Un nouveau monde commence

Dans ce post il est question de la présidence Trump, de l’incendie en Californie et du ralliement du PS à Bayrou, où la stratégie marquant le retour de Hollande au pouvoir sur le PS leur vaut le statut de dindon de la farce macroniste.

C’est parti. Le nouveau mandat de Trump commence. Tout un monde entre en phase terminale. L’extrême droite et la guerre générale, couple maudit du vingtième siècle, sont de retour. Les chaînes de télé ont suivi minute par minute l’évènement pour que nous puissions tous nous réjouir du couronnement de notre nouveau maître. Ils furent moins diserts ensuite. Pourtant cette nuit il y a eu une grosse pluie de décrets présidentiels de Donald Trump. Les États-Unis de Trump ont quitté les accords de Paris sur le climat, l’Organisation mondiale de la santé et ont réintégré Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme. Sur le plan interne, Trump a gracié 1 500 condamnés de l’assaut du Capitole, dont plusieurs leaders de milices du suprémacisme des blancs, déclaré l’état d’urgence à la frontière mexicaine, suspendu le droit du sol, suspendu les programmes d’asile depuis l’Amérique latine, annulé plusieurs dispositions contre les discriminations contre les personnes transgenres. Et ainsi de suite.

Avant cela Elon Musk a fait son salut nazi sous les yeux du monde entier. En France, la sphère médiatique dispute la signification du geste. Les habituelles grandes consciences qui voient dans le pape et le secrétaire de l’ONU des antisémites sont muettes. C’est très étonnant. Comme, aux USA, la religion est très présente dans les milieux dirigeants, on doit se demander à quelle secte Musk appartient pour assumer publiquement un tel geste d’adhésion à la Shoah et aux autres génocides des nazis ? Bref, qui est cet homme ? Quels genres de liens l’unissent à Trump ? Certes, ce n’est pas la première fois que des milliardaires nord-américains se comportent de cette façon. Henry Ford, le fondateur du nouveau capitalisme industriel au vingtième siècle, fut même décoré par Adolf Hitler ! Le soutien récent d’Elon Musk à « Alternative für Deutschland » renoue un lien nauséabond et très lourd d’alertes. Les ronds de jambe autour de ces voyous politiques sont aussi traditionnels que bien connus dans leurs conséquences. Ceux qui regardent ailleurs sont leurs complices, non par erreur mais par adhésion. En bref : l’ère du capitalisme, indifférent à la démocratie et même libéré d’elle, se rapproche. Le compte à rebours de la guerre avec la Chine est commencé. Et aussi celui de l’agression contre Panama ou le Groenland. Le compte à rebours des ingérences fascisantes dans tous les pays atlantistes est engagé. C’est du Netanyahu pour tout le monde qui est à l’ordre du jour. L’aube de la nouvelle présidence Trump nous glace.

L’incendie de la Californie est un signal d’alerte de première grandeur. Tout l’équilibre du système financier mondial peut être impliqué par les conséquences du dérèglement climatique. Les liens entre le système du profit et les catastrophes sont multiples. Premier exemple : l’eau, matière première, a été introduite en bourse par cet État des USA. Chacun en comprend la conséquence : on y accède si on paye au prix marchand, c’est-à-dire augmenté des dividendes à payer aux actionnaires. Et le prix varie avec la demande. Plus il y en a besoin, plus ça coûte cher. La demande venant de crise devient donc toujours une aubaine pour le capital placé dans ce type de compagnie. Autre domaine où le marché peut se faufiler. On a vu que, pour faire face à l’incendie, certains ont fait appel à des « pompiers privés ». Explication des intéressés : « notre fortune nous le permet, pourquoi nous en priverions-nous ? » C’est la logique sur laquelle compte fondamentalement le capitalisme : la rareté c’est la cherté, et donc une opportunité pour le marché. Rappelons que les directives européennes considèrent les pompiers volontaires comme de la concurrence déloyale pour les services privés d’incendie. On comprend mieux alors le genre de mécanisme par lequel l’Europe élargit à tout propos le champ de la marchandisation à toutes les activités.

La bonne aubaine des malheurs ne s’arrête pas là. Arrive le moment des assurances. Qui va payer l’indemnisation pour la reconstruction ? Les assurances ? On connaît déjà la réponse. Comme ce n’est pas le premier épisode de ce type en Californie, les compagnies d’assurances ont déjà tiré la leçon de la situation avant cet incendie. Elles ont refusé de renouveler nombre de contrats ! Des millions de californiens vivent donc sans assurance. Ils sont désormais à la rue. Car si l’on a déjà versé bien des larmes pour les riches et leurs palais, on a le plus souvent oublié de parler des autres, des gens du commun, et pire encore, des pauvres. Les façades luxueuses font oublier les autres, voire les font croire seules concernées. Ça me rappelle les Alpes-Maritimes. On ne voit et ne parle que des stations prestigieuses et de Nice pour sa promenade des Anglais, par exemple. Mais 75 % de la population de ce département a des revenus assez bas pour être « éligible au logement social ». La suite ? Ou bien il n’y aura plus d’assurance accessible. Ou bien il n’y en aura seulement pour ceux pouvant attester s’être eux-mêmes protégés par une installation anti-incendie particulière et/ou ayant un contrat avec une société de pompiers privés.

On aurait tort de croire tout cela exotique. En 2022, l’incendie géant de Landiras en Gironde, sur le bassin d’Arcachon et le Médoc, a détruit une surface équivalente à celle de l’incendie en Californie : 29 000 hectares sur 200 kilomètres carrés. Cet épisode girondin éclaire aussi la possibilité d’autres dégâts supplémentaires en fonction de la nature du sol. À Landiras, le feu a rencontré de la lignite dans le sol. Alors quand les trombes d’eau sont tombées cette année, ici et là elle bouillait car le feu souterrain n’était toujours pas éteint…

La question des assurances est déjà posée en France. Elle est rendue visible par les protestations des communes qui ne trouvent plus d’assureur ou qui subissent des exclusions de protection ou des renchérissements paralysants. Selon l’Association des maires de France (AMF), des milliers de communes en France font face à des résiliations de contrats d’assurance ou à de fortes hausses de cotisations. Elles seraient entre 1 000 et 2 000 dans cette situation. Il y a donc à cette heure un nombre non déterminé de communes non assurées. Et des milliers d’autres sur tout le territoire galèrent à trouver un assureur ou une protection assez large ou encore assumer une envolée du prix de l’assurance.

Un rapport sénatorial traite le problème. Il montre l’extrême précarité de la situation, tant les assureurs français sont sur le repli. Ils préfèrent parfois céder la place à des étrangers. D’autres fois, ce sont des zones à risques entières qui ne sont plus couvertes par aucun assureur, et d’autres fois ce sont des hausses vertigineuses de prix de l’assurance mettant à genoux les finances locales. Par exemple, dans la vallée de la Roya, après l’épisode méditerranéen qui a tant détruit, une commune a reçu le versement final des trois cinquièmes de la somme remboursée, et la résiliation de son contrat deux mois plus tard. Les « risques naturels » se présentent donc d’abord comme un risque de destruction sans reconstruction pour les équipements de base de ces communes. On voit bien alors comment le niveau d’activité et de services se dissoudra par pan et interruption de service. Un processus diffus et progressif. Ils emporteront tout, au fur et à mesure où se répéteront dans les mêmes zones les mêmes nouvelles catastrophes. Ce scénario de contagion de l’effondrement est à présent le plus actuel et le mieux vérifié. Voilà pour le terrain des écoles, gymnases, ponts, canalisations et autres installations collectives. Mais il faudrait également évoquer le sort des particuliers à qui s’applique évidemment le même genre de situation.

Les enchaînements dans l’économie globale impliqués par cette situation ne sont pas de moindre portée ! Un accident climatique localisé ne reste pas longtemps confiné dans sa zone, compte tenu de la globalisation financière dans laquelle sont insérés les capitaux assurantiels. N’oublions jamais comment la circulation des dettes et paiements s’effectue à l’intérieur de la même toile numérique globale. Un coup reçu sur un point peut atteindre par contagion toute la surface des « points » reliés entre eux par des avoirs ou de dettes croisées. Les assurances sont parmi les toutes premières structures agissant dans la sphère financière. On peut donc deviner l’impact d’une éventuelle défaillance d’un ou l’autre assureur confronté à un niveau de remboursement inaccessible… La contagion se fera vite. D’autant plus que, souvent, les contrats d’assurances sont entre les mains de peu d’intervenants. En France, pendant des années, le marché de l’assurance des collectivités locales a été dominé par un quasi-duo : la SMACL et Groupama. Ils détenaient environ 75 % du marché. Une défaillance liée à un fait isolé atteindrait pourtant la capacité de remboursement sur un immense territoire. Pour ne parler que des assurances. Mais si l’on considère la part des fonds spéculatifs que ces sociétés doivent détenir pour financer leurs dépenses, alors l’ampleur de la catastrophe s’étendrait à autant de secteurs d’activité du pays. Le climat est donc un facteur majeur de crise financière mondiale, par le talon d’Achille du système mondial qu’est la finance assurantielle.

Un signe de la dégradation des relations à gauche est la façon avec laquelle toute divergence est personnalisée, psychologisée et devient aussitôt méprisante et injurieuse. On le voit encore quand François Hollande me qualifie de « madame Irma », croyant me flétrir en féminisant son attaque. Et d’autres plus misérables encore dans la bouche de ce pauvre Olivier Faure ou Fabien Roussel, sous la ceinture. Cela réjouit évidemment tout ce que la droite éditoriale (pléonasme !) compte de gens pour qui c’est une aubaine de voir fracturer le NFP à la veille de combats frontaux avec la droite, le macronisme et le Président lui-même. Leur espoir : que nous nous taisions, comme l’a hurlé Hollande dès son retour dans les fourgons législatifs du PS. Ce déluge ne va pas cesser de sitôt. Évidemment les nouveaux « ex-amis » d’hier se sentent pousser des ailes. Un déluge de tirs dans le dos nous est donc promis. 

L’épisode en cours, c’est le vote du budget de l’État. Le PS s’apprête à le voter si l’on en croit les déclarations de Faure au journal Le Parisien. Je cite : « il souligne que « la discussion ne fait que commencer » et que « du fait de la procédure parlementaire, il faudra, au-delà du PLF et du PLFSS (projet de loi de finances et projet de loi de financement de la Sécurité sociale), un troisième texte pour pouvoir introduire des mesures nouvelles. C’est sur cet ensemble qu’il faudra juger ». C’est clair : Faure laissera passer le budget pour pouvoir « examiner » un troisième texte et estimer l’ensemble. Comme Hollande a annoncé que le PS maîtrisait le calendrier « jusqu’à 2027 » et que Macron devait pouvoir « finir son mandat », tout cela est donc désormais établi. Tout n’est pas perdu pour autant. La méthode Faure, c’est le glissement progressif. Il avait évoqué l’idée en discussion de « passer à un autre système » pour les retraites. La mobilisation le fit reculer. Ici c’est de même. Il est possible que le groupe parlementaire socialiste n’approuve pas l’idée de laisser passer le budget. Les députés devinent ce qui les attend sur le terrain. Et l’état d’esprit du gouvernement Bayrou est bien à l’entourloupe. On a vu comment le PS se vante d’avoir fait annuler les trois jours de carence pour les fonctionnaires. Mais au Sénat le gouvernement a présenté un amendement pour diminuer de 10 % les salaires pendant les arrêts maladie. Cela lui permet 900 millions d’économies ! Soit trois fois plus que les trois jours de carence. Il est peu probable de voir les fonctionnaires en arrêt maladie remercier les responsables de la diminution de leur salaire quand ils sont malades. Idem pour l’abandon de la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale. À supposer qu’ils n’aient pas déjà disparu avant le vote du budget, puisque des milliards de crédits ne sont pas reportés depuis le budget 2024. En tout cas, la droite sénatoriale a vengé l’offense en votant les amendements du gouvernement Bayrou supprimant les millions à la pelle dans le budget de l’éducation. Finalement, la ministre du Budget, Amélie de Montchalin, s’est elle-même glorifiée de présenter le budget le plus austéritaire depuis 25 ans.

Les Insoumis feront connaître dans le détail l’ampleur des forfaitures de la « négociation ». Les élus socialistes ne sont souvent pas d’accord pour ce type de coups tordus. Ils ont voté dans un passé récent contre tout ce qui y ressemblait. Ils ne sont pas prêts à devoir affronter la colère des bases populaires concernées pour favoriser le retour de François Hollande ou les surenchères de la bataille entre ce dernier et Olivier Faure. Déjà, le refus de la censure a été acquis par 36 voix contre 30. De justesse. La presse, qui écoute aux portes d’habitude, a gardé pour elle le vote des PS les plus célèbres. Le réseau Hollande dans les milieux médiatiques n’est pas rien. Et puis les parlementaires PS viennent de découvrir aussi comment leur « camarade » François Hollande a organisé une double négociation avec Bayrou dont il ne les tenait pas informés.

La catastrophe de la « négociation » du PS avec Bayrou est désormais démontrée par débat au Sénat et la nature des amendements du gouvernement. Si les députés macronistes ont salué par une « standing ovation » Bayrou pour avoir réussi « à rallier le PS », c’est bien qu’ils ont savouré la manœuvre. Sur 23 mesures dont le PS se glorifie, tous les observateurs sont d’accord pour dire que 19 étaient déjà soit dans le budget Barnier, soit dans des engagements que Barnier avait pris. Quant au reste, tous voient comment en contrepartie de ce qui a été cédé, le gouvernement Bayrou se paie sur la bête en faisant voter des mesures plus rentables pour son plan d’économies supplémentaires. Comme la suppression des jours de carence pour les fonctionnaires, compensée par une diminution de 10 % de leur salaire pendant l’arrêt maladie qui rapporte trois fois plus d’économies (presque un milliard contre trois cents millions pour les jours de carence). « Voilà ce que nous promet le gouvernement Bayrou et ce sur quoi nous devrons trancher début février, lorsque le texte reviendra à l’Assemblée », déclare le président de la commission des Finances, Éric Coquerel. Personne n’échappera au vote du budget. Sur lui se concentre tout le poids du moment. Réuni en « conseil national » des groupes parlementaires et de la coordination nationale, les insoumis ont adopté un texte après discussion et synthèse.

Je publie ici cette déclaration de l’intergroupe de La France insoumise.

Jeudi 16 janvier, la motion de censure déposée contre le gouvernement Bayrou a été votée par les députés insoumis, écologistes, communistes et ultramarins du groupe GDR, ainsi que par 8 députés du groupe socialiste. 

En refusant de la voter, 58 députés socialistes ont permis au gouvernement Bayrou de continuer sa besogne de destruction. Ils lui ont reconnu une légitimité indue. Selon les termes d’Olivier Faure en octobre dernier après la première motion de censure contre Michel Barnier, ces députés ont ainsi rejoint les rangs d’un « soutien sans participation » au gouvernement. Par la même, ils ont masqué la responsabilité centrale du Rassemblement National qui, en ne votant pas la censure, a assuré la survie d’un gouvernement voué aux obsessions néolibérales d’Emmanuel Macron.

Cette décision de 58 députés socialistes est une rupture grave avec les engagements pris devant le peuple lors de leur élection en juillet dernier. En effet, le programme du Nouveau Front Populaire affirmait, dès son préambule, que cette alliance s’inscrivait en rupture avec le macronisme. Dès lors, par ce choix solitaire et sans concertation, en s’isolant de trois composantes du Nouveau Front Populaire et en validant un gouvernement illégitime, le Parti Socialiste n’agit plus comme un partenaire de cette coalition.

Pour justifier cette décision, les dirigeants du PS prétendent avoir obtenu des « concessions remarquables » du gouvernement sur les retraites ou sur le budget. En réalité, le « conclave » mis en place par François Bayrou et François Hollande est un piège grossier. Il donne au Medef un droit de véto empêchant tout vote de l’Assemblée nationale pour l’abrogation de la retraite à 64 ans. Quant aux 23 éléments présentés comme des concessions budgétaires, ils correspondent pour 8 d’entre eux à des mesures figurant déjà dans le budget de Michel Barnier et pour 11 d’entre eux au résultat de la discussion parlementaire ou de la censure de son gouvernement. Il n’y a rien de « remarquable » dans ce grand exercice d’enfumage. Et rien qui ne vienne contrebalancer les 10 milliards supplémentaires de baisse de dépenses publiques qui font du budget en préparation un budget Barnier en pire.

Le vote du budget doit avoir lieu au début du mois de février à l’Assemblée nationale. En l’absence de majorité, le gouvernement devrait utiliser l’article 49.3 pour tenter de l’imposer en force. À cette occasion, nous déposerons une nouvelle motion de censure. En votant la censure, nous pourrons protéger le peuple de l’impact des coupes budgétaires massives prévues par le gouvernement dans le budget de l’écologie, de la rénovation thermique des logements, de la santé, de la culture, de l’éducation, du sport ou encore de l’enseignement supérieur et de la recherche. Mais nous pourrons aussi refuser la poursuite d’une politique sans réponses à l’urgence sociale ou au défi climatique. Et rejeter la préparation de réformes inacceptables d’ores et déjà annoncées par le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, comme la remise en cause de l’Aide Médicale d’État.

Ce sera donc l’heure de vérité. Si des députés socialistes devaient refuser à nouveau de censurer le gouvernement de François Bayrou, ils rompraient définitivement avec le Nouveau Front Populaire. Ils confirmeraient un renversement d’alliance et ne seraient plus en mesure de représenter l’opposition de gauche dans leurs circonscriptions. Car c’est dans la clarté, la cohérence et le respect de la parole donnée que réside la possibilité d’une dynamique populaire en mesure de nous permettre d’accéder au pouvoir. Agir autrement, c’est ouvrir la voie royale au Rassemblement National que nous pouvons vaincre en restant fidèles à nos engagements de rupture avec la macronie. C’est pourquoi, dans un objectif de clarification politique et afin d’obtenir la censure du gouvernement Bayrou, le groupe parlementaire de la France insoumise va proposer des rencontres bilatérales aux groupes parlementaires issus du Nouveau Front Populaire.

En tout état de cause, la France insoumise restera fidèle à l’espoir suscité par la victoire du Nouveau Front Populaire. Nous poursuivrons notre démarche de rassemblement ouverte à toutes celles et ceux qui veulent faire vivre l’objectif d’une rupture avec le macronisme. C’est le seul chemin pour en finir avec la vie dégradée que ce dernier impose à un nombre croissant de femmes et d’hommes dans le pays. Le seul chemin pour empêcher l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. Le seul chemin pour aller enfin vers l’harmonie entre les êtres humains et avec leur écosystème.

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