Le déconfinement de l’esprit commence avec panache. Le Monde reprend sa grande tradition de l’analyse qui éclaire et permet de comprendre. Le journal veut profiter du moment pour nous inviter à réfléchir en profondeur. Il publie une analyse de fond qu’il ouvre avec brio : « Comme lors de la crise des gilets jaunes, La France insoumise et le Rassemblement national veulent profiter de la colère et se disputent le titre de représentant le plus légitime du mécontentement ».
Donc il y a de la colère et du mécontentement dans l’air. Une prochaine édition nous dira sans doute pourquoi. Les Insoumis en ont une idée. Et pour éviter cette situation, ils ont beaucoup agi. Dommage que les lecteurs du Monde n’en aient rien pu savoir en lisant leur journal.
On a tellement regretté que pas une seule de nos intiatives du temps de confinement, pas une seule de nos propositions de loi, amendements, plan d’urgence ou de déconfinement, declarations, tribunes ni initiative sur la dette ait réussi à attirer l’attention du grand quotidien. Pas de regret. Le journal partenaire officiel de la fondation Hulot en présentant en intégralité les 100 propositions de l’écologiste nous a invité à la zénitude politique. Il nous a proposé, de facon très détaillée, une voie pour y parvenir en nous permettant de découvrir des propositions complexes pleines de profondes exigences intellectuelles. Le quotidien a en effet reproduit un programme politique définitif . Alors oui, « le temps est venu de la lucidité ». Mais attention : « le temps est venu d’entendre la jeunesse et d’apprendre des anciens ». Je peux donc donner mon conseil franchement, certain d’être entendu pour mon esprit et de pouvoir enseigner grâce à mon expérience. Je n’abuserai pas. Je m’en tiendrai aux références suggérées par le journalissime hulotiste, et dans le texte : « le temps est venu de nous fixer des limites dans ce qui blesse et aucune dans ce qui soigne ».
Et surtout faisons toute la journée ce que certains ne font qu’à 20 heures : « le temps est venu d’applaudir la vie ». Et comme « le temps est venu de distinguer le nécessaire du superflu », n’oublions pas de fermer le journal pour pouvoir battre des mains.