Très traditionnellement LREM et ses médias livrent aux insoumis une nouvelle guerre du « mot de trop ». Le plus ridicule est ce refrain selon lequel nous « desservons la cause que nous voulons servir ». Ah ! ah ! Ah bon ? Nos adversaires veulent nous aider à être efficaces ? Nul n’est dupe j’espère !
Les leçons de bonnes manières sont l’arme traditionnelle des partisans de l’ordre établi pour rétablir leur préséance de classe en bestialisant leurs adversaires. Mais eux-mêmes n’en ont pas souvent autant qu’ils en recommandent aux autres. S’ils tapent les députés insoumis comme ils le font, c’est parce qu’ils sentent le sol se dérober sous leur pas. La diabolisation des insoumis c’est au mieux une tactique en vue du deuxième tour de la dissolution. En vrai c’est un aveu de faiblesse et rien de plus. Car le bilan des excès macronistes après les éborgnements en série, les accointances avec Le Pen et maintenant la répression des députés commence à sentir une mauvaise odeur que le pays sait reconnaitre.
À présent voici Bruno Fuchs nous accusant de préparer des meurtres comme celui de Samuel Paty. On attend avec impatience les indignations entendues hier ! Voilà la preuve qu’il fallait recevoir en pleine face : voilà ce que sont leurs « bonnes manières », leur modération, « respect du débat » et autres. Vont-ils s’excuser à leur tour ? Entendra-t-on ceux qui se sont fait un devoir de mériter un brevet de bonne conduite ? Chercher les encouragements ou la reconnaissance des partisans de ce vieux monde politique c’est commencer avec eux le commerce mortel qui finit toujours dans le même abaissement moral. Tenons-nous-le pour dit. La preuve par Bruno Fuchs devrait y aider.
La macronie frappe toujours de la même façon dans le même ordre : d’abord flétrir une personne qu’elle veut isoler pour diviser ses amis, puis diviser la NUPES puis diviser LFI, puis frapper ses porte-parole officiels en invoquant sans cesse des « divergences ». Au cours des six dernières années pas une fois elle n’a agi autrement. Il ne faut pas être dupe ni accepter de se taire si peu que ce soit, ni jouer le rôle qu’ils ont choisi pour vous. Ceux qui sont haïs dans ce pays ce n’est ni le député Saintoul, ni Thomas Portes ni aucun des nôtres Insoumis. Ce sont les Macron et ses représentants préférés : Élisabeth Borne, Aurore Bergé, Olivier Dussopt et compagnie. Avec une prédilection pour cette « gauche » d’hier qui a fait métier de sa trahison. Macron passe son temps à chercher de nouveaux débauchages de ce type. En vain. Personne ne flanche là où ça compte.
La véritable violence qui serait bien plus vite mortelle pour beaucoup de monde que toute parole serait l’adoption de la retraite à 64 ans. Ce que font les défenseurs des bonnes manières c’est seulement entretenir une ambiance pour mener à bien les coups tordus stockés dans leur musette : 49/3 sur la première partie du texte, adoption forcée de l’article 7 pour pouvoir afficher à longueur de bandeaux en continu que « l’Assemblée a voté la retraite à 64 ans » et désamorcer le grand blocage du 7 mars convoqué par les syndicats. Car le 7 mars va être le tournant décisif de la situation créé par le bras de fer décidé par Macron.
D’ici là, il est vain d’espérer que quelque manière de faire, de parler ou d’agir trouve grâce aux yeux de la bonne société qui dicte les bons comportements. Les gens, regardez bien ce qui se passe. Qui tient bon et mène la bataille sans faiblesse ni jamais lâcher aucun combattant ? Les nôtres ! Regardez attentivement qui assure le service après-vente des bonnes manières. Souvenez-vous de leur choix depuis un an. Et pour le reste : « Bien faire et laisser braire ».
C’est l’heure des caractères. Le 7 mars on renverse la table.