- Depuis Quimper
- La machine à dissimuler
- Pour eux tout va si bien !
- La farce des bonnets rouges
- Marine Le Pen vote contre les femmes
- Retour sur la dernière session du Parlement européen
- Député-e-s abstentionnistes, dites non à cette réforme des retraites !
- Non à l'exploitation des autoroutes par le privé ! Oui à l'Etat stratège !
- Eloignez Valls, ramenez Leonarda ! – Signez la pétition.
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La réforme des retraites vient d'être rejetée à l'unanimité au Sénat. Tant mieux ! Une loi de régression sociale est ridiculisée. Il est désormais possible de la couler. Voici comment. Lors du 1er passage à l'Assemblée nationale, elle n'avait, en effet, pas obtenu de majorité absolue. Il suffit donc, lors de son passage final, que les 47 députés de gauche abstentionnistes – dont le groupe EE-LV et plusieurs socialistes – aillent jusqu'au bout. Il suffit qu'ils aillent au fond de leur conviction. Il suffit qu'ils votent comme ceux du Front de Gauche et cette loi, alors, ne passe pas ! Ces parlementaires du PS et d'EE-LV n'ont pas été élus pour voter une réforme des retraites pire que la réforme Sarkozy. Amis, camarades, ne laissez pas faire quelque chose dont vous savez tous que cela n'est ni nécessaire, ni urgent, ni moral ! Montrez que vous n'êtes pas élus pour jouer le rôle de soldats de plomb ! Montrez que la politique peut agir. Souvenez-vous des camardes avec lesquels vous avez tant de fois défilé et tracté, ceux qui vous ont élus pour que vous les représentiez ! Votez contre le texte ! Et alors vous aurez au moins tenu une promesse majeure de votre élection : ne plus suivre les logiques libérales de l’ère Sarkozy !
Depuis Quimper, nous sommes entrés à présent de plein pied dans un temps plein électoral jusqu'à juin prochain avec les élections municipales et européennes. L'enjeu de ces élections impliquera en réalité une recomposition générale de la scène politique et tout le monde le sait. C'est donc un moment particulièrement dense qui se présente devant nous, où se combinera en un processus unique tout ce qui d'habitude vit sa vie séparément : mouvements sociaux, faits divers, actualité internationale, fait micro-local. Si l'on prend un peu de hauteur sur les événements et qu'on regarde la scène vue depuis son ensemble européen, l'enjeu est singulièrement simple : où la chaîne du néolibéralisme à bout de souffle va-t-elle craquer ? Dans quel pays, et de quel côté politique ? La rupture à venir sera-t-elle de notre côté ou d'extrême droite ? C’est dans ce cadre que les manifestations dans les départements bretons prennent leur place.
Les grands patrons se gavent, les salariés, eux, se serrent la ceinture. Caricatural mais vrai. Sous Hollande comme sous Sarkozy, la situation ne change pas. Le cabinet privé Poxinvest a en effet publié des chiffres sur la rémunération des présidents des 120 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Paris. Le résultat est clair : les revenus des patrons concernés ont augmenté de 6% en 2012. Pendant ce temps, François Hollande aura augmenté le SMIC d'un carambar par jour : à peine 0,6%… Dix fois moins que les salaires des grands patrons ! C’est ça la politique des solfériniens !
Depuis Quimper
Tout le contexte de la vie du pays se dénouera dans les élections politiques majeures qui viennent. C’est la grande vertu de la démocratie de mettre sur notre chemin des moyens pacifiques et raisonnés de régler les problèmes majeurs et des situations de blocage comme celle que nous vivons avec des instruments politiques ordinaires. Pour entrer sainement dans cette situation, il faut commencer par se prémunir contre quelques illusions tenaces qui refont surface à chaque période comparable de l’Histoire. La première d’entre elle serait de croire que l'aggravation des difficultés sociales conduit mécaniquement l’esprit des victimes du côté de nos solutions. Ce serait de croire que toute manifestation, toute mobilisation sociale produirait par elle-même une conscience sociale élargie et une plus grande lucidité politique sur les objectifs à atteindre ! Non, n’importe quelle émeute n’est pas mécaniquement révolutionnaire. Bien sûr, certains mouvements peuvent déferler hors de tout cadre et se chercher un contenu chemin faisant. Bien sûr que ces débordements s’expliquent toujours par l’incapacité d’un système à contenir une énergie sociale qui le dépasse.
Mais ce n’est pas du tout le cas de ce qui s’est passé à Quimper. Les mots d’ordre, les forces qui appellaient au rassemblement et les contenus revendiqués sont essentiels pour le comprendre. Il faut toute la naïveté du monde pour croire qu’une manifestation comme celle de Quimper, convoquée par le MEDEF, l’UMP, les évêques, le Front national, les régionalistes identitaires, est un mouvement populaire à vocation d’intérêt général, voire même progressiste, dont il faudrait disputer la direction sur son propre terrain d’action ! Comment une telle erreur d’évaluation a-t-elle pu être faite par tant de bons esprits ? Il y a bien sûr ceux pour qui la seule injonction régionaliste est un label de qualité suffisant. Ceux-là voient dans cette nouvelle ligne d’horizon une garantie permanente de bonne fin. C’est ce qu’a fait le NPA. Je le regrette beaucoup. L’absurdité de la situation ne le retient pas davantage que l’affaire de sa candidate voilée ne l’avait retenu. Même cause, même effet : l’exaltation en faveur de la place publique des particularismes culturels conduit tout droit à l’indifférence sur les contenus qu’ils portent. Le NPA admire les drapeaux des régionalistes, ce qui est bien son droit. Mais pas au point, selon moi, de se moquer de savoir si celui qui le porte est un évêque, un membre du Front national, du MEDEF ou de l’UMP. En réalité cette présence minoritaire est très utile aux chefs réels de ce type de mouvement. Ils peuvent dire « vous voyez bien que notre mouvement n’est ni de droite ni de gauche puisque tout le monde est là ! » Tout le monde ! Alors le piège se referme sur les naïfs enrôlés de force dans un combat dont ils ne partagent ni les mots d’ordre ni la direction !
Inutile de croire que la pudeur retiendra les tireurs de ficelles. Ceux-là sont de droite décomplexée. Ils tiennent leur tranchée, habilement déguisés en amis du « peuple en colère » contre les taxes et « l’Etat jacobin ». Combien de leurs partisans, dans les bons esprits médiatiques, m’avaient avant cela trainé dans la boue pour cause de « populisme flattant les bas instincts du peuple » et « surfant sur les colères les plus primaires ». Ceux-là, dorénavant, admirent les destructions de biens publics, les bagarres délicieuses entre ouvriers d’une même usine pour se prendre le pain de la bouche à l’appel du patron. Quelle noblesse, quelle hauteur de vue ! Et tout cela pour faire durer l’agriculture productiviste qui détruit les sols et les rivages, maintenir les subventions sur les poulets surgelés qui ruinent l’agriculture du sud et poussent des masses humaine vers l’immigration. Bref, tout cela pour continuer et amplifier un système a bout de souffle qui ruine tout le monde à la fois : les gens, la nature et la région. Et, bien sûr, eux sont les raisonnables et nous les excités ; eux sont le peuple et nous les bobos, comme a osé le dire ce pauvre Maurice Szafran. Celui-là s’est offert le luxe facile de dénoncer mes « injures » contre « les Bretons ». La vision ethniciste, habituellement portée avec élégance dans ce genre de milieu, s'applique ici aveuglément à une situation qui ne lui correspond pas mieux que d’habitude. Plutôt que de s'intéresser à mes arguments, Maurice Szafran s'en tient exclusivement aux mots « nigauds » et «esclaves» pour feindre l’indignation ! Dans un journal capable de traiter le chef de l’Etat de fou, et de combien d’autres abus de langage du poujadisme mondain qui est devenu son fond de commerce, où le meilleur côtoie le pire ! Mais pour moi ce n’est pas l’essentiel. Maurice Szafran doit beaucoup se faire pardonner dans les milieux qui organisaient Quimper.
Mais pourquoi attribuer Quimper aux « Bretons » ? Car alors, qui sont les manifestants de Carhaix ? Des musulmans islamistes, des Roms sans papier, des syndicalistes apatrides ? Et que sont les innombrables voix sur place de ceux qui ont dit les mêmes choses que moi, et parfois plus durement comme c'est le cas du tract de l'intersyndicale qui appelait à la manifestation de Carhaix ? Mais Maurice Szafran comme la plupart de ses collègues n'a rien fait d'autre que de suivre les chaînes d'information en continu. Il ne sait pas ce qui est écrit dans les tracts, il n'a pas pris la peine de noter qui étaient les appelants à chacune de ces manifestations. Pour lui comme pour d'autres, tout cela n'a pas d'importance ! Ce qui compte, c'est l'image toute faite d'avance où le folklore rejoint le goût de l'exotisme et où l'ethnique mythique efface le social. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Qu'importe qui tient le haut du pavé, convoque et encadre la manifestation ? Du moment que le peuple bouge pour mettre en cause l'État et que les petits se mettent sagement en rangs derrière les gros, l'ordre du monde auquel croit Maurice Szafran est indemne ! Et c'est cela, cela seulement qui compte à ses yeux. Qu'est-ce qu'un tel personnage comprend aux ravages de l'agriculture productiviste, vu depuis son balcon parisien ? Que peut-il comprendre à la surexploitation du petit producteur par la grande distribution, lui dont le principal souci est d'obtenir que les magasins ouvrent le dimanche ? Et ainsi de suite. En s'en prenant à moi pour deux mots choisis, il lui est permit de masquer l'économie de la réflexion sur tous les arguments de mon communiqué de presse et de mon précédent post. Fallait-il choisir d'autres mots ? Il y a toujours des esprits fragiles et des trolls habiles pour le répéter en jetant de grosses larmes, et se faire ainsi les auxiliaires d'une basse besogne bien calculée. Chacun sait bien que non ! Mes textes ne sont repris par cette sorte de rustres de l'esprit que pour cette part piquante qui leur permet d'assaisonner leurs plats. Que serait la pâle diatribe de Szafran sans ma mise en cause personnelle ? Rien, sinon une banale défense de l'ordre libéral ! Ma diabolisation, dont cette invective procède, n’est en aucun cas une affaire personnelle. C'est une façon de disqualifier un angle d'analyse, une vision du monde et des relations sociales. Je connais bien la ligne d'argumentation de cette sorte de personnage. Pour « ne pas abandonner le terrain Mme Le Pen », il faudrait répéter ce qu'elle dit et voir même en dire pire. Ultime ruse du néant !
La machine à dissimuler
Une autre illusion est mortelle dans une période comme celle-ci, et tout spécialement en année électorale. Celle qui consiste à croire que les rouages du système médiatique et sondagier sont autre chose que des moyens de protection de l'ordre établi. Ils en sont au contraire la pointe avancée. C'est le moment de renouveler une mise en garde qui s'applique dorénavant de façon plus intense que jamais. Il faut savoir que nous allons être mis à très rude épreuve. Politiquement, nous marchons sur un chemin de crête. D'un côté, la droite et l'extrême droite en embuscade permanente, prêtes à tirer les marrons de tous les feux ; de l'autre, les sociaux-libéraux et leurs divers alliés de circonstances acharnés à faire disparaître toute alternative à leur domination. Et sur la scène, nous marchons au coeur d'une agitation permanente de la société dans lequel le meilleur et le pire voisinent et s’écoulent souvent dans les mêmes eaux. La capacité de discernement est vitale dans un tel environnement.
Tout ce que je vois me replonge dans l'ambiance particulière que j'ai connue tout au long de la campagne des élections présidentielles, à mesure que nous avons paru menacer l'hégémonie de sociaux-libéraux. Les mêmes figures de combat sont à l'œuvre. Pour en rappeler les traits essentiels, je commence par ce qui me touche de plus près : ma diabolisation personnelle. Signal évident de cette entreprise : ce recours à l'image pour stigmatiser. Depuis le mois de juin dernier, la même photo disqualifiante a été utilisée dix-sept fois par sept titres différents, sur tous les sujets ! L'étude réalisée sur ce point est confondante. Mais la diabolisation, c'est aussi une façon de construire une image symbolique en répétant en boucle l'usage des mêmes mots pour décrire ma façon de m'exprimer. Ici, tout se concentre en quelques mots qui permettent de faire l'économie de toute réflexion sur ce que je dis : « invective », « outrance », et ainsi de suite. Tout cela vous le savez. Mais cela finirait par faire oublier une méthode très brutale qui nous est appliquée en permanence. C’est celle de l'occultation.
Elle se traduit par un écart d'accès aux médias absolument stupéfiant, compte tenu des résultats électoraux, entre l'un quelconque des partis du Front de Gauche, ou même le Front de Gauche dans son ensemble, d'un côté, et, de l'autre, le Front National, l'UMP ou le PS. Mais cela ne suffit pas. Souvent, les prétendus grands esprits « éthiques », « indépendants » et ainsi de suite doivent piétiner leurs propres chartes déontologiques lorsqu'il s'agit d’empêcher qu’on nous repère comme une alternative politique possible. Ainsi quand BFM nous élimine des infographies concernant un sondage pour les élections européennes qui nous plaçait à 10 % des intentions de vote. Ou bien quand ils faisaient la même opération à propos de notre présence politique dans l'élection municipale de Marseille et se faisaient prendre en flagrant délit de trucage sur le plateau par Patrick Menucci. Des exemples de cette sorte, nous en avons des dizaines ! Ils sont spécialement violents dans les zones du pays où règne le système du média monopolistique sous pilotage politique unique, comme c'est le cas avec « Ouest-France ». Cette semaine, au sommet du ridicule caricatural, la morgue faite journal : « Libération » ! Celui-là fait réaliser un sondage sur les municipales à Paris dans le quatorzième arrondissement de la capitale. Ce sondage nous place à 11 % des intentions de vote des sondés, c'est-à-dire au niveau de mon résultat de l'élection présidentielle. Un résultat d'autant plus remarquable que la question posée était particulièrement biaisée : notre liste était en effet présentée comme la « liste soutenue par le Parti de Gauche et Jean-Luc Mélenchon », brutale façon de servir la soupe à la coalition du PS et du PC parisien qui prétendent avoir annexé le « Front de Gauche ». Bien sûr, la manœuvre ne nous concerne pas directement. Libé roule pour Hidalgo contre NKM. Il s'agit donc de montrer que NKM a perdu dans tous les cas. Impossible d’avoir le bon résultat sans nous ! Que faire ? L'édition papier du quotidien bourreur de crâne réussit ce tour de force d'annexer nos suffrages pour la victoire du deuxième tour sans mentionner notre résultat au premier ! C'est à peine croyable, mais c'est vrai. A sa suite, les collègues recopient avec le même manque. A voir : le site de TF1, qui cite même les 16 % attribués à Marielle de Sarnez ( ah bon ? Elle fera une liste dans le 14ème ?) et les 7 % du FN, mais pas les 11 % attribués à notre liste. Pourquoi ? Par calcul ? Complot ? Non : bêtise et fainéantise. Ces « journalistes » se recopient les uns les uns les autres et ne se donnent même pas le mal de vérifier si le total de ce qu’ils « annoncent » fait 100 %. Le seul manipulateur est celui qui, au départ, truque
l’information : le journal « Libération », qui sait très bien pourquoi il agit de la sorte. « Libé » n’informe pas mais il peut désinformer. C’est sa niche d’efficacité.
On peut faire encore pire, bien sûr. Ainsi quand l'institut de sondage de Mme Parisot, l'IFOP, donne notre liste à Toulouse à 5 % des intentions de vote des sondés alors qu’un autre institut nous donnait à 10 % peu auparavant. Dans ce cas il s'agissait de prouver « la percée » du Front National. L'IFOP, qui connaît de très (très) près ce milieu, triple donc le niveau du FN. Et, pour nous diminuer de moitié, invente une « autre liste d'extrême gauche », aussitôt pointé à 3 %, alors qu'elle n'a ni sigle, ni tête de liste, ni bien sûr d'existence annoncée ! J'ai signalé ces quelques exemples, qui sont dorénavant tout à fait ordinaires, pour alerter les esprits. Chacun d'entre nous abordera depuis sa position personnelle le combat d'ensemble que nous avons engagé. La diabolisation, l'occultation, et ce que vous verrez ensuite à mesure que ceux qui payent vont commander, toujours plus directement, pourront paraître à plus d'un comme un mur infranchissable. Il ne l'est pas. C'est un monde de pacotille qui peut retarder notre marche, abattre les plus faibles, dégoûter davantage les plus fragiles. Mais il n'a pas les moyens de bloquer les progrès de la prise de conscience à laquelle nous travaillons. Les deux prochaines élections donneront la victoire à ceux qui seront les mieux mobilisés. Dans un océan d'abstention, ceux qui se déplaceront pour voter auront le dernier mot. Aucun d'entre nous ne doit jamais oublier : 4 millions de personnes ont fait ce geste de notre côté dans l'élection présidentielle. Elles savent ce qu'elles ont fait et pourquoi elles ont agi de cette façon ! Cela alors même que les clairons du « vote utile » et de la peur de l'extrême droite sonnaient du matin au soir dans tous les journaux, tous les sondages, tous les moyens audiovisuels ! La difficulté n'est pas plus grande aujourd'hui qu'elle l’était alors. Au contraire ! La disqualification des solfériniens alimentera certes une marée incroyable d'abstention et de radicalisation de la droite dont va bénéficier l’extrême droite. Mais elle ouvre aussi les yeux à beaucoup d'autres, écœurés par tant de reniements, et qui voient dans ce que fait Hollande la négation de leurs convictions les plus profondes. Ceux-là nous aiderons le moment venu. Nous ferons donc des additions, pas des soustractions !
Pour eux tout va si bien !
Les salariés, eux, se serrent la ceinture. Sous Hollande comme sous Sarkozy, la situation ne change pas. Le cabinet privé Poxinvest a ainsi publié des chiffres sur la rémunération des présidents des 120 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Paris. Le résultat est clair : les revenus des patrons concernés ont augmenté de 6% en 2012. Pendant ce temps, François Hollande aura augmenté le SMIC d'un carambar par jour, à peine 0,6%… Dix fois moins que les salaires des grands patrons !
Certes, les 40 patrons du CAC40 ont vu leur revenus baisser de 6,3% en 2012. Mais, dans le même temps, les patrons des 80 plus grosses entreprises suivantes ont vu leurs revenus progresser de 9,3%. Un patron du CAC 40 a ainsi gagné en moyenne 3,96 millions d'euros en 2012. Quant aux 80 suivants, ils ont gagné en moyenne 2,2 millions d'euros au cours de l'année. Pour un patron du CAC 40, cela représente un gain de 10 849 euros….. par jour ! Et pour les 80 suivants, cela représente 6 027 euros par jour !
En moyenne, les 120 premiers patrons de France se sont donc adjugé chacun 2,79 millions d'euros pour la seule année 2012, soit 7 634 euros par jour ! Sachant qu'un smicard travaillant à temps complet gagne environ 17 000 euros bruts par an, cela signifie que chacun des 120 premiers patrons du pays a touché en 2012 l'équivalent de 164 années de SMIC !
Au premier rang, on trouve Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes. Il a gagné 14,9 millions d'euros en 2012, en hausse de 36%. Cela représente 876 années de SMIC ! Tout de suite derrière, on trouve le fossoyeur de Renault, Carlos Ghosn. Il a gagné 13,4 millions d'euros. Soit 788 années de SMIC. Dans les grandes entreprises, l'écart entre les plus hauts revenus et les plus petits salaires atteint des montants faramineux.
Hollande n'a rien fait contre ces salaires indécents à part des pleurnicheries. Plus que jamais, notre proposition de fixer un salaire maximum autorisé dans les entreprises montre sa pertinence. C'est la seule solution pour limiter l'écart entre le salaire du patron et le salaire du salarié du bas de l'échelle à un niveau moralement moins insupportable. Nous proposons de 1 à 20. Ce qui, dans une entreprise où le salarié le moins payé est payé au SMIC, laisse la possibilité au patron de se payer 28 600 euros bruts par mois ! Certains trouvent que ça fait encore trop. En Suisse, les Jeunes socialistes ont rassemblé assez de signatures pour qu'un référendum d'initiative populaire soit organisé le 24 novembre prochain. La question ? Êtes-vous d'accord pour limiter les écarts de salaires dans les entreprises de 1 à 12 ? Leur argument ? Dans la même entreprise, personne ne doit gagner en un mois plus que ce gagne le salarié le moins bien payé en un an.
Les grands patrons se gavent, les salariés se serrent la ceinture. La réalité est bien une caricature ! Les Smicards ont dû se contenter de l'aumône faite par François Hollande avec sa hausse de 20 centimes nets par jour, soit à peine un carambar, décidé en juillet 2012. Au 1er janvier 2013, le SMIC a augmenté de 0,3%. Soit à peine 3 centimes bruts par heure. Et encore, cette micro-hausse ne doit absolument rien aux bontés sociales des solfériniens : c'est le seul effet automatique du mode de calcul du Smic.
Ce gel des salaires n'est pas réservé au Smicards. L'INSEE a récemment publié des chiffres pour 2011. Hors inflation, le salaire moyen net mensuel n'a progressé que de 0,2%. Autrement dit, il a stagné. Pour 2012, il faudra attendre pour avoir les chiffres en détail. Mais on sait déjà que le pouvoir d'achat des Français a reculé cette année-là pour la première fois depuis 1984. Tout pour les autres, rien pour les nôtres. En huit mots, voilà résumée la politique de François Hollande depuis son élection. Pour notre malheur, si les patrons peuvent se payer aussi le luxe de se mettre des bonnets rouges et de faire marcher derrière eux leurs employés à Quimper, les nôtres hésitent à se mettre le foulard rouge au cou.