L’affaire des « Paradise Papers », venant après celles des « Panama Papers », est un coup de sape très profond dans la perception que le commun se fait de l’ordre établi. Si cynique que soit la société du spectacle qui sera passée à autre chose avant huit jours, l’onde de choc de l’évènement ne s’épuisera pas de sitôt. Elle nourrit très directement l’accumulation des faits qui conduisent à la « révolution citoyenne » dans notre pays et en Europe.
En effet, elle est la volonté de se réapproprier la cité en prenant le contrôle des règles qui devraient garantir l’intérêt général. Elle surgira évidemment de la combinaison de nombreux facteurs. Mais parmi ceux-ci, un rôle central est joué par le dégoût et la méfiance à l’égard de toutes les règles du jeu en cours.
Elles sont à présent largement vécues comme des supercheries. C’est la phase « destituante », celle qui mène au point « qu’ils s’en aillent tous ». La phase « dégagiste » en quelque sorte. Sous toutes les latitudes, elle est amplement nourrie de cette conviction qu’une caste se reconnait tous les droits et n’assume aucun devoir. C’est ce sentiment qui a abattu l’ancien régime, le système Ben Ali, et combien d’autres.
Dans un régime démocratique, l’égalité devant la loi et devant l’impôt sont des éléments fondamentaux qui justifient le consentement à l’ordre institutionnel. On n’y touche pas impunément. Car en arrière-plan de ces deux piliers de la démocratie est postulée la souveraineté du peuple qui décide et s’applique ses décisions.
Bref, il ne faut pas croire que les « Paradises Papers » soient une affaire exclusivement « morale ». C’est de la politique au plus haut niveau. Et c’est de la dynamite. Dans ces conditions, l’état « surcritique » de la société française a accumulé une énergie brimée telle qu’elle met tout l’édifice à la portée d’un évènement fortuit capable de déclencher l’avalanche. Il va de soit que de rugueuses décisions anticapitalistes seront plus simples à prendre le moment venu après une telle démonstration du caractère parasitaire de la caste qui pour l’instant dirige tout.
Et comme en écho à cette ignominie du double jeu des puissants qui exigent le respect de lois auxquelles ils ne se soumettent pas, répond le spectacle du double jeu des mêmes à l’échelle internationale. C’est cette Europe muette en Catalogne mais qui récompense l’opposition d’extrême droite Vénézuélienne. C’est ce président Macron s’appropriant la victoire des Russes et des loyalistes syriens sur Daech à laquelle La France n’a pris aucune part et même plutôt le contraire. Notamment quand une de ses entreprises a financé le terrorisme au vu et au su de son gouvernement. Et encore du président Macron allant proclamer son « frère » le prince régnant d’Arabie Saoudite qui prépare la guerre de revanche du Liban après avoir kidnappé son Premier ministre et interdit au président français de le rencontrer.
Ce monde sent la catastrophe à plein nez. D’ailleurs l’ONU l’annonce quand elle montre que la bataille générale contre le réchauffement climatique annoncée à la COP 21 est d’ores et déjà perdue ! Et qu’il ne se passe rien pour réagir. Ou bien qu’il se passe seulement des choses qui aggravent la situation.
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