et frappent soit ils baissent la tête et se soumettent. Dans ce dernier cas ce sera une punition sans fin pour les peuples concernés.

DENT POUR DENT

Sous un gouvernement du Front de Gauche, si le pays faisait l’objet d’une attaque de 040320102975cette sorte, il ne faudrait pas  considérer qu’il s’agit d’un problème économique mais d’un problème politique de rapports de force. Cela veut dire qu’il faudrait frapper à la tête, c'est-à-dire le système bancaire et les super profits. Dent pour dent œil pour œil ! La loi du talion ! En le disant à l’avance on prévient et on s’épargne bien des souffrances. Cela s’appelle la dissuasion. C’est une affaire de souveraineté nationale. Les Grecs ont consacré trop d’argent à s’armer contre les Turcs et pas assez à s’organiser pour frapper la cyber finance. Leur souveraineté nationale est davantage menacée par les banques et spéculateurs que par les Turcs ! Si les Turcs avaient violé l’espace grec comme les banques l’ont fait les Grecs auraient répliqué. Là ils ont été frappés et c’est le gouvernement lui-même qui transmet le coup sur chaque tête de citoyen ! Dans cette situation il aurait dû au contraire rendre les coups pour dissuader l’adversaire d’avancer davantage. Deuxième conséquences de ce que nous voyons. J’ai dit et répété que l’Europe du traité de Lisbonne n’était pas la solution mais le problème. A présent on voit que cette Europe là est non seulement le problème du fait de son ouverture sans entrave et par principe mais l’aggravation garantie du problème que rencontrerait un de ses Etats membres. La Grèce a eu la tête enfoncée dans l’eau par les commentaires et exigences sans fin de la Commission, et elle est empêchée de recevoir de l’aide des autres Etats à cause  du traité de Lisbonne qui l’interdit. Par conséquent dans un nouvel épisode de crise qui arriverait à notre pays, nous disposerions d’une situation où l’évidence nous permettrait de remettre en cause le traité et de proposer aux Français d’en sortir, ce qui serait beaucoup plus difficile à réaliser à froid. Troisième leçon de choses. Selon moi, compte tenu de l’état de délabrement de l’Etat grec du fait des politiques libérales de ces dernières décennies, constat qui vaut pour l’Espagne, le Portugal et l’Italie, la nouvelle saignée fragilise ces pays d’une manière qui les conduit à une situation de type latino américaine. Un bug mineur peut conduire à un blocage total. 

ATTENTION A LA DENIERE LIGNE DROITE

Dans la dernière ligne droite de la campagne électorale,  attention au 040320102989coup de Trafalgar. Et spécialement dans la dernière semaine. C’est là que va sortir l’affaire, le truc, «l’évènement de la campagne». Classique. En fin de campagne un os est jeté aux chiens. Des mois de travail sont anéantis par une émotion fabriquée sur un plateau de télé et gonflé à dessein pour des raisons d’audimat. Pendant les européennes, deux jours avant la fin  ce fut le fameux plateau de France deux avec le merveilleux système de la machine à faire des incidents mis en place par madame Arlette Chabot.  Passant d’un ring à l’autre comme une toupie, la prétendue arbitre poussait au crime, sans relâche, avec ses matchs opposant quatre séries de «face à face». Bayrou y a laissé sa chemise. Le coup monté pour faire de l’audience à n’importe quel prix avec de l’information réduite au spectacle était magistral. Avant même la diffusion de l’émission, qui avait été enregistrée en début d’après midi, sur France 2 le soir, toutes les autres rédactions avaient déjà reçu une tranche de steak saignant. Et je me vis comme les autres priés de commenter, deux heures avant la diffusion, sur une autre antenne, l’affrontement qui avait été sélectionné pour racoler les passants. Je dis bien «sélectionné» car il y avait eu plusieurs séquences « spécial chiens enragés», comme par exemple cette grosse mise en cause par Marine Le Pen et Philipe de Villiers des instituts de sondages et une altercation sur le plateau avec l’homme qui les représentait tous en quelque sorte.  

VINCENT PEILLON A TORT DE S’HUMILIER DEVANT CHABOT

Pour ma part, pour avoir dit « allez au diable » à Madame Chabot sur 040320102987ce plateau, incroyable attentat contre sa magnificence, je fus traité comme je le méritais : non seulement elle m’accabla ensuite de ses grands airs de duègne offensée sur le plateau de "Canal Plus" où je ne pouvais répondre, non seulement elle confirma sa détestation très peu professionnelle à l’occasion d’un déjeuner que je lui avais offert pour sceller la paix des braves, mais elle me rangea au mitard médiatique dont elle garde la clef dans sa cave.  J’ai disparu de cet écran de, comment dites vous, «service public», et je suis bien obligé de dire que sans les chaines privées je n’aurais accès à rien. Compte tenu des mauvais traitements et indignités qui nous sont faites sur le réseau des chaines de « France 3 » dans maintes régions il va de soi que ce n’est plus à mon adresse qu’il faut chercher quelqu’un pour défendre ce machin. Et je n’ai pas peur. Je dis à Vincent Peillon d’en faire autant ! Il gémit et se tortille pour obtenir le pardon des vaches sacrées ! Au point que le journal "le monde" lui-même rend compte de son abjuration et repentance! Quel évènement! Il devrait savoir que ça ne sert à rien, en plus d’être indigne d’un élu national ! Au cas particulier ce sera en vain. Et comme nombre de professionnels ont une pauvre estime de la madame et n’hésitent pas à le dire, on se discrédite doublement en s’humiliant pour lui complaire. Il faut tenir tête. Et taper ! D’autant qu’à force de taper dessus, de rencontre en rencontre, de post en post, de faire huer dans chaque meeting nominalement ceux qui nous agressent et se croient hors de portée, on construit leur image dans l’esprit public. Et ça paye dans le rapport de force ! J’estime que j’ai bien participé à la pression qui nous a permis d’obtenir que nous soyons présents sur France 2 non seulement à « Mots croisés » où Marie Georges Buffet nous a brillamment représenté lundi soir, mais même au journal de vingt heures samedi prochain où Marie Georges nous représentera de nouveau. Comme cette préférence de Chabot pour la femme de notre tandem du Front de gauche m’a été présentée comme une forme de représailles à mon endroit, je m’amuse de cette intimidation à deux 24064_321185427403_702252403_3564583_523403_nballes. En fait je me réjouis de voir comment la sottise vient en renfort des exigences du CSA pour permettre que les communistes soient enfin reconnus par les griots qui voulaient les faire disparaitre des écrans. Le fait que « les quatre vérités » de France 2 du matin aient annulé ses rendez vous avec moi à quatre reprises depuis un an, et que je n’ai été invité nulle part sur «France 2» pendant cette campagne ne m’impressionne pas pour un gramme. Vincent Peillon a tort de baisser les yeux. Est-il privé de parole ? Par qui sinon par ses «camarades» de parti ? Il faut tenir tête. Si l’on n’assume pas ses propres revendications quel genre de responsabilité est-on capable d’assumer ?

ELIRE LE PATRON

Vincent Peillon écrit que son fils est "meilleur que lui en politique" parce que ce dernier lui aurait recommandé de ne pas dire qu’il demandait la démission de Chabot ! Quelle dôle d’idée ! Si le député Peillon a demandé la démission de Chabot on doit penser que c’est au  nom de l’intérêt général qu’il l’a fait. S’il change d’avis c’est qu’il a des raisons de le faire et il doit dire lesquelles. La peur du vide médiatique n’est pas un motif d’action politique ou alors c’est le pire. Pour ma part j’ai soutenu Vincent Peillon plantant l’émission de promotion de Marine Le Pen parce que ses arguments et notamment sa présentation de la longue série d’émissions tendancieuses sur la présence de l’islam en France organisée sous l’autorité de madame Chabot  m’avait convaincu. Ces arguments sont-ils faux ? Y a-t-il eu du neuf depuis ? L’énormité du procédé de Peillon plantant le déroulement d’une émission était à mettre en rapport avec l’énormité de ce qu’il mettait en lumière. Sinon il aurait ét26950_105444409480874_100000459474010_142950_2351024_né inacceptable. Pour autant je ne l’ai pas soutenu dans sa demande de démission d’Arlette Chabot et j’avais dit pourquoi. Sûrement pas par faiblesse pour la dame !  J’estime que nous n’avons pas à nous mêler des nominations dans le service public, même pour remplacer des gens qui sont en état de forfaiture avancée. Ce système médiatique du service public est vicié dans son principe même. L’art des gens de cette sorte est de créer des incidents parallèles avec tantôt la droite et tantôt la gauche pour se victimiser et se draper des oripeaux du «juste milieu» : «la preuve que je ne suis ni de droite ni de gauche c’est que les deux me tapent dessus ». Habile manière de se situer hors du champ de toute critique, et de droit à la critique. La preuve de la divinité de la vache sacrée c’est justement qu’elle décide seule de s’arroger le droit de ruminer en travers de la rue. La pagaille qu’elle crée, sans conséquence pour elle, est la preuve de son statut. Pour ma part je suis partisan du fait que le directeur des chaines publiques, et son équipe, soit élu par les citoyens téléspectateurs inscrits au rôle de la redevance, qu’ils la paient effectivement ou qu’ils en soient exemptés. Je suis certain que le respect du public passera alors avant la complaisance à l’égard des puissants du moment, les règlements de compte personnels ou le noir corporatisme en vigueur. Et du moins le mandat serait-il clair, et chacun saurait à quoi s’en tenir. Quand à moi, les foucades de la matinale de «France Deux»  ne m’impressionnent pas davantage que l’ostracisation permanente par Arlette Chabot. Car, de toute façon, heureusement, j’ai accédé honnêtement aux autres matinales télévisées, celles où les responsables de l’information ne règlent pas de comptes personnels. Ceux qui s’intéressent à ce que j’ai à dire me retrouvent sans difficulté là où l’on m’invite. Par exemple dimanche soir prochain sur BFM avec Olivier Mazerolle. Pour une demi-heure. BFM est une télé où l’information monte en audience. Comme le Front de gauche. Mais pas comme les émissions de Chabot sur les minarets, les femmes voilées, et tutti quanti sur "France 2". 

Les illustrations photos de cette note sont faites avec des photos transmises par face book par des amis et camarades divers qui me les ont adressées séance tenante. Si vous avez envie d'en faire autant, n'hésitez pas. Mais de grace, assez de photo de moi, notamment à la tribune! Photographiez plutôt les gens dans la salle, les scénettes étonnantes ou émouvantes. C'est cela qui est intéressant et non pas la sempiternelle image de gesticulations que l'art du tribun (c'en est un) impose! Merci d'avance à tous!

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