Le plan Bayrou est toujours là !  

Ne perdons pas le fil de ce que nous entreprenons. Ni de ce qui est en jeu. Le plan Bayrou est la cause du déclenchement du succès du 10 septembre et du 18 septembre intersyndical massivement réussi. Faut-il attendre que le « débat budgétaire s’ouvre » ? Pour quoi faire qu’on ne sache déjà ? Ni le plan d’économies du PS, ni celui de Place Publique, ni celui du RN ne sont le moins du monde des alternatives que Lecornu puisse prendre en compte comme base d’un accord. Et le plan Bayrou n’est toujours pas retiré. La preuve : le nouveau Premier ministre dit qu’il retire la mesure de suppression des deux jours fériés. Et le reste ? Il court toujours. C’est avec cela qu’il faut en finir. Sans se laisser berner par la comédie des palabres à Matignon. Et vite. Pour cela, dans dix jours, l’Assemblée nationale pourra faire tomber le gouvernement Lecornu, porteur de la continuité du plan Bayrou. Le PS aura fini sa comédie. Il votera la censure avec nous, LFI, EELV et GDR. Comment le RN peut-il espérer sauver encore une fois Macron ? Puis ce sera le tour de Macron. Pris à partie dans toutes les manifestations, crucifié par les sondages, il est aussi visé par une nouvelle procédure de destitution. La majorité des députés de l’ancien Nouveau Front Populaire (104) l’a signée. Les séparatistes du PS ne peuvent tenir la position de l’isolement face au reste de l’ancien NFP qui a voté ensemble toutes les motions de censure. En tous points, les Insoumis ne relâchent plus la pression. Marchons notre chemin. La victoire est à portée de main.

La machine à répliquer gouvernementale enchaîne une lourde campagne de dénigrement de l’opposition Insoumise pendant la lutte contre le plan Bayrou. Elle nous reproche d’être à la manœuvre pour renverser le système de coups de force permanents de Macron. Le niveau et la forme des attaques de la classe médiatico-politique gouvernementale contre LFI s’installe donc dans la permanence. Cette semaine, nous sommes repeints en agents de la Chine. En octobre, arrive un livre qui ferait de nous des agents islamistes. Passons sur les plus petits aboiements ici ou là. Bien sûr, cela réjouit toujours les bras cassés de la gôche traditionnelle, persuadés que cela leur profitera d’une manière ou d’une autre, un de ces jours.  Comme ça se dit dans la Tribune du dimanche : « ils ne veulent plus de LFI, mais ils veulent récupérer son électorat ». Ils n’ont rien compris au film comme d’habitude. Ni à ce que sont devenus nos électeurs révulsés par le spectacle des simagrées politiciennes du PS. Ni compris combien ce qui s’applique d’abord contre nous, s’applique toujours à eux ensuite le moment venu.   

Ainsi ce nigaud d’Olivier Faure déguste tout le menu de la diffamation sur commande. Pour une phrase passible de l’accusation d’antisémitisme, il subit une campagne de dénigrement au long cours. « Ce n’est pas juste, car ce n’est pas vrai » gémit-il ! Trop mignon deux ans après que ce soit pourtant devenu le tarif de base diffamatoire contre ceux qui s’opposent au génocide des Palestiniens. O. Faure laissait dire. Son tour est venu. Il a donc subi comme un naïf la partition de l’indignation morale surjouée d’un Jérôme Guedj désormais installé dans le rôle de grand mamamouchi des excommunications mondaines. Mais surtout, il n’a pas compris la fonction de cette accusation portée tous azimuts, du Pape à Macron lui-même. Il ne sait pas ce qu’est le syndrome de la forteresse de Massada comme outil de ralliement communautariste ? Puis voilà le coup du drapeau palestinien. Le malheureux Faure n’a rien vu, ni rien compris aux vingt-quatre derniers mois dont il pensait qu’ils lui profiteraient en disqualifiant LFI. « Je n’imaginais pas un seul instant que ça puisse provoquer une telle levée de bouclier » déclare l’ex-futur candidat Premier ministre au journal « la Tribune du dimanche ». Mais il aggrave encore son cas de type pas fiable pour ses amis d’hier, quand il argumente en faveur de ce pavoisement : « nous avons hissé des drapeaux israéliens au lendemain du sept octobre, certaines mairies ont hissé le drapeau ukrainien depuis trois ans ». Retailleau a reçu le message ? Jamais nous n’avons eu autant d’aide de la part du PS avant cela ! Faure devient un agent d’ambiance utile pour étendre notre stratégie d’isolement des soutiens du génocide. Là-dessus, Hidalgo, dans la grande tradition des coups tordus de congrès, pavoise la tour Eiffel aux drapeaux d’Israël et de Palestine. Consternant de stupidité après deux ans de génocide. Le ni/ni devient un « et en même temps » dégoûtant. Le PS trahit tout le monde à la fois. Comment peut-il croire que personne ne s’en rendra compte ? 

Le premier secrétaire du PS finira par le comprendre : rien de tout cela n’est juste une communication ratée. La réalité lui échappe. Et ses coups de billard à trois bandes deviennent périlleux, joués sur la grande scène où il essaie de figurer. Car le tournant pro-palestinien de Faure est surtout une manière de marquer sa différence avec ses concurrents internes pour la primaire à venir. Face à Carole Delga qui voulait interdire les manifestations pour la Palestine et Raphaël Glucksmann qui regarde ailleurs très attentivement, O. Faure peinait à se distinguer. C’est fait. Pour nous les pop-corn sont suaves….

Ce que Faure ne comprend pas, c’est tout le moment politique qui se joue en France. La recomposition d’un socle gouvernemental à droite ne peut pas être un long fleuve tranquille, surtout quand le Centre est immédiatement menacé de disparaitre. La tectonique des plaques s’endiable. En témoignent les pas de côté de Gabriel Attal aussi vains que sans perspectives. (Quoique sa « nouvelle république » soit là aussi un agent d’ambiance en faveur de notre campagne pour la sixième République). Édouard Philippe y ajoute ses peaux de bananes. Le système se décompose. Mais il ne renonce pas. Une stratégie lui tient lieu de programme commun : diaboliser pour que la peur fige ses soutiens en débandade. Il ne cherche donc pas seulement à se débarrasser de LFI. La stratégie pour se débarrasser de LFI en construisant un « front républicain » contre elle est surtout le moyen d’unifier les siens en laminant toute la gauche. Soit en la détruisant, soit en la vassalisant. Il n’y a de place ni pour Faure ni pour Tondelier dans ce tableau, sinon comme supplétifs. Comme dans tant d’autres pays, la droite doit disqualifier la gauche pour prolonger sa domination sur son monde. Peu importe le moyen.

Mais si LFI était abattue, quarante-huit heures après, il ne resterait plus un millimètre carré tranquille pour les débris du PS ni le mouchoir de poche écolo, pour ne rien dire de nos ex-alliés du PCF. Parmi eux, nombre le savent, mais ne s’en émeuvent pas parce que leur but est aussi la grande coalition. La tentation vient de loin. Comment oublier la vidéo où l’on voit Faure souhaiter participer au gouvernement Macron au lendemain de son élection. Ça lui est peut-être passé, mais il n’était pas seul dans cet état d’esprit. Qu’ils méditent tous le sort des soi-disant « purgés ». Sans utilité pour nous nuire, ces derniers ne sont plus rien ni pour les médias ni pour l’opinion. Comme le montre leur contreperformance de communication. Humour cruel. Le énième tweet hostile de Corbière « Mélenchon proclame son isolement » a fait…. 0 vues et 0 retweet.  En matière d’isolement, il est mon maître. 

Combien de temps faudra-t-il à cette gôche pour comprendre que sa ligne anti-LFI signe sa propre disparition ? Il est vain de faire des calculs sur cette hypothèse. C’est pourquoi nous agissons à partir des moyens dont nous disposons réellement dans la situation telle qu’elle est. Et ce n’est pas la pire situation puisque nous sommes maîtres de la totalité de nos plans d’action. Souvenons-nous de la corvée humiliante que furent ces huit jours de palabres après la victoire de 2024. Puérilement, O. Faure avait bloqué tout notre dispositif pour tenter déjà d’imposer sa candidature comme Premier ministre. À présent, nous n’adaptons pas notre stratégie à nos moyens, mais à nos ambitions pour donner un débouché politique à l’état d’exaspération sociale du pays. L’activité populaire en cours rend possible ce scénario. 

Lire aussi

DERNIERS ARTICLES