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01.04.2020

CORONAVIRUS – «Nous croyons au collectif» – Mélenchon auditionne le Premier ministre

Commission « d’information » sur le coronavirus à l’Assemblée nationale le 1er avril 2020. Le Premier ministre Edouard Philippe était auditionné par Jean-Luc Mélenchon. Voici la retranscription des questions posées par le président du groupe « La France insoumise » :

« Monsieur le Premier Ministre, l’observation des faits dans le présent, dans l’Histoire, dans le monde et en France nous fait penser que les plus grandes difficultés sont devant nous sur le plan sanitaire, économique et social.

C’est pourquoi nous croyons à la méthode du collectif, de l’intelligence collective et de la coordination la plus ferme possible des moyens à mettre en œuvre que nous nommons la planification – vous aussi comme moi.

C’est pourquoi il est important que vous ayez abordé la question du déconfinement, sur lequel nous vous interpellons depuis plusieurs jours, parce que mieux sera prévu et organisé le déconfinement, mieux sera supporté le confinement. C’est de la psychologie humaine élémentaire. Mais ça m’amène tout de suite à vous demander quelle méthode va être employée pour organiser ce déconfinement ? Quel calendrier nous proposez-vous ? Et quel contrôle parlementaire nous pourrons exercer sur ce plan de déconfinement ?

Mais pour les mesures immédiates, toujours dans l’esprit de la planification, êtes-vous prêt à nationaliser l’entreprise Luxfer qui est fermée, dont les salariés sont prêts à retourner au travail demain pour produire les bouteilles les plus légères d’oxygène médical qui puisse être produites en Europe ? Êtes-vous prêt à nationaliser l’entreprise Famar qui produit 12 des médicaments dont nous avons besoin dans l’urgence pour en pas sombrer dans la pénurie dont certains nous disent que nous sommes menacés ? Et j’ajoute que je vous demande si vous comptez réquisitionner les industries textiles. Parce qu’il ne suffit pas de réquisitionner les industries qui produisent déjà des masques, il s’agit d’en produire des dizaines, des centaines de milliers de plus avec nos chaînes de production qui existent encore en France. Et la même question se pose pour l’industrie pharmaceutique.

J’achève avec une pensée pour les salariés qui vont au travail : 60 % de la population active continue à y aller, et ce matin on a vu sur les quais du RER que beaucoup de gens en région parisienne se préparaient à aller  au travail. Alors quels moyens de protection leur annoncez-vous pour mener leur travail ? Est-ce que vous appelez et vous demandez qu’on leur permette d’exercer un contrôle sur les conditions sanitaires et matérielles de la production et de l’échange pour que cet aller au travail ne soit pas aussi une façon de jouer sa propre existence ?

Voilà, Monsieur le Premier ministre, la planification était pendant un temps une des spécificités et une des forces de la France telle qu’elle avait été mise en place à la Libération, et puis ensuite par le général de Gaulle. Est-ce que vous ne croyez pas que le moment est venu d’installer cette cellule de crise, de coordination, qui permettrait au Parlement de contrôler et au gouvernement de disposer ? »

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