Avez vous entendu parler de BathyBot ? C’est un bijou de technologie. Ce petit robot sur chenille ne sera pas envoyé dans l’espace. L’Ifremer et le CNRS sont en train de l’installer à 2400 m de profondeur, au large de Toulon. Sa mission ? Explorer l’océan profond. Car pour l’heure le fond de la mer est moins connu que la surface de la lune !
Nous sommes nombreux à être passionnés par ces expéditions scientifiques. Celle-ci a été lancée le 30 janvier dernier. Il faut connaître tous les détails de la chaîne, de la conception du robot à son déploiement. Cela donne à voir les prouesses dont sont capables les scientifiques français. C’est la France au service de la connaissance des nouvelles frontières de l’humanité.
D’abord, le robot en lui-même est une merveille technique. À 2.400m de profondeur, c’est l’obscurité la plus totale. Un être humain ne pourrait y rester que quelques heures. Mais Bathybot doit y rester plusieurs années. Il rendra compte 24h/24 et 7/7 de ses observations.
Et ce n’est pas tout. Il sera accompagné d’un véritable mini-laboratoire. Celui-ci est composé d’une biocam ultrasensible, d’un radiomètre et d’un sismomètre. Une « boîte de jonction scientifique » (BJS) fournira de l’énergie aux différents instruments et enverra les données récoltées à terre. Le petit robot sous-marin pourra aussi grimper sur un récif artificiel. Ce « bathyreef » a été conçu pour se fondre dans le paysage. Il servira de point haut au robot.
Installer tout cet attirail va prendre 15 jours. C’est le Nautile qui s’en charge. Ce sous-marin est un autre exemple de génie de notre pays. Mis en service en 1984, ce sous-marin habité a été conçu par l’Ifremer. Il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur ! La France se situe dans le top 4 des pays capables de collecter des données scientifiques à de grandes profondeurs.
Bathybot va collecter des informations pour le Laboratoire sous-marin Provence Méditerranée (LSPM). Cette installation scientifique recueille et transmet en temps réel des données sur la température, la salinité ou encore l’oxygène de la mer. Elle est reliée à Toulon via un câble électro-optique de 45 km. Bathybot vient au service de la pure connaissance. Il doit étudier un phénomène très particulier. Il s’agit de la bioluminescence. C’est-à-dire la production de lumière dont sont capables des bactéries ou encore certains requins. Cette production de lumière froide possède un grand potentiel. Elle pourrait par exemple être l’éclairage public du futur, plus économe en énergie. Le petit robot a déjà son compte Twitter. Il suffit de s’abonner !