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Macron mène une dure guerre contre les chômeurs

Pendant que tout le cirque médiatique était occupé à ses causes particulières, Macron pouvait continuer sa guerre économique contre le peuple. Cette fois-là, il s’agissait de spolier les chômeurs. C’est une des cibles de prédilection de son gouvernement depuis le début du quinquennat. Déjà, dans une loi nommée sûrement par ironie « avenir professionnel », les macronistes avaient voté tout un arsenal pour surveiller et punir les chômeurs. C’était la création notamment d’un « journal de bord » pour les inscrits à pôle emploi, c’est-à-dire un livret dans lequel ils sont tenus de rendre compte de leurs activités de recherche d’emploi. Les conseillers pôle emploi se voient ainsi transformés en une absurde corporation à mi-chemin entre la police et le surveillant de collège. Puis le décret d’application de cette loi a changé les critères de « l’offre raisonnable d’emploi ». Les parlementaires endormis par les ronrons rassurant des ministres dans la discussion à l’Assemblée ont été bien grugés. En fait, dorénavant, les chômeurs seront contraints d’accepter des baisses de salaires illimitées.

À cela s’ajoute l’embauche de centaines de fonctionnaires à pôle emploi uniquement affectés à des postes de contrôle des chômeurs. On aimerait que le même zèle soit utilisé dans la chasse aux fraudeurs fiscaux. La fraude et l’évasion fiscales représentent 1400 fois celle aux indemnités chômage. Pourtant, dans ce domaine, on supprime des postes : encore 1666 en moins dans le budget pour 2020. Ainsi va la macronie avec cette façon de servir les riches voleurs et d’humilier les pauvres chômeurs.

Le démantèlement de l’assurance chômage est préparé de longue main par Macron. Il a commencé par la transformation de son mode de financement. En 2019, le principe du financement par une cotisation sociale a été supprimé. Tout le financement a été basculé vers la CSG. On a déjà dit l’absurdité et l’injustice de cette mesure. Elle revient à faire payer les retraités pour un risque qu’ils n’encourent plus : le chômage. Cela a évidemment contribué à la colère populaire contre le président de la République.

Mais par-dessus tout, il s’agit d’un changement profond de philosophie. La caisse de l’assurance chômage était gérée paritairement par les organisations patronales et les syndicats de salariés. La légitimité de cette gestion démocratique par le monde du travail venait du financement par les cotisations des salariés. Mais depuis que ce mode de financement a été changé, l’État a repris la main. Il l’a repris pour le pire. Muriel Pénicaud a imposé à l’assurance chômage des coups de rabot sur les indemnités pour économiser 2,5 milliards d’euros.

Le 1er novembre 2019, la durée minimale pendant laquelle il faut avoir travaillé dans les 24 derniers mois pour avoir le droit à une indemnité est passé de 4 à 6. Cette décision technocratique va faire perdre tout droit à une indemnité à 700 000 personnes. Mais ce n’est pas tout. Le 1er avril prochain, des nouvelles règles de calcul pour le montant des indemnités vont entrer en vigueur. Aujourd’hui, cette indemnité est calculée sur la base du salaire moyen des jours travaillés. Après la réforme, ce sera le revenu moyen sur les deux dernières années c’est-à-dire en prenant en compte des périodes non travaillées. Mécaniquement, cela fera baisser les revenus d’environ 850 000 chômeurs.

Enfin, la réforme de Pénicaud va aussi supprimer dans la plupart des cas les compléments de salaires versés par l’assurance chômage lorsque le retour à l’emploi se fait dans un temps partiel avec un très petit revenu. Cette réforme est une machine à créer des pauvres. La justification est toujours la même : les chômeurs sont dans cette situation de leur faute. Il y a du travail disponible pour eux, si seulement ils s’en donnaient la peine. Ce préjugé est insultant et méprisant pour celles et ceux qui subissent le chômage. Il est aussi ignorant. En partant des derniers chiffres de pôle emploi sur les fameuses « offres non pourvues », on obtient une offre disponible pour 20 à 40 chômeurs. En partant de ceux, deux fois plus élevés, donnés par Pénicaud sans qu’on sache d’où ils sortent, on arrive à une offre pour dix chômeurs.

En imaginant qu’acculer les gens, les pousser dans la misère pouvait d’être d’une quelconque utilité pour les faire accepter un emploi, il serait impossible de régler plus de 10% du problème de cette façon. Par contre, et cette fois ce n’est pas une vue de l’esprit, la méthode Pénicaud va broyer les individus, les pousser à bout. Car le chômage tue. 14 000 personnes par an en meurent notamment à cause du stress, de la dépression, du manque de sommeil. Être au chômage, pour beaucoup de gens, c’est se retrouver au bord du gouffre. Pénicaud et Macron veulent les pousser dedans.

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