Nous voici, une fois de plus, sur les lèvres fraîches de ce rivage. Et sentez-vous passer ce petit souffle ? Cette brise ? L’haleine de la bonne mer ? Notre mer commune, de notre civilisation, la Méditerranée !

À l’heure de la guerre d’Ukraine, rien ne souligne mieux qu’ici, qu’un écosystème commun fonde un peuple commun, un peuple humain. Qui, de la pointe de l’Afrique jusqu’au Caucase, est riverain de la même étendue d’eau. Et ceci depuis 9500 ans, quand soudain, la Méditerranée perça le Bosphore et dans un fracas qui s’entendait à des centaines de kilomètres à la ronde se déversa pour former la mer Noire. Puis la mer d’Azov. Et cette trace est restée jusqu’à nous, avec le récit du déluge.

Si bien que, quand je veux dédier notre rassemblement, une fois de plus, à la lutte pour le cessez-le-feu en Ukraine et à la fin de l’invasion Russe, je le fais, me sentant comme vous tous partie commune, partie prenante d’une même humanité. De Tanger à Sotchi, elle parle la même langue d’amour quand il le faut. Et la même langue de peur. Nous y sommes riverains, et voisins de palier, avec la Russie et l’Ukraine.

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