Avec PRS à la Fête de l’Humanité


Le stand de PRS, avenue du Progrès social

Le stand de PRS, avenue du Progrès social

J’ai activement participé, avec mes amis de Pour la République Sociale à l’édition 2005 de la fête de l’Humanité, dans laquelle notre association a pu organiser rencontres et débats sur son stand de 100 m2. Remarquablement


Au stand du PCF, grand débat avec les forces de gauche du Non

Au stand du PCF, grand débat avec les forces de gauche du Non

accueillis par Marie-George Buffet, par le PCF et par le peuple communiste, nous nous sommes sentis chez nous tout au long de ces trois jours. Au hasard des allées, nous n’avons cessé de croiser les figures connues de militants qui sont désormais des camarades de combat. Des centaines de femmes et d’hommes de gauche sont venus nous saluer en évoquant les souvenirs de la bataille commune. On voit que c’est aussi dans les c?urs que le 29 mai a fait son nid. Cette édition 2005 ne ressemblait à aucune autre car le peuple de gauche est sorti transformé par la victoire.


QUAND ON S’ENGAGE,

ON S’EXPOSE

L’union est un combat disait-on du temps du programme commun. On en a vite déduit qu’il s’agissait d’un combat entre les partenaires qui s’étaient unis. Il eut lieu en effet. Ce fut un combat d’influence dans tous les champs d’action. Mais il avait été précédé d’un autre bien plus terrible. Il opposait les partisans de l’union et ceux qui en étaient les adversaires. Celui-là dura près de quinze ans entre les partis de gauche et en leur sein. Il ne cessa jamais. Il continue. L’image si habilement fabriquée de l’accueil de Fabius à la Fête de l’Humanité a rappelé la violence de la confrontation entre les partisans de l’union et les sectaires.


Forum sur l'Europe, avec Laurent Fabius et Francis Wurtz

Forum sur l’Europe, avec Laurent Fabius et Francis Wurtz

C’est une constante : les sectarismes se renforcent mutuellement et prennent arguments mutuels de leurs excès. Quand la direction du PS fustige la gauche «radicale», concept fumeux qui englobe tout ce qui n’est pas adoubé par la rue de Solferino, et la met à l’index, rien ne l’aide mieux que ce genre de spectacle. Au cas précis, c’était d’une pierre deux coups car la direction du Parti Communiste et les militants communistes étaient aussi atteints. Vérification faite, il apparut que les violents étaient membres organisés de deux hyper groupuscules. Qu’importe. Pour la propagande de la droite, ce qui compte c’est que la gauche soit déchirée et violente. La gauche responsable peut alors montrer combien elle est digne et fréquentable. Dans l’autre sens, les sectaires se nourrissent des mises à l’index de la gauche «raisonnable»? Le label d’authenticité qu’ils sont incapables de gagner par eux-mêmes dans un travail de conviction, ils l’obtiennent de leurs adversaires. Par contre, de leur côté, les militants de l’union se voient sans cesse jeter à la figure les violences des uns et les ostracismes des autres pour montrer que leur combat ne sert à rien et qu’il n’a aucune chance.

Les sectarismes sont frères jumeaux. Leurs véritables ennemis communs sont les militants de l’union. Vient toujours le moment où, chacun de son côté de la barricade préfabriquée, les sectaires des deux camps les accablent ensemble. Ils adoptent vite une rengaine commune : «l’union ? Mais c’est impossible ! D’ailleurs les autres en face n’en veulent pas !». L’idéal pour les frères jumeaux du sectarisme, c’est quand l’un des deux se charge de frapper, quelle que soit la manière, quelqu’un qui a fait un pas vers l’autre. Ainsi, Fabius, venant d’où il vient et faisant ce qu’il fait, pourrait être un rude démenti aux partisans de la muraille sectaire. Il est donc urgent pour

les sectaires des deux camps de l’expulser de la scène. Ou bien de le dissuader lui et ceux qui veulent mener ce combat. Il s’agit de faire un exemple en quelque sorte.

Autre caractéristique constante des ennemis de l’union. Les sectaires n’ont aucun intérêt aux débats concrets. Ils préfèrent «le débat idéologique», «la confrontation des valeurs». Ce sont en effet des registres inépuisables de sujets de controverses. C’est ce que la SFIO opposait aux partisans socialistes et communistes du programme commun. Car un programme commun se fabrique avec des propositions précises, problème par problème. Chacun peut s’emparer du débat, en mesurer les avancées, évaluer les blocages, s’instruire des enjeux, analyser les résultats. Ensuite, une fois au pouvoir l’action peut être mise sous contrôle citoyen, le programme à la main. C’est cela qui a manqué après 1981. C’est toujours d’ailleurs l’angle mort de la pensée de gauche : comment gouverner autrement, avec la participation populaire. On voit déjà la réplique de la gauche «raisonnable». «Voulez-vous retrouver des lanceurs d’?uf à chaque débat ?» Les sectaires pourrissent tout : le présent et le futur.

Avant 1981, l’aile «réformiste» (déjà !) ne voulait pas du programme commun, trop «révolutionnaire». Puis quand il n’y eut plus de programme commun, c’est Rocard qui théorisa que les programmes en général étaient une méthode obsolète dans un monde changeant où ils étaient toujours nécessairement en retard sur les réalités. En face, les révolutionnaires refusaient eux aussi les programmes pour ne pas «brider l’initiative révolutionnaire des masses». Les programmes, surtout les programmes communs, en raison même des compromis qu’ils nécessitaient, étaient réputés être des carcans. On voit sur quoi cela débouche, bien sûr. En fin de compte, il n’y a ni réforme ni révolution. Le peuple qui voit bien quelle irresponsabilité et quelle impuissance tout cela révèle, tourne les talons. C’est ce cercle vicieux qu’il s’agit de briser. Fabius a bien fait d’aller à cette Fête. PRS a bien fait d’y être présent. Je suis satisfait d’avoir pu participer à deux des grands débats de la Fête. Les communistes ont bien fait de nous y inviter et de nous accueillir. Pour qu’il y ait l’union il faut s’engager. Et donc s’exposer.

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