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Mélenchon assimilé à Hitler régulièrement dans la presse nuancée, objective, impartiale et déontologique

Vu sur l’Observatoire de la Propagande et des Inepties Anti-Mélenchon (OPIAM)

Jean-Luc Mélenchon vient d’exprimer sa réprobation au projet de réédition de Mein Kampf dans une lettre ouverte à l’éditeur Fayard. Il explique que l’édition, même critique, participe de la diffusion, en particulier dans une ambiance où l’extrême droite est déjà banalisée par un parti médiatique qui va répétant dans la presse écrite et télévisuelle que Le Pen est « de gauche », voire « gauchiste », ayant « des idées sociales », étant « le seul recours à gauche », « hard left », « plus à gauche que François Hollande » et pourquoi pas « plus rouge que Mélenchon »…

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À l’inverse, ce même parti médiatique assimile régulièrement Mélenchon à Hitler – de manière plus ou moins subtile :

1. Le 10 mai 2013, Libération publiait un article d’Alain Duhamel titré très innocemment « La résistible ascension de Jean-Luc Mélenchon ». Ce titre est une allusion claire à la pièce de théâtre de Brecht, La résistible ascension d’Arturo Ui, écrite en 1941. Chaque personnage de la pièce évoque ou représente une personne réelle. Arturo Ui représente Hitler.

2. Après que Mélenchon a proposé de « purifier cette atmosphère politique absolument insupportable », Libération a transformé « purifier » en purification, en y mettant des guillemets, comme si Mélenchon avait prononcé ce mot. Libération y a ajouté innocemment « éthique », c’est rigolo, ça fait penser à « ethnique »,  ainsi qu’une photographie d’ambiance :

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De glissement en glissement, Le Canard Enchaîné a ensuite attribué l’expression « purification éthique » à Mélenchon (voir « Jean-Luc Mélenchon « cité » par Libérationet Le Canard Enchaîné ou la rigueur journalistique ordinaire »).

3. Le 21 avril 2013, sur Twitter, le journaliste de Libération Jean Quatremer a assimilé Jean-Luc Mélenchon à Léon Degrelle, un journaliste belge collaborationniste et engagé volontaire dans la Wehrmacht puis dans la Waffen-SS, devenu très haut gradé jusqu’à la fin de 1944 :

4mermélenchonnaziIl décrit quelles sont ces « racines solides » en donnant une lien vers cette affiche électorale de Léon Degrelle d’avant-guerre :

degrelleMélenchon a dit « coup de balai », un nazi a dit « coup de balai », donc Mélenchon est un nazi…

4. Libération et la méthode innocente de la juxtaposition d’images :

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Détail du photomontage :

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En haut en couleur, trois photographies juxtaposées de Mélenchon, illustrant plusieurs articles de Libération parus entre  février et mai 2012. En bas, trois photographies d’Hitler. L’historien André Gunthert, enseignant-chercheur en culture visuelle et maître de conférences à l’EHESS, écrit que « la diabolisation par l’image fonctionne à la manière de l’allusion : comparaison elliptique suggérant un rapprochement avec les clichés des totalitarismes, elle omet le comparant, qui reste implicite et doit être restitué par le destinataire. […] L’attaque iconographique […] construit sur le mode de la médisance un document accusatoire qui s’appuie sur l’aspect physique et sur des jeux associatifs plus ou moins avoués. »

5. « Le grand MÉCHANT Mélenchon » (oui, « méchant » est en majuscules) est le titre d’un dossier spécial du journal Le Monde avec des photographies truquées, paru le 4 mai 2013, pour encourager à aller à la manifestation nationale du lendemain. Selon André Gunthert, ces photographies sont « un festival d’allusions tribuniciennes » qui « renvoie directement à l’imagerie hitlérienne : la célèbre série des poses par Heinrich Hoffmann ou les extraits des discours du Triomphe de la Volonté de Leni Riefensthal » :

ag6. André Gunthert a démontré dans son analyse « De Hitler à Mélenchon. Petite généalogie de la diabolisation visuelle », que les deux portraits produits par Le Mondemontrant Mélenchon en pleine harangue, « sont des allusions manifestes à l’imagerie des dictateurs des années 1930, dont les discours tonitruants et les postures martiales nourrissaient dès cette époque le stéréotype du tyran  » (voir ci-dessous) :

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Ci-dessus à gauche, Mussolini.

7. Et le 15 décembre 2014, Mélenchon a été aussi assimilé à Mussolini dans l’article « Le boulet Mélenchon », paru dans le journal Les Échos :

« Mais voilà, Mélenchon a le don de transformer l’intelligence en lumière noire. Laissons à son psychanalyste le soin de remonter aux racines personnelles du phénomène. Tentons d’en comprendre la dynamique politique. Il est frappant de constater que les grands tribuns – et Mélenchon est au nombre de ceux-ci – se sont souvent perdus dans l’excès. Robespierre et Mussolini en sont deux exemples tragiques. Beppe Grillo en est aujourd’hui un exemple burlesque en Italie.  »

8. Pour Jacques Julliard, journaliste très nuancé de Marianne, l’allégresse que des citoyens manifestent pendant un discours de Mélenchon est la même chose que « les enthousiasmes collectifs organisés, tels qu’on les pratiquait dans l’Allemagne nazie et la Russie soviétique » (« Mélenchon peut-il faire perdre Hollande ? », 7 avril 2012).

9. Encore selon Jacques Julliard, « la veulerie des révolutionnaires de ruisseau » incarnée par Jean-Luc Mélenchon est comparable à « la chienlit des dégénérés fascistes » (« Contre le « « Hollande bashing » », 6 mai 2013).

10. Toujours selon Jacques Julliard parlant de Jean-Luc Mélenchon, « le national-populisme court à l’extrême droite comme le fleuve à la mer » (« Le national-populisme, voilà l’ennemi ! », 30 mai 2014).

11. Le 20 avril 2012, soit quelques heures avant l’interdiction de parler de politique dans les médias – le 1er tour de l’élection présidentielle avait lieu le 22 –, Le Nouvel Observateur donnait la parole à Sylvain Boulouque, « historien décrypteur de la gauche radicale » qui faisait une analogie entre le Front de gauche et le « national-thorézisme » (voir « Le Front de Gauche : le « national thorézisme » comme modèle »). Manifestement, l’historien sous-entendait une analogie entre « national-thorézisme » et nazisme, contraction de Nationalsozialismus.

12. Au cas où certains auraient un doute quant à l’intention de ceux qui collent un mot à national-, voici l’extrait d’une chronique parue dans Les Échos le 11 décembre 2013 (titre : « Le Front national ou la fusion de tous les extrêmes » ; sous-titre : « […] le programme économique du parti d’extrême droite n’a rien à envier à celui du Front de gauche » ) :

« Avec son programme économique, le Front national confirme qu’il n’est pas un parti d’extrême droite, mais un parti d’extrême gauche. […] Il transpire, par tous les pores de sa peau, pour reprendre l’expression de Jean-Marie le Pen à propos des « sidaïques », l’amour du socialisme le plus national et le plus extrême […]. »

Dans cette « chronique », le Front de gauche et Mélenchon étaient assimilés au racisme, à l’antisémitisme, au négationnisme, à la haine envers les malades du SIDA et au « socialisme le plus national », c’est-à-dire au nazisme. Il n’y a donc aucune ambiguïté : même s’ils n’osent pas souvent l’assumer, le terme « national-populisme » est bien synonyme, dans l’esprit des courageux qui l’emploient, de national-socialisme, c’est-à-dire nazisme (contraction de Nationalsozialismus en allemand).

13. En janvier 2011, L’Express publiait un dessin de Mélenchon (grimaçant) portant un brassard ressemblant à un brassard nazi, et lisant le même discours que le Pen (souriante) :

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14. Le 29 avril 2013, L’Express publiait un article au titre très original : « Quand les extrêmes se rejoignent ». Mélenchon est sournoisement assimilé à un national-socialiste, c’est-à-dire nazi, et à un rouge-brun, c’est-à-dire fasciste :

« Forme et fond : Front national et Front de gauche ont bien des points communs. […] ils ont de plus en plus de traits en commun, tant dans la forme que sur le fond. […]
A la fin de ce marché de dupes, la classe politique française se trouverait tout entière alignée sur un seul et même projet, à la fois national et socialiste. A force d’avoir cherché à rejoindre chacun son extrême, on constatera que tous prônent les mêmes idées et défendent le même programme, évidemment antidémocratique, évidemment inefficace, évidemment honteux. […]
Il n’est que temps, si on ne veut pas que les prochaines échéances électorales, locales et européennes, tournent au désastre rouge et brun. »

15. Un article en page 2 du Parisien le 7 avril 2013 fait le lien avec le précédent : « Ilsprospèrent en Europe ». Qui, « ils » ? Il s’agit des néonazis, repeints en « populistes », ceux dont il est question au-dessus. Mélenchon est donc un neonazi selon le journaliste  Didier Micoine :

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