double meeting

Aux alentours médiatiques du meeting hologramme

Comme chacun le sait, le dimanche 5 février, nous tenions un double meeting. À Lyon avec ma présence réelle, et à Paris où je parlais en hologramme. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’hologramme n’est pas passé inaperçu ! Ni en France ni ailleurs. Cet événement hors norme a fait le tour du monde. En réel. C’est ce que relève le journal Courrier international. Le « hashtag » de notre meeting est même arrivé en première place… mondiale. Mon hologramme était le sujet le plus « débattu » sur Twitter dans le monde ! Je note tout cela avec tant de plaisir ! Parce que c’est extraordinaire de pouvoir inscrire la stratégie de communication d’une campagne électorale à un tel niveau de captation d’intérêt. Imaginez ce que cela veut dire de joie pour l’équipe, femmes et hommes, qui ont conçu et porté l’idée jusqu’au bout avec la part de risques, de doute et d’anxiété que cela implique et l’effort immense le jour même, pris en charge par 600 volontaires bénévoles.

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Pourtant, en France, les gros sabots de l’officialité médiatique ont bien crunché les pâquerettes. Passons sur les cuistres du genre France 2 ! Non seulement ceux-là ne rendent compte de nos deux meetings que du bout des dents. Mais France 2 a trouvé de bon goût de diffuser à une heure de grande écoute, juste après le journal télévisé du soir (pas vu pas pris, personne n’est responsable de rien, cela va de soi), une scène où l’on voit mon hologramme aller aux toilettes et baisser pantalon. Restons optimistes : cette bande-là peut encore tomber plus bas. Et le dégoût moral que nous inspire ce mélange de larbinage et de haine de caste peut croître encore.

Mais pour tout le petit monde de l’officialité, il n’y en avait surtout que pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le record de la tentative d’invisibilisation revient au journal « Les Échos » qui aura rendu compte de tous les meetings du week end, sauf du mien. Dommage. Un journal que je lis chaque jour… en croyant y trouver l’essentiel… Je me le tiens pour dit : « Les Échos » sont capables par pur parti pris idéologique d’ignorer purement et simplement un fait pourtant connu du monde entier. Ceux qui lisent ce journal pour conduire leurs affaires doivent donc savoir qu’ils peuvent être privés d’une information connue de tout le monde sauf d’eux.

Pour les chaînes d’info en continu c’était bien drôle à voir. Elles ont diffusé les meetings des candidats « merveilleux » en entier, et dans la plupart des cas en direct. Quant à nous, évidemment ce fut vite vaches maigres. Dès que Marine Le Pen a commencé à ouvrir la bouche, les mouches ont changé d’âne. Et du peu que nous avions, tous sont partis boire à ses lèvres la merveilleuse parole. Je veux noter toutefois que LCP, LCI et France info, parfois en deux épisodes ou en différé ont fait leur devoir d’information en diffusant aussi en entier notre double meeting. Chez BFM et i>Télé, en revanche, nous nous sommes fait couper le sifflet sans retour. Ce qui est bien curieux car BFM ne nous traite pas toujours mal.

Dans l’affaire on voit cependant ce que vaut l’habituel argument selon lequel ce serait l’audimat attendu qui justifierait ce genre de choix éditorial. Car l’audimat était aussi de notre côté. De fait, c’est notre événement qui intéressait le plus les téléspectateurs. En tous cas c’est ce que montrent les chiffres que plusieurs chaînes d’information en continu ont-elles-mêmes rendus publics. 594 000 personnes ont suivi Macron sur LCI, BFM et i>Télé. 670 000 ont suivi le Pen sur ces trois chaînes. Quant à nous, nous avons totalisé 809 000 téléspectateurs avant de nous faire couper ! Nous sortons donc gagnants de la comparaison. Rien donc ne justifiait « objectivement » de stopper ainsi la diffusion de notre double meeting. C’est donc bien qu’un choix politique éditorial a été fait au profit de la présidente du Front national.

Malgré tout, je n’en veux à personne. Il y a des mois que j’ai décrit sur ce blog, notamment au cours de la lutte contre la loi El Khomri comment ces façons de faire, en exaspérant des dizaines de milliers de gens, provoquaient très souvent une prise de conscience politique qui les conduit à nous écouter ensuite plus amicalement qu’avant. En tous cas ce n’est pas pour rien que le niveau de confiance dans les médias a encore baissé cette année selon les enquêtes d’opinions annuelles sur le sujet. Et pour nous il est extrêmement important que l’officialité politique médiatique soit ruinée de réputation aux yeux de tous.  Car le système médiatique est la deuxième peau du système, contrôlé qu’il est à 90 % par neuf milliardaires.

Pour dire vrai, ce jour-là, la coupure  de retransmission n’a finalement pas été du tout une mauvaise affaire: à peine BFM et i>Télé nous avaient-ils coupés, que nous avons gagné plus de 15 000 personnes sur la retransmission que nous faisions de notre double meeting sur YouTube et Facebook. Au total, le chiffre de ceux qui nous regardaient a été considérable. Plus de 64 000 personnes suivaient en permanence notre meeting sur nos réseaux sociaux : 43 000 sur YouTube et 21 000 sur Facebook. Imaginez un meeting avec 64 000 participants ! Un record pour nos outils.

En nous coupant si violemment et pour diffuser Marine Le Pen à plein régime, les chaînes d’info en continu qui nous ont lâchés ont agi aussi en agents recruteurs pour nos outils autonomes de diffusion ! Si bien que pour la seule journée de dimanche, nous avons gagné 5000 abonnés sur YouTube et 5 000 également sur Facebook. Depuis, avec les « replay », vue en différé, nos deux vidéos dépassent le million de vues : 870 000 sur Facebook et 510 000 sur YouTube. Les objectifs de notre plan de marche sont donc dépassés.

Pour ce qui nous concerne, pour le rendu de nos manifestations, nous parvenons donc à déjouer les méthodes d’invisibilisation traditionnelle de l’officialité médiatique. Déjouer ce piège est une des tâches essentielles pour des candidatures comme la nôtre. Dans le monde entier il en va de même. Nous nous sommes préparés pendant des mois et avons fait monter en puissance nos outils au fur et à mesure des étapes de la campagne depuis un an.

J’avais bien capté comment la totalité de la sphère médiatique avait suivi Clinton en cherchant à effacer Sanders. Les correspondants de presse français sur place, scotchés dans les États-majors des importants retransmettaient sur Paris les infos filtrées qui tournaient sur place. Tous furent fauchés par un résultat final que nous avons été une poignée à avoir vu s’avancer. Le dire à l’époque c’était évidemment être aussitôt accusé de tendresse pour Trump ! Et quelques-uns ne se sont pas gênés pour en accabler par exemple Ignacio Ramonet au seul motif qu’il décrivait la nature de l’ancrage populaire de Trump. Puis ce fut de même en Espagne avec Podemos. C’est en prenant à bras le corps la manœuvre que nous avons ouvert une voie de sortie par le haut à cet encerclement. Là où d’autres se contentent de compter sur la dénonciation des médias officiels, nous nous sommes donnés les moyens de leur disputer le terrain pour la part qui concerne l’information à notre sujet.

Cette bataille est loin d’être gagnée, cela va de soi. Elle ne le sera peut-être jamais. Mais elle nous motive et nous donne de l’énergie pour agir là où le rôle de l’invisibilisation officielle a pour but essentiel de démobiliser et de décourager et donc de disperser les forces qui sont rassemblées. Mon but est d’atteindre le point d’équilibre où les effets du bourrage de crâne et les trucages « officialistes » sont contre-balancés par l’éveil de nouvelles consciences écœurées par la manœuvre. À partir de ce point, les plateaux de la balance penchent en notre faveur. Car une personne influencée par un bain médiatique n’a pas la même stabilité d’opinion qu’une autre qui a cherché à savoir, s’est déplacée pour se renseigner ou qui a voulu continuer une audition en passant sur notre chaîne ! La visibilité est un enjeu des campagnes saturées par les impacts médiatiques de toute sorte. Mais pour ne pas être non plus englouti par cette nécessité d’émettre et d’être vu, il faut pierre après pierre construire de l’adhésion. C’est pourquoi le programme devient central sitôt que commence le bras de fer de fond. Faute de quoi il ne reste que la posture et les avatars personnels. Ce qui est en train d’arriver à quelques-uns.

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