Selon le New York Times, à peine Macron arrivé à Kiev, le Kremlin a démenti les avancées vers la désescalade avec l’Ukraine que le président français Macron disait avoir obtenu de Poutine. L’article dit aussi : «des déclarations de responsables de la diplomatie russe viennent saper l’autorité, si ce n’est pas la crédibilité, de la diplomatie française». Le titre : « la Russie sort Macron de l’équation». Ces lignes éditées aux États-Unis montrent dans quel traquenard le président français s’est laissé enfermer.
Les USA et l’allemand Olaf Scholz lui ont retiré le tapis sous les pieds en augmentant les tensions avec de nouvelles menaces au moment où Macron espérait s’entremettre. Il va à Moscou pour jouer un rôle. Il n’y est pas en grande considération après ses messages contradictoires dans un passé récent entre les mouvements de menton agressif et les platitudes pacifistes. Cela seul est signal d’amateurisme. Dans une crise, mieux vaut varier le moins possible dans ses déclarations pour être entendu et surtout pour être cru ! Aux Russes, mieux vaut parler tranquillement et sans arrogance d’une façon générale. Et surtout à un homme comme Poutine qui a déjà affronté un grand nombre de crises régionales et internationales. Il ne s’en laisse pas compter.
Pendant ce séjour, sans crier gare, le chancelier allemand se met d’accord avec le président des USA pour développer une tout autre ligne. Bonjour l’Europe, le couple franco-allemande et la souveraineté européenne. Ces pauvres incantations des Français sonnent chaque jour plus faux.
Tout cela n’est bon pour personne. On peut penser que de toute façon, Biden finira par mesurer la stupidité d’une politique anti-russe qui pousse ceux-ci à un rapprochement accéléré avec son autre problème qu’est la Chine puisqu’il a choisi là encore la politique du rapport de force. On sait que sa menace sur la coupure du gazoduc Northstream II n’est pas tenable. Qui pourrait livrer la même quantité de gaz à l’Europe ? Mais le danger reste avec les gens qui s’excitent au milieu d’un champ de bataille. Les dérapages du passé devraient servir de leçon.
En tous cas les Français ne peuvent retrouver d’autorité et d’efficacité qu’en étant non-alignés. Le plus vite serait le mieux. La présidentielle en est l’occasion. Si le chœur des louanges médiatiques n’a pas auparavant submergé tous les canaux de la lucidité.