Le 11 septembre n’était pas seul ?

Je note que le compteur de lectures des notes précédentes continue de progresser après la publication d'une nouvelle note. De même que toutes les autres entrées de ce blog. Donc je me sens autorisé à ne pas trop me soucier des longueurs que j'inflige aux lecteurs assidus. Je prends une nouvelle fois la liberté de rappeler que la diffusion des idées que j'exprime, si vous le souhaitez, peut être facilitée par votre aide en proposant cette adresse à qui vous voulez grâce a l'inscription sur la liste du "petit courrier du blog".

Dans cette note il est question de l'impasse en Europe. Puis des 11 septembre de ma mémoire. Et après ça je parle de la "Fonderie du Poitou" où je vais me rendre. Puis du sondage bidon de" Harris interactive" publié par le journal "le Parisien". Comme promis, nous avons démarré l'action, non pas en général, mais sur un cas particulier dont on va voir qu'il est très significatif d'une situation. En tous cas les premiers pas de l'enquête vont vous en apprendre de bien bonnes ! Puissent-elles vous rendre moins crédules. Le tandem sondeur en ligne qui raconte n'importe quoi et rédacteurs de journaux qui avalent tout sans vérifier leur source donne un cocktail très dangereux pour la liberté de conscience.

Cette semaine je vais siéger à Strasbourg. La cour des miracles européenne est convoquée et l’ordre du jour prévoit le vote d’un document repoussé en juin dernier. Il s’agit du régime des sanctions qui seraient appliquées aux Etats récalcitrants qui ne suivraient pas les consignes de l’infâme « pacte euro plus ». Le caractère irréel de ce vote m’abasourdit. Tout cela n’a plus rien à voir avec le rythme et les enseignements des évènements. Qui peut être assez stupide pour croire qu’un Etat en difficulté accepterait de voir son budget encore grevé par des amendes ? Surtout celles si insupportables et odieuses  prévues par les eurocrates hallucinés qui mènent aujourd’hui  la barque de l’Union ? Comment paieraient-ils ? En empruntant auprès de ceux qui les punissent ? Rien ne montre mieux les limites intellectuelles des illuminés du libéralisme que cette idée d’une punition qui dissuaderait les Etats de se comporter d’une façon « irresponsable ». C’est si bête que je suis certain qu’il s’agit de tout autre chose.

Ce système de sanction fait partie du « coup d’Etat des financiers ». Qu’il ait ou non de l’efficacité ou même qu’il soit ou non applicable ne compte pas. Ce qui compte c’est d’avoir fait institutionnaliser l’idée que la souveraineté populaire est limitée par la domination des « lois du marché ». Tout est bon pour y parvenir et notamment tout ce qui humilie ostentatoirement la démocratie. Car cela marque sa subordination. Ainsi quand le banquier central enjoint au gouvernement italien de ses soumettre plus vite et qu’il le fait en plein été sans discuter. Ainsi quand les socialistes espagnols s’accordent avec la droite post franquiste pour introduire dans leur Constitution, quasi sans débat, et en plein été, la prétendue « règle d’or ». Comme tous ceux qui se rendent compte de ce qui se passe je suis atterré et indigné. Mais ce n’est pas le pire que ce ressenti. Le plus terrible est de savoir que même du point de vue du système lui-même tout ceci ne débouche sur rien de sérieux. La chaine va craquer. A quel moment ? Comment ? Cela nous ne le savons pas. Mais nous pouvons être certains que cela va se produire. La cause essentielle est bien sur la cupidité et les règles même de fonctionnement du système. Mais ce n’est pas tout.

Est en cause aussi l’aveuglement des élites dominantes, de  leur personnel politique sans imagination. La crise ouverte à la BCE par la démission de son chef économiste exprime bien le désarroi et la panique qui gagne ceux qui savent que tout cela va dans le mur. Sans oublier les coups géopolitiques sans scrupule qui se jouent en sous-main. Je pense aux accusations portées par la présidente du MEDEF à propos du rôle des Etats Unis d’Amérique contre la stabilité du système bancaire français. Prononcée par moi, on imagine quel tollé aurait été déclenché cette accusation. Mais elle, madame Parisot ? Pourtant personne n’a relevé ou presque et il n’y a eu aucun débat sur le sujet. La bonne santé des obligations du trésor américain et le bas niveau historique des taux d’intérêt que paie ce pays ruiné devrait faire réfléchir aux avantages que les USA tirent de la crise en Europe. Mais à quoi bon parler de cela ! Tout ce qui vient du pays du 11 septembre est bon et juste, cela va de soi. Quand évoquera-t-on ces responsables politiques et économistes allemands qui pensent depuis le début que l’Euro est une utopie. Ceux-là aimeraient tant revenir à la zone mark qui se dessinait avant la création de la monnaie unique ! Pour avoir suggéré qu’il pouvait y avoir anguille sous roche dans notre relation avec l’Allemagne d’aujourd’hui, je fus accusé de tout ce que l’on sait par Daniel Cohn Bendit, on s’en souvient.  Je crois que Cohn Bendit, comme d’autres, se cachent la tête dans le sable au lieu de traiter la difficulté en la regardant en face.

En attendant, je vois bien comment le système financier s’arcboute pour protéger ses moyens d’actions. On connait l’idée de créer des euros-bons qui pourraient éventuellement être joués comme une parade à la capacité des financiers de dévorer les pays un par un. Pour ma part je ne le crois pas. Je pense que le bon remède c’est le prêt direct de la banque centrale aux états membres à taux hyper bas. Mais j’admets que « l’euro bon », jusqu’à un certain point, peut aussi être un prélude  une résistance collective qui éteindrait en partie la spéculation. Les arnaqueurs concernés ont réagi. Standard and Poor’s a déjà rendu son verdict. La fatwa est tombée. Ces « euro-bons », s’ils étaient créés, assène l’agence de notation, obtiendraient la note du pays le moins bien noté si l’émission était garantie par tous les états  membres ! Et hop ! Voilà un moyen de tuer dans l’œuf toute tentative de mise en commun des moyens  des Etats. Car cela veut dire que l’Allemagne, la France, et tous les autres emprunteraient désormais au taux usurier consenti à la Grèce ! Où ai-je lu ça ? Dans le « Figaro » du 5 septembre. Et nulle part ailleurs. Pourtant la nouvelle est considérable. Elle signifie que les financiers qui tirent les ficelles des agences de notation ne tempèrent plus leur « évaluation du risque » par aucune garantie collective des états.

Et le 11 septembre ? Je n’arrive pas à m’y faire. Je ne peux m’empêcher de penser d’abord au 11 septembre 1973. Celui où les USA ont déclenché un putsch contre le gouvernement de l’Unité populaire de Salvador Allende. Un terrorisme d’Etat fut institué et des milliers de gens furent torturés et assassinés de sang-froid, jour après jour, sous le contrôle et avec l’approbation des agents US. Des journaux, comme le Mercurio, premier journal du pays, avaient été payés des semaines durant pour conditionner l’opinion. Il aura fallu deux décennies pour se débarrasser du chef des terroristes qui ne se cachait absolument pas et que les Etats unis encourageaient de toutes les façons possibles. Ce fut le point de départ d’une vague de coup d’Etat et de meurtres sadiques dans tout le continent.

En ce qui concerne les twin Tower et les milliers de malheureux qui ont péri dans cet attentat, jamais si grande démonstration de l’absurdité politique absolue du terrorisme ne fut faite aussi implacablement. Cet attentat et ces morts ont été le prétexte à une incroyable manipulation des opinions et à un gigantesque recul de l’Etat de droit dans le monde. Le prétexte islamiste mis en avant est grotesque compte tenu du mal fait à la religion musulmane par cet attentat dans lequel elle n’est strictement pour rien. Tout évoque un scénario de mauvais film de série B, jusqu’au gogol qui présidait les USA, ce néant de Bush. Tout a tourné à la tragédie mondiale. Les Etats unis d’Amérique ont odieusement profité de la situation pour régler un conflit pétrolier en Afghanistan, laissé la bride sur le cou aux pires délires sécuritaires, mis en fiches une partie de la population mondiale, violé la souveraineté d’un grand nombre d’Etat et attenté aux libertés individuelles d’innombrables personnes sans recours ni défense, légalisé la torture, créé un système abominable d’enlèvement et de sous-traitance de l’emprisonnement et de la torture. Ainsi, Ben Laden, à supposer qu’il y soit pour quelque chose, était un crétin politique de première splendeur.    

Lundi, je vais soutenir les travailleurs de la  « Fonderie du Poitou ». J’y vais avec Marie Georges Buffet, Eric Corbeau du PCF et Laurence sauvage du PG. Et pas mal de médias sont intéressés semble-t-il. Sur place nous serons accueillis par les délégations syndicales du lieu et des environs. Ségolène Royal, présidente de la région concernée, a proposé de nous accueillir et nous lui donnons acte de sa courtoisie. Cela ne se fera pas, je crois bien, pour ne contrarier ni les emplois du temps régionaux ni la lisibilité du sens de notre action. Mais il va de soi que si Ségolène Royal veut marquer son affinité ou son intérêt pour ce que nous faisons nous l’accueillerons très volontiers, et avec égard, sur le stand du Front de Gauche à la Fête de l’Humanité. Ne suis-je pas allé à la Fête de la fraternité où elle m’avait invité quand nous soutenions tous les deux l’idée d’un référendum sur le projet de réforme des retraites ? J’en profite pour indiquer que d’autres candidats de gauche passeront nous voir de cette façon et dans ces conditions à la Fête de l’Humanité. C’est de leur part une marque d’intérêt que nous ne négligeons pas du tout. Evidement nous comprenons aussi ceux qui ne viendront pas s’ils ne se sentent pas à leur place dans cette Fête.  

J’en viens au fond de l’affaire qui motive mon déplacement. Comme on le sait la campagne que je mène n’est pas une campagne personnelle. Les objectifs visés sont politiques. La forme de la campagne autant que son programme doivent prendre place comme autant de degré franchi en vue de la révolution citoyenne que nous espérons pour notre pays. Dans cette visée, nous savons que la résistance ouvrière est centrale. Elle sera décisive dans le déclenchement du retournement de situation que nous voulons construire.  C’est pourquoi la valorisation des luttes de terrain est essentielle. Spécialement dans les cas qui permettent de faire comprendre la cupidité des hommes du système et l’ampleur des reculs sociaux qu’ils veulent obtenir. On se souvient de la prise de conscience que permis la lutte des « Conti ». On vit dans ce cas aussi que céder ne mène nulle part. Les mêmes qui avaient accepté beaucoup de sacrifices et fait confiance à la parole de leurs patrons furent ensuite en première ligne de la lutte ouvrière dans notre pays. C’est ce qui commence dans cette fonderie. Cette fois ci la crédulité est nulle. La résistance est immédiate.  La direction de la Fonderie du Poitou Aluminium, menace d’un plan social l’ensemble des salariés qui refuserait le « plan de compétitivité » présenté le 15 juillet dernier. Que dit ce plan ? Pour conserver leur emploi, les ouvriers doivent accepter une baisse de 23% de leur salaire. Les cadres et techniciens eux doivent renoncer à 14 jours de RTT et accepter que cinquante d’entre eux soient transférés vers d’autres sites en France et à l’étranger. On se souvient que pareil chantage fut servi aux « Conti » et que l’accord trouvé en 2007 fut violé deux ans plus tard par l’annonce de la fermeture de leur usine. La leçon a été entendue. Depuis le 2 septembre, à l’appel des quatre syndicats de l’entreprise, 95% des salariés sont en grève sur les près de 500 personnes qui travaillent à la Fonderie. « On est très en colère. Faut pas qu’ils touchent à nos salaires. On a une vie de famille » dit un ouvrier à la caméra de France 3 qui, à la fin de son reportage, glisse que Marie-George Buffet et moi-même nous nous serions fait annoncés pour le lundi. C’est bon. Nous comptons sur les caméras lundi ! France 2 a déjà fait un bon reportage sur le sujet. Nos arguments sont en béton.

Trois milliards et demi de bénéfices pour Renault l’an dernier, ce n’est pas compétitif ? Car l’usine d’Ingrande-sur-Vienne est historiquement liée à Renault. Aujourd’hui elle fabrique des culasses pour moteurs automobiles et 80% de sa production est destinée à Renault. Mais surtout, c’est Renault qui a créé le site en 1979. L’évolution de ce fabricant de pièces détachées au sein de la filière automobile est bien caractéristique des ravages de la compétitivité à tout crin. En 1998, l’Etat devient minoritaire dans Renault qui, deux ans plus tard, vend sa filiale d’Ingrande à Fiat, qui revend à un fond de pension allemand. Jusqu’en 2009 où  l’usine est rachetée par Montupet, gros équipementier automobile qui emploie 1700 personnes dans le monde. Son PDG a touché discrètement 1,2 millions de dividendes quelques semaines avant l’annonce du « plan de compétitivité ». Ce grand « compétitif » s’y connaît, les trois principaux actionnaires du groupe aussi, qui ont leur domicile fiscal en Belgique. Entre 2009 et aujourd’hui, 195 postes ont disparu, moitié des CDI, moitiés des contrats intérimaires. Comment va la compétitivité ? Le chiffre d’affaires de Montupet a augmenté de 30% au premier semestre 2011 par rapport à l’an dernier. Mais Renault, selon Montupet, conditionnerait de nouvelles commandes à une baisse des coûts. Oui, Renault, l’entreprise dont l’Etat ne possède plus que 15% du capital mais qui a reçu 4 milliards d’euros d’avance remboursable de l’Etat en 2009. Qui a profité de centaines de millions d’euros de primes à la casse. Et économisé encore grâce à la suppression de la taxe professionnelle. La chaine de l’abus de pouvoir semble sans fin. En tous cas elle est sans vergogne.

Beaucoup de responsables politiques observent ces désastres industriels comme s’ils n’y pouvaient rien. Jean-Pierre Raffarin sénateur local, il a préféré passer la semaine dernière à critiquer le relèvement de la TVA dans les parcs d’attraction. Pourquoi les travailleurs ne sont-ils pas tous des Stroumpfs ! Les syndicats eux, où la CGT est majoritaire, sont en première ligne. Une rencontre a eu lieu à la préfecture dès le 25 août. Une pétition du Front de Gauche sera lancée ce lundi. Les propositions que nous avançons visent à créer des droits nouveaux pour les salariés pour qu’ils puissent se protéger  des chantages et des licenciements kleenex. Pour moi, la définanciarisation de l’économie comme la réorientation écologique de nos productions industrielles, passent par l’engagement conscient des ouvriers et techniciens producteurs de richesse dans ce pays. La radicalité de notre programme partagé est une radicalité qui protège.

Si je manquais de raison de me méfier de l’impact des sondages sur les meilleures têtes, il me suffirait de lire les commentaires de mon propre blog. Celui-ci, celle-là, pourtant ouvertement positionnés dans l’extrême gauche critique, se sentent obligés de détecter ce qui est « sans doute vrai » dans le sondage que je combattais. Je n’entre pas dans l’incohérence des argumentations bâties sur l’idée d’une vérité « relative ». Ni sur le fait que ces commentaires font comme si trois lignes plus loin je n’avais pas mentionné des sondages disant le contraire de celui-ci. Ni sur l’argument central de mon argumentation bâtie sur le fait qu’une méthode d’investigation réputée scientifique ne pouvait avoir deux conclusions contradictoires. Une telle crédulité me désole, bien sûr. Mais cela marque cependant tellement bien la force d’injonction de ces soit disant « résultats ».

Je suis davantage peiné par l’extrême docilité des rédacteurs du « Parisien » qui acceptent, sans aucune vérification, ce qui leur est dit du moment que c’est un sondeur qui le leur dit et qu’ils ont payé pour l’entendre. Nous avons donc fait le travail de vérification de leur source que ces deux rédacteurs du « Parisien »  n’ont pas fait. En commençant par le plus simple. Aller voir la notice que le sondeur, a l’obligation légale de déposer à la Commission des Sondages. S’il l’avait fait « Le Parisien » aurait été en droit d’exiger de son fournisseur les explications que celui-ci doit aux citoyens et dont il se dispense comme on va le voir en détail. Car il ne l’a pas fait. Ce n’est pas le pire. Un journal écrit et publie bien sur  ce qu’il veut, même si Albert camus, journaliste engagé, a bien  dit que la force de l’engagement n’empêche pas le gout de la vérité.

On est en droit d’attendre autre chose et plus de rigueur de la « Commission des sondages ». Car c’est son rôle officiel de protéger les citoyens contre la désinformation qui résulterait d’usages inacceptables de la liberté de sonder. La loi n’est pas très contraignante, on le sait. Et toute tentative pour la rendre plus regardante est combattue par un lobbying d’une admirable d’efficacité. Car c’est ce travail d’influence, purement intellectuelle bien entendu, qui a permis à la loi pourtant adoptée à l’unanimité au Sénat d’être enterrée  à l’assemblée nationale. Mais si une telle alerte en suspicion existe, la Commission des Sondages ne devrait-elle pas être spécialement sourcilleuse dans l’application de la loi telle qu’elle est aujourd’hui ? La loi ne marque-t-elle pas quelle importance elle attache à cette protection en punissant de 75 000 euros ceux qui ne la respecteraient pas ? Pourtant ce minimum n’est pas respecté dans le cas du sondage réalisé par « Harris interactive » pourtant publié, sans aucune précaution ni vérification, par le journal « Le Parisien ». Donc nous avons commencé le travail que j’avais annoncé dans ma précédente note. En commençant par le plus simple. Aller regarder la notice que la loi impose de déposer pour chaque sondage. La notice transmise par Harris Interactive à la Commission des Sondages la veille de la publication du sondage du 7 septembre dans le journal « Le Parisien » peut être consultée. C’est la loi. Encore faut-il la demander.  Mon avocate, Raquel Garrido, s’est donc rapprochée de la Commission pour l’obtenir. Cette notice lui a été remise, bien entendu.

C’est une lecture accablante pour le sondeur, mais édifiante pour le citoyen confiant et le lecteur du « Parisien » crédule. En effet, on n’y trouve presque aucune des mentions obligatoires prévues par la Loi. Commençons par le commencement de ces obligations légales. L’objet du sondage. Il doit figurer dans la notice. Il n’y a rien sur le sujet. Bon, soyons indulgent !  On va considérer que c’est évident : il s’agit des intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Avec cette nuance, qui mérite d’être soulignée, mais qu’on aimerait pouvoir lire dans cette notice: si cette élection avait lieu dimanche prochain. Soyons généreux, oublions ce détail qui biaise pourtant lourdement la sincérité des questions s’il n’a pas été précisé. Laissons tomber pour cette fois-ci. Voyons le reste ! On devrait pouvoir trouver dans la notice « la méthode selon laquelle les personnes interrogées ont été choisies ». C’est intéressant, en effet.  Va-t-on lire que ce bon « Harris interactive » a fait du racolage sur internet ? Nenni. Une formule creuse à souhait et voilà la « Commission des Sondages » semble avoir été aussitôt  rassurée. Voici la réponse fournie par « Harris Interactive » dans sa notice : « à partir de l’Access panel Harris Interactive ». Passez muscade ! « L’accès panel », bon sang mais c’est bien sûr ! Vous n’en saurez pas davantage. Autre exigence de la loi : indiquer le « Choix et composition de l’échantillon » Oui, ça aussi c’est très utile à savoir. Voici la réponse : « ventilation par sexe, âge, CSP et région d’habitation ». Rien de plus. Ni sur la « ventilation » elle-même ni sur le dosage des échantillons. La « Commission des Sondages » semble s’en contenter, apparemment.

Autre obligation qui permet ici une révélation. Le sondeur doit préciser « les conditions dans lesquelles il a été procédé aux interrogations ». Là, il y a une réponse claire : « en ligne ». Ah bon ? On croyait que c’était du bon vieux téléphone ! Non. C’est du « en ligne » ! Certes c’était indiqué dans « Le Parisien ». Je précise donc ce que cela veut dire. Le panel est constitué de gens qui s’inscrivent par internet pour faire partie de « l’Access panel Harris interactive» et qui reçoivent des cadeaux pour répondre ! Aucune garantie de sérieux. Nous le savons d’autant mieux que nos amis s’inscrivent en ligne, à tout bout de champ, et sous diverses identités professionnelles, ici et là, à ce qu’on m’a dit, juste histoire de s’amuser. Revenons aux déclarations obligatoires de la notice que devait donner « Harris interactive », cette entreprise sondagière aux méthodes si spéciales et le journal « Le parisien » qui vous sert ces salades. La loi prévoit que soit publié « le texte intégral des questions posées ». Alors, ici ? Rien. Rien ne figure dans la notice à ce sujet. Le lecteur du journal « Le Parisien » n’a donc plus qu’à croire sur parole que c’est bien ce qui est écrit dans le journal qui est vrai. Dommage qu’il y ait déjà un mensonge publié  à propos de la méthode d’enquête « en ligne » et non "par téléphone" !  De plus, la loi prévoit que soit précisée "la proportion des personnes n’ayant pas répondu à chacune des questions". Ne cherchez pas : il n’y a rien dans la notice. Rien de chez rien, à ce sujet non plus. Osera-t-on faire encore remarquer qu’il est obligatoire de faire connaitre « les limites  d’interprétation des résultats publiés » ? Pas la peine. Il n’y a rien de ce genre dans la notice de « Harris interactive ». Les divagations du commentateur et le copié-collé des »rédacteurs de l’article sont donc à croire sur parole quoique fondée sur des données inconnues. C’est beau l’éthique !  Pour finir notons que l’obligation est aussi faite, « S’il y a lieu» d’indiquer la méthode utilisée pour en déduire les résultats de caractère indirect qui seraient publiés ». Eh ! Eh !  Bonne pioche. Harris interactive et « Le Parisien » auraient du dire sur quelle base ils ont fait leur déduction à propos de la distance que marqueraient les électeurs par rapport à mon volontarisme « faire payer les riches ». Et bien ? Pouic ! Rien du tout. On ne saura jamais d’où sort cette affirmation ni comment elle est déduite des bidonnages que cachent les divers silences et commission de la notice officielle de « Harris interactive » déposée à la Commission des Sondages ! C'était donc bien un simple slogan politique. Juste l'expression d'un choix idéologique repeint en vérité "scientifique" par le recours aux fétiches et grigris d'Harris interactive.

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