Étrange Hidalgo

En attendant le résultat du vote EELV, on peut saluer le panache qu’il y avait pour eux à débattre publiquement en offrant au regard un tel écart de positionnements respectifs. Mais c’est le lancement de la campagne d’Anne Hidalgo qui donne pour l’instant le plus à penser. On sait qu’elle ouvrait la compétition pour le leadership du centre gauche en panne de moteur dans notre pays. C’était donc un moment important. Il faut bien admettre que cela n’aura guère imprimé sur le fond maussade de l’opinion du pays.

On aura noté l’étrange changement de pied du passage de TF1 annoncé à celui sur France 2. L’accueil n’y a pas été d’une grande bienveillance, on peut le dire. Mais de son côté la candidate semblait enfermée dans une bulle temporelle langagière des années 2000. l’entendre dire, à huit mois de l’élection qu’elle allait « écouter les Français » lui donnait un côté assez hors sol des convulsions qui animent les Français depuis maintenant quatre ans de Macron. Surtout assorti de l’annonce que son programme ne serait pas disponible avant décembre, trois mois et demi avant l’élection. Avant cela, on avait assisté a un discours depuis Rouen d’une facture technique des plus approximative pour ce qui est de la réalisation.

On se perd donc en conjonctures pour expliquer cette façon d’agir. L’amateurisme et l’impréparation peuvent être avancé compte tenu de l’état de délabrement des équipes du PS visible depuis 2017 (inclus). Et surtout du fait que du peu qu’il leur reste, il semble bien qu’elle ne veuille pas faire grand usage. J’ai noté sa difficulté face à Delahousse qui l’interrogeait sur ce point quand elle aurait dû assumer le soutien du PS. Je l’avais bien noté. Mais en la voyant refuser d’aller au congrès du PS préférant « parler aux Français », les bras m’en sont tombé. Refuser d’aller au congrès qui l’investit ! C’est du sans précédent dans l’histoire de ce parti. Quel mépris pour les malheureux militants de ce parti ! Et pour l’histoire de ce parti ! Même de loin ça ne laisse pas insensible. Tout ça pour une posture de communication : « parler aux Français plutôt qu’aux militants »… Ca commence bien ! Il faut pourtant espérer que la suite permette néanmoins le débat avec le Parti socialiste et son programme car l’élection présidentielle ne peut pas se résumer à une addition de monologues. Mais quand même : étrange Hidalgo.

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