marche du peuple

La marche du peuple et la diversion

La marche du peuple contre le coup d’État social est un évènement politique et social majeur. Son succès ouvre un chemin. Cinq mois après son élection présidentielle, le vainqueur de madame Le Pen butte sur la volonté du peuple de ne point se laisser dépouiller de ses droits. On voit donc ses agents réduits à inventer des polémiques de diversion pour ne pas acter le constat du rapport de force. Mais les faits sont toujours têtus. Il ne suffit pas de les nier ou de détourner l’attention pour les faire disparaitre.

Je n’ai jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis, cela va de soi. Qu’un Castaner veuille le faire croire est de son niveau. Mais qu’il soit relayé pour faire du buzz dit bien le niveau d’abaissement auquel en sont rendus d’aucuns. Tout le monde peut vérifier le montage mensonger qui est fait de mon propos en regardant le début de mon discours puisqu’il reste en ligne.

J’ai répliqué au président qui affirmait « la démocratie, ce n’est pas la rue », en lui demandant d’apprendre son histoire de France. Il y aurait vu que la démocratie vint par la rue quand celle-ci abattit les rois, chassa les nazis, créa le droit à la section syndicale, la quatrième semaine de congés payés en 1968. Puis je lus une liste de reculs gouvernementaux obtenus par la rue depuis 1986 : retrait de la loi Devaquet sur la sélection à l’entrée de l’université ; 1995 : retrait du plan Juppé ; 1998 : abandon de l’accord multilatéral sur l’investissement 2006 : retrait du CPE après la promulgation de la loi ; 2007 : droit au logement opposable (DALO) suite notamment à la mobilisation des sans-abris par l’association Les Enfants de Don Quichotte (campement au canal Saint-Martin) ; 2008 : retrait du plan Darcos sur la réforme du lycée ; 2009 : suite à la grève générale dans les Antilles françaises, prime de 200 euros sur les bas salaires dans les DOM ; 2016 : accord plus avantageux pour l’assurance chômage des intermittents du spectacle ; 2016 : maintien de la sur-rémunération des heures supplémentaires pour les routiers. Je n’ai pas allongé la liste. Cela suffisait à ma démonstration. Et c’est bien cela qui pose problème à ces gens. La preuve est là non seulement du rôle de « la rue » dans l’histoire, mais surtout de ce qu’elle a pu obtenir déjà !

Au total, « la rue » a fait une nouvelle fois une démonstration de force extraordinaire. Et c’est le problème de ce pouvoir. Je m’inquiète des tendances manipulatoires qui dorénavant entourent tout ce que nous faisons. D’abord nous avons eu un pilonnage de masse sur le thème de « la division » avec le mouvement syndical. Absurde et vain puisque toutes les journées d’action syndicale ont été relayées et appuyées par nous. Puis nous avons eu comme d’habitude la volonté de personnaliser la manifestation tout en me diabolisant. À quoi s’est ajouté « le sketch » de la classe affaire de mon voyage à la Réunion. Et comme déjà par deux fois dans le passé, nous avons eu le sondage « qui tue » la veille de la marche. En réalité celui-ci se retourna contre ses thuriféraires puisqu’il me donnait le plus haut niveau d’intention de vote jamais observé sur mon nom. Puis nous avons eu la publication dans « Le Monde » d’une soi-disant lettre des black Blok invitant à prendre la tête de notre cortège. Une pure invention destinée à faire peur. En fait il n’y eu aucun incident ni dégradation ni au cours du cortège ni après. Juste un assaut de 4 minutes contre la scène centrale par une cinquantaine de gugusses qui avaient lu cet article et ont cru à une opportunité. Ceux-là ont été repoussés par notre service d’ordre mais surtout par les gens eux-mêmes. Cette mobilisation de foule contre des énergumènes, c’est du jamais vu ! Comme c’est du jamais vu que la préfecture de police fasse un communiqué louant la qualité de l’organisation de la marche.

Dorénavant il faut aussi faire face aux manipulations du lendemain comme cette prétendue comparaison avec les nazis. C’est le côté inquiétant de ce pouvoir. Le côté rassurant c’est que c’est tout ce qui lui reste. Et que les quelques journalistes qui se prêtent à son jeu sont encore plus détestés que le pouvoir.

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