Ah le brave homme ! Comme ses services étaient mal connus et mal rémunérés ! Son employeur a donc donné suite à ses revendications salariales. Sa modeste retraite de conseiller de la Cour des comptes ne lui permettant aucun confort après tant d’années de dur labeur, sa paie de président de la Commission nationale des comptes de campagne a donc été soudainement mise a niveau grâce a une augmentation de 57% mensuelle et une prime de 9500 euros annuels. Avec effet rétroactif au premier janvier. Pas belle la vie ? Plus qu’un député ou un sénateur. Il gagnera donc dorénavant 7182 euros mensuels.
Pendant ce temps, l’homme qui s’est chargé personnellement des basses besognes de presse et interviews contre mon compte de campagne présidentielle n’a été, lui, augmenté que de deux euros par jour, passant de 18 a 20 euros par jour ouvré. Cela montre à quel tarif est estimé sa contribution aux diversions qui ont servi de camouflage aux révélations inévitables du compte de campagne de Macron.
Car bien sûr, les macronistes savaient que tout finirait par se savoir. L’ancien directeur de cabinet de Louis Mexandeau (PS) a donc été mis en mouvement pour distribuer ses dizaines de notes sur mon compte. C’était alors la seule information dont disposait la presse sur l’ensemble des comptes de compagne. Elle en fit ses choux gras et pompes à clics. Un succès total. Le suspect c’était moi. Le problème c’était moi.
Les factures rejetées du droit à remboursement devenait des « irrégularités » sur six colonnes dans Le Monde. Mensonge éhonté puisque cela prouvait au contraire que j’avais bien tout déclaré jusqu’au moindre détail pour ne pas être accusé de « sous facturer ». Que la Commission refuse de rembourser n’est donc nullement le signe d’une « irrégularité » de mes factures ! On le rabâcha pourtant sur tous les tons. Jusqu’à l’accusation d’avoir surfacturé prononcée sans un argument par Christophe barbier, qui aura bientôt l’occasion de présenter ses preuves devant le tribunal qui jugera cette diffamation. Cela suffit à me valoir un « signalement » et une enquête préliminaire ! Et cela alors même que mon compte a été validé par la Commission et par le Conseil constitutionnel.
Par contre, quand Macron tient une réunion sur son programme culturel, le président Logerot ferme les yeux et ne compte pas la somme de la location comme des frais de campagne. Un exemple parmi des dizaines d’autres de bienveillante cécité. Il est donc prouvé qu’il valait mieux ne pas déclarer que de tout déclarer.
On avait à peine finit d’appendre quelle récompense salariale venait de gratifier monsieur le président Logerot pour son épuisement à la tâche que l’on apprend que le compte de campagne de Macron est un nid de faveurs et ristournes qui fait craindre une pratique de sous-facturation systématique.
À cette étape, je ne retiens qu’une chose : les délires sur mon compte de campagne ont servi de leurre pour fabriquer une soupe dans laquelle les révélations prévues sur le compte de campagne de Macron passeraient sous le régime du « tous pourris ». Les stratèges qui ont imaginé cela ont joué avec des allumettes. Car mes comptes sont clairs, je suis sûr de mon fait, de l’honnêteté de mes comptes, je n’ai rien à cacher ni à regretter. Ce n’est pas le cas de mon adversaire .
Dans ces conditions, je suis certain que des tas de gens vont fouiller dans le cas Logerot, de Chalvron et compagnie. D’autres vont regarder de près les ristournes consenties à Macron et les possibles sous-facturations qu’elles constitueraient. Et ils finiront par calculer le total de ce que cela représenterait si cela avait été facturé au prix du marché ou de celui consenti pour les mêmes prestations à ses concurrents. Car il y a un plafond de dépenses en plus des obligations de sincérité des comptes que l’on présente !
Bref, j’encourage mes lecteurs qui en ont le temps et les compétences à faire ces enquêtes. Les Macron-leaks permettent pour qui a le temps de les dépouiller de riches investigations également. Tout cela, il faut le faire. Puisque je suis devenu pour eux une cible permanente de « diversions utiles », il faut que ce type de procédé coûte cher à ceux qui s’en rendent coupables.
Je ne serai pas étonné que les procédés de ristournes et usages des moyens de collectivité tels qu’ils sont mis en cause par les révélations sur les comptes de campagne de Macron soient mis en cause devant la justice. Cela serait sain et utile. Davantage en tous cas que l’épluchage de mes pauvres factures de personnel en campagne ! Car si la justice est désormais instrumentalisée par le régime de Macron pour tenter d’intimider un adversaire résolu et créer des diversions, elle doit aussi pouvoir faire son travail et analyser d’éventuelles « irrégularités » sur les comptes de tous les candidats. Y compris – et peut-être surtout – celui du président.