saint-cricq

Comment se prépare le traquenard sur France 2

J’ai donc accepté de faire « L’Emission politique ». J’avais un avantage cette fois ci. Je disposais de ma date de passage de longue main. C’est-à-dire depuis avant l’émission avec Edouard Philippe. Je ne sais pas si c’est vraiment un atout dans la mesure où cela rallonge la tension et le stress que provoque l’incertitude organisée autour de cette émission. Mais autrefois c’était pire. Le délai était infiniment plus court. Du temps où Saint-Cricq et Pujadas gouvernaient cette émission, il y régnait un noir chaos. Tout était aléatoire. Il est arrivé que je sois invité deux jours avant. Jusqu’à la veille, et parfois le jour même, l’incertitude régnait sur l’identité des invités, les thèmes et ainsi de suite. On marchandait tout. Bien sûr, nous étions capables de repérer ce que cette ambiance devait aux esprits brouillons et dilettantes qui « dirigeaient » la manœuvre.

Madame Saint-Cricq n’étant pas le moindre problème du fait qu’elle ne comprend pas la moitié des sujets dont on discute et qu’elle gouverne avec cette hargne caractérielle qui est la signature des faibles, une équipe de gens tétanisés par ses foucades et humeurs. Mais nous étions aussi capables de repérer les ficelles, c’est-à-dire ce qui tenait à une méthode d’épuisement nerveux préalable.

Depuis, le fond de la méthode reste le même. Mais au lieu d’être caché dans le décor pompeux du rite de la grande « émission », il est affiché et en partie assumé. Il connait son paroxysme et sa signature avec le piège de « l’invité surprise ». Il se double depuis d’un exercice de supercherie nommé « rencontre avec les Français » où des guignols viennent jouer un rôle sous fausse identité. Entre temps a été ajouté une séquence « en immersion » qui est à son tour devenue un guet-apens.  En toutes circonstances, il s’agit avant tout de prendre « par surprise » l’invité, de l’empêcher d’avoir les moyens de répliquer, de le ridiculiser si possible et sinon de le rabattre.

Mais d’après moi, il y a aussi et peut-être surtout la peur des « journalistes » de se faire prendre en état d’ignorance. Car ce sont rarement des aigles que nous rencontrons dans ces conditions sur ces plateaux. La peur de se faire prendre en défaut, l’obligation de plaire aux maîtres du moment et les liens personnels forment le pire des coktails pour donner un moment de déchéance comme celui que j’ai du subir ce soir là.

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