Asie Pacifique. Le danger de guerre totale

Le monde est en danger de guerre générale

Le 7 avril je m’exprimais à La Réunion dans l’océan Indien. J’ai choisi ce lieu pour y dire ce que je voulais dire compte tenu de sa position géographique et de son appartenance au destin de la France. J’ai voulu y tenir le rôle de lanceur d’alerte politique comme je l’ai fait dans le passé proche quand il était question de l’Ukraine dès 2014 par exemple.

La Réunion n’est pas une région « ultrapériphérique » comme la nomme l’Union Européenne. Dans le monde contemporain tel qu’il est, La Réunion est un territoire et une population centrale.

Je n’exagère pas. Et je vais vous le démontrer en vous disant quelle vigilance singulière doit être la nôtre dans le moment géopolitique actuel. Car nous nous trouvons au cœur d’une confrontation économique, politique, culturelle, d’où pourrait bien venir, si elle n’est pas entièrement contrôlée par nos efforts, la troisième guerre mondiale.

Je suis allé à La Réunion car je veux que l’Hexagone réalise, au-delà de la médiocrité des petits combats que mènent contre nous les chiens de guerre dans les médias, quelle est l’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés comme nous pouvons le voir clairement depuis là-bas.

Le monde est en danger de guerre générale. Le monde est en danger d’une guerre dont les formes se sont dessinées d’une guerre à l’autre, passant de la guerre des combattants dans les tranchées, la guerre industrielle de 1914, à la guerre totale d’extermination des civils, comme ce fut le cas à Guernica. Et maintenant à la guerre de génocide, qu’on a vu se dessiner ici et là, jusqu’au point que nous voyons à Gaza où froidement, des dirigeants politiques assument un discours génocidaire légitimé par le silence complice des puissances dites occidentales. 

L’actualité me sert pour vous en parler en toute gravité. Je demande aux grands-parents de rapporter ce que j’aurais dit à cet instant à leurs enfants. Aux parents de le dire à leurs enfants, à ceux qui sont ici, de le dire à ceux qui ne s’y trouvent pas. 

L’autre jour, j’allais à Saint-Joseph. Sur la route, je vois marqué sur un mur : « cessez d’obéir, pensez ! ». Cela ressemble à un slogan insoumis pour inviter chacun à penser. Car penser est indispensable. Penser n’est pas facile quand ceux qui devraient vous aider à le faire font tout le contraire. Quand tant de médias font ce qu’il faut pour empêcher de penser, pour vous pousser à tout approuver sans y penser. Mais plutôt que de pousser à la guerre, il faudrait chaque jour trouver un moyen de revenir dans la discussion pour la paix. 

L’actualité me sert parce que M. Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, chargé de la politique étrangère, est actuellement en Europe pour y célébrer entre amis le Sommet des 75 ans d’existence de l’OTAN, à Bruxelles. L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ! Celle dont l’action s’est étendue jusqu’à l’Afghanistan et comporte des « Atlantiques » aussi peu convaincants que les Japonais ! Monsieur Blinken a fait une escale en France pour rappeler à Monsieur Macron qu’il n’y aura pas de troupes américaines au sol envoyées en Ukraine. Tant mieux. La France s’est donc isolée face à la Russie. C’est absurde et dangereux.

Mais ce n’est pas tout. Blinken est venu préparer le Sommet de l’OTAN 2024, qui aura lieu en juillet prochain à Washington. Ce sommet va engager notre futur. 

L’Asie-Pacifique est le centre géopolitique du monde 

À La Réunion, nous sommes dans la zone Asie-Pacifique. Cette étendue va de la côte des Amériques à la côte de l’Asie. Elle intègre la Chine, la Russie par Vladivostok, l’Inde et au total entre 50 et 75 États au total.

Cet ensemble immense est le centre du monde. Les deux tiers de l’humanité habitent là. 60 % de la richesse créée dans le monde se crée là. Quatorze des vingt pays qui seront submergés par la montée des océans provoquée par la crise climatique sont là. Tous les pays dont le trait de côte va être le plus profondément défiguré sont là. Si bien que le cœur de la crise climatique va avoir son effet : 60 % des migrations de population liées au changement du climat auront lieu depuis cette région.

Est-ce que la vieille Europe le sait ? Est ce qu’il lui arrive de cesser de regarder son nombril pour regarder le monde comme il est ? Est ce qu’elle comprend qu’il ne lui suffit plus, comme au XIXᵉ siècle, d’envoyer trois canonnières pour venir à bout de régimes archaïques ? Le temps est fini où il était possible d’imposer aux Chinois de continuer à fumer de l’opium. Cette époque est finie, cette forme de colonialisme est derrière nous.

Nous sommes dans un autre monde, une autre situation. Il représente la moitié de la surface de la Terre et 60% de sa surface d’eaux marines. Alors la confrontation militaire qui se prépare est artificielle. Elle est structurée par les États-Unis d’Amérique pour rattraper leur retard face à la Chine et régler le déséquilibre établi du fait de leur propre politique de production depuis quarante ans. Ils ont traité pendant des décennies la Chine comme l’atelier du monde, avec les ouvriers les plus mal payés du monde. 

Tel était leur arrangement. Les Chinois produisaient, les Américains achetaient. Et avec cet argent, les Chinois achetaient des titres de la dette américaine. Cette histoire tournait bien ! Mais maintenant, tout l’ancien monde se rend compte que 35 % de la production réelle industrielle, des choses matérielles sont produits par la Chine et moins de 15 % par les États-Unis d’Amérique.

Pour rétablir l’équilibre de la puissance productive, les États-Unis d’Amérique ne se sont pas mis à produire davantage et à meilleur prix ! Ils ont, comme ils l’ont fait dans le passé, préparé une ambiance de suspicion et de contrainte sur leurs rivaux. Comme avec l’Ukraine, comme avec la Géorgie, face à la Russie, ils attisent toutes les braises qui peuvent être attisées, exaspèrent les tensions. Ils ont donc décidé d’élargir à toute cette zone centrale du monde une alliance militaire devenant quasiment sans limite. 

S’opposer au marché américain de la guerre

Sur ce sujet, l’actualité sert mon alerte. Aujourd’hui même commencent des manœuvres militaires avec les Philippines, le Japon, les États-Unis d’Amérique et l’Australie. Ces manœuvres militaires visent à essayer d’intimider la Chine. Naturellement, celle-ci ripostera. C’est l’escalade permanente et le risque de la guerre. Je suis venu dire ici, à La Réunion : il y a un risque. L’avant-poste français est à La Réunion. Il y a un grand risque. Il prend place dans un contexte. 126 nations dans le monde ont un différend frontalier. 28 % d’entre elles sont déjà dans une phase armée de conflictualité.

Nous devons donc prendre le problème à la racine, dès maintenant. Affirmer des positions politiques. J’entends déjà la clameur des Glucksmann, conseiller autrefois payé par un dictateur, et celle des autres agences d’influence des États-Unis d’Amérique venir faire de moi un ami de Xi Jinping. Comme je le serai déjà, selon eux, de Poutine pour la raison que je ne veux pas de la guerre avec la Russie. Alors si je dis que la Chine n’est pas un ennemi, on va dire que je suis l’ami intime de Xi Jinping. Je m’y attends. 

Il vous faut réfléchir par vous-même pour savoir arrêter ce venin. Oui, la Chine est un concurrent commercial terrible pour les Européens, mais ce n’est pas une raison pour les bombarder. Ce n’est pas une raison pour entrer en guerre avec eux. La guerre est une bonne affaire pour les seuls États-Unis d’Amérique ! Car ils ont été construits sur un marché de production de guerre. Plus ils poussent à la guerre, meilleures sont leurs affaires. 

Et les dirigeants européens sont complices. Se sont-ils rendus compte, par exemple, que les sanctions économiques contre la Russie ont surtout détruit l’Europe et pas la Russie. Les États-Unis d’Amérique les ont si bien manipulées qu’il se produit moins de « richesses » dorénavant en Europe qu’il ne s’en produit aux États-Unis. Pourtant on en produisait la même valeur dans les années 2000. La vieille Europe est déclinante, sa population elle-même déclinera à partir de 2026. C’est pourquoi nous disons qu’il faut nous donner la force de tout changer. Telle est notre raison d’agir, nos façons d’agir, notre manière de regarder le monde. 

Un seul peuple politique

Non, la Chine n’est pas notre ennemi. Non, l’Inde n’est pas un ennemi même si elle n’est pas toujours non plus notre amie du fait des pratiques de son gouvernement d’extrême-droite. Et nous ne voulons pas que des bases militaires se multiplient dans l’Asie-Pacifique, quand bien même nous autres français en avons-nous cinq. 

Car dans cet ensemble Asie-Pacifique, la France n’est pas présente qu’à La Réunion. Vous avez aussi la Polynésie française qui occupe une surface équivalente à celle de toute l’Europe. Vous avez aussi la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Mayotte. Et puis si vous descendiez vers les Terres australes, les îles Kerguelen. Et Clipperton, tout à fait de l’autre côté. Nous sommes presque partout. 

C’est pourquoi la France ne peut pas être autre chose qu’une nation universaliste. Nous ne sommes pas une nation occidentale. Nous sommes un peu une nation africaine, nous sommes un peu une nation asiatique. Nous sommes tout cela. Si vraiment la République est aussi une et indivisible qu’on nous l’a dit, alors nous sommes tout cela à la fois. Une sorte d’union fédérative qui fait de nous et des peuples qui existent ici et là. un seul et unique peuple politique, une seule nation politique.

C’est ça que ça veut dire l’unité et l’indivisibilité de la République : c’est l’unité de la communauté légale. Tous ces grands principes dont je m’excuse auprès de vous, qu’ils puissent paraître d’abord un peu abstraits, sont le cœur de notre manière d’être et peut être ce que nous pouvons proposer au monde. 

Tensions programmées

Alors Taiwan ne peut servir de prétexte à la guerre. La Chine est une très grande puissance et nous ne pouvons pas être d’accord avec les politiques de guerre contre elle. Parce que nous avons reconnu en 1964, par la décision du général de Gaulle, l’unité de la République populaire de Chine. Et puis nous avons voté aux Nations Unies pour qu’elle représente elle seule la Chine. Et puis le Premier ministre Balladur a rappelé en 1994 que Taïwan était partie intégrante de la Chine.

Alors évidemment, il y a une situation curieuse, un seul pays avec deux gouvernements au moins sur une partie de son territoire. Et c’est cela, Monsieur Macron, que les USA avaient appelé « l’ambiguïté stratégique ». Nous ne croyons pas que la méthode militaire réglera quoi que ce soit, ni dans un sens, ni dans l’autre. Les Chinois peuvent parfaitement régler leurs problèmes et ils les règleront mieux que des gens qui ne sont pas chinois et n’ont aucune autorité pour leur dire ce qu’il faut faire. Il en était de même à propos du Mali lorsque j’ai lancé l’alerte. Le Mali appartient aux Maliens. Et par conséquent, ce dont il fallait discuter, ai-je dit, c’est : « comment les Français se retirent de là ». Pendant 9 ans, nous avons eu 5000 militaires présents. Pas une seule fois on a discuté ce qu’on faisait là et à quelles conditions on repartirait.

Le mouvement insoumis, à chaque étape, a porté la voix de la raison, fidèle en cela à l’esprit de Jean Jaurès. Qu’allons-nous faire d’autre, a propos de l’Asie-Pacifique, une fois de plus, que d’appeler à la raison ?

Nous ne sommes pas d’accord pour faire de Taïwan la raison pour laquelle tout le monde viendrait à s’entretuer dans cet immense espace. De même nous ne sommes pas d’accord pour aussitôt trouver merveilleux le gouvernement de l’Inde. Parce qu’il ne l’est pas, parce que Monsieur Modi est un homme d’extrême droite, parce que la nation hindoue, ce n’est pas la nation indienne. Et nous sommes assez instruits pour savoir faire la différence. Nous ne trouvons pas merveilleux le conflit au Cachemire, ni la persécution faite contre les musulmans. Mais ce sont les affaires des Indiens. La France, un État, une nation, n’est pas une ONG.Le devoir d’ingerence n’existe pas sauf dans les cas définis par l’ONU.

Si nous avons reconnu la Chine, ce n’est pas parce que les Français étaient devenus maoïstes ! C’est parce qu’on pense que la Chine est la Chine et le restera et que son peuple continuera à faire la Chine aussi longtemps qu’il existera. Si bien que mieux vaut reconnaître ce pays et son gouvernement et que les Chinois décident ce qui est bon pour eux. Et c’est pareil pour les Indiens. Et pour tout le monde.

Non-alignés

Je voudrais que vous ayez bien entendu, mes chers concitoyens, le message que je viens de présenter devant vous, car il a une conséquence immédiate. Nous sommes des non-alignés, nous n’avons pas de maître, nous n’avons pas de camp, nous raisonnons d’après les intérêts de notre pays et nous tâchons d’avoir les mêmes principes dans toutes les circonstances.

C’est cela être « non-aligné » comme je le propose. Ce n’est pas être neutre, ce n’est pas « être équidistant », comme l’a dit monsieur Macron ce qui ne signifie rien du tout dans la politique concrète. 

Non-Alignés. Le retard économique à rattraper avec la Chine, y compris en Europe, nous devons le traiter par les voies du dialogue, de la paix, des arrangements qui font qu’ici, là où on rectifie les  situations dangereuses ou déséquilibrées. Ce n’est pas impossible. On fait tout cela dans notre vie. Les nations en font autant. 

Et par conséquent, nous exprimerons notre opposition aux guerres par des votes au Parlement européen. Et c’est à cela que je vous appelle au soutien et à l’aide. Nous ne voterons jamais notre participation à une guerre contre la Chine. Jamais une guerre contre la Russie. Ce n’est pas le chemin qu’il faut prendre. Dans ces conditions, bien sûr, nous sommes absolument opposés à la formation d’une alliance militaire dans laquelle les Français se trouveraient liés contre les Chinois. 

L’économie de guerre ne se fait pas tranquillement comme sur un marché aux légumes. La France avait en 2021 un contrat de vente de 12 sous-marins à l’Australie. Mais les États-Unis sont passés derrière, le contrat a été rompu et le nouveau contrat s’est fait avec eux. Parce qu’il leur faut une alliance où le matériel est compatible. Et le matériel compatible, c’est le leur. Les États-Unis d’Amérique vont fournir des sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie. C’est une première dans l’histoire car jusque-là ils se refusaient à faire de la dissémination nucléaire. Voilà ce qui s’est passé. C’est un exemple à méditer.

Le président de la République, Emmanuel Macron, nous a donné l’air d’être indigné. Quelques mois plus tôt, en mer de Chine, la France participait conjointement aux États-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde à des exercices militaires sans précédent pour intimider la Chine. Porte-avions, avions, bateaux, sous-marins. Quelle erreur ! Maintenant, vous avez tous compris que les « alignés », les « campistes » de l’OTAN asiatique ne sont acceptés que dans le statut de larbins, de porte sacoches des États-Unis. Nous avons une autre idée de nous-mêmes. Nous sommes un peuple indépendant, un peuple libre, un peuple souverain, et nous n’obéissons à personne. La France, quand elle agit d’une manière indépendante, ne s’isole pas. Elle ne diminue pas de puissance. Rappelez-vous : les accords qui mirent fin à la guerre du Vietnam se conclurent à Paris. Parce que les États-Unis savaient qui étaient les Français, indépendants, et parce que les Vietnamiens savaient que les Français n’avaient pas approuvé la guerre sans fin qui était menée contre eux.

Coopération par les biens communs

La France est membre de la Commission de l’océan Indien et de la Communauté du Pacifique. Elle doit réactiver ces cadres de travail pacifiques. Ils participent à des tâches écologiques de sécurité, pour des choses qui concernent la vie, pas la mort ! La vie ! Les Français sont alors respectés, attendus, espérés. Il n’est pas d’autre grandeur nationale souhaitable. 

Pour le faire intelligemment, elle doit en confier le maniement à ceux qui vivent dans la région : les Réunionnais. Leur université de La Réunion peut être le lieu où l’on vient de tout le continent pour se former ici, pour élever le niveau des connaissances et des compréhensions dont nous avons besoin pour sauver la civilisation humaine.

Nous ne le ferons pas à coups de canon !Nous allons la sauver par l’intelligence, par les méthodes de travail solidaire, par ce qu’on sait faire. Par exemple quand La Réunion organise des « Nuits sans lumières » pour protéger les Pétrels de Barau. On occupe un avant-poste. Car 25 % de l’humanité ne sait plus ce qu’est la nuit, puisque tout est éclairé tout le temps. Nous protestons contre cette lumière permanente ! Ainsi nous coupons à Saint-Louis la lumière à certaines heures, c’est parce que nous savons que sinon, l’Observatoire astronomique qui s’y trouve ne peut pas fonctionner. Et cet observatoire n’est pas au service des Réunionnais. Il est au service de l’humanité universelle puisqu’il est chargé dans la chaîne des observatoires du monde de guetter le ciel pour savoir si quelque météorite n’est pas en train de se diriger vers la terre. Cela de manière que nous puissions organiser la parade.

Voilà du travail utile. Voilà des choses intelligentes à faire, plutôt que des bombes, pour s’entretuer. La France est membre de ces cadres de coopération et elle doit en confier le maniement à des gens qui savent qu’en faire puisqu’ils y vivent. C’est à dire aux Réunionnais, à l’organe politique qui les gouverne, c’est à dire pour finir à Huguette Bello.

J’ambitionne cela pour la France, la France de La Réunion et la France de l’Hexagone. Car la France de La Réunion et des territoires dits ultramarins sont en quelque sorte cette avant garde de l’humanité consciente qui tend la main à chacun, propose la coopération, le partage de l’intelligence, le partage des savoirs, rétablissent par exemple l’ancienne règle française interdisant qu’on dépose des brevets sur les vaccins jusqu’en 1959. C’était avant qu’on commence à en faire les odieux trafics que l’on a vu avec la COVID.

La France en Asie-Pacifique doit être la voix de la paix

C’est pour cela que je vous ai parlé de la question Asie-Pacifique. Parce que comme nous sommes, nous les Français, présents dans cet espace central du monde, à un moment névralgique de l’histoire du monde. Nous avons non seulement le droit, mais j’ajoute le devoir de nous mêler de cette question. Ne laissez pas la France être embobinée dans un conflit où elle n’a rien à gagner dans cette région du monde.

Soyez des militants intraitables de la paix. Vous n’êtes pas faibles, vous êtes les plus forts. Je plains la pauvre Europe déclinante, vieillissante et effrayée d’un rien, s’affolant pour des gens qui prennent le risque de se noyer pour venir chez elle, quand bien même ils sont une poignée. Ils n’ont pas idée de ce qui se passe entre les frontières, partout ailleurs au sud. Alors comment peuvent-ils être capable de penser ce qui se passe et va se passer ici ! Ils sont incapables de régler quelque problème que ce soit. 

Mesdames, Messieurs, il n’existe aucun problème nulle part qui n’ait pas une solution. Il existe des solutions qui n’ont pas de défenseurs. Voilà la vérité. La solution de la paix existe si vous décidez de vous y mettre. La solution du règlement des problèmes à Mayotte est ici. Si vous vous en mêlez. 

Pour conclure, je vais alors rendre hommage à une immense dame. Une amie de notre présidente. Maryse Condé, qui nous a quittés récemment pour toujours. Une écrivaine antillaise. 

« L’histoire du monde n’est pas finie. Déjà des esprits éclairés prédisent la mort de l’Occident. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappelleront qu’ils sont des frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de la couleur de sa peau, de cet autre à cause de son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire. »

J’ajoute, parlant pour moi même, pour Huguette et pour mes camarades. Il faut le croire, il faut le vouloir et se souvenir : 

« Ti pa, ti pa narivé ! »

Ce texte est une Retranscription « augmentée » de mon discours à La Réunion le 7 avril 2024

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