D ans cette note je parle du sommet du G20 ce weekend. Mais aussi du prochain sommet Europe Amérique. Dans les deux cas je voudrais que l’on mesure l’écart qui sépare les faits de la présentation ordinaire simpliste qui en est faite. Je voudrais que ce blog soit utile à une prise de conscience de la réalité internationale chez mes lecteurs. Car c’est de là que vont venir les tsunamis qui mûrissent déjà dans les mouvements du grand large.
Avant cela il faut bien que j’évoque la dernière énormité de Daniel Cohn-Bendit contre moi à l’occasion de son passage chez Jean-Michel Aphatie sur RTL. J’en ai les jambes coupées. Ca passera. Mais vraiment c’est lourd, pour finir. Sur la photo que vous voyez, Oskar Lafontaine et moi nous nous soutenons l’un l’autre comme sur le tableau derrière nous deux soldats blessés s’entraident. Oskar était présent au meeting de lancement du PG à Saint Ouen il y aura deux ans dans quelques jours. Cette image est ma réponse à monsieur Cohn-Bendit.
Vendredi 12 novembre Jean-Vincent Placé, secrétaire national des verts, a désavoué Cohn-Bendit et ses injures. J'en suis très heureux. A la fin de ma note vous pourrez lire le décryptage de son entretien avec Christophe Barbier à mon sujet sur LCI.
Mais quelle mouche l’a piqué ? Daniel Cohn-Bendit doit avoir du mal le matin à rassembler ses idées. Chez Aphatie, le matin du onze novembre, il s’est lancé dans une attaque spécialement basse contre moi. J’en suis d’autant plus étonné que nos rapports n’étaient pas ceux là jusqu’à ce jour. Politiquement éloignés sans aucun doute, nous parlions pourtant tranquillement, et même parfois avec de l’humour, jusqu'à ce jour. Je n’ai pas le cœur à commenter ses déclarations. Elles me donnent la nausée. Je découvre que la mode est à me comparer à Le Pen sur la base de pures affabulations. Ce que je prenais pour des « dérapages » comme disent les biens pensants est en réalité une méthode de combat. Il s’agit de me disqualifier en m’ostracisant de façon injurieuse. Au cas particulier, Martine Billard député de Paris et porte parole du Parti de gauche, sur son blog a bien exprimé la colère des camarades excédés par ces méthodes répugnantes. De son côté, notre Parti lui-même a fait un communiqué de presse que je publie. Ma stupeur c’est de voir que ce genre d’insultes est approuvé et relayé par le syndicat des belles personnes qui le valide avec les manières doucereuses qui sont le propre de cette caste. Ce qui serait en cause ce n’est pas la violence qui m’est faite mais celle que je provoquerais. Laquelle ? Où, dans ce que j’écris sur la relation franco allemande y a-t-il la moindre trace de violence, de mots violents, d’expression violente ? Quand ai-je parlé de « boches » ? Et quand ai-je parlé de « grande France » ? Le sieur Jean-Michel Aphatie est la caricature de cette méthode qui prend prétexte de ma soi disant violence pour justifier les pires insultes bien réelles contre moi et appeler à m’ostraciser. Je suis écœuré. Mes amis je me place sous la protection de ce que vous voudrez bien faire pour répliquer là où vous pouvez.
Communiqué du Parti de gauche. « Après Jean-Paul Huchon et sa comparaison ignominieuse entre Jean-Luc Mélenchon et Jean-Marie Le Pen (dans l’Express), c’est au tour de Daniel Cohn Bendit de rivaliser dans la calomnie. Interrogé sur RTL, voilà ce qu’il dit à propos de Jean-Luc Mélenchon : « Quand on voit son livre, ce qu’il dit sur l’Allemagne, quand il parle de la "grande France", ce qu’il dit sur les boches, c’est insoutenable, intolérable ». L'eurodéputé d'Europe Écologie va jusqu'à estimer que le Président du Parti de Gauche tient un discours qui « va même labourer sur les terres du Front national ».
Daniel Cohn Bendit ment : c'est lui, comme hier son frère Gaby dans le journal Libération, qui utilise le terme de « boche », ce qui est absolument inadmissible, et non Jean-Luc Mélenchon dans son livre. En effet, ce dernier, après avoir souligné le fait que l’Allemagne défend aujourd’hui ses intérêts nationaux davantage que dans l’après-guerre, ce que nul commentateur un peu sérieux ne peut contester, ajoute « construire des relations avec les allemands, c'est un devoir permanent de notre pays. Et chacun doit s'y atteler à la place qu’il occupe ». C'est ce qu'a d'ailleurs fait le Parti de Gauche dès sa création en revendiquant le parrainage de Die Linke dans une vision internationaliste de la coopération entre les peuples.
Voilà qui suffit à réduire à néant les accusations répugnantes des frères Cohn-Bendit. S'ils avaient lu le livre, ils auraient pu engager le débat sur les propositions de désarmement nucléaire, de sortie du nucléaire, de planification écologique avec relocalisation de la production pour lutter contre les émissions de gaz à effets de serre. Au lieu de cela, ils préfèrent l'insulte. Ce type de déclarations, outre qu'elles banalisent le Front National, rappellent, en pire, les attaques faites à l’encontre des partisans du Non de Gauche au TCE en 2005. L'ensemble du Parti de Gauche se sent insulté et diffamé par cette déclaration. Nous interpellons solennellement l'ensemble des militants Verts ainsi que leur direction et plus spécifiquement leur secrétaire nationale, Cécile Duflot, afin de savoir si de telles déclarations représentent la position d'Europe Ecologie/les Verts. »
Le 20 Novembre prochain aura lieu le sommet UE-USA. C’est le second depuis le début du mandat de Barack Obama. Il se tiendra à Lisbonne. A cette occasion le Parlement Européen se voit proposer une résolution. Ce qui rend cette résolution remarquable c’est qu’elle est signée par la droite, le centre mais aussi les socialistes et les Verts. L’autre aspect extraordinaire de ce moment est que ce sont en fait trois sommets qui se tiennent en même temps à Lisbonne. D’habitude ce sont trois réunions distinctes dans le calendrier et l’espace. Est-ce un hasard si elles sont conjointes cette fois ci ? Il s'agit du Sommet de l'OTAN, du Sommet Union Europenne- Etats-Unis, et enfin, de la Réunion du Conseil Economique Transatlantique, le bras armé du capitalisme transatlantique. Les piliers du Grand Marché Transatlantique seront donc rassemblés à Lisbonne. Ainsi l’a voulu le président Obama. Je commence par décrire ces trois outils pour que chacun puisse apprécier tout le sel de ce que comporte le texte de résolution présenté au parlement européen par le quatuor d’atlantistes échevelés qui a signé la résolution soumise aux parlementaires européens a Bruxelles.
Les Sommets UE-USA ont lieu une à deux fois par an. C’est la réunion des principaux responsables des deux rives de l’Atlantique : le Président des Etats-Unis, le Président de la Commission Européenne et le Président du Conseil Européen. C’est de là que sont avalisées et propulsées les grandes orientations politiques du projet transatlantique. Ensuite il y a le Conseil Economique Transatlantique (CET). C’est l'organe central de mise en place du Grand Marché Transatlantique (GMT). Ce conseil a été mis en place en 2007 pour accélérer la libéralisation des échanges entre les USA et l’UE. Curiosité significative, cette instance ne compte aucun élu européen parmi ses membres. Seuls y siègent des représentants de la Commission européenne. Il s'appuie pour ce faire sur les « dialogues transatlantiques » selon le vocabulaire pédant de ce genre d’instance qui ne veut pas trop se faire identifier. Parmi ces « dialogues » se niche le plus influent, le TransAtlantic Business Dialogue (TABD), créé dès 1995. Il regroupe les représentants des plus puissantes multinationales états-uniennes et européennes comme Coca Cola, Siemens et ainsi de suite.
Enfin se tient aussi le sommet de l'OTAN. Celui là n'a pas lieu habituellement tous les ans. Mais la cadence s'est accélérée depuis les années 90. Il s'agit de la vingt quatrième réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l'OTAN. Elle est destinée à fixer les priorités stratégiques de l'Alliance Atlantique. C’est décisif pour la paix du monde dans la mesure ou l’OTAN est le seul impérialisme militaire du monde et qu’il s’agit en fait d’une coalition de vassaux autour de l’impérium américain. Je rappelle que les USA dépensent à eux seuls autant que tous les autres budgets militaires du monde. Et six fois la dépense militaire de la Chine qu’égale à lui tout seul le tandem France Grande-Bretagne. Ce Sommet doit notamment avaliser la volonté de « partenariat » avec la Russie tel que le préconise le "groupe des sages" autour de Madeleine Albright. Ce n’est pas rien. Il doit aussi affirmer les nouvelles raisons d'être de l'OTAN. Là seront étudiés des thèmes comme par exemple la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de ses membres. Le partenaire russe va avoir les oreilles qui sifflent. Ca va chauffer, si j’ose dire. Les troupes américaines, les mercenaires et leurs alliés du commandement intégré de l’Otan vont redoubler d’ardeur sur le trajet des pipeline et gazoducs actuels et futurs.
Que propose la Résolution commune de la droite, des socialistes et des Verts? Voyons ce qui est positif, pour être juste. Le texte « Invite une nouvelle fois le gouvernement des États-Unis à ratifier le statut de Rome de la Cour pénale internationale et à y adhérer ». Ce qui permet de se souvenir que tel n’est pas le cas avec ce cher champion étatsunien des droits de l’homme dans le monde. La résolution « Réitère son appel à l'abolition universelle de la peine de mort ». Nouveau rappel utile à garder en mémoire quand on pointe du doigt d’autres pays. Et il est aussi demander « une meilleure représentation des syndicats auprès du Conseil Economique Transatlantique ». En effet il n’y en a pas ! Je note aussi que le quatuor « marque son inquiétude à l'égard du recours au clonage dans l'élevage animal ». Ce genre d’accumulation des vœux pieux finit toujours par arriver une incongruité. C’est le cas une fois de plus. Le texte appelle « les dirigeants européens et américains ainsi que les coprésidents du CET à tenir compte du rôle essentiel des législateurs pour la réussite du CET ». Incroyable. On a failli croire que les signataires avaient totalement oublié qu'ils étaient concernés… La demande n'en est pas moins remarquablement timide ! Des parlementaires demandent humblement que les élus des peuples états-uniens et européens puissent donner un avis. Un avis ! Pour finir, une bonne action qui ne coute rien. Le texte « demande que les pays industrialisés respectent leurs engagements et affectent 0,7 % de leur PIB à l'aide publique au développement d'ici à 2015 ».
Après cela voici ce que signent ensemble la droite, les verts et les socialistes. C’est spécialement négatif. D’abord un prêchi prêcha aux habituels accents néo-colonialistes. La résolution explique en effet que « l'Union européenne et les États-Unis collaborent dans le monde entier pour défendre une cause commune qui repose sur une histoire, une culture, des intérêts et des valeurs partagés ». De quoi parle-t-on? Chacun y mettra ce qu’il veut. Ce qui compte c’est que soit suggérée notre identité commune par opposition à celle des « autres ». C’est le fond de sauce de la thèse du choc de civilisations, cher à ce bon monsieur Huntington pour qui tout commence par le fait que chacun prenne conscience que la réalité c’est « nous et les autres ». Après ce manifeste si discutable vient une autocélébration qui l’est tout autant, dans le contexte de la faillite nord américaine. Le texte de la droite, des Verts et des socialistes considère en effet que « le dynamisme et l'attachement à la cause de la relation transatlantique sont d'autant plus importants dans le contexte actuel de crise financière et économique mondiale ». Les mots se cachent les uns derrière les autres. Ici vous apprenez qu’il y a une « cause transatlantique ». Riche idéal écolo-socialo ! Et c’est ainsi que l’on en vient à une profession de foi dont je continue à trouver extraordinaire qu’elle ne soit jamais discutée publiquement en France. La résolution proclame : « le Parlement européen continue de plaider en faveur de la réalisation d'un marché transatlantique à l'horizon 2015, dont l'achèvement, aux côtés de la réalisation du marché unique de l'Union européenne, constituera un facteur essentiel pour relancer la croissance et la reprise économiques mondiales ». Je ne cesse de dénoncer ce scandale. Un marché unique va être constitué au cours des cinq prochaine années entre les USA et l’Union Européenne avec l’appui des élites de droite et de centre gauche qui dirigent tout et tous sans qu’un seul mot en soit dit aux citoyens.
Et comme si ça ne suffisait pas voici notre gauche de confort qui aboie joyeusement avec ses maitres. Le texte qu’ils signent ensemble ose se dire : « convaincu que le Conseil Economique Transatlantique est l'instrument le plus approprié pour gérer les relations économiques transatlantiques ». Cela alors même, je l’ai signalé tout à l’heure, qu’il n’y a pas un seul parlementaire dans ce Conseil ! Parvenu à ce point d’abaissement, le reste des infamies du texte passent banalement. Ainsi se félicite-t-il de l'Accord "Ciel Ouvert" UE-USA et « invite les autorités des États-Unis et la Commission à œuvrer en faveur d'une plus grande liberté d'investissement et d'une adhésion accrue des transporteurs aériens de part et d'autre de l'Atlantique. Le texte « se prononce pour la diversification des voies d'approvisionnement afin d'améliorer la sécurité de l'approvisionnement énergétique. » Et se penche sur les biocarburants quand il s'agit de diversifier les sources d'énergie…. Et le plus beau reste à lire pour les écologistes. Car la résolution invite les USA à « œuvrer à la coopération avec ce pays en favorisant l'établissement de liens plus étroits entre le système d'échange de quotas d'émissions de l'Union et les systèmes régionaux ou fédéraux d'échange instaurés aux États-Unis » et « observe à cet égard combien il est important de garantir des normes et des critères d'évaluation communs à tous les marchés émergents en matière d'échange de quotas d'émissions, afin d'éviter les obstacles réglementaires dans ce marché émergent ». Respirez ! Ca y est, c’est passé. Allez encore une dose et c’est fini. Le texte « Salue l'accord SWIFT ». Je passe le reste pour ne pas vous infliger trop de longueurs techniques. L’essentiel est dit. Le projet de grand marché transatlantique marche à grand pas. La droite adore. Les socialistes et le Verts couvrent avec zèle l’opération. Tout ce petit monde se tait sitôt rentré en France. L’Europe nous protège contre la connaissance de ses turpitudes.
Les USA sont la source des dangers essentiels de notre époque. J’ai longuement décrit, dans mon antépénultième note, la situation explosive qui est créée par l’emballement de la machine à fabriquer des dollars dont la valeur ne repose absolument plus sur aucune contrepartie matérielle. Le 18 mars 2009 est la nouvelle date symbole de la période ouverte par la liberté prise par les USA de se racheter eux-mêmes les titres de leur propre dette. C’est la deuxième étape d’un mouvement commencé le 11 aout 1971 lorsque le président Nixon décida que le dollar n’avait plus de contrepartie en or comme c’était le cas jusqu'à ce jour là. La semaine passée, les USA ont procédé pour la deuxième fois à une opération massive de rachat de leur dette. Deuxième dose massive d’une drogue mortelle. Je ne reviens pas sur ce que j’ai déjà décrit à ce sujet et que l’on peut aller lire. Je n’y reviens que pour montrer comment s’illustre ma thèse selon laquelle notre pays, et l’Europe n’ont aucun intérêt à rester plus longtemps amarré au vaisseau en perdition que sont les USA. Les signes de cette perdition sont évidemment la baisse progressive de la production réelle aux USA. J’ai lu l’autre jour au détour d’une analyse économique une démonstration absolument stupéfiante d’un drogué de l’économie du crédit permanent tel que la pratique les USA. Un raisonnement cent pour cent tordu. On y lisait que la masse d’argent injecté par les USA, bien sûr, ne donne pas de résultat direct puisque tout part dans la bulle et la spéculation. Mais, disait l’auteur, ce n’est pas grave car les cours de bourse se mettent à monter. Ce qui s’est vérifié en effet. Et si les cours de bourses augmentent, disait-il, même pour des raisons spéculatives, c’est le patrimoine des ménages qui possèdent ces titres qui augmente. Donc cela les rassure. Le moral s’améliore. Et leur capacité d’emprunt pour consommer s’accroit puisque leur patrimoine grandit tout seul. Et hop, passez muscade, la partie de Monopoly continue. Entre le treizième et le dixième étage, l’homme qui tombe dans le vide peut dire : « pour l’instant rien de trop grave ».
C’est cette menace qui fait l’arrière plan du sommet du G20 de cette fin de semaine à Séoul. C’est une vue de l’esprit de lire la crise en cours comme un affrontement entre chinois et américains.. C’est la lutte, entre ceux qui épongent le papier bidon des USA et ces derniers, qui donne son sens à ce qui se passe. Le reste est la série des conséquences directes et indirectes de cette cause initiale. Quoiqu’il arrive bien sur la réunion de Séoul devra donner l’impression que la situation est « désormais » totalement sous contrôle. Alors que la crise financière s’approfondit, on mettra en avant le nombre des cataplasmes déposés sur la jambe de bois pourrie du système mondial. Il est plaisant d’apprendre par le journal « Le Monde » que la première tâche du G20 « sera de convaincre ses membres de surveiller de près leurs déséquilibre macro économique, par exemple la solidité de leur dette ». On se demande en quoi cela pourrait bien consister s’agissant des USA. Le second thème, nous dit-on, sera celui de la gouvernance du FMI. Trop drôle ! Cette institution a-démocratique se « rééquilibre ». Traduction : les européens transfèrent une partie de leurs quotas et de leurs droits de vote. Juste 6%. Mais les Etats-Unis ne bougent pas d’un pouce et leur droit de veto sur les décisions reste intact. Bravo pour la réforme de démocratisation attribuée par ses partisans français à Strauss-Kahn, le directeur du FMI. Le reste est de la flute. Un bavardage est prévu sur l’aide au développement et le changement climatique et une séance de vaudou pour désembourber l’offensive mortelle de l’OMC et de son président Pascal Lamy. Le grand frisson sera le moment de la validation des décisions concernant le fonctionnement du système financier. Pour mieux résister au crise les banques devront augmenter leur ratio de fonds réels (si cet adjectif a un sens dans cet univers là) par rapport à l’encours de leurs prêts. Pour pouvoir prêter cent chacune devra avoir huit en caisse. Les banquiers hurlent. Nous, nous sommes consternés. Comment réplique-t-on au fait de perdre 82 euros avec 8 euros en poche ? L’avantage de la discussion c’est qu’elle va permettre de faire la liste des banques qui du fait de leur taille, si elle faisaient défaut, ferait s’écrouler le système mondial. Parmi elles la BNP et la Société Générale. La mauvaise nouvelle c’est que c’est celle là qu’on connait. La bonne c’est que c’est celle-là qu’on connait et qu’on a sous la main. Donc une partie du mur de l’argent est à portée de la pioche de la révolution citoyenne. Avis aux amateurs qui nous chercheraient des poux dans la tête le moment venu.
Ici où je me trouve en écrivant ces lignes, au parlement européen de Bruxelles, nous avons eu aussi droit au grand débat sur le nouveau dispositif organisant la surveillance du système financier des fonds de placement et autres produits « d’épargne ». Date d’entrée en vigueur à partir de 2013. D’ici là serrez les dents ! Ensuite faites comme si de rien n’était car le dispositif est une passoire. Il marque la victoire du lobby de la finance contre la première tentative pour établir quelque part un contrôle sur les hedge funds et autres produits déflagrateurs. Mais les uns sont totalement contre parce que ce serait trop et les autres parce que c’est loin d’être juste assez. Le ministre du gouvernement belge s’en réjouit. La Belgique préside l’union en ce moment, même si elle n’a plus de gouvernement depuis trois mois. Ca n’empêche pas le monsieur de causer : « Peut être est-ce une façon belge de penser, mais si les uns et les autres n’en veulent pas pour des raisons inverses c’est sans doute que nous avons trouvé un point d’équilibre » ! C’est avec ce genre de pratiques que ce monsieur et d’autres ont amené leur propre pays au point où il en est. Le ministre lui-même représente un gouvernement qui n’existe plus depuis les élections il y a plus de trois mois mais qu’aucune coalition n’arrive à remplacer. Une vraie recommandation.
Vendredi 12 novembre, Jean-Vincent Placé, secrétaire national des verts, a clairement et complètement désavoué
"Christophe Barbier: Daniel Cohn-Bendit accuse Jean-Luc Mélenchon de labourer sur les terres du Front National. C'est un dérapage verbal de Dany ou vous êtes d'accord ?
Jean-Vincent Placé: Moi je pense que Jean Luc devrait être attentif à être moins populiste dans ses propos. Après Jean Luc est un homme de gauche, c'est un homme sérieux, il n'y ni raciste, ni antisémite, ni à la lisière de l'extrême droite. Je pense plutôt d'ailleurs qu'il est dans une orientation stratégique qui ressemble à celle des leaders populistes de gauche en Amérique du sud.
Christophe Barbier: Type Chavez ?
Jean-Vincent Placé: Voilà type Chavez, type Morales.
Christophe Barbier: Ca peut servir la gauche ça ?
Jean-Vincent Placé: Je pense que Dany devrait éviter de trop diviser à gauche aujourd'hui. Voilà, il faut porter le débat sur le fond. Il y a des choses qui nous différencient du Parti de Gauche c'est évident. La vision internationale qu'il a, pragmatique excessivement, par exemple. Ou la planification écologique qui est un mauvais terme je pense et qui ne correspond pas à ce qu'est d'ailleurs l'écologie qui ne peut pas être planifiée. Il y a des sujets de fond avec Jean Luc Mélenchon. Mais je dis tranquillement que pour ma part je préfère de très loin Jean Luc Mélenchon à Martin Hirsch."