Francois de Rugy

13.02.2018

Notre arme secrète contre les députés marcheurs

Oui, ce de Rugy est un cadeau. C’est notre arme secrète contre les députés marcheurs. Notre arme de dévalorisation massive du troupeau parlementaire macroniste. Il aura porté les coups les plus rudes à son groupe déjà en crise existentielle avancée. Après avoir traité ses collègues absentéistes de « multirécidivistes » comme des délinquants ordinaires, il a décidé de les punir financièrement et cela bien rudement. Il a en effet décidé d’appliquer strictement l’article 62 du règlement de l’Assemblée nationale, qui est inapplicable comme ont déjà dû le constater ses prédécesseurs. Ses collègues n’ont pas encore découvert la réalité de ses décisions à leur sujet.

Nous avons fait les comptes et nous ne sommes pas les seuls. Cela revient sur la base des absences enregistrées à confisquer les deux tiers de l’indemnité annuelle (et non mensuelle) ou bien la moitié d’entre elle à tous les députés qui ne sont pas en conformité avec le couperet qu’il veut instaurer. Ça va saigner à « La République en marche ».

Qu’ils fassent eux même les comptes. Si cet article venait à être appliqué, et si la tendance actuelle des présences et absences aux votes solennels venait à se prolonger, plus de deux cent députés se verraient donc retenir soit 1/3 de leur indemnité soit les deux tiers pour la session, c’est-à-dire sur l’année ! Rien à voir avec les « 4300 euros » de pénalités annoncées par de Rugy sur BFM pour ceux qui seraient absents à plus des deux tiers des votes solennels. À voir cela, on se dit : il n’est pas certain que de Rugy ait bien compris lui-même ce qu’il annonçait tant les indices sont nombreux du contraire.

On peut deviner la bronca qui va se déclencher quand tous les messieurs dames « marcheurs » vont découvrir ce qui les attend au vu de leurs statistiques actuelles de présence aux votes solennels. On imagine aussi la tête de tous les députés ultramarins condamnés à une navette hebdomadaire par cette nouvelle pointeuse. Comme si ça ne suffisait pas, le monsieur Président a prévu de compter distinctement les votes des présents physiquement de ceux qui ont donné une procuration. Une tuerie en vue. Car un parlementaire sur deux est concerné sur la base des chiffres de cette session, notamment dans le groupe majoritaire qui va devoir gérer dorénavant près de cent délégations de votes à justifier !

Rien de tout cela n’implique un membre du groupe « la France insoumise » en métropole ou en outre-mer. Notre opposition à ce régime absurde n’en est que plus désintéressée. En tout cas, de Rugy prépare une belle pagaille. Car la situation qu’il a laissé s’imposer est un beau foutoir ! Pour de vrai, ce n’est pas une bête de travail. En effet, malgré sa paye au double de celle des autres députés, il n’a jamais siégé une fois en séance à son banc, ni participé à une seule minute de travail en Commission. Quant à présider la séance en dehors des moments télévisés… Et ce n’est pas parce que l’organisation de l’Assemblée lui donne des tracas. Il a déjà renoncé à faire son vrai job de président qui est d’organiser le travail des députés et non de s’ériger en surveillant général. Cela en dépit des 16 membres officiels de son cabinet, des voitures et chauffeurs mis à sa disposition en plus de son logement sur place avec le personnel d’entretien afférent.

Du coup, les emplois du temps des députés sont remplis de doublons, c’est-à-dire de convocations contradictoires. Ainsi arrivent en même temps les réunions de commission et la séance plénière, sans oublier les groupes d’étude, les groupes d’amitié et les missions d’études ou les commissions d’enquêtes parlementaires. Dorénavant, tout le monde devra se précipiter pour aller voter en plénière. Sans compter que certains députés, lassés d’être traités de cette façon, pourraient décider de tout mettre sur la table et d’exiger que ces recoupements de convocations soient interdits ! Le chaos est garanti. De Rugy serait alors obligé de faire son travail et de présider pour de bon l’Assemblée et ses calendriers ! Il ne s’y résignera pas. Parce qu’il ne sait pas le faire. Son élection à ce poste ne doit rien à son talent d’organisateur. C’est la rétribution du fait qu’il a trahi l’engagement pris au moment de sa candidature à la primaire socialiste avec son passage chez Macron en plein milieu de la campagne présidentielle. C’est le résultat de l’habile blocage de ses concurrents. Bref, c’est la victoire du vieux monde dans le nouveau, pour reprendre la phraséologie de « La République en Marche ».

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