Dans cette note il est question du sens de la responsabilité sociale. Je parle du trou de BP dans le golfe du Mexique et du projet Yasuni qui est l’exemple de comportement social exactement inverse. Et enfin du G20 pour revenir à un nouveau cas d’irresponsables notoires. Je ne parle pas de Woerth parce qu’il faudrait surtout parler des grandes fortunes du type Bettencourt ou Peugeot et du droit de ces gens à cumuler autant d’argent et à en disposer librement, au mépris de toute responsabilité à l’égard des autres. J’ai l’intention d’y revenir avec soin.
Ces gens sont capables d’aller creuser un trou à 1500 mètres sous la mer. Techniquement c’est fort. Ils en tirent des paquets de dollars sous forme de pétrole et les distribuent généreusement à d’autres gens, certes en nombre limité. Ceux là n’ont pas creusé le trou ni même eu l’idée de le faire en général et à cet endroit en particulier. Ils n’ont pas la moindre idée de qui le creuserait et pour quel salaire, ni dans quelles conditions serait réalisée l’exploitation du pétrole qui en sortirait. Ils se contentent de regarder un graphique qui établit des performances financières. Leur seul mérite est d’avoir été capables d’acheter des actions de cette société. C’est tout. Tous ces gens sont réputés par définition responsables et efficaces et même socialement performants. Arrive l’accident. Le trou se débouche. On découvre que rien n’est prévu dans ce cas. Il est juste prévu que ça ne se produise pas. Si ça se produit, on découvre alors que c’est plus difficile de boucher un trou d’où sort un liquide et du gaz sous pression que de le creuser. Donc pour ce qui est de reboucher ce fichu trou quand un accident intervient il n’y a plus personne. Les super intelligents qui creusent les trous ne savent pas les reboucher. Tout le monde est dans la mouise. Les uns affrontent la situation. Ils n’ont pas le choix. Les autres se sauvent et quittent la scène comme des lâches. Les premiers à se sauver sont les irresponsables qui possédaient des actions. Ils les revendent à belles pelletées en abandonnant tout le monde. Ceux là ne risquent rien. Sous la dénomination « marché » ou « main invisible » ils sont dispensés de toute considération d’ordre moral. Il n’est pas prévu qu’ils manifestent le moindre sens de leur responsabilité sociale, c'est-à-dire de leur responsabilité à l’égard des autres. Pire : leur irresponsabilité sociale sera considérée comme une pertinence de l’action du « marché » capable de « récompenser » ce qui marche et de « sanctionner » ce qui ne marche pas. Cette irresponsabilité sociale n’est jamais évoquée, jamais discutée. Tout le monde a été mis en cause dans les commentaires de presse et par les dirigeants de tous ordres. Jamais les actionnaires au nom desquels tout a été fait et qui pourtant sont les premiers à s’être défaussés. On n’y pense même pas à vrai dire. L’ordre social la justifie, et même l’encourage. Elle « va de soi ». C’est l’ordre établi. Son idéologie dominante le valide, c'est-à-dire masque son contenu réel. C’est dans ce contexte qu’une autre attitude se présente. Celle de l’Equateur. Une des républiques partie prenante de la révolution citoyenne qui a déferlé sur le sud des Amériques.
Jamais aucun gouvernement n’en a porté une qui soit comparable. L'Équateur propose de renoncer à l'exploitation des quelques 850 millions de barils de pétrole du Parc Yasuni. Cela représente une valeur de 5 à 6 milliards de dollars, soit 20% des réserves totales du pays. En contrepartie, le gouvernement de Raphael Correa demande à la communauté internationale une compensation. Il propose qu’elle ne représente que 50% de la manne financière que représenterait l'exploitation de ces réserves. L’idée est tellement nouvelle qu’il faut examiner chacun de ses aspects pour en comprendre la portée. Le projet Yasuni permettrait d’abord d'éviter l'émission d'environ 410 millions de tonnes de CO2. Il freine la déforestation, la pollution des sols et préserve les conditions de vie des habitants. Enfin il autorise la préservation d'une zone très riche en termes de biodiversité. Ceux qui trouve tout cela très hasardeux ou mal chiffré ou je ne sais quoi avec lequel les bons esprits refusent de sortir de leur routines intellectuelles peuvent toujours aller respirer l’air pur du golfe du Mexique ! C’est une idée sans précédent.
L'Allemagne s'était engagée à financer ce projet à hauteur de 50 millions d'euros par an, sur une durée de 13 ans. Depuis, malgré le manque d'empressement des gouvernements européens, le fiasco de Copenhague et un peu de tangage sur le projet au sein du gouvernement Correa, ses émissaires ont retourné ciel et terre, et un appel a enfin vu le jour. Appel soutenu par le Parti de Gauche. La mobilisation citoyenne peut et doit prendre le relai pour faire pression sur nos gouvernements. Soutenir l'Équateur dans cette initiative d'intérêt général c’est commencer à dessiner un nouvel ordre écologique mondial et pour mieux dire tout simplement rendre concrète l’idée d’un tel ordre. Pour en savoir plus voici quelques liens. Le parc Yasuni dépend de vous. En français, donc plus maniable par le plus grand nombre de mes lecteurs Yasuni ITT una iniciativa para cambiar la historia. Et aussi un documentaire sur le projet : « une idée simple et révolutionnaire. "Une idée simple et révolutionnaire" de Laetitia Moreau. De la tribune de l'ONU, en passant par Quito, Berlin, Madrid, Bruxelles ou Copenhague, le film retrace la folle course des émissaires de Correa pour convaincre la planète, mais aussi leur propre gouvernement, que cette idée est viable.
Voici le texte intégral de l'Appel en faveur de l'Initiative Yasuni-ITT en Équateur : « Laissons le pétrole sous terre dans le parc Yasuni ! » Je crois que c’est une première dans l’histoire des relations entre les nations. « Nous, citoyens, militants pour l'environnement, collectifs et organisations écologistes, associations, partis politiques et syndicats, dénonçons l'échec du Sommet de Copenhague et appelons le gouvernement français et l'Union européenne à soutenir l'initiative Yasuni-ITT en Equateur.
Le projet ITT (sigle venant du nom des trois forages d'exploration qui se trouvent dans la zone : Ishpingo-Tambococha-Tiputini), porté par des mouvements sociaux, est une des initiatives proposée par gouvernement équatorien afin de lutter contre le réchauffement climatique global. Il s'agit de ne pas exploiter quelque 850 millions de barils de pétrole situés dans le Parc Yasuní, une réserve naturelle qui contient une des plus importantes biodiversité dans le monde et qui est habitée par des communautés indigènes d'Amazonie, les Tagaeri, les Taromenane et les Oñamenane (des peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire et qui font partie de la nationalité Waorani) .
L'Équateur possède une économie basée principalement sur la rente du pétrole qui représente 22,2% du PIB, 63,1% des exportations et 46,6% du Budget Général de l'État, pour l'année 2008. Les réserves de l'ITT représentent environ 20% des réserves totales connues dans le pays. C'est donc une manne financière dont un pays aussi pauvre que l'Equateur ne peut se passer. Pourtant, la proposition du gouvernement équatorien est de ne pas exploiter ces réserves d'énergie fossile, alors que l'exploitation de ce pétrole lourd, pourrait rapporter à l'État entre 5 et 6 milliards de dollars (avec un prix d'environ 70 dollars le baril).
En échange, l'Équateur, partant du principe onusien de responsabilité commune mais différenciée pour les problèmes environnementaux globaux, demande à la communauté internationale une contribution à hauteur de 50% de la manne financière dont il pourrait disposer s'il exploitait ce pétrole. En effet, éviter les émissions d'environ 410 millions de tonnes de CO2, favoriser la conservation de la biodiversité en Amazonie, éviter la déforestation, respecter les droits des peuples indigènes qui habitent cette terre, apportent des bénéfices à l'humanité dans son ensemble. C'est un pas vers la reconnaissance du climat comme bien public mondial et de la dette écologique des pays les plus pollueurs.
L'échec du Sommet mondial de Copenhague qui devait aboutir à un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre, afin de prolonger le Protocole de Kyoto pour la période après 2012, nous conduit à mettre nos gouvernements devant leurs responsabilités, notamment pour qu'ils s'engagent à appuyer des initiatives existantes. Le projet ITT représente en effet une amorce de transition écologique pour aller vers un modèle alternatif de développement non productiviste et respectueux de la «Madre Tierra», de la nature, pour l'Equateur et le reste du monde.
Il ne s'agit plus de faire des discours d'intention sur les impacts du réchauffement global et du changement climatique. Le monde a besoin d'actions concrètes et de la mise en place de véritables politiques publiques en matière d'écologie, appuyées sur les mouvements sociaux et les peuples concernés. Le projet ITT, menacé aujourd'hui par l'absence d'engagements qui conforte ceux qui s'y opposent, est une des premières initiatives qui va dans ce sens-là ; il représente un exemple pour que l'économie post-pétrolière et la justice climatique deviennent réalité.
Nous appelons le gouvernement français ainsi que l'Union européenne à suivre l'exemple de l'Allemagne (qui s'est engagée à financer ce projet à hauteur de 50 millions d'euros par an, pendant 13 ans) et à apporter leur contribution, financière afin que l'Initiative Yasuni-ITT puisse se réaliser. Nous appelons aussi le gouvernement équatorien à poursuivre son projet, en lien avec les mouvements sociaux qui le portent.
Enfin, l'échec des négociations de Copenhague a montré qu'il était plus que jamais nécessaire que l'ensemble des mouvements sociaux et les sociétés se réapproprient le débat. C'est pourquoi nous nous engageons à nous mobiliser collectivement pour soutenir l'initiative Yasuni-ITT et invitons les mouvements sociaux, les mouvements écologistes et plus globalement le mouvement altermondialiste à soutenir cet appel. »
Retour aux irresponsables. Le G 20. Peut-être avez-vous bien voulu vous intéresser une fois de plus à cette gesticulation qui occupe une prétendue scène mondiale. Plus personne ne proteste contre l’existence de ce qui reste avant tout un directoire illégitime et indécent des pays riches. Même si ces gens là ne décident en fait rien du tout et sont là juste pour donner le sentiment que tout est sous contrôle, leur seule réunion est une offense à l’idée que l’on peut se faire d’un ordre mondial juste et durable. Le G20 totalise 90 % de la richesse mondiale. C’est sur. Mais il représente seulement 65 % de la population mondiale. En contradiction avec les principes des Nations Unies, 10 % des pays du monde, c'est-à-dire 20 sur 192 décident pour les 90 % de pays restants. C’est ca le G20. C’est cette violence là. Et encore c’est presque un mieux. Avant ils se réunissaient seulement a 8. C’était le G8. On a ajouté 11 pays au G8. Ca n’empêche pas le G8 de se réunir juste avant. Et surtout ça ne change strictement rien à la logique ni au leadership, toujours occidental. Le G20 de Toronto a été caricatural sur ce point. Il a été précédé vendredi 25 juin d’une réunion du G8. Tout y a été décidé pour autant que quelque chose ai été décidé. En dépit de leurs mises en gardes parfois virulentes les pays du Sud n’ont pas pu contrecarrer ce qu’avaient décidé entre eux les pays du G8.
, organisée par le « Bush canadien », le premier ministre Stephen Harper, ultra-libéral et ultraconservateur. Ce G8/G20 a donné lieu à un gaspillage indécent d’argent public en pleine crise. Les réunions du G8 à Huntsville, à 200km de Toronto, puis du G20 à Toronto ont en effet coûté près d’un milliard d’euros. C’est là 40 fois plus cher que le G20 de Londres d’avril 2009. Celui là n’avait coûté « que » 24 millions d’euros. Pour cette comédie, un luxueux centre des congrès avait spécialement été construit à Huntsville pour le G8. Le gouvernement Harper a même poussé la démesure jusqu’à y faire construire un lac artificiel. Telle est l’idée qu’ils se font du prestige du lieu d’une réunion. Un dispositif délirant de sécurité a été à l’origine de l’essentiel des dépenses. Ici ce sont 930 millions de dollars canadiens sur 1,2 milliards qui ont été brulés. On comprend tout l’intérêt dans ce cas d’avoir les incidents qui justifient la débauche d’argent prélevé par les lobbies du commerce de la sécurité. Formidable ! Les incidents ont eu lieu ce qui prouve combien ce déploiement de moyens de sécurité était nécessaire, n’est-ce pas ? La ville de Toronto, 2,5 millions d’habitants, a été en partie paralysée pendant dix neuf jours pour un sommet d’une durée de deux jours! La plupart des entreprises, établissements scolaires et universités de la ville ont dû fermer pour cinq jours à cause du sommet. C’est cohérent, non ? Des terroristes pullulaient sûrement. Nous on a vécu le sommet de l’OTAN à Strasbourg et on a vu de nos yeux ce qu’est une provocation. Donc on ne s’étonne pas. De toute façon dès qu’un président américain est là, tout le monde est prié de se soumettre aux dispositifs sécuritaires de l’empire et à ses hommes. Tout cela est bien sur proportionné à la paranoïa des USA. Mais surtout cela permet le plus souvent d’humilier les pays d’accueil en leur montrant comment partout, toujours les States font ce qu’ils veulent.Ce G20 a été une réunion fastueuse et indécente
Tout cette mariolade pour sceller un accord sur l’austérité mais pas pour taxer les banques. Car bien sûr aucun accord n’a été trouvé au G20 sur l’idée de taxer les banques pour prévenir une nouvelle crise bancaire. On avait pourtant eu les oreilles rebattues par le sujet. Le Canada et l’Allemagne ont en revanche obtenu gain de cause avec l’engagement, sans précédent, du G20 sur des objectifs chiffrés de rigueur. Donc ce sera une réduction de moitié des déficits d’ici 2013 et stabilisation de la part de la dette dans le PIB d’ici 2016. Du pur bla bla. En guise de concessions à ceux qui s’inquiétaient de l’impact de ces mesures de rigueur si jamais elles étaient mises en œuvre, le G20 a affirmé : « nous devons laisser agir jusqu'au bout nos plans de relance budgétaires pour consolider la reprise». Une chose et son contraire. Donc pendant qu’on était au chapitre du contraire la résolution a pointé que «des ajustements simultanés dans les plus grands pays risquent de compromettre la reprise». Vous suivez ? D’abord on dit qu’il ne faut pas que tout le monde fasse de la rigueur en même temps et ensuite on dit qu’il faut tous faire de la rigueur d’ici à 2013 et jusqu’à 2016. Et l’inverse. Du FMI et du Strauss Kahn pur jus. Aux confins du cynisme, les pays du G20 ont d’ailleurs admis que la reprise actuelle n’était que « fragile et inégale ».
Dans cette même veine cynique, le G20 a dénoncé «le taux de chômage qui atteint des niveaux inacceptables dans certains pays». En effet ! Que faire ? Voir chapitre précédent peut-être ? On ne le saura pas. Le G 20 ne dit rien sur la façon de faire. Le G20 a aussi regretté hypocritement que la crise ait «compromis» certains objectifs de développement du Millénaire. Pur mensonge. Les objectifs du millénaire, d’une timidité de gazelle sont parfaitement tenables dans le cadre de la « crise » et pourraient même aider à la surmonter en solvabilisant des millions de consommateurs.
Le G8 puis le G20 ont été dominés par une offensive conjointe de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Canada en faveur de la rigueur. Signe d’un nouvel axe européen entre l’Allemagne et le Royaume Uni, Merkel et Cameron ont quitté le G20 pour aller suivre ensemble le match de football Allemagne/Angleterre qui se déroulait dimanche après-midi. A quoi ça tient ! Et les allemands ont gagné ce qui ne va pas leur rabattre le caquet ! L’administration Obama a fait part de ses inquiétudes sur un arrêt trop rapide des mesures de relance mais sans s’opposer fondamentalement à la priorité donnée à de la réduction des déficits. Normal. Tout le monde se fiche de ce qui se décide car rien n’a la moindre valeur de contrainte cela va de soi et encore heureux ! Tout ce qui compte c’est que chacun ramène à la maison le fait qu’il a été écouté chez « les grands de la terre ». La parole française est, bien sûr, devenue inaudible. D’abord Sarkozy affichait sa proximité avec Merkel depuis plusieurs semaines. C’était la phase zig. Puis il a fait mine de relayer au cours du sommet les inquiétudes américaines sur la rigueur. C’était la phase zag. Enfin il a donné finalement des gages aux partisans de la rigueur : « Il n'y a pas un seul interlocuteur autour de la table du G8 qui ait contesté la nécessité de réduire l'endettement et les déficits ». C’était la note finale. Sarkozy a même cru bon de défendre maladroitement l’Allemagne en affirmant : «Même Madame Merkel est d'accord pour faire plus de croissance!». Pauvre France !
Les vraies critiques de l’austérité sont venues des pays du sud, au milieu de ces jeux d’ombre des pays du Nord (G8). Notamment de l’Argentine, du Brésil et de la Chine. La présidente Cristina Kirchner a dénoncé comme « totalement fausse » la stratégie des pays riches de réduction des dépenses publiques. Elle a indiqué que cela allait affecter la croissance, réduire les rentrées fiscales et aggraver la crise de la dette. Elle s’est appuyée sur l’exemple argentin, en rappelant que l’Argentine aussi en 2001 avait réduit les salaires des fonctionnaires et que « tout cela avait fini par une implosion et un défaut de paiement ». Je recommande la lecture de mon blog aux dirigeants politiques qui voudraient en savoir davantage sur ce sujet. De son côté le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a dénoncé la tentation des Européens d’ « occuper les marchés émergents qui sont en plus forte croissance » avec leurs exportations, au lieu d'entretenir la demande sur les leurs. « Ces pays, au lieu de stimuler la croissance, prêtent plus d'attention à l'ajustement budgétaire, et s'ils sont exportateurs, ils feront cet ajustement à notre détriment ».
Enfin, le pompon c’est la Chine qui s’est mangée une bonne partie de donneur de leçons à des incapables qui ont eu juste le droit de regarder le bout de leur chaussures pendant ce temps. En effet le président Hu Jintao a mis en garde contre un arrêt brutal des politiques de relance, dont les principales victimes seraient d’ailleurs les pays du G8. Les autres l’ont fermée parce qu’ils savent bien que la Chine a retrouvé dès 2009 des niveaux de croissance considérables avec un plan de relance massivement tourné vers le développement de la consommation intérieure.
Le président Hu Jintao a aussi pris les USA à contrepied, en vantant le libre échange et en dénonçant les tentations protectionnistes. Au même moment l’ambassadeur chinois à l’OMC dénonçait les « exigences excessives » des USA dans les négociations enlisées du cycle de Doha, les qualifiant même « d’accroc flagrant au mandat original » du cycle de Doha. La Chine a aussi résisté aux fortes pressions des pays du G8 qui voulaient que la déclaration du G20 pointe du doigt explicitement la nécessité pour la Chine de « réformer encore son régime de change et de développer la flexibilité de son taux de change ». Trop drôle ces nabots qui prétendent donner des ordres ! On n’est pas dans le cadre de notre chère « Europe qui protège ». La souveraineté des chinois n’est pas soumise aux caprices dérégulateurs d’une bande d’illuminés qui méprisent les peuples et leur souveraineté. Les Chinois ont refusé que soient mentionnées les sornettes concernant leur monnaie. Ils ont pointé que l’insistance sur le taux de change était une manière de ne pas s’attaquer aux vrais déséquilibres commerciaux ! Et toc ! Cette déclaration à Toronto d’un représentant du ministère chinois du commerce, en allusion aux déséquilibres américains, est arrivée toute fraiche sur la table des importants « occidentaux ». Si Sarkozy avait deux doigts de jugeote historique c’est avec les chinois qu’il discuterait pour s’entendre. La troisième république s’est alliée au Tsar, François 1er au sultan et chaque fois l’alliance de revers nous a tiré d’un mauvais pas. Comprenne qui veut entendre.