Ici je donne en vrac des aperçus, depuis la coulisse, de ce que la scène à laquelle je participe montre.
Mon moment politique est caractérisé par la violence des contrastes au sujet de ma candidature. Je ne parle pas des sondages, plutôt bons, dont on connaît la valeur d’injonction même si on n’en reconnaît pas la capacité à connaître. J’évoque les prises de position exprimées. D’un côté de bons appels argumentés à soutenir ma candidature comme celui intitulé « faire front commun ». Ou bien des déclarations mobilisatrices comme celles de Clémentine Autain ou Marie-George Buffet. Dans ce même temps les listes des signataires de l’appel de Francis Parny et Franck Mouly au PCF et d’un autre côté au PS, celui de l’économiste Liêm Hoang-Ngoc ne cessent de progresser dans leurs milieux respectifs.
Il y a aussi les bons retours du travail patient que nous menons pour cette campagne présidentielle qui ne manquent pas non plus. Nous parvenons à 130 000 signatures d’appuis. Les parrainages avancent à un rythme quotidien, les dons sont là. La caravane des insoumis, d’abord pensée pour l’été, se réorganise dans de nombreux départements. Tout se fait en ordre, tranquillement, et nous affinons nos outils à mesure que le travail avance. L’équipe opérationnelle qui a en charge le quotidien de la campagne s’étoffe, quoi que que ce ne soit pas aussi vite qu’il le faudrait pour assurer une vraie bonne rotation sur les tâches et entre elles. Je redoute que la fatigue ne vienne trop tôt et trop vite, comme en 2012.
À côté de cela il y a bien sûr aussi le concert des aigreurs et des rancœurs. Ces coups arrivent exclusivement de la gauche. Mais aussi de « la gôche ». Sans originalité, ils ressassent tous les mêmes antiennes concentrées exclusivement sur des incriminations très personnalisées. Je n’en suis pas affecté outre mesure, mais je vois bien quel genre d’individus parfois violents cette méthode encourage. Même si ensuite d’aucuns ont beau jeu de déplorer des excès dont je veux bien croire qu’ils ne les avaient pas prévus, mais qui nous mettent quand même en danger. On l’a vu à la Fête de L’Humanité. Je l’observe parfois ailleurs de façon plus proche. Les « arguments » utilisés y poussent. On y trouve une grande palette de motifs d’opprobres concernant mon caractère et divers aspects de ma personnalité jusqu’aux plus étranges assertions politiques et même à une injure aussi lamentable que « national populiste » dans la bouche de l’ancien syndicaliste Didier Lereste, certes devenu depuis conseiller de Paris sur la liste PS.
Je ne m’y étends pas pour ne pas leur donner une publicité qui encouragerait de nouveaux énergumènes des deux genres à en rajouter. J’ai parfois voulu répondre surtout quand il s’agissait de dirigeants que je connais personnellement. Des fois il y avait de l’émotion pour moi, car comme vous le savez bien l’écran internet et les réseaux sociaux peuvent vous couper le souffle bien des fois. Cela n’a servi à rien, j’en conviens sinon à relancer les sectaires dans leurs délires et aigres ratiocinations. Le mieux serait que je m’abstienne d’intervenir et même de donner des entretiens de presse sur le sujet puisqu’ils sont systématiquement utilisés (parfois par ceux-là mêmes qui les ont sollicités) comme autant de moyens de relancer des affrontements. Et pour bien commencer à tenir cette résolution je n’en dirai pas davantage.
Un émetteur très puissant auprès des personnes de plus de soixante ans est le journal de « France 2 » suivi de son appendice mené dans un esprit qui tente d’emprunter à Yann Barthès sans atteindre jamais son talent. En trois jours, trois attaques sous la ceinture, pour ce qui me concerne. Tout ça parce que la voix de son maître s’était bien fait prendre la tête après mon passage réussi chez Ruquier. Du coup, le ventilateur à boue a été remis en service. Le tout est de savoir s’il atteint son objectif ou s’il n’asperge pas surtout ses auteurs.
Un peu comme la navrante émission « des paroles et des actes ». Elle a failli nous rendre sympathique Nicolas Sarkozy tant les questions étaient confuses et l’agressivité des journalistes insupportable. Sans oublier le numéro habituel des « Français ordinaires » dont on se souvient qu’ils avaient fait merveille quand je m’étais trouvé dans cette émission : tous étaient bidon de chez bidon. Là, c’était selon David Pujadas « monsieur Schmoll, un Français qui était attiré par votre discours sur la valeur travail en 2012, monsieur Sarkozy, et qui dorénavant vote Le Pen ».
Bon on se disait : encore un représentant du Front national sur le plateau ! On ne croyait pas si bien penser. C’est Nicolas Sarkozy qui a révélé la vérité et le mensonge du journaliste : « vous êtes le responsable du Front national dans l’Oise » dit-il à l’intéressé qui souriait de toutes ses dents. Il pouvait, le bougre ! C’était son heure de gloire et celle de sa candidature aux législatives de l’Oise. En effet il aura passé toute l’émission dans le champ de la caméra puisqu’il avait été opportunément placé juste derrière Nicolas Sarkozy. De toutes les façons possibles le service politique de France 2 s’est donc de nouveau jeté dans le mur de ses plus mauvaises habitudes.
« Ce ne sera pas une corrida » avait annoncé Pujadas reprenant une de mes accusations contre la précédente formule ! Mais toute l’émission n’en était qu’une caricature, non seulement par la méthode, mais aussi par les postures physiques, et les choix de cadrage de la réalisation.
Mais quand est venue l’émission de Montebourg on a senti qu’il y a dû y avoir une franche explication dans l’équipe de cette émission. Le ton était plus détendu, la parole de l’invité moins saccagée par les interruptions, même si le rythme restait celui d’une course de vitesse perpétuelle. Certes la présence du Front national a été garantie une fois de plus car les deux seules personnes donnant leur opinion affirmaient voter pour lui. Mais les autres « Français » étaient enfin à visage découvert, leur appartenance affichée et assumée. Est-ce que cela a diminué la force de leur présence et de leurs interpellations ? Non évidemment. On peut donc espérer une contribution réelle de cette émission à la vie politique. Mais la faiblesse de l’audience constatée pour regarder la prestation de Montebourg est-elle due à l’homme politique pourtant intéressant qu’il est qui aurait passé un soir de contreperformance ou bien est-elle due au scepticisme que l’émission elle-même a généré avant son passage ? En clair, comme disent les journalistes confus, la nouvelle formule a-t-elle été capable de relever la précédente totalement épuisée ? A suivre.