Ma rentrée dans le lard

Voici une note assez longue. La troisième depuis mon retour de congés. Je crois que c’est trop long. Que faire ? Plus court la prochaine fois. C’est sûr ! Ici il est question de notre « Remue Méninges » à Grenoble, d’une histoire glauque avec un éditeur, et de ma synthèse des remarques sur les deux émissions « Auditorium », comme promis. Cette fois ci, c’est parti. Tout pour le jour « j » du 7 septembre. Ce samedi 4 on se retrouve pour la grande manifestation de défense de la France républicaine contre les chasseurs de roms, en guerre contre le peuple et ainsi de suite, la pitoyable bande à Besson et Hortefeux. Sans oublier leur chef  suprême monsieur le président « j’t’ai vu ! j’t’ai vu ! Fait pas le malin ! » – « Casse-toi, pov con ! », c’est à dire le chanoine de Latran, fâché avec son chef hiérarchique dans l’Eglise, monsieur le pape. Ce que j’ai à dire du moment est dans mon discours de dimanche. Il est en ligne. Mon émotion du matin c’est d’avoir appris que les entreprises du CAC 40 disposent d’un matelas de 80 milliards.

Ca fait vraiment beaucoup 80 milliards ! Et que vont-ils en faire ? Les investir ? Non. Il parait qu’il n’y a pas de visibilité pour les grands projets. On rêve ! Ce sont tout de même les grandes entreprises qui font la dynamique générale de la production, non ? Elles attendent quoi ? Des commandes des PME ? C’est le monde à l’ envers. Alors que vont-elles faire ? J’ai lu que ce serait le bon moment pour elles pour procéder à des fusions acquisitions. Bingo ! Du casino, encore ! Ca me ferait bien colère de voir ça ! Parce que grâce à monsieur Copé l’ami ses riches et l’ennemi de la nuit du 4 aout, ces fusions acquisitions ont exemptées de taxes ! Il en a couté 12 milliards l’an passé au budget de l’Etat. Ca me remet en mémoire une autre nouvelle de l’été. La Poste va entrer sur le marché de la téléphonie mobile. Je me pince ! J’avais cru comprendre qu’on avait démantelé les PTT, postes télégraphe et téléphone, parce que c’était des métiers différents, bla, bla, et qu’il fallait que chaque entreprise se positionne sur son cœur de métier, bla, bla, et soit privatisées pour collecter des capitaux que l’Etat ne peut donner, bla, bla, pour être compétitives sur le marché ouvert, bla, bla, libre et non faussé ! Quelle comédie ! Où sont les idiots du village qui hochaient la tête d’un air suprêmement intelligent et que consternaient nos critiques archaïques ? Il est urgent de les retrouver pour leur demander des comptes sur le bilan de ces privatisations et celles des autres services publics. Car maintenant voila le bilan : tout marche plus mal et tout coute plus cher. Le capitalisme ça ne marche pas bien du tout.

Fin août, le « Remue Méninges du Parti de gauche », est devenu maintenant un exercice très dense. Peut-être trop. Il y a toutes sortes de séance de formation et en même temps des réunions des organes du parti comme le bureau national, les commissions de secteurs. Des documents du parti y sont mis à disposition pour un temps de discussion collective qui leur fait subir de rudes coups de rabots et ciseaux et colle. Cette fois ci les trois cent fiches programme du parti rassemblées cet été ont vécu une séance de brassage tel que le document initial a été revu à plus de 85 %. Je ne m’en plains pas car il y avait certes du meilleur mais aussi du très approximatif. Ce qui va sortir de là pour être mis en discussion générale sera donc le résultat de trois mois de travail et de quatre jours de brassage collectif impliquant plus de cent paires de mains. Plus collectif, c’est où ?
Mais le « Remue Méninges » c’est aussi, à la fois, une réunion nationale et un évènement local. Cette année, par exemple, les militants du parti en Isère ont organisé une tournée dans le quartier de la Villeneuve et une réunion sur place avec des militants associatifs et politique du quartier. J’étais très heureux de pouvoir m’y associer. Il n’y avait ni caméra, ni micro, ni journalistes, à notre demande, car les gens sur place sont très traumatisés par ce qui s’est passé cet été. Que Sarkozy soit allé tenir son stupide discours sécuritaire et discriminant sur place c’est comme si il avait fait à Latran un discours sur la pornographie. C’est aussi obscène. Car les moins de quarante ans ne peuvent pas imaginer ce que le quartier de la Villeneuve a représenté dans l’imaginaire urbanistique et social de la gauche dans les années 70. Un modèle. On venait de toute la France voir comment « ca marche ». J’ai participé à dessiner mon quartier sur ce concept dans le canton que j’ai représenté treize ans en Essonne. Sur place, à Grenoble, on vous en parle avec des larmes dans les yeux. J’y étais donc comme chez moi. D’autant qu’il y a un bon groupe de militants du parti à cet endroit, ce qui nous crée une responsabilité dans la gestion de la situation sur place…

La même fin de semaine avait lieu l’Université d’Eté du PS, celle du PC, et celle de la Fase. Nous sommes plutôt contents d’avoir pu avoir une percée de presse dans de telles conditions d’embouteillage. Libération, Le Figaro, BFM télé, France inter étaient sur place. France 2 a donné un sujet au vingt heures et aussi France 3, TF1 et LCI au 13 heures. Merci à eux tous. Et aussi au Dauphiné qui a couvert largement notre présence. Je ne veux pas oublier bien sur le correspondant local de l’Humanité ! Ca aussi ca nous a beaucoup touché. Tout cela je le mentionne parce que le PS saturait l’espace médiatique. Ce qui m’amuse à ce sujet, c’est que tous ceux qui se sont rués à La Rochelle pour gouter du sang, non seulement n’ont rien eu sous la paille, mais se sont ennuyé à mort si j’en juge par les témoignages dont je dispose. Rien à raconter. Aller voir le PS faire l’unité avec lui-même, en présence du fantôme d’un candidat et de ses trois challengers, c’est un peu genre semoule au lait. Heureusement il y avait le discours de Martine Aubry, dense, original et passionnant, qui a permis à tout le monde de savoir pourquoi il était venu là et de repartir avec une pêche d’acier. J’essaie d’être aimable. En réalité, je n’en sais rien car je n’y étais pas. Car à l’heure où elle parlait, je bouclais anxieusement mon propre discours, puis je le prononçais. Mais je suis sur que ça devait être très intéressant. Bon. Revenons à nous. De l’écho à nos travaux, il y en aura encore. Ce sera celui que nous même nous allons en donner dans la blogosphère des membres du Parti de gauche. Car je sais bien  qu’ils vont tous raconter leur participation au remue méninge sur leur blog. Je mettrai des liens dans ce texte, à mesure que je les repèrerai. La seule erreur de communication est venue de nous. Nous avons démarré mon discours de clôture vingt minutes avant l’heure convenue avec la chaine parlementaire. Celle-ci a réussi à limiter les dégâts en amputant la retransmission en très léger différé de seulement dix minutes. La version intégrale de mon propos sera donc en ligne sur le site du parti de gauche et sur ce blog en fin de journée du lundi, le temps que les amis aient fini de nettoyer et compresser les images. Le texte sera lui aussi disponible très bientôt. C'est-à-dire dès que le décryptage de la bande son sera fini par le camarade qui accepte de mettre son savoir faire professionnel bénévolement au service du parti. Mais il ne peut s’y mettre qu’en dehors de ses propres heures de travail… Tout le parti fonctionne comme ça. Des bénévoles partout, tout le temps, mettant leur savoir faire au service de tous. De cette façon, comme ce sont de vrais professionnels et très bons dans leur branche le plus souvent, le parti dispose toujours d’une présence de très haut niveau technique qui rivalise avec les plus grands. A Grenoble, pour le remue méninge, l’équipe des bénévoles du siège parisien du parti a rejoint les bénévoles isérois pour réaliser toutes les taches de logistique d’une aventure comme celle-ci. Sur place, les militants de l’Isère, autour d’Elisa Martin la co-présidente du groupe Front de Gauche à la région Rhône Alpes et Alain Dontaine, trente militants, nuit et jour, quatre jours durant… Sans chichis, sans prétention. Notre seul regret est que ça reste trop cher malgré tous les efforts. On va donc trouver le moyen d’autonomiser financièrement le Remue Méninges pour faire baisser le prix et surtout permettre à des jeunes camarades d’y accéder plus facilement. Mais pas qu’à eux. On m’a proposé de faire une « mutuelle du Remue Méninges ». Tel qui ne peut venir mais aurait les moyens de le faire aide tel qui peut venir mais n’a pas les moyens d’y aller. Idée à retenir.

L’affaire de la ville de Paris et du procès de Jacques Chirac, m’embête bien compte tenu de l’écho donné à mon propos sur le sujet. Je sortais de la conférence de presse, au Remue Méninges à Grenoble, quand la journaliste de France Inter m’a posé la question sur l’affaire « Delanoë-Chirac ». Elle faisait son boulot. Moi, comme ce n’était pas mon sujet, et que je n’avais consulté aucun de mes camarades parisiens, ni nos élus du conseil de Paris sur le sujet à ce moment là, j’ai répondu sur la forme de la question. Pour moi ce n’est pas juste de mettre Bertrand Delanoë sur le même plan que Jacques Chirac dans cette histoire d’emplois fictifs. De cela on a fait un soutien à telle ou telle procédure. Il n’en n’est rien. Le seul mot qui comptera en la matière ce sera celui des élus au Conseil de Paris, Alexis Corbière et Danielle Simonnet. Pour que l’on n’évalue pas mon propos autrement que je l’ai formulé, je reprends à mon compte ce qu’en a dit l’AFP et que rapporte  le journal « La Croix ». J’ai choisi « La Croix » parce que c’est en quelque sorte parole d’évangile. Bien sur. A la rentrée je suis d’humeur facétieuse comme on le voit. « Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a défendu ce week-end la position du maire PS de Paris Bertrand Delanoë à propos du projet d'accord pour que l'UMP et Jacques Chirac remboursent à la ville de Paris la facture d'emplois fictifs remontant aux années 90. "Je crois que la ville est rentrée dans ses sous, non, c'était quand même le plus urgent de récupérer ce qui avait été pris, après on ne peut pas reprocher à la ville de Paris d'avoir cherché à aboutir", a déclaré le président-fondateur du PG, interrogé par France Inter. Alors que le protocole d'accord a été critiqué par Eva Joly (Europe Ecologie), les Verts de Paris et le député PS Arnaud Montebourg, M. Mélenchon a affirmé que "le problème ce n’est pas un problème Delanoë, le problème c'est un problème Chirac, ce n’est pas pareil". "Le voleur c'est pas Delanoë. Delanoë il a ramené les sous à la maison, il a bien fait", a-t-il ajouté. Selon M. Mélenchon, la question est de savoir "comment se fait-il qu'il suffit d'acquitter ce qu'on a pris après s'être fait serrer pour qu'il n’y ait plus aucun problème (…) Allez dire cela à un voleur de mobylette !". Pour lui, "le problème c'est de savoir pourquoi certaines personnes sont au-dessus des lois". M. Mélenchon a ajouté qu'il n'était pas "enchanté", "comme beaucoup de Français", à "l'idée de voir un président de la République dans un prétoire". Jacques Chirac doit comparaître fin 2010 ou début 2011 avec neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est poursuivi pour 21 emplois de complaisance présumés payés entre octobre 1992 et mai 1995 par le cabinet du maire de Paris, fauteuil qu'il occupait alors. Selon un projet d'accord révélé il y a quelques jours, la facture de ces emplois estimée à 2,2 Millions d’euros sera remboursée aux trois-quarts par l'UMP et pour un quart par l'ancien chef de l'Etat. Avec ce règlement à l'amiable avant le procès, la Ville retirerait sa constitution de partie civile. »

Celle-là elle est trop forte ! J’apprends en lisant une dépêche de l’AFP qui tire sa source de « l’hebdo des libraires » que je vais publier un livre aux éditions Balland de Jean Claude Gazewitch et Eric Nolleau. Je découvre le titre : « Devoir de rupture ». Incroyable ! Naturellement il n’est pas question de cela. Il n’en a jamais été question. Déjà l’an passé cette maison m’avait fait le coup en annonçant ce même livre de moi dont j’avais appris l’existence en passant à l’antenne de France Inter. A l’époque était aussi annoncé le plan du livre et son contenu ! C’est le journaliste qui m’interrogeait qui me l’avait appris, à l’antenne. Un moment spécialement pénible pour lui comme pour moi. Et déjà, en fait, je préparais un autre livre avec un autre éditeur. Il s’agissait de « l’Autre Gauche » édité chez Bruno Leprince. A l’époque j’avais mis cela au compte des dérapages et de l’incompréhension. Car j’avais édité l’année précédente, chez Gazewitch, en 2007, un livre avec le journaliste Michel Soudais « En Quête de gauche ». Ce livre  avait figuré au top des ventes d’essais politiques publié par l’Express. Ce n’était pas un mince exploit compte tenu des conditions très mesurées de la mise en place des livres dans les librairies. Mais à la suite, seul Bruno Leprince avait accepté le défi d’éditer dans le délai d’un mois un bref pamphlet  contre le discours de Nicolas Sarkozy à Latran.  La preuve était faite que mon raisonnement éditorial était le bon. Nous avions ainsi un désaccord Jean Claude Gazewitch et moi, purement formel. Je ne voulais plus faire de gros livres. C’est trop cher (19 ou 20 euros pièce il ya trois ans !), et trop discriminant : acheter trois cent pages de prose politique est devenu le fait de toutes petites poignées de personnes. Ecrire de tels monuments me dévore des jours et des nuits dont je ne dispose plus comme avant.  Leprince et moi nous sommes très bien entendus sur la formule de petits livres pas chers (5 euros), vite édités. Chaque tirage a été un honnête succès compte tenu de ce qu’est la lecture des livres politiques. 7000 exemplaires pour « la réplique au chanoine de Latran », autant pour « l’autre gauche ». Et mes amis qui ont suivi la même méthode ont réussi de même. Ainsi Corinne Morel Darleux avec « les petits pois sont rouges ». Je suis sur qu’il va en être de même avec le livre que vient de sortir Gabriel Amard sur la régie publique de l’eau. Mon livre de rentrée paraitra le 13 octobre prochain chez Flammarion. Notre contrat prévoit une large mise en place, un prix bas, une courte longueur. Ce livre ne fait donc que  150 pages, ne coutera que 10 euros. On vise un grand public et un usage militant intense que le prix de vente permet. Sans oublier que ça va faire aussi le cadeau de noël clin d’œil de mes amis.   Annoncer autre chose ne sert qu’a rendre plus difficile la mise en place. On comprend mieux le fond de l’affaire quand on sait qu’Eric Nolleau est le co-éditeur de la maison Gazewitch. Il avait déjà démoli mon livre « l’autre gauche », paru chez Leprince, sur le plateau de l’émission de Ruquier. Monsieur le gros malin prétendait y avoir trouvé des fautes d’orthographe dont il me rendait responsable. Il ironisait lourdement sur le sujet. Bonjour la critique sur le fond ! Donc voici un nouveau mauvais coup bas. Le monde de l’édition serait-il également violent et cynique ou bien n’est que le fait d’une équipe indélicate qui mène des vendettas ? Si vous voulez m’aider a ce que la mise en place se passe bien, passez chez votre libraire et commandez mon livre dès maintenant. Editeur Flammarion.  Titre : « qu’ils s’en aillent tous ! » sous titre « vite, la révolution citoyenne ». Prix 10 euros

J’avais promis un relevé résumé de la mise au banc d’essai des mes deux premières émissions « Auditorium ». Le voici. Mes conclusions pratiques seront tirées à partir de ce que vont me dire les camarades qui vont lire la synthèse dont je vais faire ici un résumé. Vous verrez en regardant la prochaine émission ce que ca donne. D’ici là je suis fier de constater que les deux émissions ont été bien visionnées. Environ 8000 fois pour la première et plus de 10 000 fois pour la seconde. Il y a eu près de deux cent interventions écrites chaque fois. J’avais demandé d’exprimer un avis en produisant deux commentaires positifs et deux commentaires négatifs. Les contributions ont suivi la demande. Je suis frappé par le sérieux de leur ton et par la préoccupation d’améliorer l’outil. Mes lecteurs se sont intéressés à trois aspects : le concept de l’émission, la mise en scène de l’entretien, le fond des sujets.

Le concept de l’émission, je commence par là. Pourquoi cette émission, à qui s’adresse-t-elle ? La question revient souvent et je crois que c’est le bon point de départ. L’émission est-elle destinée à une large diffusion sur le net ou seulement au blog ? Son but est-il de « fournir des arguments approfondis » à mes amis ou de « convaincre des visiteurs non-acquis » ? L’émission consiste-t-elle à « imiter » les émissions politiques diffusées sur les grandes chaînes de télévision ? Mes auditeurs relèvent que l’introduction du débat par le journaliste Michel Soudais, après le court générique, est trop rapide et abrupte. En quelques phrases, le journaliste pose le cadre du débat et le lance par la première question. Certains internautes  suggèrent une introduction un peu plus développée qui précise les objectifs de l’émission. Toutes ces remarques obligent à réfléchir sur la forme donnée à « l’auditorium ». Elles sont donc d’une grande pertinence dans la mesure où en y répondant clairement, je règlerai des ambigüités que je n’avais pas vues du tout et qui peuvent bloquer sérieusement la compréhension de l’émission.

Certains commentaires sont très sévères. Ils qualifient l’émission de « vidéo de propagande » ou encore « d’interview  stalinienne ». Dans un autre registre, une lectrice parle de l’émission comme d’une « copie des modèles dominants ». Plusieurs autres déplorent « une imitation » des émissions des grandes chaînes de télé en raison de la forme très « classique » de la mise en scène. D’autres, évoquent une émission de type « clip de campagne électorale ». Là encore, la demande est de clarifier l’objectif de l’émission. Si le but est de créer un espace où je dispose du temps nécessaire pour développer mes arguments et détailler mes propositions, alors je devrais assumer son caractère de « propagande ». L’auditorium serait alors une version en images et en son du blog. En revanche, si le concept vise à créer une émission politique télévisée sur le net – et éventuellement d’inviter d’autres intervenants – alors il faudrait revoir les éléments de forme qui donnent l’impression cette impression de totale personnalisation propagandiste. Précisons au passage que pour ma part le mot propagande n’est pas du tout disqualifiant et que je le préfère mille fois à l’euphémisme contemporain « communication »
Concernant l’idée même de faire une émission, j’ai noté que la quasi-totalité des internautes apprécie l’initiative et salue le travail réalisé par les militants du Parti de Gauche. L’idée d’une série d’entretiens thématiques filmés de façon professionnelle dans un studio, est jugée « excellente », « originale »… Le fait de prendre à contre-pied les émissions de télé souvent animées par des journalistes « libéraux » en assumant notre propre émission, plaît à de nombreux internautes. Quelques-uns, toutefois, n’en voient pas l’utilité dans la mesure où l’audience est limitée aux « habituels visiteurs du blog » et « aux déjà convaincus ».

Voyons à présent la mise en scène de l’entretien. Les critiques peuvent être classées dans deux catégories. D’abord le cadre. On trouve beaucoup de critiques «négatives » sur l’espace et le décor. Le studio apparaît « étroit », « exigu », « la table est trop petite », « le public est trop proche ». Même si la lumière semble avoir été « très travaillée », l’aspect sombre de l’environnement pèse sur l’ambiance. Le décor est jugé « désagréable ». Cette impression est renforcée par la perception de parasites sonores et visuels : « chaise qui grince », « micro qui grésille », « papiers sur la table ». Certains internautes suggèrent de retravailler la captation du son et des voix, de réaliser l’émission dans un environnement ouvert, « en plein air », dans un « café » ou encore dans un « amphithéâtre ». Le public fait l’objet de nombreux commentaires : placé trop proche de la table, sa vision perturbe la concentration. De plus, le rôle du public n’est pas perceptible : « pots de fleurs », « statique », « passif », « figé, « limite zombis », « trop sage ». Les commentateurs sont partagés entre l’idée de se passer du public et celle de lui permettre d’intervenir en posant des questions. La réalisation et le montage font également l’objet de remarques. Les plans de coupe sont jugés trop nombreux, la réalisation serait très « convenue ». Le générique en début d’émission est apprécié et jugé « moderne ». Mais le tout manquerait de mouvement. Aussi, plusieurs commentaires proposent d’insérer des images (statistiques, tableaux, illustrations du thème…) dans le montage. Nombreux suggèrent d’insérer des sous-titres, des phrases extraites de mes propos ou encore de reprendre les questions, un peu à la façon des émissions sur la 5 ou sur Arte. Deuxième registre, le rythme. Si l’entrée en matière est jugée trop rapide, le rythme de l’émission est globalement apprécié : « bon rythme », « pas trop long », « rythme mesuré », « bon format ». La longueur de l’émission, plus de 40 minutes n’a pas vraiment posé de problème majeur. Au contraire, mes commentateurs se disent satisfaits de pouvoir suivre un raisonnement « du début à la fin », de voir que j’ai le temps de développer mes arguments sans être interrompu ou pris de court par la montre. Cependant, certains recommandent de soutenir davantage le rythme en organisant l’émission en plusieurs séquences : 3 fois 15 minutes. D’autres pensent qu’il faudrait réduire à 30 minutes y compris pour des questions techniques de téléchargement (problème d’ADSL).

Le journaliste Michel Soudais est ressenti comme un élément important de la compréhension du débat. Il a permis de bien définir le thème dès le début de l’émission (« c’est un bon journaliste »), ses questions montrent qu’il connaît le sujet (« ce qui est exceptionnel pour un journaliste »), elles permettent de relancer et de poursuivre sans être inopinées. Toutefois, sa posture ne semble pas facile : son rôle est-il de « passer les plats » ou de lui porter la contradiction ? Les remarques des internautes pleuvent : la majorité déplore le fait que Michel Soudais n’est pas exactement dans un rôle de journaliste mais plutôt d’animateur de conférence (« journaliste de complaisance », « manque de spontanéité »). Il semble que les visionneurs attendent plutôt un journaliste se faisant « l’avocat du diable », « portant la contradiction », « développant les arguments de la droite et des adversaires politiques »… Ils conseillent donc de confier l’entretien à deux journalistes (un homme et une femme) dont l’un aurait le rôle d’animer et l’autre celui de contredire. Ou alors d’inviter une personnalité portant la contradiction (débat face-à-face avec d’autres formations politiques). Le ton de l’émission? Il semble donner satisfaction dans la mesure où il est « posé », « sérieux », « calme », « serein ». Les internautes saluent ce ton qui permet la compréhension et l’assimilation des informations et des arguments. Certains regrettent toutefois le manque de « pugnacité », de « virulence », « d’adversité » qui font ressortir parait-il mon « talent » ! Hum ! Quelques remarquent portent sur le jeans et la cravate (« c’est l’un ou l’autre »). Mais je crois comprendre que l’aspect vestimentaire décontracté plaît.

J’en viens au fond des sujets. Les commentaires mettent l’accent sur les qualités pédagogiques, didactiques  du propos et de l’argumentation, le discours est « bon », compréhensible », « accessible », « crédible ». Il manque toutefois des exemples concrets pour illustrer une démonstration et permettre à tout internaute de bien saisir l’argumentation. De plus, on me demande de présenter davantage de « propositions concrètes » et claires, des « éléments de programme » pour convaincre car cette émission est l’occasion de le faire largement. Des remarques portent sur les expressions que j’ai employées. Ainsi, quand il dit « un gouvernement de gauche », il devrait plutôt dire « un gouvernement de front de gauche ». j’ai bien noté un reproche auquel je vais être tout de suite très attentif. J’emploie souvent l’expression « attendez, je vais vous expliquer » qui rappelle une expression de Sarkozy et renvoie à une posture de domination. Je vois bien que la très large majorité des internautes partagent les idées développées  et forme donc un public acquis à ces idées. Du coup le niveau d’exigence est élevé. Certains sont en attente de précisions et pointent quelques approximations. Par exemple la nouvelle constitution et le passage à une 6ème République. A partir du moment ou je l’évoque, on attend de moi des précisions sur le type de régime, les raisons du changement…

La souveraineté nationale dans l’Union Européenne rencontre un bon écho en lien avec le référendum de 2005. Mais on me recommande de faire attention au terme « protectionnisme » qui renvoie l’image d’un enfermement, style FN. Le mot « internationalisme » devrait apparaître plus fortement. Il faudrait marquer les différences avec le FN sur des thèmes comme la souveraineté, l’identité…Sur le « changement du statut de la propriété », il manque des précisions, un exemple. On me dit que les propositions sociales sont insuffisantes : la critique du système ne suffit pas, il faut plus de propositions. Plusieurs commentaires insistent sur les mesures de privatisation prises par les gouvernements de gauche. Les internautes attendent une remise en cause sur ce point et des engagements clairs (nationalisations…). L’insistance sur la « relance » de l’Etat  ouvre la voie aux critiques sur le tout Etat. Il faut parler davantage de la « ré-industrialisation » du pays qui concerne les salariés. Question : est-ce que je crois encore possible de réorienter l’UE en en restant membre ? Suis-je pour en sortir ?

La première leçon à tirer des commentaires des internautes est que l’Auditorium est un outil utile, une idée originale qu’il faut conserver et améliorer. Le concept doit être précisé (à qui ? dans quel but ?) et la mise en scène mériterait « plus d’imagination », « de créativité » et d’animation. Sur le fond, la démonstration doit intégrer des propositions concrètes, des exemples illustratifs pour convaincre et pour expliquer au plus grand nombre. Conservons deux remarques techniques : penser au sous-titrage pour les sourds et malentendants, installer un bouton « partager avec un ami ». et une suggestion : établir un partenariat avec d’autres sites pour la diffusion de l’émission. C’est noté !

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