Quand ces lignes s’afficheront ce sera le 11 novembre. A 11 heures je serai à l’arc de triomphe, avec le bureau du Sénat, pour la commémoration annuelle. Je n’y suis pas seulement parce que c’est mon devoir. J’y suis de cœur. J’en dis un mot plus loin. Car avant je dois parler d’une bonne nouvelle: la réunion qui s’est tenue à l’assemblée nationale ce samedi en vue de constituer un comité national pour le référendum à propos du nouveau traité européen de Nicolas Sarkozy. Elle arrive après une autre a peine relevée dans la presse mais qui est décisisve: la prise de position de la CGT en faveur du réferendum!
UNE EXPLORATION PROMETTEUSE
Ce samedi s’est tenue une réunion à l’assemblée nationale en vue de créer un Comité National pour la tenue d’un référendum à propos du nouveau traité européen que Nicolas Sarkozy se vante d’avoir fait accepter par le sommet de Lisbonne. Il s’agit d’une réunion exploratoire. Il ne faut donc pas anticiper sa réussite, je le dis d’entrée. Avaient été invités tous ceux qui ont pris des initiatives où qui se sont prononcés d’une façon ou d’une autre en faveur du référendum. Il y avait des oublis dans la liste des invités, sans doute, et des absents à l’heure dite, les uns s’étant excusés, les autres nous ayant laissé sans nouvelle. Il est vrai que l’invitation avait été lancée avec un délai fort bref. L’objectif en vue est de parvenir à inscrire dans une énergie commune les initiatives qui de tous côtés fleurissent pour permettre qu’un référendum soit convoqué. Cela dans le respect de la spécificité de chacune d’entre elles mais avec le souci de l’efficacité et de la cohésion compte tenu du court délai ouvert pour cette action.. Après le tour d’horizon de la situation, le point sur les initiatives existante et l’établissement de la liste de ce qui pouvait être entrepris en commun, chacun est reparti consulter ses mandants en se donnant rendez vous pour jeudi prochain. Ces précisions initiales étant données, je peux indiquer que les organisations suivantes étaient donc représentées à cet échange : PCF, MRC, Alternatifs, Yves Salesse du Collectif national pour le non , Avenir à gauche, Maintenant à Gauche, Mars, PRS, des responsables ayant déjà pris des initiatives pétitionnaire désormais solidement lancées tel Jean-Claude Lefort, des élus et responsables socialistes de niveau national. De son côté Jean-Pierre Chevènement d’un côté, José Bové de l’autre, ont fait dire leur accord avec l’idée d’un cadre rassembleur et d’une action méthodique. Je suis informé qu’au niveau local, dans de nombreux départements et communes des initiatives rassembleuses du même type sont engagées. Elles devraient permettre une information des citoyens sur les procédures possible pour la ratification ou non du nouveau traité et sur son contenu et l’interpellation des élus. A l’heure actuelle on peut résumer l’état de l’argumentation qui anime la mise ne place de ce dispositif. Premièrement : il est possible de réunir la minorité des deux cinquième de parlementaires qui rendra alors obligatoire la convocation d’un référendum pour décider ou non de la ratification du nouveau traité. Deuxièmement : la revendication d’un référendum peut être commune aux partisans du oui comme à ceux du non. Troisièmement : l’issue de cette question dépend de la mobilisation des citoyens et de leur interpellation des élus de tous niveaux dont ils sont les mandants. Tout ceci est à suivre bien sur. J’en parle pour donner de l’énergie et du courage à tous ceux qui mesurent bien tout ce qui se joue sur cette question, à cette occasion, face à Nicolas Sarkozy, du point de vue de l’identité républicaine de notre pays et de l’avenir de l’Europe.
ET CETTE FOIS CI COMMENT EN SORTIR ?
Le siècle précédent a commencé avec cette guerre. Je n’ai jamais cessé d’être impressionné par le massacre abominable auquel elle a donné lieu. Les listes interminables gravées sur les monuments aux morts du moindre village attestent de cette horreur. Pourtant rien n’était plus prévisible, prévu et annoncé que cette guerre et les armes atroces qu’elle utiliserait. Sans scrupule, les puissants y ont fait rouler le pauvre monde et la machine de propagande médiatique pour anesthésier les cervelles a fonctionné à plein régime : il fallait bien faire partir la jeunesse fleur au fusil et sourire aux lèvres. On nous a tué Jaurès pour permettre tout cela sans que cela bronche. On peut ricaner et oublier que la sortie de cette impasse de civilisation cru se trouver avec la révolution russe en 1917. Mieux vaut réfléchir. L’Europe est sortie de ses deux précédentes crises économico-politiques par le nationalisme et la guerre. Elle y a entraîné le reste du monde. Comment va-t-elle sortir de la crise en cours ? Comment cela va-t-il finir ? Cette question je la pose comme on me l’a posée au cours d’une réunion des employés d’une entreprise « récupérée par les travailleurs » à Buenos Aires. Je n’y avais jamais pensé dans ces termes. Le camarade qui avait la parole à ce moment a lancé au petit groupe que nous formions, deux italiens et moi. : « Nous, ici, vous voyez comment on essaie de sortir de la destruction qu’a provoqué la politique néo-libérale. Nous ne faisons de mal à personne ! Mais vous? Qu’est ce que vous allez faire chez vous ? Parce que à chaque fois vous sortez de vos crises avec des horreurs : la guerre, le nazisme, le fascisme, le racisme ! Et cette fois ci ?Qu’est ce que vous allez faire pour que ça ne recommence pas ? » J’ai été estomaqué et je me suis promis de le rapporter partout où je le pourrais. La question est bien posée, je le crois. Je sais bien que la paix n’est pas un état de nature des peuples. C’est une construction politique. Or la violence de l’agression libérale contre l’Etat social des nations depuis les institutions de l’Union Européenne plonge leur population dans une détresse sociale grandissante et il n’y a rien de tel pour exacerber les nationalismes dans tous les pays. De fait, partout il progresse. Le nouveau traité aggrave tout ça. Un symbole de cette nocivité est cette décision des signataires du texte de ne recourir nulle part au référendum pour décider du traité. Ce pacte de coup de force tiendra-t-il ?