07.11.2021

On a le droit de vivre même si on est pauvre

L’augmentation des prix de l’énergie a d’amples répercussions pour la vie quotidienne de millions de Français. Récemment, une étude montrait comment 60% des Français baissaient le chauffage en dessous du niveau de confort pour tenter d’alléger les factures. C’est pourquoi j’ai proposé depuis le début du mois de septembre une loi d’urgence sociale incluant un blocage des prix de première nécessité tels que ceux de l’énergie domestique.

Cette semaine, la lutte pour un droit inconditionnel à l’accès à l’énergie reçoit une aide de poids. C’est la Fondation Abbé Pierre qui lance une campagne pour ce droit. La Fondation, reconnue par tous pour son rôle et son expertise dans la lutte contre la pauvreté et le mal-logement, demande l’abolition des coupures d’électricité. Aujourd’hui, environ 300 000 foyers se font couper l’électricité par an (le dernier chiffre date de 2019) en raison de factures impayés. 300 000 de plus vivent la même chose pour leur abonnement de gaz. Soit 600 000 coupures chaque année. On se souvient comment le fast-cheking de BFM avait prétendu le contraire le soir de mon débat avec Zemmour.

Le directeur des études de la fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue, décrit bien les conséquences de coupures d’électricité sur la vie quotidienne : « vous n’avez plus les moyens de vous chauffer si vous avez un chauffage électrique. Vous ne pouvez plus vous éclairer. On ne peut même pas faire des démarches pour chercher du boulot, pour essayer de contacter les travailleurs sociaux. Pour les ménages qui les subissent, c’est une humiliation et une source d’angoisse. Pour ceux qui les craignent, c’est une épée de Damoclès ». Ainsi on voit bien comme je le disais que « L’électricité est plus que jamais un bien de première nécessité » comme le dit la Fondation Abbé Pierre dans son communiqué.

Une fois de plus on constate combien la pauvreté n’est pas qu’un phénomène « monétaire » (pas de sous !). C’est un état qui englobe tous les aspects de la vie. Jusqu’à la santé psychique. Pour éradiquer la pauvreté, il faut mettre en place des droits universels. Comme donc, le droit à l’accès à l’énergie. La Fondation Abbé Pierre propose un service minimum de l’électricité de 1000 kilowattheure qui seraient fournis dans toutes les résidences principales, quelle que soit la situation financière des ménages. Manuel Domergue explique : « Cela permettrait aux ménages d’avoir accès à la lumière, à un frigo ou un congélateur pour conserver des aliments, de charger un téléphone ou utiliser un ordinateur. Des choses basiques ».

Je souscris à cette proposition d’interdire les coupures d’électricité. Mon programme, L’Avenir en Commun, va plus loin. Comme pour l’eau ou pour le gaz, je propose pour l’électricité la gratuité totale des premiers kilowattheures. Pour financer cet accès garanti à l’énergie, il faudra sûrement revenir sur la privatisation de l’énergie. Des entreprises privatisées et fournisseurs d’énergie comme Engie ou Total ont versé cette année respectivement 1,3 et 7,6 milliards d’euros à leurs actionnaires. En créant un pôle public de l’énergie, il y a donc moyen de récupérer largement les sommes pour financer la gratuité d’un minimum garanti d’énergie. Dès à présent en confisquant 10 % des bénéfices des fournisseurs on pourrait rendre 500 euros à chaque abonnés du gaz. C’est exactement la somme de ce qu’ils ont dû payer de plus depuis 2017.

Si je cite la proposition de la Fondation Abbé Pierre dans cette note de blog, c’est parce qu’eux même ne cachent pas leur objectif d’interpeller les candidats à la présidentielle. Je trouve cette démarche saine. Manuel Domergue explique : « Pendant la campagne présidentielle, on a envie qu’émergent des thèmes qui concernent la vie quotidienne des Français et de montrer qu’il peut y avoir des acquis sociaux nouveaux à conquérir ». C’est pourquoi j’espère que de nombreux candidats répondront à l’idée de la Fondation. En positif ou en négatif, nous avons tout à gagner à avoir un débat approfondi sur cette question avant l’élection présidentielle. Si nous ne faisons que tourner en rond autour des questions absurdes de Zemmour, ce sera une élection gâchée.

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