Cher(e)s camarades,
Le 21 février à l’Assemblée nationale et le 28 février au Sénat, vous devrez vous prononcer sur la ratification du Traité sur le Mécanisme européen de Stabilité.
Concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ce traité vise à étendre les méthodes absurdes appliquées à la Grèce à tous les Etats qui auraient à l’avenir besoin d’une assistance financière. Ce traité prévoit des plans d’austérité impératifs et leur mise en œuvre autoritaire par la troïka BCE-Commission européenne – FMI. Il introduit ainsi le FMI dans le fonctionnement d’un mécanisme communautaire européen.
La mise en œuvre de ce Mécanisme ne pourra qu’aggraver les difficultés rencontrées par certains Etats de l’Union et fragiliser un peu plus la zone euro. J’ajoute que ce traité engage très lourdement la France sur le plan financier, à hauteur de plus de 16 milliards dans l’immédiat et jusqu’à 143 milliards en cas de montée en action du Mécanisme.
Ce traité est enfin étroitement articulé avec l’autre Traité sur la stabilité budgétaire que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont en train de faire passer. Je me permets de t’adresser ci-jointe ma tribune publiée dans Libération qui explicite les liens entre ces deux traités.
La gauche ne pourra pas rompre avec l’austérité et mener une politique de relance de l’activité si ces deux traités européens sont appliqués. L’adoption en catimini du traité sur le Mécanisme européen de stabilité moins d’un mois après sa signature serait un coup de force. Ni la moindre information des citoyens, ni le moindre débat public n’ont en effet été organisés sur un texte de 48 articles et 62 pages si lourd de conséquences, tant pour les finances de notre pays que pour les politiques menées en Europe.
Je m’adresse donc aujourd’hui à ta vigilance et à ta conscience pour te recommander de voter contre le Traité sur le Mécanisme européen de Stabilité comme le feront les parlementaires du Front de Gauche.
Fraternellement à toi,
Jean-Luc Mélenchon.