J e peux dire que la semaine a été rude, le dimanche inclus puisque j’ai fait encore un déplacement. Mon troisième meeting de la semaine. Cette fois-ci à Tarbes pour la Fête de l’Humanité. Ce département avait donné 11% des voix à la liste du Front de Gauche aux élections européennes. Avant ça, il y avait des moments qui m’ont fait réfléchir. Ecrire ces lignes aura été une gageure. Un temps intercalé entre tous les autres, volé à la tranquillité, matière première rare. A la fin, j'ai ajouté un message venu d'Amérique du sud.
Jeudi soir, visite aux paysans de la confédé qui occupent le siège de l’interprofession laitière à Paris. Avec moi, Clémentine Autain et une grosse délégation du PG dont le responsable national agriculture du parti, Laurent Levard. Sur le blog de Corinne Morel Darleux il y avait des nouvelles déjà. J'y ajoute les miennes. Deux militants de la confédé font la grève de la faim pour arracher au gouvernement le droit de voir leur syndicat participer aux négociations professionnelles qu’orchestre l’interprofession. Techniquement pas simple à expliquer. Mais l’incroyable se résume facilement. Ce qui se décide entre la FNSEA et les distributeurs a force de loi. C'est-à-dire les tarifs, les termes des contrats. Et une cotisation « volontaire obligatoire » perçue et répartie par le syndicat dominant, c'est-à-dire un impôt sur tous les producteurs. Une loi privée qui s’impose à tous ! La tierce partie qu’est, en quelque sorte, la société n’est représentée nulle part. L’Etat est l’enregistreur des décisions. Le Parlement ne met pas les pieds là-dedans. Donc, la représentation de l’intérêt général est absente. Et comme la confédé est exclue, elle aussi, alors qu’elle est pourtant un syndicat représentatif du secteur, on peut parler d’un abus de pouvoir permanent. Quand on pense à tous ce que les gens de droite ont pu dire sur la co-gestion de l’éducation nationale par la FSU et le ministère ! Mais là, la leçon est profonde. On voit pourquoi : lorsque le contrat se substitue à la loi, l’intérêt particulier qui domine ne connait aucune limite. Ensuite, voilà une autre chose. Si l’on veut que le métier de paysan soit payé correctement, il faut que l’ouvrier soit mieux payé pour lui acheter des produits plus chers. Le paysan a donc intérêt à ce que la paye de l’ouvrier soit bonne. Donc à ce que le profit soit moindre. Le paysan et l’ouvrier ont un intérêt commun face au profit capitaliste. Sur ce constat, on peut faire de la politique et domestiquer le gros business de l’agro-alimentaire.
A la manifestation. J’ai lu que l’ambiance de la manifestation était pesante. C’est assez vrai. Il y a beaucoup de ras-le-bol dans l’air. Mais aucune résignation. Ce que fait Sarkozy, en maintenant la réforme, c’est une tentative de dressage du peuple. C’est cela le cœur de son affaire de « mai 68 à l’envers ». Pour l’instant, ça ne marche pas. A l’inverse, le pouvoir se cabre à mesure que le mouvement s’enracine. Du coup nous sommes dans le brouillard puisque personne ne cède. Dans une démocratie, c’est un moment dangereux. Sarkozy joue avec le feu. Il aura le feu. Je ne sais pas quelle forme cela va prendre. Je vois ce que je vois. Les gens me disent « ne lâchez rien ! » comme si je tenais dans mes mains un bout de l’affaire. Je sais qu’on me dit quelque chose de cette façon. Mais quoi ?
En début de matinée, samedi, au siège du parti nous avons eu une réunion pour gérer la journée. Au menu : la mise en place de notre dispositif pour avoir des infos rapides sur la fréquentation des manifestations car la dernière fois c’était l’enjeu numéro un en face de la propagande du gouvernement. Ensuite, on a fait la répartition des taches pour la journée avec les responsables qui avaient une tache à accomplir sur les cortèges et en particulier le coordonnateur des parisiens, Manuel Bompard. Participaient aussi à la réunion Delapierre et Coquerel. En effet, ils étaient la veille sur la manifestation des infirmiers anesthésistes. Et on devait suivre l’affaire toute la journée car des amis étaient encore en garde à vue samedi après avoir passé la nuit au poste comme des malfaiteurs. Une fois fini le point, vers onze heures, on se met en route – Delapierre et moi – vers la manifestation des « Ford de Bordeaux » qui montent un coup de présence sur le salon de l’auto après des mois de lutte et de mépris. Quelle bascule d’époque ! L’automobile c’était Ford, au début ! Ford était l’emblème d’un modèle économique. Il payait correctement ses ouvriers pour qu’ils puissent lui acheter ses voitures. Là, les boites de l’automobile délocalisent pour payer moins cher leur main d’œuvre et vendre aux acheteurs des pays développés des modèles toujours aussi chers. Mais bientôt qui va pouvoir payer ? Alors nous n’aurons plus ni les usines ni les produits. La tiers mondisation des pays développés se nourrit de la surexploitation des pays du tiers monde. Et ainsi de suite, à l’inverse, tant que le fric mènera le monde. Aujourd’hui, la question de la souveraineté nationale, celle de la démocratie et celle du modèle écologique des circuits courts marchent du même pas.
A Tarbes. Pour cette fête de l’Huma, le chapiteau était comble. Cinq à huit cent personnes pour les organisateurs, sept pour la police. J’ai écouté avec soin Marie-George Buffet. D’abord, elle avait une pêche d’enfer. Ensuite je note que son discours, notamment conclu par un vibrant « liberté égalité fraternité » est très marqué du sceau de l’attache républicaine. Et comme Christian Piquet est aussi dans ce registre, je vois que le Front de gauche gagne en homogénéité idéologique. J’ai cité Saint Just, elle a cité Maximilien Robespierre. Bien sûr, il est bon de voir que la République de nos meetings, ce n’est pas celle des Versaillais comme l’a dit Marie-George Buffet. C’est la République sociale Jauréssienne. L’un et l’autre, nous nous sommes référés à l’Amérique Latine non pour imiter mais pour s’inspirer.
Et tout ça, à Tarbes, le jour de la victoire de la gauche au Brésil. Dilma Roussef aura battu le candidat social-démocrate soutenu par l’Internationale Socialiste et celui de la droite. Je sais tout ce qui est reproché à Lula. Je trouve cela tout à fait excessif même quand je rejoins certaines des critiques. Car rien ne me fait perdre de vue l’immensité de l’œuvre accomplie. Ni le recul de la pauvreté qui est le bilan de sa présidence. Je recopie donc avec allégresse la note que Raquel Garrido nous a envoyée du Brésil où elle suit cette élection après avoir observé celle du Venezuela.
« Une semaine au cœur de l’Autre Gauche victorieuse. Quelle semaine ! Que l’Histoire passe vite, ici en Amérique Latine ! Comment prétendre encore que c’est la Gauche d’Europe qui a quelque chose à enseigner aux latino-américains alors que c’est clairement l’inverse ? Dimanche matin le 26 septembre, à 3h30 du matin, j’assiste au feu d’artifice lancé par les militants du PSUV dans le centre de Caracas. Au son de la diane, les Caraqueños commencent cette journée de fête civique. En 11 ans de Révolution Bolivarienne, c’est la 15ème fois que les vénézuéliens retournent aux urnes. 15 ème !! Les choses sont donc bien rôdées. Dès 5h, les citoyens tirés au sort se présentent dans les lieux de vote pour y constituer chaque bureau. Avec Marie-Agnès Labarre, Sénatrice du PG, nous sommes présentes à l’aube dans le cadre du programme d’accompagnement international organisé par le Conseil National Electoral, l’organe chargé des élections. Il s’agit d’un 4ème pouvoir constitutionnel, à côté et indépendant du législatif, de l’exécutif et du judiciaire.
Marie-Agnès Labarre est très rigoureuse, elle aime le travail bien fait. Elle observe, elle prend des notes, elle questionne les assesseurs, les représentants des listes. Toutes ces observations elle les transmettra plus tard pour qu’ils soient intégrés au Rapport de la délégation internationale. Le trait marquant, au-delà du vote électronique qui est désormais parfaitement opérationnel, c’est que les militants de l’opposition ont manifestement tout à fait confiance dans le scrutin. Ils sont présidents de bureau de vote, « témoins » de partis, ils participent donc activement aux opérations de vote. Le président est en outre chargé d’expliquer individuellement à chaque électeur le fonctionnement de la machine électronique, et c’est lui qui déclenche, dès que l’électeur lui en fait signe, la période de 6 minutes pendant laquelle l’électeur peut utiliser la machine. Dans les 7 centres de vote que nous avons visité, qui sont pour certains des bastions des quartiers riches de Caracas, aucun militant oppositionnel n’a jeté d’opprobre sur la sincérité du scrutin, et d’ailleurs ici à Caracas la grande héritière Maria Corina Machado, amie personnelle de Georges Bush, a fait un score digne d’Enver Hodja !
Première leçon : La petite musique sur la « dictature chaviste » est directement contredite par la base de l’opposition qui participe activement et dans le calme à la vie citoyenne. Et c’est donc dans le calme que tout le monde a reçu les résultats annoncés par le CNE. Au final, le PSUV obtient à lui tout seul 98 sièges, c’est-à-dire 60 %, et tous les autres partis réunis (10 partis) obtiennent 40%. Quelle claque ! Et dire que certains prétendent que c’est le début de la fin de Chavez ! Je rigole. J’ajoute qu’il ne faut pas prendre les 10 autres partis pour un bloc homogène et oppositionnel, car il y a eu plusieurs partis de gauche qui se sont présentés en dehors du PSUV. Cela représente plus d’un demi-million de voix. On me dit que souvent ces voix ont fait défaut pour obtenir le député de gauche supplémentaire pour le vote par liste. La gauche aurait ainsi perdu 8 députés. En tout cas le PSUV fait 5,4 millions de voix tout seul, ce qui représente 48% des voix ! Je rappelle que ce parti est tout neuf. Je peux cependant confirmer qu’il a fait un effort extraordinaire pour former des cadres, notamment à l’occasion du Congrès qui fut un processus de 6 mois. J’étais présente lors de l’ouverture du Congrès en novembre 2009 et j’ai vu les quelques 800 délégués qui commençaient à recevoir formation militante théorique et pratique très approfondie.
Malgré tout, la droite a voulu faire un gros coup d’intox le lundi 27 septembre en annonçant qu’elle avait réuni 52% des voix ! C’est évidemment un énorme mensonge, puisqu’elle ne peut absolument s’abstraire de la dichotomie droite/gauche et ajouter à ses propres voix celle de la gauche « hors PSUV ». Pourtant, la presse internationale s’est abattue sur cette information pourtant non-confirmée par le CNE. Incroyable. Ce qu’il ne faut pas faire pour amoindrir les succès de la Révolution bolivarienne. Certes, le Président Chavez avait lui-même fixé l’objectif de réunir 110 députés, c’est-à-dire les 2/3, mais nul ne peut considérer que 98 soit un échec, d’autant que les politiques sociales pourront être menées à bon terme dans la mesure où le PSUV détient bien la majorité absolue des sièges. Bilan : Après 11 ans d’exercice du pouvoir, le PSUV est le premier parti du pays et détient la majorité absolue d’une Assemblée Nationale à laquelle participe désormais la droite, ce qui termine de légitimer les institutions de la Constitution de 1999. Il s’agit bel et bien d’un renforcement de la révolution citoyenne et non l’inverse.
Mercredi 29 septembre. Les fils invisibles qui unissent la France à l’Amérique Latine sont innombrables, mais il y en a un dont je suis particulièrement fière, c’est le voyage de Jean Jaurès de 1911. On doit donc fêter le centenaire de ce voyage l’année prochaine. Dans une réunion avec l’Ambassadeur du Venezuela en France et l’Ambassadeur de France au Venezuela, nous convenons que ce centenaire sera mis à l’agenda officiel des célébrations de 1911, à côté du Bicentenaire de l’Indépendance du Venezuela. Pour l’occasion, la France prépare une production lyrique, il s’agit de l’opéra « Bolivar » de Jules Supervielle et Darius Milhaud. L’œuvre sera re-créée ici à Caracas, sous l’impulsion de l’Ambassade de France. Quel bonheur ! En français, en plus ! J’ai transmis une copie des discours de Jaurès (en espagnol) à l’attention du Président Chavez. Tous sont très impressionnés par le livre que nous avons publié chez Bruno Leprince et moi je fais la belle tandis que je raconte le périple par lequel j’ai retrouvé les photos de Jaurès à Buenos Aires et les discours 1911 publiés par La Vanguardia ! Jaurès est bel et bien vivant dans les têtes pensantes des révolutions citoyennes d’Amérique Latine, et le PG y est pour quelque chose.
Leçon n°2 : Le Parti de Gauche doit désormais tenir son rang en tant que force politique qui s’est le plus inspiré des révolutions sud-américaines. Nous sommes en quelque sorte jumelés « à la vie à la mort ». Leur échec sera le nôtre, et notre succès le leur.
Jeudi 30 septembre, la nouvelle tombe de l’agression et séquestration de Rafael Correa à Quito. J’appelle en urgence nos amis dans les ministères. Ils sont apeurés. Les policiers empêchent le Président de sortir de leur hôpital, ils ont déserté leurs postes, les braquages commencent dans les centres commerciaux, dans les banques, contre des particuliers dans la rue. Le Commandement conjoint des Armées annonce sa loyauté, mais les militaires restent en fait dans leurs casernes laissant la population livrée à l’insécurité. Il y a clairement un plan et la revendication salariale avancée n’est visiblement qu’un prétexte. CNN titre sur le soulèvement des policiers pour raisons sociales, ils considèrent que le Président est à l’hôpital de son propre gré pour se faire soigner. Ils gagnent du temps, quoi, pour que personne ne regarde de trop près et que le coup devienne irréversible. Ils interviewent Lucio Gutierrez, l’ancien président de l’Equateur qui annonce l’échec du « régime communiste » de Rafael Correa. Leur sale plan aurait pu marcher. Le peuple réuni devant l’hôpital ne pouvait en réalité pas grand-chose contre ces policiers armés qui n’ont pas hésité à tirer sur la foule après l’avoir asphyxié de bombes lacrymogènes.
Mais c’était sans compter sur la nouvelle réalité politique en Amérique Latine. Correa a en effet le réflexe de joindre ses homologues dont Hugo Chavez, à qui il explique en détail la situation et à qui il transmet la consigne de convoquer en urgence l’Union des Nations Sudaméricaines l’UNASUR. Ce même Chavez a lancé Tele Sur, dont les images et témoignages des journalistes sur place attestent de l’existence d’une tentative de coup d’état. Je me disais : si seulement Tele Sur avait existé lors du coup contre le Président Allende. La pression fut donc continentale, tous les peuples d’Amérique du Sud, branchés sur Tele Sur et à l’écoute de leurs propres présidents : Evo, Cristina, Lula, même Piñera au Chili et Garcia au Pérou ont suivi. Les Etats-Unis n’ont pas pu garder éternellement leur position de négation de la réalité, et ont, fini par condamner. L’Armée équatorienne a alors entamé l’assaut. Jusque là la position du Chef de l’Armée avait été d’affirmer sa loyauté au Président tout en continuant de revendiquer le retrait de la loi de réforme de la fonction publique. Pff. Il faudra que tout ceci se paye et en tout cas – leçon n°3 – nous le notons dans nos petits cahiers pour le moment où nous, en France, aurons la tâche d’accomplir, depuis le Gouvernement, notre propre révolution citoyenne.
Vendredi 1er octobre. Je suis fière de mon parti et de son internationalisme total. Les camarades du Secrétariat National, qui avaient immédiatement réagi au risque du coup d’état, ont largement mobilisé pour un rassemblement de solidarité qui doit se tenir devant l’Ambassade de l’Equateur à Paris. Ni la pluie, ni l’échec du Coup d’Etat n’atteignent leur détermination. C’est si fort que cela se voit depuis Quito où le Gouvernement, touché, par notre réactivité, a tenu à nous saluer. Au moment du rassemblement parisien, la Chancellerie Equatorienne me confirme qu’elle veut saluer Jean-Luc Mélenchon personnellement, et je transmets donc son numéro de portable. Ricardo Patiño, héros de la Révolution citoyenne, homme courageux qui avait marché, avec d’autres Ministres comme notre ami Pedro Paez, vers l’Hôpital de la Police Nationale, est sain et sauf, et la joie que le contact avec lui a procuré aux militants présents a été telle qu’elle s’est entendue jusqu’à Quito à travers le petit combiné de Jean-Luc. Quelle émotion, quelle fierté pour moi et tout le secteur international du parti animé par Christophe Ventura et Céline Meneses.
Dimanche 2 octobre. Je suis à Brasilia. C’est ici que la direction du Parti des Travailleurs attendra les résultats des méga élections d’aujourd’hui. Ils ont invité le PG à les accompagner, ce que nous faisons tout naturellement. Je n’oublie pas que c’est ici que l’Autre Gauche a commencé. Je vois sur Facebook et Twitter que mes amis du PS se font largement l’écho de ce jour de vote, et se font les supporters de Dilma Roussef. Pour eux, Lula et le PT sont devenus acceptables. Le weekend dernier personne ne parlait des élections au Venzuela, et jeudi silence radio sur le putsch raté d’Equateur. Mais alors pour soutenir Dilma, il y a du monde ! Cette dichotomie est absurde et confine, il me semble, à l’ignorance crasse. La force de Lula s’est en effet faite par la décision de ne pas rallier les partis traditionnels de la gauche. Lorsqu’en 1980, le PT se créée, cela ne fait pas la joie du PC Brésilien. Quant aux sociaux-démocrates, ils étaient depuis toujours du mauvais côté et c’est bien contre le social-démocrate Fernando Henrique Cardoso (FHC) que le Partido dos Trabalhadores s’est construit peu à peu jusqu’à prendre le pouvoir en 2002. Le PS français, à l’époque, soutenait FHC ! A l’époque il n’y avait guère que Jean-Luc Mélenchon pour soutenir Lula et tenter de modifier les loyautés du PS français. Celui-ci a commencé à tourner lorsque le PT a accepté d’être l’amphitryon du XXIIème Congrès de l’Internationale Socialiste (IS) qui s’est donc tenu à São Paulo. L’IS jurait que ce serait l’occasion pour le PT de s’affilier à l’organisation. Et patatras… le PT rejette l’offre et confirme son indépendance absolue par rapport à la mouvance sociale-démocrate mondiale.
La création du PT en 1980 marque donc le début d’un cycle qui a été poursuivi, dans les urnes, à partir de 1998, au Venezuela. Une des idées centrales qui a émergé est – rappel d’une ancienne leçon – qu’il faut, pour réaliser la révolution citoyenne, des instruments politiques nouveaux. Ce fut fait au Venezuela, par l’ancien Mouvement Vème République et aujourd’hui le PSUV, en Bolivie par le MAS et en Equateur par PAIS. Un instrument politique qui tire les conséquences concrètes du double échec du communisme d’état et de la social-démocratie, il fallait y penser, merci le PT.
Ce soir je serai avec les dirigeants du PT à l’attente des résultats. J’y retrouve certains militants qui étaient avec moi à Caracas. Ici on s’interroge beaucoup sur l’Europe, sur la persistance de la droite et en particulier en France. Inutile de vous dire qu’on voit d’un très bon œil la création de Die Linke en Allemagne, et les succès électoraux du Front de Gauche qui sont pleins d’une promesse très attendue ici : mettre enfin la social-démocratie à sa place au sein de la gauche, afin que l’Autre Gauche puisse prendre le pouvoir à la droite et le rendre au peuple. On y décèle une sorte de triptyque « Oskar Lafontaine – Jean-Luc Mélenchon – Jean Ziegler » qui donne énormément de crédibilité aux aspirations gouvernementales de l’Autre Gauche en Europe. Les militants du Mali, du Burkina Faso ou d’ailleurs me demandent que Jean-Luc Mélenchon vienne chez eux pour y évoquer la présidentielle de 2012 en France et ses enjeux pour l’Afrique. J’ai promis qu’on le ferait !
Leçon n°5 : Il pèse sur le Parti de Gauche et le Front de Gauche une très grande responsabilité. Nous devons coûte que coûte être à la hauteur.