presidentielle melenchon

15.07.2016

Coup d’œil sur le tableau de la présidentielle

La mise en place de la campagne présidentielle a connu ces temps-ci quelques évolutions majeures. Je jette un œil. Une évolution notoire du tableau des prochaines élections est celle qui résulte des dernières déclarations de Pierre Laurent concernant les élections législatives de 2017. J’ai déjà dit que j’avais été pris de cours par sa décision de désigner tous les candidats de son parti dès septembre prochain. Ce signal de fermeture est désormais digéré. Et surmonté. Mais j’ai été estomaqué de découvrir la stratégie qui accompagnera ces désignations. J’en ai pris connaissance par une dépêche de l’AFP  rendant compte de l’émission « Questions d’info » LCP-France Info-Le Monde-AFP.

Je lis : « Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a pointé mercredi le risque que « les forces de gauche », divisées, ne passent pas le second tour des élections législatives de juin 2017, plaidant pour des alliances au cas par cas dans les circonscriptions. » Cela veut dire que dans les 577 circonscriptions il y aura une possibilité d’alliance différente. L’illisibilité nationale est garantie. Et cet éclatement est théorisé. Le secrétaire national du PCF précise en effet : « Face au risque d’élimination, le sénateur de Paris ne veut pas de « tripatouillages au niveau national » mais la « construction des candidatures » au cas par cas. »  Curieuse expression que ce « tripatouillage au niveau national » pour désigner ce que l’on appelait jusque-là un accord national, comme nous l’avions fait en 2012 quand furent attribué 80% des candidatures au PCF. Naturellement, cela doit être compris comme une fin de non-recevoir à l’idée que la campagne présidentielle et législative serait une seule et même bataille sur un seul et même programme avec un seul logo. Et tout cela en vue d’une candidature unique de la gauche pour éviter d’être éliminé car : « Vous croyez qu’il y a deux candidats de gauche qui pourront figurer au deuxième tour dans les législatives ? Il n’y en aura qu’un seul, dans le meilleur des cas », a déploré l’élu communiste. »

L’offre du « cas par cas » est donc sans limite pour qu’il puisse y en avoir au moins un par circonscription au deuxième tour. En effet, comme il  « pense qu’il y a un risque général » pour le groupe communiste à l’Assemblée nationale, il précise que ce risque est vrai  « pour les forces de gauche dans cette élection ». De quelles forces s’agit-il ? On a compris. Et puisqu’il propose un candidat unique de la gauche aux législatives, Pierre Laurent revient aussi sur son idée d’un candidat unique de la gauche pour la présidentielle. L’AFP relève : « Je pense que, dans chaque circonscription, il faut construire, de la même manière que je le dis à l’échelle présidentielle, une candidature de gauche qui ait une chance de l’emporter », a-t-il dit.

On voit que la ligne « tout sauf Mélenchon » de l’exécutif du PCF n’est pas une affaire d’égo comme le dit stupidement « Libération » mais bien une divergence de ligne extrêmement sérieuse. Celle qui a traversé les élections locales depuis 2012. Pour moi, il faut lutter à visage découvert pour conquérir notre autonomie et disputer au PS son hégémonie. Il s’agit là du droit d’exister pour notre projet et pas seulement de nos intérêts électoraux. La stratégie de « la France insoumise » est la construction populaire alternative que proposent non seulement les 120000 appuis à ma candidature mais aussi les participants de « l’espace politique » qui est intégré au mouvement  « La France insoumise ». Dans l’un et l’autre il y a déjà de nombreux communistes. Le problème à mes yeux ce n’est donc pas les communistes puisqu’ils sont déjà présents et actifs dans la campagne. Ce n’est pas non plus les candidatures de communistes aux législatives car il y en aura évidemment parmi ceux de la France Insoumise. Le problème est celui de la stratégie non seulement électorale mais surtout politique.

Du retrait de Nicolas Hulot et de celui de Noël Mamère, on a retenu qu’ils avaient obligé EELV à organiser une primaire. Outre qu’il n’y avait aucune obligation à cela, j’ajoute que ce n’est pas ce que j’ai retenu de plus frappant dans les raisons communes que chacun des deux hommes a donné de sa décision. Cela vaut la peine de s’y arrêter un instant.

Outre les raisons politiques particulières de chacun, les deux évoquent en commun leur crainte de la violence de cette campagne. Selon Le Canard Enchainé, un proche de Nicolas Hulot, le député Jean-Paul Besset, explique dans un mail : « il s’agit d’un choix d’ordre privé qui n’a rien à voir avec la politique. Un choix pour protéger sa femme et ses enfants ». Les protéger de quoi ? De la façon dont sont menées certaines campagnes politiques. Car je veux confirmer que la violence est là et qu’elle représente une vraie limite à l’engagement politique. Pas tant la violence dans les polémiques entre candidats puisqu’il n’y en a pas, mais alentour. Cet alentour, ce ne sont notamment les réseaux sociaux d’où partent et enflent des vagues agressives de toute nature. Elles trouvent parfois un prolongement sous la forme de rumeurs pénétrant les milieux les plus divers. Mais très souvent, il s’agit aussi de pure et simple action de diffamations ou d’insinuations diffamatrices. Elles peuvent être complétées de menaces de « tout dire à la presse » censées tenir en angoisse tout personnage public. J’ai eu à connaître de ce chantage par quelqu’un qui prétendait même m’obliger à lui verser de l’argent de soutien et menaçait de dénoncer mon cœur sec si je ne le faisais pas.

La puérilité n’est pas toujours aussi évidente. Car la volonté de nuire peut prendre bien des visages. J’en évoque deux autres qui m’ont concerné. L’un affirme que « selon France info » je possèderai une montre Rolex. France info dément, évidemment. L’intéressé, un écologiste, se rétracte dans un nouveau message arguant d’une plaisanterie. Il se dit désolé de voir que les réseaux d’extrême droite relaient cette « info » de tous côtés. Mais évidemment, il ne s’excuse pas auprès de moi. C’est un signe : il sait que son message initial continue de tourner et que lui-même vient de se soustraire aux poursuites par son message de soi-disant repentir. Alors commence le harcèlement : des messages de bonne foi ou non m’interrogeant ou me défiant, des commentaires tournant en boucle, sur les murs des amis et de la famille. Car la famille est une cible permanente. Autant d’explication à fournir aux uns et aux autres, autant de temps perdu, autant de fois l’adrénaline au bord des lèvres.

Même procédé venant cette fois ci d’extrême droite. « Selon Le Canard Enchaîné », je serais propriétaire de plusieurs voitures, maisons, appartement etc. Pure invention. Je ne possède pas tout cela et le « Canard Enchaîné » ne l’a jamais évoqué. Cette « information » tourne depuis trois ans sur les réseaux sociaux. Et depuis tout ce temps on continue à m’interroger « pour rassurer un ami que cela a beaucoup inquiété » ou apaiser le doute de tel ou tel.

Je prends ces deux exemples pour illustrer ce qui parfois peut aller beaucoup plus loin compte tenu du nombre de personnes perturbées qui gravitent dans les parages de la lumière des spots. En Allemagne, monsieur Schaüble est dans un fauteuil roulant parce qu’une femme qui l’avait annexé dans son érotomanie, lui a offert un bouquet de fleurs pour pouvoir s’en approcher et tirer un coup de revolver. La balle lui a sectionné la moelle épinière. On aurait donc tort de croire que certaines campagnes ou folie réputée bénigne soient inoffensives. Elles ne le sont pas. Ont tort ceux qui en sourient ou en amplifient l’impact en les rediffusant. Cette sorte de harcèlement est une souffrance pour ceux qui la subissent et ceux qui s’en rendent coupables peuvent aller très loin.

Je trouve que ces campagnes de diffamation ou d’incitation à la haine contre des personnes nommément ciblées ne sont pas réprimées comme elles le devraient. C’est pourquoi pour ma part je voudrais constituer une équipe de juristes volontaires autour de mon avocate pour riposter autant et aussi loin qu’il le faudra autant de fois que possible tout au long de la campagne qui vient. Mon avocate, Raquel Garrido, a déjà poursuivi et brillamment obtenu la condamnation de l’auteur d’extrême droite d’un visuel anonyme après la campagne de 2012 : il me représentait devant un camp de concentration en habit d’Hitler. Evidemment, monsieur Pujadas avait montré cette image au 20 heures !

En tous cas je suis bien décidé à faire rendre gorge en 2017 à qui usera de tels procédés. Et je forme le vœu que ni Noël Mamère ni Nicolas Hulot n’aient jeté l’éponge pour en avoir déjà trop souffert.

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