À Villeneuve-Saint-Georges, la liste de l’insoumission menée par Louis Boyard est arrivée clairement en tête. Curieusement une liste des trois autres partis du Nouveau Front Populaire a été constituée. Elle est arrivée troisième. Je dis curieusement car l’ensemble de ces trois partis ne faisait que 12 % aux européennes contre plus de 39 % pour celle de LFI. La tête de liste issue du PCF (2 % localement) et de l’ancienne municipalité battue par la droite n’a pas été tendre avec nos amis, comme on s’en doute. Une situation d’autant plus pénible que l’extrême droite nationale et régionale s’est énormément mobilisée sans hésiter à utiliser des méthodes violentes très intrusives. La droite locale s’est regroupée en isolant l’équipe du maire sortant de droite extrême. Le taux de participation est évidemment inférieur à celui des élections européennes et législatives mais supérieur à celui des municipales déroulées sous Covid. Et cette fois-ci, l’abstention touche autant les bureaux de vote de droite que ceux de gauche.
Dès l’annonce des résultats, Louis Boyard et sa liste ont fait une brève déclaration : « Envers et contre tout, nous sommes ce soir en tête du premier tour de l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges devançant largement la liste d’extrême droite du maire sortant ! Ce résultat nous le devons à la mobilisation des habitantes et des habitants de notre ville » « Il exprime une volonté de tourner une page de l’Histoire de Villeneuve-Saint-Georges et ouvre le chemin de la victoire dimanche prochain, au second tour. ». Prenant leurs responsabilités, nos amis ont appelé à faire face au risque d’un retour du passé : « La liste PCF-EELV-PS arrivée en 3e position doit désormais prendre ses responsabilités car le risque que l’extrême droite et la droite des fausses promesses prennent la ville est grand. ». Et ils concluent sans ambiguïté : « Ce soir, nous appelons à l’ouverture de discussions pour protéger notre ville de ce péril et permettre enfin le changement demandé par les Villeneuvoises et Villeneuvois ».
Les heures qui viennent continueront à nous en dire beaucoup sur le moment politique national depuis cette ville populaire, la plus pauvre du département, la plus jeune, la plus ouvrière, qui nous a fait l’honneur de choisir l’un des nôtres pour le placer en tête de leurs votes. Déjà la présidente du conseil régional d’Île-de-France, Valérie Pécresse, s’est prononcée pour la fusion de toutes les droites avec l’extrême droite et appelle aussi ceux qu’elle nomme « les partisans d’une gauche républicaine à ne pas perdre leur âme et à faire barrage à une victoire de Louis Boyard ». Et c’est là tout une ligne politique nationale.
La version actualisée du programme « L’Avenir en commun » proposée par le mouvement insoumis est présentée ce mardi. Le travail d’actualisation a commencé il y a tout juste un an. Cette présentation mardi est une étape. Elle ouvre une séquence proactive. Celle d’une consultation de masse par thème.
Le programme est le document central fondateur du mouvement insoumis. C’est un programme de gouvernement. Il n’énonce donc pas une doctrine ni une interprétation de l’histoire. De cette façon, il peut unir des personnes venant de tous les horizons en vue d’une action commune. Ce document a une histoire. Elle est aussi sa source de légitimité : il a été soumis au suffrage universel dans son épure générale déjà deux fois et il a recueilli de cette façon plus de sept millions de voix.
S’il a pu y parvenir, c’est grâce à la méthode avec laquelle ont été sélectionnées ses 831 mesures touchant à tous les domaines de la politique de la France. Le programme vient de la société elle-même. Associations, syndicats, collectifs, scientifiques : tout vient à partir des besoins concrets constatés par leur expérience de terrain. Les livrets thématiques du mouvement insoumis, les rapports, les comptes-rendus d’auditions sont la matière première originaire et toujours renouvelée de « L’Avenir en commun ». En 2020 et 2021, quand il a fallu préparer le scrutin présidentiel de 2022, deux consultations populaires ont été organisées avec plus de 15 000 contributions individuelles et des auditions thématiques d’acteurs de la société organisée.
Cette matière a été complétée au fil des années, au fur et à mesure où se renforçait la présence insoumise dans les institutions. De l’élection de ses 17 premiers députés, en 2017, à l’exercice de la présidence de la commission des Finances et de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, en passant par l’installation d’un groupe au Parlement européen, la France insoumise n’a cessé de gagner en expertise de gouvernement.
La prochaine phase de consultation ouverte s’organise nationalement et localement sous la responsabilité de chaque structure du mouvement. Chacune est invitée à faire un tour général des associations et syndicats de son secteur avec ce document et de recueillir les réactions en vue de la phase définitive de rédaction. C’est une campagne de masse destinée à préparer les étapes suivantes de notre travail politique. Il y aura un donc une phase de remontée, dernière étape de la rédaction, pour mise au point avant adoption définitive. Le document actuel est mis à jour, ses chapitres reclassés et les ajouts du travail des livrets et des groupes parlementaires ont été opérés. En toute hypothèse, nous sommes donc prêts pour faire face à toute hypothèse de changement de calendrier électoral.
Manuel Bompard à LCI. Trop fort ! Un traquenard épuisant de grossièreté. Sans pause et dans tous les registres. Exemple : le bandeau titre demandait « Bayrou fait-il trop de concessions au PS ? ». Ça n’avait aucun rapport avec les questions posées. Puis : « Rima Hassan la polémique de trop ». On supposait qu’allait lui être proposée une peine d’emprisonnement au moins. Puis, on a eu droit à une vidéo de moi il y a dix ans sur Mayotte pour me faire dire des choses qui étaient censées mettre Bompard en difficulté. Rien sur l’une quelconque de mes interventions au cours des dix dernières années sur le sujet. Grossière manipulation ! Et pendant que parle l’interviewé, le slogan facho reste à l’écran en permanence. Passons sur tout ça, c’est le traitement habituel pour une interview d’un insoumis.
Manuel Bompard domina de la tête et des épaules les approximations, fausses infos et calomnies. Mais au bout d’un moment on passe du dégoût à la honte pour ces deux femmes qui acceptent de jouer ce rôle. Mais allo quoi ! Ce système médiatique nous a déjà tellement fait honte sur la scène internationale avec sa manière unique au monde d’invisibiliser le génocide des Palestiniens ! Et récemment encore à France Info punissant un journaliste sur simple dénonciation d’une députée favorable au génocide. Mais là on passait sous la ligne de flottaison. Pas une question sur Trump et le Groenland, Panama, le cessez-le-feu violé au Liban, la RDC envahie par le Rwanda ! Rien. Et dans l’actualité française ? Un adolescent assassiné et la proposition d’un référendum sur l’immigration faite par Retailleau. La prochaine fois, il faut exiger d’avoir la rédaction de Valeurs actuelles en face, ce sera plus clair et sans doute mieux fait. Au total, ce fut juste une séance minable où les deux « journalistes » jettent à la figure de Bompard les arguments ramassés dans la fachosphère ! Jusqu’à la nullité, hélas assumée. Exemple . Elles, air pincé : « vous êtes contre un référendum sur l’immigration comme le propose Retailleau ? » Réponse de Bompard :« Quelle serait la question ? ». Zut, elles n’y avaient pas pensé ! Un merlan frit aurait eu alors meilleure mine. Et Bompard d’avancer : « si c’est pour donner des papiers aux travailleurs sans papier… j’appellerai à voter oui ». Aussitôt rebond « vous appelez donc à donner des papiers à tout le monde, sans condition »…
Je suis reconnaissant aux camarades qui acceptent d’aller subir ça, de sacrifier de leur temps pour préparer et tenir bon dans ce genre de séances avilissantes. J’espère que ceux qui les regardent n’oublient jamais de les remercier.