D ans cette note je ne dis rien de mon passage chez Michel Drucker à « Vivement dimanche ». C’est trop frais. Et qu’en puis-je dire ? Il faut que la poussière retombe. Pour l’instant on me dit que c’est un record d’audience. Les amis ont l’air content du résultat. J’ai pu dire et montrer ce que je voulais. Et ne pas montrer ce que j’ai choisi de ne pas montrer, par principe, c'est-à-dire ma vie privé. Gare à ceux qui franchiraient cette limite. J’ai le bras long et imprévisible et je règle toujours mes comptes, capital et intérêt. Chez Drucker, j’ai été respecté, dans tous les sens que ce mot peut prendre. Pourtant personne ne peut dire que cet homme soit de mon bord. Les erreurs et ballons mal placés sont tous de mon fait. J’ai passé un bon moment. J’espère qu’il en a été de même pour tous ceux qui ont regardé.
Dans cette note je reviens sur l’accord franco anglais sur la Défense. Je le désapprouve entièrement et je veux que cela se sache et que l’on sache pourquoi. Je voudrais faire partager mon appréciation sur ce point. J’estime que ce devra être un point nullement secondaire du Programme commun au front de gauche. Je pense qu’avec le Parti de gauche nous sommes le seul parti qui s’exprime clairement et complètement sur les questions de politique de défense et d’alliance. Je renvoie sur ce point non seulement à la plateforme de mon parti mais aussi au dernier chapitre de mon livre.
Puis je viens sur le sort que me réservent en ce moment les socialistes entre ceux qui me traitent de "danger pour la démocratie", ou de "pire que Le Pen" et ceux qui me disent d’entrer dans leur gouvernement.
Enfin je me moque (gentiment) des journalistes qui m’ont fait la leçon sur le salaire de madame Laurence Ferrari. Les pauvres (au figuré).
Sans aucun débat public préalable en France, ni consultation du Parlement, qui devra cependant ratifier certains volets de cet accord, le Président de la République vient d'engager la France dans une coopération militaire extrêmement poussée avec le Royaume-Uni. Nicolas Sarkozy a insisté sur le caractère exceptionnel de cet accord : « C’est une décision sans précédent qui montre le degré de confiance qui règne entre nos deux nations, inégalé dans l’histoire ». C’est exact ! Et c’est bien le problème. Quand et où ce tournant a-t-il été discuté ? Au fil des jours une politique se confirme, dans l’indifférence générale. Car après la décision de rejoindre le commandement intégré de l'OTAN en 2008, ce nouveau bond en avant vers les anglo-saxons aggrave l'alignement de la France sur l'appareil militaire de l'Empire états-unien. Le Royaume-Uni est le passe plat du système nord américain. Au cas présent il s’agit d’une victoire britannique. Car cet accord est largement contradictoire avec les engagements souscrits par ailleurs en faveur de « l'Europe de la Défense ». Une illusion plus que jamais sans effet achève de mourir. La France des droites qui vont se gargariser cette semaine avec la mémoire du général De Gaulle est en train de tourner la page de l’indépendance militaire « tous azimuts » qu’il avait constitué. Je ne suis pas d’accord du tout avec cette nouvelle doctrine de fait d’une défense franco anglaise, c'est-à-dire à mes yeux franco américaine, intégrée.
L'accord signé par Nicolas Sarkozy avec David Cameron comprend trois principaux volets : un traité de coopération, un traité spécifique sur les installations nucléaires communes qui ont été décidées, une lettre d'intention des ministres de la Défense des deux pays. Il y a un silence total sur un point. Aucune référence a une quelconque politique mondiale de désarmement ni à l’objectif de réduction des arsenaux nucléaires. L’intention n’est clairement pas d’aller dans ce sens. Le traité prévoit 13 domaines de coopération très variés. En termes de méthode, le point commun de tous ces domaines est le souci de mutualiser les moyens. L’argument est de réduire les dépenses de chaque pays, tout en continuant de renforcer et moderniser les capacités militaires. Avec un tel raisonnement où va-t-on ? Jusqu’au Etats-Unis, évidemment. Il est vrai que l’objectif du Grand marché transatlantique en 2015 surplombe toutes les politiques nationales des européens. Dans la plupart des domaines de coopération, le traité est plus intentionnel qu'opérationnel mais il l’est tout particulièrement dans deux domaines stratégiques. La gestion des arsenaux nucléaires et la formation d’un « corps expéditionnaire » commun. Rien de moins.
Deux centres communs de gestion et de recherche sur les arsenaux nucléaires seront ouverts d'ici 2014, un en France et un au Royaume-Uni. L'objectif est de mutualiser les moyens pour « modéliser la performance des têtes nucléaires et des équipements associés, afin d’en assurer la viabilité, la sécurité et la sûreté à long terme ». Cette gestion commune portera donc aussi sur la simulation nucléaire. C’est central en la matière. Or, dans ce domaine, la France a une grande avance technique sur le Royaume-Uni. Elle dispose d'un des programmes de simulation les plus puissants au monde, grâce notamment au laser mégajoule, outil de simulation le plus énergétique au monde. Ce sera une aubaine pour les Britanniques. Ils vont dire merci ? Ce volet de l'accord ne modifie certes pas directement la compétence souveraine de chaque Etat et ses procédures d'emploi de l'arme nucléaire. Mais en prévoyant des outils communs de gestion et de développement des arsenaux, l'accord va permettre à chaque pays de disposer d'informations stratégiques sur l'arsenal de l'autre : son contenu, sa localisation, ses modalités de gestion, de maintenance et de surveillance etc. Cela pose le problème de l'indépendance réelle de la dissuasion nucléaire française, notamment face aux USA. Dorénavant ces derniers disposeront à partir du Royaume Uni qui est leur succursale de précieuses informations sur les arsenaux français. Je ne suis pas d’accord du tout. Il faudra revenir sur tout cela aussitôt que possible et restaurer la plénitude de l’indépendance militaire de notre pays. Je suis un tenant ferme de l’indépendance « tous azimuts ». Pas question de laisser une autre puissance quelle qu’elle soit disposer du moindre moyen de pression sur nous. Pas de laisse non plus dans ce domaine !
Voyons la création d'une "force expéditionnaire commune interarmées". L'expression utilisée de "force expéditionnaire" indique la dimension de projection de cette force. Donc le cœur de notre défense n’est plus essentiellement défensif ? L'expression est d’autant plus mal choisie qu'elle reprend la formule employée en 1956 où un "corps expéditionnaire commun" avait été envoyé sur le Canal de Suez. Cet épisode calamiteux est d'ailleurs un des principaux précédents de coopération militaire opérationnelle entre la France et le Royaume-Uni. Beau souvenir colonialiste de référence ! Cette force commune sera composée de plusieurs milliers d'hommes, disposera de moyens dédiés dans les trois corps d'armée, y compris en terme d'état major, de logistique et de soutien. Ses missions sont définies de manière large et elle pourra aussi bien participer à des opérations strictement bilatérales qu'à des opérations multilatérales dans le cadre de l'OTAN, de l'ONU ou de l'UE.
Dans une dizaine d'autres domaines, les projets de coopération sont moins opérationnels dans l'immédiat même s'ils ne manquent pas de portée symbolique et politique qui toutes vont dans le sens d’une intégration qui met en question au delà des bonnes paroles la souveraineté de chacun. Exemple, la forme prévue d'intégration des forces aéronavales. L'idée est de rendre interopérables les porte avions. Il est prévu pour cela d'adapter rampes et catapultes. Dans ce domaine également l’accord va permettre dans un premier temps au Royaume Uni de se reposer sur l’équipement français. En effet depuis l’annonce par David Cameron du démantèlement immédiat du porte avion Ark Royal (pour raisons budgétaires), le Royaume Uni n’a plus d’ensemble aéroporté opérationnel et ne devrait pas en retrouver avant 2020, date à laquelle est prévue la mise en service d’un nouveau porte avions. Du côté français, le projet de 2ème porte avions est au point mort. Mais avec un seul porte avions, quand il est en maintenance ou réparation, on se retrouve régulièrement sans capacité d’action. L’interopérabilité avec les Britanniques peut permettre de résoudre par défaut le problème de la permanence aéroportée française. L’accord prévoit ainsi qu’à l'horizon 2020, la porte avion Charles de Gaulle servira de point d'appui pour se doter « de la capacité à déployer une force aéronavale d’attaque intégrée franco-britannique composée d’éléments des deux pays ». Ce n’est pas aussi simple qu’il y parait s’agissant de sujet de cette sorte. Au-delà du principe de cette intégration aéronavale, se pose le problème de la divergence stratégique pouvant exister entre les deux pays. Comment se reposer sur le porte avions de l’autre pays, si l’on n’est pas d’accord sur les missions qu’il doit accomplir ? Lors de l’invasion américaine en Irak les anglais ont collaboré et pas nous. Qui aurait eu l’usage du porte avion ?
Cet accord est aussi un mauvais coup pour le mythe de l'Europe de la défense. Les textes de l’accord n’abordent presque pas l’Europe de la défense et, à la demande des Britanniques, les différents axes de coopération sont exclusifs. Ils ne sont pas ouverts à d’autres pays membres de l’UE. Cette exclusivité de la coopération militaire franco-britannique tourne le dos à l’esprit des accords de Saint-Malo signés en 1998 par Chirac et Blair. Eux avaient affiché une volonté d’ouverture à l’Europe de la Défense. Il n’en reste rien. Quand en a-t-on délibéré ? En tous cas cette exclusivité percute maints projets européens en cours. Par exemple, l’A400 M il est évoqué dans l’accord alors que c’est un projet qui implique plusieurs autres Etats membres de l’UE. Surtout les Allemands, qui vont en être le principal acheteur. Pourquoi privilégier un entretien et une gestion commune des A400 M avec le Royaume Uni et pas avec l’Allemagne ? C’est d’autant plus aberrant que les Britanniques ne sont pas très investis dans le programme A 400 M. Ni sur le plan industriel, depuis le désengagement de British Aerospace d’Airbus ni sur le plan financier. En effet les anglais ont commandé 25 avions initialement (contre 50 pour la France et 60 pour l’Allemagne). Pire, la gestion commune de la flotte d’A400 M va permettre au Royaume Uni d’acheter moins d’appareils : 22 contre 25 initialement prévus. Ce qui fragilise le programme lui-même, dont la viabilité dépend d’un nombre suffisant de commandes.
Mais cet accord est surtout une très bonne nouvelle pour l'OTAN. Donc mauvaise pour la France. En effet, l’accord ne se contente pas de manifester son attachement à l’OTAN. Il plaide pour que ses missions soient renforcées et son périmètre élargi. L’accord soutient également le dangereux projet de « défense antimissiles des territoires » impulsé par les USA. En introduisant une vulnérabilité inégale entre les détenteurs de l’arme nucléaire ce bouclier est un facteur de déséquilibre avec les puissances nucléaires non membres de l’OTAN, à commencer par la Chine, la Russie et l’Inde. Après lui le déluge, c’est ça ?
Voici des nouvelles de mon livre. On peut dire qu’il tombe à pic. Sinon comment expliquer la rapidité de sa diffusion en trois semaines? On en est à un tirage de quarante mille exemplaires. Il entre dans toutes les listes des meilleures ventes. Je m’amuse de voir comment malgré certains commentaires sur ce livre les ventes vont à l’inverse. Prenons un exemple. Evidemment sans arrière pensée : à Figeac dans le Lot il s’est vendu cent cinquante exemplaires de ce livre en trois semaines. C’est, pour la même période, dans la même zone de chalandise, trente exemplaires de plus que le journal « Le Monde ». C’est beaucoup, non ? Car les huit exemplaires quotidiens, (oui, hélas huit !) vendus par « Le Monde » ne doivent guère toucher davantage de personnes d’un jour sur l’autre, d’une semaine à l’autre. Ce sont huit personnes au total. Les mêmes. Comme moi je le fais tous les jours, depuis plusieurs décennies, chacune de ces personnes achète un exemplaire du Monde. Tout le temps. Donc ils sont huit. Point. Mon livre, de son côté, en a intéressé cent cinquante. Différentes. C'est-à-dire cent quarante deux de plus que le journalissime lui-même. Evidemment je me compare au « Monde » compte tenu du prestige de ce journal. Et surtout en raison de l’autorité de ses commentaires au sujet des livres politiques. Hélas, trop peu de gens ont pu les lire à temps pour s’éviter d’acheter le mien. Il y était en effet titré « Mélenchon tombe à plat ». Hé ! Hé ! La maladie de la grosse tête a encore frappé un porte plume. Heureusement le peuple, à Figeac, n’en a rien à cirer. Il ne sait même pas que c’est écrit dans ce truc confidentiel que lisent huit personnes. Ils ont acheté mon livre ces benêts au lieu de lire « Le Monde » ce qui leur aurait permis de comprendre qu’il ne fallait pas l’acheter ! Mais je reconnais que mon travail est facilité par le fait que j’ai également, avec mon blog, bien plus de huit connexions différentes chaque jour sur Figeac et sa région. Si bien que, ce qui « tombe à plat » et ce qui « tombe à pic » est une question tranchée concrètement. Par le « marché », en quelque sorte. Mais on le savait déjà puisque l’éditeur de mon livre, Flammarion, peu habitué à ces sortes de perfidies, s’est offert une publicité sur mon livre. Elle est parue dans « Libération ». On pouvait y lire maints commentaires plutôt convaincus que mon livre, vaille que vaille, valait la peine d’être lu. A part « Le Figaro » et « Le Monde », à moins que ce soit l’inverse, comment distinguer, personne n’a l’air d’être si certain que je sois un populiste qui « fait peur, même à gauche » comme dit « Le Monde ». A moins que ce soit « le Figaro ». Comment distinguer ?
Un qui a du mal à distinguer aussi c’est le sieur Huchon. Son commentaire en faveur de Le Pen n’a pas ému les émotifs professionnels. Pourtant n’a-t-il pas déclaré que je serais « pire que Le Pen » ? J’imagine ce que j’aurais lu et entendu si j’en avais dit autant de Jean Paul Huchon. Je comprends bien l’intention de m’injurier. C’est bien dans le style arrogant des caciques socialistes. Il est vrai que, comme le dit Gérard Colomb, le maire de Lyon, le PS est « un parti qui va gouverner dans deux ans ». Juste après cette formalité qui s’appelle l’élection présidentielle que ces prétentieux ont déjà gagné d’avance, c’est sûr. Et justement Colomb dit que « l’aile radicale est nuisible à l’image du PS ». Il ne parlait pas de Huchon. Mais de Hamon. Ce qui est, de sa part, trouver bien radical ce qui l’est finalement assez timidement. Qu’a donc fait Hamon pour se mériter l’infamie d’être traité « d’aile radicale » ? N’a-t-il pas adopté comme tout le monde au PS, à l’unanimité, l’allongement des durées de cotisations de retraite ? Et aussi tous les textes des Conventions nationales du PS jusqu'à ce jour ? Colomb est un ingrat. Je dis ça pour rendre service à Hamon à qui Colomb reproche une influence dont il se plaint ainsi : « si on laisse partir Mélenchon pour reprendre le même discours que lui ce n’est pas la peine que le PS existe ». En effet. Je rassure Colomb et je suis sûr qu’Hamon en fera autant s’il ne veut pas être considéré lui aussi comme « pire que Le Pen » : ce n’est pas le cas. Le PS existe et fait son travail avant de gouverner dans deux ans : il est pour l’allongement des durées de cotisations. Et si on l’oublie nous nous chargerons de le rappeler. Reste Huchon et sa nouvelle compréhension pour Le Pen qui serait moins pire que moi. C’est tout de même une sacré banalisation de Le Pen qui est ainsi offerte gratuitement à l’extrême droite. Et c’est un sacré clin d’œil à ceux qui disaient en leur temps « plutôt Hitler que le front populaire ». La différence c’est que nous sommes prévenus. Il y a donc peu de chance que nous laissions passer.
D’autant que si nous ne disons rien la mode va se répandre. C’est d'ailleurs parti. Pour solliciter la bienveillance des médias qui les interrogent et cotiser au club des politiquement corrects, ces gens tueraient père et mère. Ainsi Valls à qui Eric Haquemand et Rosalie Lucas, supervisés cette fois ci par le rédacteur en chef Henri Vernet, posent la question « Jean-Luc Mélenchon est-il un allié ou une menace ? » Valls lèche avec application la main qui tient le fouet tout prêt : « Son langage et son comportement sont dangereux pour la démocratie ». Rien de moins ! Me voici carrément dangereux pour la démocratie. Puis il ajoute sentencieux « « S’attaquer aux médias en insultant les journalistes, publier un livre sur le thème « tous pourris » en pleine crise politique n’est pas responsable et ne correspond pas à nos valeurs. Ce n’est pas lui qui sortira vainqueur de ce type de dérive. Il y a toujours plus populiste que soi ». Manuel Valls parle l’espagnol s’il ne mémorise pas le français. « Que se vayan todos », le titre de mon livre, est directement référencé à un slogan de la gauche en Amérique du sud. Cela se traduit par « qu’ils s’en aillent tous » et non pas par « tous pourris ». A partir de là, le reste n’a pas d’importance. Ni même que les trois journalistes n’aient pas eu l’occasion de lui demander si ses petites remarques, télévisées et délibérées, sur la nécessité de « blanchir » les quartiers étaient compris dans ce qu’il appelle « nos valeurs ». Ni si dans ce type de dérive, il comptait sortir vainqueur ? Et s’il ne craignait pas de trouver pire que lui ? Si c’est possible. Sans doute ses camarades ont-ils épuisé leur capacité d'indignation. Qu’ils ne protestent même pas contre une telle outrance est déjà assez choquant. Mais qu’ils n’aient même pas pensé à protester contre le fait que monsieur « nos valeurs » déclare « le mot socialisme est dépassé » montre l’état d’abaissement moral de ce parti. A moins qu’eux aussi pensent comme Valls : «les affaires ont un prix, la morale n’en a pas». C'est pas beau ça?
C’est dans cette ambiance que j’ai reçu la « main tendue » du camarade Hamon qui répondait à Aphatie au grand jury RTL, Le FIGARO, LCI. Avant d’en dire quoique ce soit sur le fond, je considère que c’est une réponse à ses petits camarades. Gérard Collomb ne va pas être content, c’est certain ! Tout de même ! Personne ne peut croire que le porte parole du PS propose à quelqu’un qui est « dangereux pour la démocratie », et même « pire que Le Pen » de gouverner ensemble ! A moins que ce soit Benoit Hamon qui ait parlé pour son compte et les autres pour le parti. Va savoir ! Nous allons donc poser la question à Martine Aubry. C’est elle le chef, n’est-ce pas. Nous lui demandons en préalable à toute discussion de désavouer les injures dont je fais l’objet. Il me semble que c’est un minimum.
Mais je recommande la lecture du script de l’entretien de Benoit Hamon avec les journalistes du plateau du « Grand Jury ». Le déroulé est extrêmement politique. Mais il y a une dimension amusante aussi. Je commence par elle. Voyez comment Apathie veut obtenir une condamnation de mon « populisme » et s’arrête tout net quand il voit que Hamon non seulement s’y refuse mais va passer à un décryptage du sens du mot qui va faire échouer la manœuvre. Notez aussi comment il évoque ma « référence à Georges Marchais » alors que je n’ai jamais fait que répondre sur le sujet a des gens qui auraient aimé que je partage leur caricature sur le sujet histoire de me créer une brouille avec les communistes. M’opposer aux autres, c’est le fil rouge des « questions » de ce cher Jean-Michel Aphatie. Hamon plonge mais c’est son jeu d’y souscrire cela va de soi. Comme de dessiner un tableau où nous opposerions une gauche qui gouverne à une gauche radicale. Hamon sait très bien que ce n’est pas du tout comme ca que nous formulons le problème de la gauche aujourd’hui. Nous opposons une gauche dont le programme capitule devant les exigences du nouvel âge du capitalisme et une gauche qui ouvre une alternative au programme des libéraux. Cette différence est une affaire de contenu de programme, pas d’étiquette pré distribuées. Donc nous sommes d’accord quand Hamon dit que cette question doit « être réglée par le suffrage universel ». C’est exactement ce que nous disons ! Chiche ! Par exemple, nous sommes pour la retraite à taux plein à soixante ans sans allongement des durées de cotisations. Pas les socialistes. Donc le suffrage universel doit trancher entre nous. A la loyale. Le programme qui s’appliquera est celui qu’aura voulu la majorité des français. Cela va de soi car nous sommes en démocratie. Donc il ne faut pas, après avoir dit cela, faire des numéros sur le « vote utile » qui devrait clore tous les débats et nous amener à nous incliner sans discussions devant le programme mitonné entre Hamon et Strauss Kahn, Valls et je ne sais qui encore. Car, renversant la formule de Gérard Collomb, il est clair que je n’ai pas quitté le PS pour accepter de l’extérieur ce que je n’acceptais pas de l’intérieur. Et le PG, qui n’a rien à voir avec tout ce passé, n’a pas été constitué pour améliorer la situation du Parti socialiste mais pour leur disputer la place de la locomotive de tête du train de la gauche.
Benoit Hamon, porte parole du PS, était donc l’invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le dimanche 7 novembre 2010. Extrait du débat où il est question du Parti de Gauche et de votre serviteur qui n'en peut mais.
Aphatie : « Vous parlez de la gauche et des alliés du PS. Est-ce que le populisme revendiqué de Jean-Luc Mélenchon est un problème ou pas pour vous ? »
Hamon : Ce qui est un problème c'est qu'il explique qu'il y ait plus rien à faire avec le Parti socialiste. Le populisme, ça dépend ce que vous …
Aphatie : Lui-même le dit, je suis populiste, je l'assume …
Hamon : oui ça dépend, si c'est …
Aphatie : et son livre est intitulé Qu'ils s'en aillent tous … donc voila …
Hamon : si le populisme c'est aimer le peuple moi je … j'apprécie l'idée qu'en tout cas on soit attaché à ce que le suffrage universel ait du sens, que les hommes et les femmes retrouvent la maîtrise de leur destin …
Aphatie : J'enlève le mot populisme. Est-ce que le style et les mots qu'emploient Jean-Luc Mélenchon, sa référence à George Marchais, ce qu'il est aujourd'hui sur la scène politique puisque depuis quelques semaines on parle beaucoup de Jean-Luc Mélenchon, est-ce que c'est un problème pour vous ou pas ?
Hamon : je pense que Jean-Luc Mélenchon est dans une entreprise de séduction de l'encadrement et des militants communistes, évidente; que c'est aujourd'hui sa tache que d'essayer de rassembler cette famille, ce qui justifie l'usage de quelques références comme George Marchais. Moi ce n'est pas ma référence politique principale, vous l'aurez compris. En même temps, le point le plus important pour moi c'est que Jean-Luc Mélenchon clarifie la question de savoir si oui ou non à ses yeux il existe aujourd'hui deux gauches, deux gauche irréconciliables, et notamment sur le plan programmatique. Et c'est ce discours là que je n'apprécie pas et qui pourrait à mes yeux être extrêmement dangereux pour la gauche s'il devait se confirmer. Et c'est sur ce point que j'attends de sa part qu'il clarifie sa position.
Mougeotte : est-ce que le plus important pour vous n'est pas finalement qu'il appelle à voter socialiste au 2ème tour, le reste n'étant que littérature ?
Hamon : mais j'espère qu'il le fera. En tout cas il est clair que pour les socialistes la place du Parti de Gauche est au cœur demain, s'il le souhaite d'une majorité qui soit une majorité qui gouverne
Eric Revel : est-ce que vous ne croyez pas qu'il représente un danger fort pour le Parti socialiste ? Je vais employer des mots un peu forts mais quand on voit la façon avec laquelle il a phagocyté le NPA, il donne l'impression d'être en train de digérer ce qui restait du Parti communiste, est-ce que vous justement vous n'êtes pas là sur l'aile gauche du Parti socialiste pour empêcher avec vos déclarations que Jean-Luc Mélenchon ne vienne jardiner dans ce coin du carré ?
Hamon: dans ce que vous dites sur le NPA et sur le Parti communiste, vous allez vite en besogne. Moi je discute avec des communistes tous les jours, qui ont pas le sentiment d'avoir disparu du paysage politique …
Eric Revel : enfin le Parti communiste est moins puissant aujourd'hui qu'à l'époque de Jacques Duclos …
Hamon : vous savez il m'est arrivé de croiser un militant du NPA connu, une fois, qui n'avait pas le sentiment non plus qu'aujourd'hui ce qu'il porte se résume à ce que dit Jean-Luc Mélenchon. Ce qui se passe dans cette partie là de la gauche, je le regarde parce que ça m'intéresse ce qui se passe dans la gauche. Mais en même temps je leur laisse la responsabilité de s'allier ou pas. Ce que je leur dis c'est que le mouvement sur les retraites a illustré qu'il n'y avait pas deux gauches irréconciliables. Et que ce serait une faute politique que de continuer à jardiner en ce sens là, à vouloir faire croire que deux gauches sont irréconciliables et qu'il y aurait une gauche de gouvernement et une gauche radicale qui ne pourraient pas travailler ensemble …
Mougeotte : elles ne sont peut-être pas irréconciliables mais sur la retraite elles disent le contraire : les communistes et le Parti de Gauche disent 60 ans à taux plein, le Parti socialiste dit on augmente le nombre d'annuités … C'est un désaccord de fond.
Hamon : mais j'entends ce que vous dites. Mais une partie de ces questions là sera tranchée par le suffrage universel et nous discuterons d'un contrat de gouvernement, je le souhaite, ensemble, avec ceux qui veulent gouverner.
Aphatie : avant l'élection ?
Hamon : de préférence. le Parti communiste est prêt à gouverner. Le Mouvement des citoyens est prêt à gouverner.
Revel : pas le NPA …
Hamon : le NPA n'est pas prêt à gouverner. Je pense que le Parti de Gauche est toujours prêt à gouverner.
Aphatie : vous voulez discuter d'un accord de gouvernement avant les élections ?
Hamon : évidemment avant les élections …
Aphatie : avant le 1er tour ?
Hamon : ah beh si on discute d'un contrat de gouvernement après les élections présidentielles … non je pense qu'il faut commencer à discuter avant les élections législatives et présidentielles.
Eric Revel : mais une fois que vous êtes au gouvernement avec le Parti de gauche, comment est-ce que vous engagez votre grande réflexion sur l'avenir des retraites avec un Front de Gauche qui lui dit 60 ans à taux plein … comment est-ce que concrètement ça se met en place ?
Hamon : cette question je vous l'ai dit. Cette question elle sera tranchée par le suffrage universel. Y a un projet qui sera soumis à la discussion, qui sera celui de la candidate ou du candidat qui sera élu, et ce projet là pourra être amené à être discuté au sein de la majorité parlementaire, mais c'est ce projet là qui fera foi. Pourquoi ? Parce qu'il aura eu la légitimité d'un vote majoritaire des Français.
Eric Revel : et l'attitude de Jean-Luc Mélenchon sur les médias et les journalistes politiques en général, ça vous va aussi ?
Hamon : non ça ne me va pas, je pense qu'on peut dire très bien qu'on n'est pas d'accord avec les méthodes d'un certain nombre de journalistes, qu'on n'est pas d'accord avec ce qu'ils disent, parfois avec la caricature qu'ils font de ce que nous disons. Et moi parfois je me suis senti mal à l'aise devant des caricatures qui existent mais je pense pas qu'il faille tomber dans une forme d'injures qui n’est pas bonne pour le débat démocratique. Je crois pas que dans cette bagarre là ou dans ce simulacre de bagarre on y trouve beaucoup de choses très positives. »
Entre Pujadas et moi face à Xavier Mathieu, c'est moi qui insulte selon Benoit Hamon. Lèche fiston, lèche. Agitez, savourez !
Peut-être vous souvenez vous du ton sur lequel monsieur Apathie me prit à partie en fin de rencontre dans son émission du matin, à propos du salaire de madame Ferrari. Ceux qui voudraient en connaitre peuvent regarder la vidéo de cette émission sur ce blog même. N’a-t-il pas sentencieusement fait remarquer que je ne vérifiais pas mes sources ? N’a-t-il pas surligné avec délice que les journalistes, eux, vérifieraient les leurs à la différence de pauvres amateurs de mon genre ? Il a ainsi lancé une mode. Me brocarder sur mon « erreur » à propos du salaire de madame Ferrari est devenu le refrain de maints papiers sur mon compte. Elise Karlin, de « l’Express », dans un article de l’édition papier hebdomadaire de ce journal, par ailleurs bien instructif à mon sujet, se régale de souligner mes outrances jusqu’au point, dit-elle malicieusement, « de dire n’importe quoi », à propos du salaire de madame Ferrari ! Elle reprend ainsi son collègue monsieur Berreta du « Point » qui lui souligne que j’en « fait trop » sur ce même sujet. Connaissant la mauvaise habitude de ces durs travailleurs de la plume de se recopier les uns les autres, il est temps pour moi de siffler la fin de la récréation. Je veux leur éviter à tous davantage de ridicule. En effet cette information concernant le salaire de madame Ferrari a été donnée par… un journaliste. Et pas n’importe lequel ! Celui-là même qui n’a pas hésité à me traiter « d’homme politique virtuel », de « poisseux », « incarnant tout ce que l’on déteste en politique ». On le voit : une autorité morale incontestable. Il s’agit de monsieur Renaud Revel et cela a été édité sur « l’express.fr ». A propos je ne suis pas arrivé a retrouver le lien. Quelqu’un peut-il le faire pour moi ? Mais c’était sur son blog et tous les confrères, sur la toile et ailleurs avaient repris, en France. Ca on en retrouve la trace partout ! Google permet même de retrouver un titre en Suisse qui reproduit l’information! Le titre suisse, celui du « Matin » contenait même mot pour mot l’expression utilisée par moi « 1 million pour lire un prompteur ». Où étaient alors les écorchés et indignés d’à présent ? Rigolade. J’attends les repentances. Vous regrettez messieurs dames ? Vous appelez au calme ceux de vos confrères qui continuent à me chercher pouilles avec ce sujet ? Car maintenant j’ai fait la démonstration. Je n’ai fait que redire ce que l’un d’entre vous a écrit ! Et utiliser les phrases de commentaires d’un autre de vos confrères. Ca vous fait quoi comme effet ?
Alors monsieur Aphatie, madame Karlin, monsieur Beretta ? Que direz-vous à présent ? Votre confrère monsieur Revel n’avait pas vérifié ses sources ? Ou bien est-ce que vous avez tout simplement oublié de vérifier les vôtres. Ou bien encore avez-vous considéré qu’il suffisait que la direction de TF1 fasse un communiqué pour que son contenu soit réputé exact ? TF1 dit que madame Ferrari ne gagne « que » 30 000 euros par mois. Vous ne mesurez même pas l’effet que ça peut faire d’entendre une somme pareille ! Du coup vous ne remarquez pas non plus les précisions qu’ajoute le communiqué de TF1 : il faut y ajouter les primes et l’intéressement, bien sur. L’un d’entre vous fera-t-il le total de ce que tous ces petits riens cumulés finissent par faire ? Je crois que non. Vous allez juste passer à autre chose pour faire oublier l’énormité du tour que je vous ai joué en comptant sur le seul fait que vous êtes si sûrs de vous et de vos recopiages mutuels ! Dommage vous pourriez être beau joueur, fairplay, que sais-je encore, une de ces bonnes manières que vous me recommandez sans cesse de pratiquer.
Je m’en voudrai d’en rester là. Ces braves gens seraient en reste d’indignation. Allez hop ! Je reproduis l’article du « Matin » suisse. « La nouvelle recrue de charme du 20 h de TF1 toucherait une fortune pour lire un prompteur. Grégoire Corthay – le 02 septembre 2008, 21h33. Le Matin Bleu. A TF1, Laurence Ferrari gagnerait un revenu aligné sur celui de son prédécesseur, Patrick Poivre d'Arvor, selon Renaud Revel, rédacteur en chef à «L'Express». Elle toucherait 115 000 francs par mois ainsi qu'une prime annuelle de 418 600 francs, soit un revenu annuel total de 1,8 million! Selon Renaud Revel, la jolie Savoyarde a pu négocier ce pont en or dans la mesure où, en quittant Canal+, elle a fait une croix sur une partie des revenus de sa société de production. Interrogé sur RTL, David Pujadas, journaliste du 20 h de France 2, a avoué que le salaire supposé de Laurence Ferrari le «faisait rêver», précisant qu'à France Télévisions «ce ne sont pas du tout les mêmes ordres de grandeur…». Salaire plus modeste pour Darius Rochebin. «Selon ma dernière fiche de paie, je touche 8783 francs net par mois. Cela correspond au salaire d'un enseignant du secondaire», indique le présentateur vedette du 19:30 de la TSR. «On est loin des salaires mirobolants que touchent certains journalistes télé en France, dont le train de vie me laisse songeur. En Suisse, nous sommes dans une logique économique différente. Il n'y a pas de star-system, ce qui me semble plus sain», note Darius Rochebin ». Ce Rochebin doit être un agent mélenchoniste !
Zut ! J’ai failli oublier Pujadas ! Puisqu’il est cité dans cet article Eh oui, lui aussi avait réagi à l’annonce du salaire de sa collègue ! Noble et digne, comme d’habitude, pas de soucis. Une réaction qui l’honore si l’on se souvient de celle d’un rustre comme moi ! Lisez ce que disent mes professeurs de morale quand on leur parle d’un salaire d’un million « pour lire un prompteur ». Le comique de situation c’est que cette réaction eu lieu sur RTL, la chaine où travaille monsieur Apathie lui-même. Mais il n’écoute pas, apparemment, car sinon sa soif de vérification des sources n’aurait fait qu’un tour dans son sang ! Il aurait bondi sur le plateau de l’interview pour faire la leçon à son collègue comme il me l’a faite à moi : « un journaliste vérifie ses sources, lui ! ». Allez, hop, encore un petit jus, facile à trouver sur Google. Laurence Ferrari : son salaire fait rêver David Pujadas. Info rédaction, publiée le 02 septembre 2008. http://www.news-de-stars.com « Le salaire de Laurence Ferrari fait rêver David Pujadas. Quand on sait combien elle gagne, on le comprend. Dans une interview à RTL, David Pujadas n'y est pas allé par quatre chemins : oui, le salaire de Laurence Ferrari le fait rêver. "Je vous le dis tout net : oui, ça me fait rêver. C'est clair, ce ne sont pas du tout les mêmes ordres de grandeur" a déclaré le présentateur du 20 heures de France 2. Il faut dire que selon le journaliste spécialisé Renaud Revel, il est fort possible que TF1 ait aligné le salaire de Laurence Ferrari sur l'ancien salaire de PPDA à savoir 71 500 euros par mois plus une prime annuelle de 260 000 euros ! On comprend mieux David Pujadas du coup » Eh oui ! « Dis moi à quoi tu rêves je te dirai ce qui t’obsède », comme dirait Freud ! Sympath : je ne parle pas de la paye de monsieur Pujadas !
Bilan ? Monsieur Aphatie n’écoute pas la radio où il travaille, madame Karlin ne lit pas son propre journal. Monsieur Berretta ne lit pas la concurrence. Du coup ils passent à côté des informations que donnent leurs collègues et ils insultent ceux qui les répètent ! Il y a un problème, non ? Qui a raison entre eux ? Mieux vaut n’en croire aucun bien sur. Maintenant que les voici tous bien informés grâce à moi, nul doute qu’ils vont m’exprimer des regrets et appeler leur confrère au calme à ce sujet comme monsieur Pujadas (que cette information non vérifiée faisait rêver) va surement le faire aussi à l’instar de ses demandes à Xavier Mathieu ! Et puis ils vont préparer des papiers indignés contre la « fausse information ». Sans doute vont-ils aussi dénoncer le machisme des titres et sous-titres. Surtout pas deux poids deux mesures avec le devoir « d’information éthique et indépendant ». Ensuite, allez jouer, les enfants !