24.03.2021

La guerre dans l’espace se prépare activement

Lundi 8 mars a débuté le premier exercice de défense spatiale de la France. En 2019, Macron avait annoncé la création d’un commandement militaire de l’espace. Entre ça, les aventures du secteur privé subventionné américain et l’arrivée cette année de 3 missions martiennes, l’espace revient dans l’actualité brûlante. Mais hélas sans débat ! On peut dire que nous ne nous étions pas trompés quand nous en avons fait un thème de campagne en 2017, à la stupéfaction générale à l’époque. La France est le deuxième pays pour la contribution par habitant à la recherche et l’exploration spatiale. Les Français ont quelque chose à dire sur le sujet. Je continue donc à penser que nous devons en parler pendant une élection présidentielle. Je le ferai en 2022.

L’une des tendances récentes de l’espace est malheureusement sa militarisation. Cet écueil avait été évité pendant de nombreuses années. En 1967, tous les pays du monde avaient signé un traité international sur l’espace. Celui-ci interdisait l’appropriation marchande des objets spatiaux. Cette loi internationale du « res nullius » posait comme principe que l’en-dehors de notre planète était un bien commun. Il n’appartient à aucun membre ou groupe spécifique de l’Humanité. Les États-Unis ont rompu cette règle dès 2015, suivis rapidement par le Luxembourg. Le traité de 1967 faisait aussi de l’espace une zone démilitarisée en interdisant le déploiement d’armes nucléaires ou d’armes de destruction massive en orbite et proscrivant tout usage des corps célestes à des fins militaires. Ça aussi, c’est fini depuis quelques années. Les grandes puissances spatiales s’arment. La Chine, l’Inde, la Russie et les États-Unis sont capables de détruire des satellites en tirant des missiles depuis le sol. De plus en plus, se développent aussi les attaques de satellite à satellite. Elles peuvent prendre la forme de satellites espions qui pourraient récupérer une grande partie de nos télécommunications militaires. Mais on commence aussi à dénombrer des satellites agressifs, qui seraient capables de couper des fonctions militaires ou civiles essentielles. L’espace devient un enjeu de souveraineté.

C’est dans ce contexte qu’intervient l’exercice de nos armées dans ce domaine. Je suis contre la militarisation de l’espace. Je souhaite que la nouvelle frontière qu’est l’espace permette à l’Humanité de se réaliser dans son meilleur : la coopération, les progrès de la connaissance. Selon moi, la France devrait défendre cette position sur la scène internationale. C’est ce que mon programme proposera pour 2022. Cependant, dès lors que nous pouvons être attaqués, nous devons être capables de nous défendre. Dans tous les domaines et sur tous les terrains. Car je suis aussi un indépendantiste français. Pour faire exister une voix de la France singulière, encore faut-il qu’elle soit indépendante.

C’est pourquoi mes reproches concrets porteraient davantage sur le fait que Macron laisse la France se faire dépouiller de son savoir-faire spatial. Nous n’avons pas conduit cet exercice seuls, mais avec les militaires allemands et américains. Il vaudrait mieux pour nous être capables de nous défendre seuls. En Europe, nous laissons de plus en plus de place à l’Allemagne dans l’Agence Spatiale Européenne. Le dernier conseil ministériel de l’agence s’est soldé par un recul de notre part, sur tous les projets. Les Allemands occupent la place que nous leur laissons. Les Français ont construit leur puissance spatiale depuis des décennies. Ce n’est pas le moment de nous en défaire. Je plaide donc pour que nous soyons en capacité de nous défendre de manière indépendante.

Parallèlement, il faut relancer les discussions internationales sur l’espace. Les États-Unis ont brisé le traité de 1967, provoquant un chaos qu’il est urgent d’arrêter. La civilisation humaine progresse lorsqu’elle crée des règles de droit dans les espaces qu’elle atteint. Telle doit être la voix de la France. Avec Macron, elle ne dit rien. Avec « L’avenir en commun » , elle serait à l’initiative pour relancer les discussions sur le rétablissement du traité de 1967 et son extension.

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