manif policiers 19 mai

La semaine d’après les factieux

Etrange états des esprits ! Sur le terrain on voit que les têtes ne sont pas, autant que le calendrier le ferait croire, dans les élections régionales et cantonales de juin prochain. Mais assez paradoxalement on note que l’élection présidentielle est présente dans les conversations familiales et les échanges, les rencontres de tractage… de ces élections de juin. Nos baromètres militants le confirment. Tout est à la hausse : les sondages, les créations de groupes d’action, versement de dons, entrées de personnes (nouvelles ou de retour) dans les groupes d’action, nombre d’évènements signalés sur la plateforme « noussommespour.fr ».

Ce n’est pas le flot de fin de campagne, évidemment, mais c’est vraiment davantage que ce que nous avions connu à la même période en 2016. Chaque semaine, plus de trois cents personnes rejoignent ou constituent un groupe d’action dans le pays. Sans doute est-ce parce que l’élection présidentielle est définitivement identifiée comme celle qui fait la décision qui compte. Cela va de soi. Et dans le moment les gens sont nombreux à ressentir la gravité exceptionnelle de la période. Et du coup sans doute se disent-ils que de tels problèmes se règlent au niveau du seul pouvoir qui en soit un dans notre pays. Sans doute aussi les gens voient-ils combien le président Macron, madame Le Pen et moi sommes en campagne. Dès lors, la pagaille de la gauche traditionnelle, avec ses palettes de contradictions et de compétitions internes, même si elles sentent fort le dérisoire, fournissent aussi un bruit de fond propice à piquer l’attention.

Mais surtout, je sens combien l’élection présidentielle a une vertu fédératrice des grandes familles sous-jacentes de la société. Je parle ici des restes des grandes tribus idéologiques mais aussi des filiations de ces types de tempéraments personnel dont on sait combien ils sont si souvent à l’origine des engagements politiques. Il existe une attente de cette possibilité de se rassembler dans un pays explosé par les confinements, le harcèlement des consignes qui individualisent les comportements, et, bien sûr, les angoisses du lendemain. De tout cela je tire des leçons sur ce qu’il faut être capable de faire en ce moment.

La manifestation policière du 19 mai a été un séisme dans la gauche traditionnelle. Toutes les figures visibles de ce monde là ont sombré dans un suivisme clientéliste qui les a assimilés aux catalogues de revendications de l’extrême droite, qu’ils l’aient voulu ou non. Jadot et Hidalgo, Faure et Roussel ont surtout désespéré leurs bases militantes. Et désarçonné leur environnement. Autant de forces qui se perdent pour l’action. Autant de cerveaux embrouillés après que Olivier Faure ait demandé que la police contrôle la Justice. Notre devoir est alors tout tracé. Il ne peut être question de demander à qui que ce soit de se repentir pour les fautes lourdes de leurs dirigeants. Nous sommes, si l’on en croit les sondages, dans un rapport de un à deux, en notre faveur, avec le score respectif d’Hidalgo et de Jadot. 13 % pour moi, 6% pour chacun d’entre eux. Ce n’est donc pas en terme de compétition avec eux qu’il faut caler notre action. Laissons-leur ce terrain sans intérêt.

L’adversaire est ce « bloc bourgeois » que décrit l’économiste Stefano Palombarini. Le bloc bourgeois et ses partis. Face à lui, il faut donc accueillir à bras ouverts tous les résistants, tous ceux qui veulent continuer le combat dans la clarté, qui veulent militer à convaincre des abstentionnistes plutôt qu’à délimiter des factions et des candidatures. Il nous faut réorienter les désorientés, regonfler les nouveaux « aquoibonistes » ! Il faut le faire sans barguigner. Et pour cela mettre en œuvre nos règles de fonctionnement. Qui le veut peut constituer un groupe d’action et le faire enregistrer pour être validé. Tous les gens engagés dans notre campagne ont accès à l’application qui permet le militantisme commun comme dans un réseau social. De semaine en semaine cet instrument politique progresse en efficacité et capacité.

Le pire serait de perdre des énergies et des bonnes volontés de combat au moment où nous sommes en risque d’être submergés par l’extrême droite. Le pire n’est pas certain tant que nous nous battons.
Dans ce sens la mobilisation unitaire pour les libertés le 12 juin est essentielle. Je vous propose de relire l’appel qui a lancé l’idée. Et de vous préparer à descendre dans la rue ce jour-là en comprenant bien que c’est à nos yeux le début du travail pour renverser la pente.

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