J écris cette note dans le train en route vers Toulouse. J’ai été accueilli par les vœux émouvants de bon voyage d’une voix qui se réclame de la SNCF et d’une grotesque « alliance rail team ». Le globisch règne même dans les trains. Le soir à Toulouse 1 500 personnes. Le plus important meeting sur les retraites du pays. France trois, la prétendue télé du service public, passe en coup de vent à sept heures quand la salle est vide, interroge Cécile Duflot et s’en va ! Vive le service public de l’information, éthique et indépendant. Des voyous.
J’écris sur les retraites. J'ai reçu le SMS qui m’annonce le vote en séance à l’Assemblée Nationale de la réforme scélérate des retraites comme un coup de poing dans la poitrine. Martine Billard a fait la belle intervention qu’on attendait d’elle. Ce midi avec Marc Dolez, Roland Muzeau et Marie-George Buffet ils ont été acclamés par les camarades de l’intersyndicale place de la Concorde. Ecoutez, vous tous : la bataille n’est pas finie. Il y a encore un mois et demi de combat parlementaire devant nous. J’écris aussi sur la présidentielle qui « n’est pas le problème actuel » comme chacun le sait. Ça tombe bien pour moi qui ne suis toujours pas candidat mais juste capable de l’être. Mais maintenant plus personne n’a à craindre le vide au Front de Gauche puisque nous y avons trois candidats issus des rangs communistes, sans oublier de nombreuses idées de « personnalités de gauche ou du mouvement social » toutes également plus légitimes les unes que les autres, même si on ne sait pas de qui il s’agit. Ça va me faire de l’air.
entre l’assemblée et les responsables nationaux du Parti de Gauche par les sms de Martine Billard. Elle nous tient informés du rythme et des aléas de la discussion parlementaire qu’elle suit de bout en bout avec Marc Dolez au sein du groupe que préside Roland Muzeau. Ce n’est pas à moi de faire le petit rapporteur, mais j’aimerais beaucoup que nombre de ceux qui font des vocalises sur le « faire de la politique autrement », et ainsi de suite, soient confrontés à ce qu’ils auront fait et dit pendant ce débat parlementaire. En tous cas chacun pourra voir quelles mutilations du droit d’amendement et d’explication a permis le nouveau règlement de l’assemblée lui-même rendu possible par la dernière réforme constitutionnelle sarkozyste que d’aucuns, à gauche, comme le PRG et Jack Lang avait trouvé assez « progressiste » pour lui donner leur suffrage alors même que sans eux elle n’aurait jamais recueilli le nombre nécessaire de voix pour être adoptée. Cette nuit, le président de l’assemblée a lui-même du s’abaisser au rôle de passe-plat du gouvernement en arrêtant l’audition des explications de vote. Le tout après avoir fait durer la séance toute la nuit jusqu’au matin pour clore à l’heure voulue par le gouvernement. Rien ne les arrête donc, pas même le ridicule qui accable une institution capable de débattre toute une nuit, contre tout bon sens et décence. La mentalité de ces rustres est la suivante : « puisqu’on vous a dit qu’on ne cèderait pas, pourquoi vous obstinez vous ? Votre obstination c’est de l’obstruction ! Donc nous avons raison de vous maltraiter et de vous humilier en vous imposant une nuit blanche ». Cette technique du retournement d’évidence aura été le grand truc de l’ère sarkozyste qui est décidément un crépuscule de la république. Mais ce qui est remarquable c’est que l’esprit public ne cède pas. Le rejet de cette réforme est massif dans le pays. Il ne peut pas baisser. D’abord en raison de la violence commise contre les salariés. Ensuite du fait que la loi est présentée et défendue par un homme dont le pays entier méprise les honteuses accointances, monsieur Eric Woerth.Nous sommes toujours connectés
Il reste un mois et demi de débats parlementaires. Ne le perdons pas de vue. Le jeu du pouvoir est de faire croire que « l’affaire est pliée » par le vote de l’assemblée. Ne lui rendons pas le service de faire comme si tel était le cas. La discussion au Sénat ne commence pas avant le 5 octobre. Le sénat n’a pas voté le règlement mutilant absurde de l’assemblée nationale. La résistance y sera longue et argumentée. Le vote final au terme des navettes ne peut pas avoir lieu avant début novembre. Tout ce temps doit être un temps de mobilisation et de conviction pour faire monter une lame de fond. Chaque jour qui passe est un temps de maturation politique. D’innombrables personnes qui n’acceptent pas la réforme parce qu’elle les frappe vont à présent au delà de leur propre ressentiment personnel. Elles cherchent à comprendre le fond du dossier. Il y a une écoute attentive pour nos chiffrages lorsque nous disons qu’on peut faire autrement et il est frappant de voir combien de gens n’ont plus peur d’imaginer que le capital soit taxé et ainsi de suite. De la même manière les ruses grossières des socialistes partisans à la fois de la retraite à soixante ans et de l’augmentation des années de cotisations sont déjà captées car nombre de gens connaissent maintenant bien les données du dossier. C’est un temps d’incroyable accélérateur des prises de conscience que celui-ci. Une fantastique école politique qui nous permet de refaire une bonne partie du terrain perdu depuis le temps où Sarkozy avait remporté une victoire idéologique qui lui faisait croire possible un « mai 1968 à l’envers ». Pour les militants de gauche c’est une occasion de convaincre et d’éduquer dont pas une minute ne doit être perdue d’ici à début novembre. Sans oublier qu’une accélération de l’histoire est toujours possible.
est annoncée dans plusieurs secteurs clef de la vie économique du pays à partir du 23 septembre prochain. On ne peut exclure que cela fasse tache d’huile davantage encore. Dans ce cas on peut dire qu’une confrontation de haute intensité se profile. Le rôle des militants politique n’est pas de se mêler du choix des formes de l’action « de l’extérieur ». Ce choix doit rester l’apanage exclusif des salariés eux-mêmes et de leurs syndicats. C’est à ce prix que la force sera réunie car tenir le choc d’une action de grève de longue durée est très difficile. Par avance ce qui sera décidé nous conviendra et nous ne marchanderons pas notre énergie même modeste pour y prêter main forte. Maintenant il me parait plus utile de faire des cations de terrain là où les syndicats ne peuvent faire le travail plutôt que de perdre des soirées a des rituels unitaires certes rassurant mais chronophage et sommes toutes assez lassant. Je ne sais pas ce qu’une brochette de 22 orateurs comme à Montreuil apporte au combat, rapporté au prix du matériel et des locations pour parvenir à convaincre des convaincus d’y venir.La grève reconductible
Je veux donner des arguments à ceux qui en manquent pour contrer ce qui a été dit dans la dernière période par les menteurs gouvernementaux a propos des "ouvertures" qu’aurait fait le gouvernement. Je pense d’abord à cette affaire de soi disant prise en compte de la pénibilité. En fait, le gouvernement n'a pas changé d'approche. Il prend en compte l'incapacité de travail et non pas la pénibilité en tant que telle. Cela revient à reconnaitre un état de fait plutôt qu’à réparer une injustice. La retraite à soixante ans serait reconnue à ceux qui sont déjà détruits par le travail. A cette arnaque s’en ajoute une autre non moins honteuse. On fait croire qu’il s’agirait d’un droit automatiquement reconnu. Mensonge ! En réalité, cela n'a rien d'un droit automatique. Et encore moins d’un droit collectif pour un métier ou un poste de travail identique. Chaque salarié concerné devra passer devant une commission pluridisciplinaire. Là il devra prouver qu'ils ont été exposés de manière permanente et pour une longue durée à des facteurs de risque professionnel. Et ce n’est pas tout ! Il faudra qu’il prouve qu'il y a un lien direct entre cette exposition et son incapacité. On imagine l’affaire que cela représente pour chacun d’entre eux. A partir des preuves fournies par le salarié, la commission dira s'ils peuvent ou non continuer à travailler jusqu'à 62 ans … 30 000 salariés seraient concernés chaque année. Cela ne représente encore que 5 % potentiels des départs annuels en retraite ! Pourtant il existe des facteurs objectifs qui traduisent à échelle de masse la pénibilité du travail et pourraient fonder de véritables droits à travailler moins longtemps. Mais il faudrait alors reconnaitre des droits collectifs ? Ils concerneraient les 6 millions de salariés en travail posté et les 3 millions de salariés en travail de nuit. Ou bien les 1,7 millions de salariés exposés à des produits dangereux et les 700 000 accidentés du travail par an ayant du faire un arrêt du boulot.
Et la retraite des femmes ? C’est simple, le gouvernement nie que sa réforme va aggraver les inégalités. Woerth-le-menteur a affirmé dimanche 12 septembre que le projet de loi sur les retraites représente "une avancée extraordinaire pour les femmes". Tel quel ! En quoi ? C’est ce que l’on ne saura jamais, bien sur. Le tout est de le dire et de le marteler. C’est un procédé typiquement Sarkozyste. Car bien sur le projet ne prévoit absolument rien pour lutter contre les inégalités de retraites subies par les femmes. Il a seulement prévu une sanction financière pour les entreprises qui n'auraient pas engagé de négociation ou produit de rapport sur les inégalités salariales hommes / femmes. Cette approche passe à côté de l'enjeu des durées inégales de cotisation qui est le principal problème des femmes pour la retraite. Le montant moyen de la retraite des femmes représente 62 % de celle des hommes. Et cela alors que leur salaire moyen en représente 80 %. C'est donc le système de retraite lui-même qui aggrave les inégalités hommes-femmes. Même l’UMP a fait des amendements sur cette question ! Pour les refuser, Woerth a asséné les pires mensonges. Le 15 juin lors de la présentation du projet de loi il assène: « aujourd’hui les femmes ont au moins autant de trimestres validés que les hommes ». Pourtant, selon le COR, les femmes parties en retraite en 2004 avait toujours 20 trimestres de moins que les hommes, tout compris ! C’est à dire 5 annuités de moins. Or 5 annuités manquantes entrainent une décote de 25%, sur une pension déjà plus faible puisqu’elle est en toute hypothèse proratisée. Il suffit de se penche sur n’importe quel annuaire statistique pour connaitre le fin mot sur cette réalité. Seulement 44 % des femmes réussissent à valider une carrière complète contre 86 % des hommes. Dans ces conditions, le relèvement de 65 à 67 ans de l'âge pour avoir une retraite à taux plein va toucher principalement les femmes qui ont le plus de mal à avoir les durées requises de cotisations. On sait qu’aujourd'hui déjà, les 3/4 des actifs qui attendent 65 ans pour toucher leur pension faute d'une durée suffisante de cotisations sont des femmes. Une femme sur trois touche sa retraite à 65 ans contre seulement un homme sur 20 ! Mécaniquement, avec l'allongement de la durée requise à 41,5 annuités, la situation des femmes va encore s'aggraver. Des députés de gauche, Martine Billard, Marie-George Buffet, Anny Poursinoff et Danielle Bousquet, ont saisi avec ATTAC et la Fondation Copernic, la Halde pour dénoncer ces discriminations dont sont victimes les femmes devant la retraite. La bataille doit être menée sur tous les fronts.
La réforme des retraites augmente le chômage et donc le cout de celui-ci pour les caisses d’assurances sociales. J’avais relayé cette démonstration ici même et sur diverses médias. Maintenant nous disposons des aveux de Fillon et de Parisot. En effet, sur France 2, jeudi 9 septembre, François Fillon a de nouveau affirmé sans le prouver que la réforme des retraites allait inciter les entreprises à garder plus longtemps leurs salariés. Puis il a reconnu le contraire, y compris en envisageant un système pérenne de prise en charge financière des chômeurs âgés ! "Dans l'immédiat, a-t-il dit, il restera des travailleurs âgés qui sont au chômage et doivent être aidés" "Les partenaires sociaux qui gèrent l'assurance chômage vont devoir intégrer la réforme des retraites une fois votée. (…) Je leur dis dès aujourd'hui qu'une fois qu'ils auront à négocier la nouvelle convention, nous mettrons un système pérenne équivalent à l'AER pour les plus âgés". Exactement ce que j’avais écrit ici. Ces déclarations ont déclenché les foudres des syndicats qui y ont vu l'aveu de ce qu'ils dénoncent. François Chérèque pour la CFDT a dit: "C'est un aveu important qu'a fait le Premier ministre. Il reconnaît qu'il y aura plus de chômeurs seniors et qu'il va falloir adapter le système d'assurance chômage. C'est quasiment une provocation. Il demande aux partenaires sociaux soit de baisser les prestations chômage, soit d'augmenter les cotisations". De son côté, Eric Aubin pour la CGT a déclaré : "Il y a un peu de provocation dans cette affaire. Les déclarations de M. Fillon montrent bien que le passage à 62 ans pour la retraite va être un coût supplémentaire pour l'assurance chômage. Comme le Medef ne veut pas augmenter les cotisations et qu'il est même envisagé dans l'exposé des motifs du projet de loi retraites de baisser les cotisations chômage et d'en transférer une partie sur la retraite, on irait vers une baisse des droits des demandeurs d'emploi". C’est au point que même le Medef a pointé le danger de la réforme des retraites pour l'assurance chômage. Madame Parisot, qui devrait lire mon blog s’est alarmée le 14 septembre dernier: "La réforme des retraites va provoquer des bouleversements dans la gestion de l'assurance chômage." Fallait pas être très malin pour le savoir ! Même moi qui suis une brute de gauche je l’ai tout de suite compris.
Voyons cela de près. Avec le taux d'emploi actuel de 38 % des 55-64 ans, le relèvement à 62 ans augmente mécaniquement de 450 000 le nombre de chômeurs. Pôle emploi a déjà prévu un surcoût immédiat de 265 millions d'euros … et il pourrait aller jusqu'à 6 milliards d'euros si ces 450 000 chômeurs s'ajoutent durablement à la masse de chômeurs indemnisés. Pour 2010, avec la crise, l'assurance chômage s'oriente déjà vers un déficit de 15 milliards d'euros ! Une renégociation de la convention d'assurance chômage est prévue d'ici la fin de l'année 2010. Un round de pagaille chasse l’autre, avec Sarkozy.
. En général c’est un succès me semble-t-il compte tenu de l’expérience que j’en ai depuis à présent cinq ans. Les deux années de présence du Parti de Gauche ont été des succès pour ses militants. Mobilisés de longue main ils étaient plus de trois cent plus ou moins par roulement sur toutes les taches à tenir pour qu’une manifestation de cette ampleur soit honorablement assumée entre repas, bar débats, librairie, prestations des commandos culturels et mini-concerts de musique. Pour moi l’épreuve est rude. Quatre discours en trois jours, une présence non stop, nuit et jours. J’en suis récompensé par d’innombrables témoignages de sympathie et d’encouragement venant de tous les milieux communistes et non communistes. Le lancement du programme partagé avec le PCF a été un moment très fort et prometteur je crois. Ma plus vive satisfaction a été de constater l’extrême proximité des propos tenus. Je suis très ému de voir la part de vocabulaire emprunté par la Gauche unitaire à notre programme et je persiste à penser que rien ne devrait s’opposer à ce que nos organisations fusionnent comme nous l’avions prévu à l’origine.Un mot à propos de la Fête de l’Humanité
Ce qui me met le « blues », c’est la relance de la pagaille au Front de Gauche à propos des candidatures à l’élection présidentielle. On avait conclu qu’il fallait parler d’autre chose. Est arrivée l’annonce de la candidature d’André Chassaigne. Elle vient après celles de Patrick Le Hyaric annoncée à la tribune du congrès du PC et non confirmée par lui. Et il y a celle d’Alain Bocquet. André a déclaré sa candidature par une lettre à l’AFP en pleine Fête de l’Humanité. Je le connais bien et je l’estime beaucoup. En Auvergne mes camarades ont avec lui une excellente relation de travail et de camaraderie. Je suis allé soutenir sa liste aux régionales et j’ai apprécié son savoir faire et son autorité. Cependant, là, il m’a surpris, car je ne le voyais pas dans cette attitude de « coup par surprise ». J’ai du passer à cause de cela un temps imprévu à répondre à des questions sur un thème que j’étais hors d’état de maîtriser puisque je l’ai découvert en même temps que tout le monde. Tous mes proches ont été cueillis à froid et plusieurs étaient assez choqués qu’il en soit ainsi. Car si chacun des partis fait bien ce qu’il veut, il n’est pas interdit par courtoisie de se prévenir pour tenir une attitude commune. Cette sorte de jeu perso n’est guère goutée chez nous. Si bien que la réunion du bureau du Parti de Gauche, qui s’est tenu le samedi matin de la Fête a du caler en urgence une attitude d’attente commune. A partir de là diverses machines à claques se sont mises en mouvement contre moi aussi spontanément que répétitivement.
Toutes méconnaissent un point fondamental :je n’ai jamais annoncé ma candidature. Fusse même ma « candidature à la candidature ». Il doit être évident que je ne participerai d’aucune manière à un tel jeu de massacre qui reproduit le ridicule des primaires socialistes, en plus dérisoire. J’ai dit que je me sentais « capable » d’être le candidat du Front de gauche. Je l’ai fait en réponse à une question qui m’était posé. Ni plus ni moins. Je fus séance tenante accusé de m’être « auto proclamé » et d’être « un autocrate ». Puis on m’accusa de ne pas m’entendre beaucoup sur les retraites et sur le programme ! En dépit du caractère insultant de tels procédés je pense avoir répondu très concrètement et le Parti de Gauche plus brillamment encore. D’abord sur le terrain de la lutte, et au parlement. Et ensuite, depuis le travail de cet été et les mille « premières propositions du Parti de Gauche pour le programme du Front de Gauche », je crois que nous sommes peut-être même un peu en avance sur d’autres. Je m’attends à être recopié et plus que de mesure.
Pour ce qui est de ma candidature, nul, pas même mes plus proches amis ne peut décider quoique ce soit en mon nom. Donc, Marie George Buffet, que je considère comme une amie, quand elle dit que j’ai déclaré ma candidature, se trompe. Je réfléchis beaucoup à tout cela. Je n’ai pas quitté le PS et fait tout ce que j’ai fait avec mes camarades qui ont eux aussi brisé leurs routines pour finir dans une pantalonnade ou chaque jour surgissent des donneurs de leçons qui parle de « bataille d’égos », de « ni l’un ni l’autre » et ainsi de suite. La question pour moi n’a rien de personnel. Ou bien une formule de dépassement politique est possible dans l’Autre Gauche en vue de faire naitre un « acteur politique nouveau », pour jargonner comme tout le monde, ou bien cela ne vaut même pas la peine car personne ne suivra une aventure rabougrie de lutte entre appareillons. Depuis le départ nous avons du faire une croix sur notre idée de faire une nouveau parti à partir de la fusion des anciens. Puis sur un front large. Tantôt l’un tantôt l’autre s’y oppose avec des ruses subtiles pour n’en rien paraitre. Tous ceux qui ont écrit des kilomètres de textes pour plaider sur ces deux sujets nous tournent le dos, murés dans des certitudes et des raisonnements byzantins auxquels je ne comprends rien la plupart du temps. Mais dont je connais le refrain final : ce n’est jamais comme ça qu’il faut faire, ce n’est jamais la bonne personne. Je n’étais pas connu ? C’est un handicap auquel va répondre une formule magique dont le principal inconvénient ai qu’il n’y ait aucun nom à mettre derrière. Je suis connu et médiatisé : c’est la preuve que ce n’est pas le bon choix. Quand je ne lis pas sous la plume de petits jaloux que eux, « ne sont pas sous les sun light » mais sur le terrain. Moi, c’est clair, je suis dans les médias comme sur une plage et je fais juste des pauses pour siroter du jus de polémiques mondaines. Ainsi sont gommées, d’une phrase, vingt huit ans de galère locale en banlieue urbaine et une vie entière passée à courir le pays et l’étranger pour la cause. Tous ces gens croient que la notoriété est un régal et la candidature une apothéose. Je sais ce qu’il en est en réalité. Et c’est pourquoi je répète que je n’ai rien déclaré à propos de ma candidature.
Inutile de me pousser dans un bain où je n’irai que si cela me parait avoir un sens conforme aux raisons pour lesquelles j’ai entrepris tout ce que je fais avec d’autres depuis 2005. Je dirai, quand je le croirais utile, ce que je compte faire. Je ne suis pas un aventurier. Je n’agis pas en mon nom personnel. Je ne suis pas en mal de notoriété. Ni en mal de pouvoir. Je ferai ce que je dois faire, non pas à titre personnel, ni au nom des territoires ou des populations que j’ai représenté, mais au nom des objectifs qui ont conduit à la création du Parti de Gauche et du Front de gauche dont le nom au moins me revient autant que la formule. Celui-ci se prononcera en bonne et due forme. Je le ferai au service du projet et du programme formulés depuis la création du Parti de Gauche, si le contexte lui laisse une chance. Et si nous sommes un peu moins seuls à plaider pour une force nouvelle, non en vaines et creuses paroles, mais dans les faits. Sinon, je suis sur que les délices des candidatures multiples et l’émouvante émulation déjà connue en 2007 suffira à occuper à la fois ceux dont c’est la vocation de gémir sans fin et ceux dont c’est le gout de faire de la figuration. Je ne dis rien de tout cela par amertume, quoique j’en ai, mais par un réalisme où je veux rester maitre de moi et non devenir la marionnette de toutes sortes de tireurs de ficelles rusés et pervers. Pendant la Fête de l’Humanité nous avons tenus un meeting « Limousin terre de gauche » avec les tenants du meilleur score des élections régionales grâce à la large alliance du front de gauche et du NPA. Le NPA avait envoyé son trésorier national pour représenter la direction nationale. Le PCF n’avait envoyé personne pour le national. Je vois ce que je vois. Nous sommes seuls à croire qu’une formule qui fait 20 % des suffrages et qui passe devant les socialistes dans deux cantonales est performante. Comment une telle aberration est-elle possible ?