Le 12 janvier 2023, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de France 2 pour l’émission L’Evenement, en direct depuis la Guyane.
Il est tout d’abord revenu sur la réforme des retraites annoncée par le gouvernement. Il a rappelé à quel point les mesures prévues étaient injustes et inutiles. Il a souligné que M. Macron faisait de l’enfumage avec cette réforme : la retraite minimale à 1200€ est déjà dans la loi depuis 2008 et ceux qui ont travaillé entre 16 et 18 partent déjà en retraite à 60 ans : pour tous les autres, ce sera 2 ans de plus.
Il a ensuite expliqué qu’il n’y avait pas de problème de financement. En effet, un travailleur aujourd’hui produit 3 fois plus qu’un travailleur en 1979. La question est donc de savoir comment répartir ces gains de productivité, pas d’allonger la durée du travail. Il a après cela démontré que le déficit de l’État à ce sujet correspondait à la somme des déductions d’impôt faites par M. Hollande et M. Macron. Elles ont été transformées en dividendes plutôt qu’en emplois. Il a donc appelé à taxer plus fortement les grandes entreprises.
En conclusion sur ce sujet, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que les macronistes faisaient avec les retraites comme ils font avec l’école et avec la santé : ils saccagent tout pour que ça devienne un marché. Il y a 330 milliards par an dans les retraites par répartition. Leur objectif est de les transformer en fonds de pension.
Il a donc appelé à rejoindre la mobilisation contre les retraites : le 19 janvier, avec les syndicats et le 21 janvier en soutenant la marche des organisations de jeunesse (https://marche21janvier.fr/)
Interrogé ensuite sur l’écologie, Jean-Luc Mélenchon a indiqué que nous étions sur un point clé de la bataille contre le changement climatique. Comme nous sommes une nation amazonienne, nous avons des responsabilités devant l’humanité universelle. Il a expliqué que la forêt n’était pas malade d’elle-même. Sa maladie est politique et sociale. Il a appelé à stopper la déforestation en prenant exemple désastreux de la destruction progressive de l’Amazonie. Il a indiqué qu’il n’y avait pas de mesure écologique tenable qui ne soit pas une mesure sociale.
Il a par la suite souligné qu’il y avait une quart-mondisation de l’État et en particulier de l’hôpital. Il a proposé de prendre des mesures d’urgence comme augmenter les payes et supprimer la tarification à l’acte.
Sur le thème de l’immigration, Jean-Luc Mélenchon a rappelé que la France avait le devoir et l’obligation de traiter les gens dignement quand ils arrivent, mais aussi de tout faire pour qu’ils n’aient pas à quitter leur territoire. Il a expliqué que le droit du sol était consubstantiel à l’identité française : ceux qui naissent là, et s’ils y ont vécu 5 ans, ont le droit de devenir Français. La France, ce n’est ni une langue, ni une religion, c’est l’appartenance commune à sa devise « Liberté, égalité, fraternité ».
Sur l’international, il a rappelé l’importance pour la France d’être une nation non-alignée pour mener une politique altermondialiste d’intérêt général humain. Questionné sur l’Iran, il a indiqué que c’était une théocratie et qu’il souhaitait que les Iraniens parviennent à s’en débarrasser. Il a dit se sentir solidaire des luttes qui s’y mènent, et leur souhaiter la victoire.
Concernant l’Espace, nouvelle Frontière de l’humanité, il a appelé à mener la bataille politique pour sa démarchandisation et sa démilitarisation.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a été interrogé sur son avenir, les prochaines échéances électorales et sur le mouvement de La France insoumise.