09.12.2022

Plainte « contre X » les fachos pourtant bien connus

L’attaque du commando d’extrême droite contre la réunion organisée à Bordeaux autour des députés Carlos Bilongo et Louis Boyard est un franchissement de seuil. Des agresseurs reprenant sur leur pancartes le slogan du RN « retourne en Afrique » ont attaqué une réunion paisible. Le même soir une autre attaque des mêmes à Montpellier, cette fois ci dans les conditions d’un traquenard personnel contre un député et son équipe parlementaire. Aujourd’hui même, de nouveau encore à Toulouse, contre le local où doit se tenir une réunion avec un député LFI. Il est temps de dire que le message est reçu cinq sur cinq. Sans le coup de téléphone au préfet de la Gironde, les policiers qui observaient la scène à Bordeaux restaient inactifs comme ils l’étaient depuis le début des violences. Après quoi le ministre de l’Intérieur demande à nos députés de porter plainte. Ce serait donc une affaire personnelle ? Pourquoi l’autorité judiciaire ne le fait-elle pas d’elle-même ? Déposer une plainte à titre personnel, pourquoi ? Ce sera nécessairement une plainte contre X. Comment faire autrement ? En effet, les policiers à Bordeaux n’ont fait aucun contrôle ni relevé d’identité sur place et sur le champ. Il y avait pourtant des couteaux et des barres de fer extrêmement visibles dans les mains des assaillants. Sans parler des saluts nazis et autres cris très caractéristiques. Comment croire qu’un groupe de cette ampleur, armés et équipés de pancarte soit inconnu des autorités ?

Cette façon de faire, et le reste de nos observations dans chaque cas, doivent nous conduire à un bilan lucide de la situation. Personne ne nous défendra ni ne protègera ni nos personnes ni nos réunions. On doit le demander bien sûr. Mais sans aucune illusion. De mois en mois, la situation sur ce plan s’est trop dégradée.

Pour ma part, je ne peux oublier comment je fus tenu dans l’ignorance d’une tentative de meurtre pendant des mois. Ni ensuite comment après avoir été enfariné dans une marche contre les violences d’extrême droite, plusieurs heures plus tard la police m’envoya un sms (mais oui !) pour me demander de porter plainte. Contre qui ? Je ne le savais pas puisque l’attaquant avait été immédiatement relâché après que notre groupe de protection l’ait pourtant remis aux policiers. J’ai refusé de traiter cette agression comme une affaire personnelle. Je n’ai aucun contentieux personnel avec mon assaillant que je ne connaissais même pas. J’ai dit aux policiers qui m’appelaient le soir (mais oui !) pour que je porte plainte que ce qui était en jeu c’était le droit de manifester. J’ai dit que c’était au procureur de savoir si cela était une situation désormais normale à son avis ou pas. L’assaillant fut mis en examen, jugé et condamné à des tâches d’intérêt général. Et aussitôt… dispensé de peine. Maintenant nous voici rendus au point où des gens armés de barres de fer et de couteaux ne sont même pas contrôlés et où on nous demande de porter plainte personnellement.

Je souhaite que le Mouvement Insoumis se donne les moyens de faire face. Il lui faut se rapprocher des organisations sérieuses, motivées et disciplinées qui font le même constat du danger que les Insoumis. Je crois que nous devrions mettre en place en commun des moyens pour protéger ensemble les personnes et les réunions. Et bien sûr pour procéder au désarmement et à l’identification des agresseurs. De même, une alerte police devrait être systématique pour nos réunions publiques et un procès-verbal d’observations établi.

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