La France à la découpe

L’Élysée avait démenti que le président Macron ait proposé le siège de la France au Conseil de sécurité contre l’instauration de la fumeuse « Europe de la défense » comme le prétendait un tabloïd anglais. Les « proches du président » avaient même ironisé : « nous ne sommes pas engagés par les élucubrations d’un tabloïd anglais ». J’avais donc remballé mes questions après avoir demandé par tweet des explications. Il apparait qu’il y avait pourtant bien anguille sous roche. En effet le porte-parole des députés LREM Pierre Lescure affirme aujourd’hui dans « Le Figaro » un aveu de taille : « on peut imaginer, au-delà de 2030, que la France partage son siège au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avec les autres nations européennes. »

Cette fois-ci l’idée revient par la bouche d’un très officiel de la Macronie et non par un tabloïd anglais officiellement méprisé. La date improbable de 2030 achève de souligner la nature de cette prise de position : un ballon d’essai. Autrement dit un bruit de fond pour accoutumer les médias. Et une préparation psychologique destinée à la seule instance régulière de LREM : son groupe parlementaire. Car c’est lui qui aurait, le moment venu, à se prononcer. Il va de soi qu’une idée aussi liquidatrice rencontrera notre opposition absolue et frontale.

Aucune politique étrangère commune n’existe ni ne peut exister au niveau de l’Union européenne. Il en est ainsi aussi longtemps que les 27 nations qui la composent n’ont pas renoncé à leur souveraineté. Aussi longtemps qu’elles n’ont pas délégué les fonctions régaliennes de leur État à la Commission européenne. L’inutile commissaire aux affaires internationales actuel est cantonné à des tâches de représentation et de prise en charge des positions communes. Cela quand par hasard il y en a. Et quand elles sont compréhensibles, ce qui est rarement le cas. Sauf quand il s’agit de relayer les desiderata internationaux des USA comme chacun a pu s’en rendre compte avec l’accord nucléaire avec l’Iran ou les « sanctions » contre la Russie et autres alignements inconditionnels.

Je proteste donc. Je demande que cesse ce petit jeu délétère sur le dos de la puissance française au nom de mythes absurdes et liquidateurs de notre souveraineté. Je demande que l’Élysée démente fermement et clairement la tribune du porte-parole parlementaire du Groupe LREM signant es qualités dans le quotidien « Le Figaro ».

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