christian schoettl

Portrait : «L’Express» et «Capital» peuvent-ils ignorer à quelle source ils se fient ?

Trente ans d’engagement politique résumés en quelques pages tournées exclusivement vers tout ce qui pourrait attenter à mon honorabilité, ma famille mise en cause sur des décennies, telle est la basse besogne à laquelle se sont  livrés L’Express et Capital, curieusement intéressés la même semaine par la publication d’une « enquête » sur le même sujet : mes années de dirigeant PS en Essonne.

J’ai publié ici mes réponses il y a une semaine. Je n’y ajoute rien à cette heure. Ces deux journaux ont déjà publié de nombreux articles contre moi dans le passé. Capital est un titre dont la ligne éditoriale suit le maître. Sans foi ni loi, comme le Capital lui-même et prêt à faire de l’argent avec n’importe quoi. L’Express, entre autres infamies, a déjà publié un dessin de Plantu, qui m’assimile à Le Pen et me mets un brassard et un uniforme connus. Que cette presse soit bien connue pour ses orientations politiques est une chose. Mais l’accusateur qui est mis en scène par eux ne l’est pas. Ici je choisi de publier un premier volet sur ce monsieur.

La source unique à l’origine du papier de Capital comme de L’Express est monsieur Christian Schoettl, un ancien conseiller général de l’Essonne maire de la commune de Janvry depuis 1984. Celui-ci, qui radote depuis vingt ans les mêmes attaques contre moi (et bien d’autres), que des journalistes naïfs vont recueillir à intervalles réguliers, croyant avoir trouvé le filon de la décennie. Ce Christian Schoettl est en réalité une personnalité perturbée, politiquement très errant à droite, il a été mis dans le colimateur de plusieurs de ses collègues en Essonne sur des motifs et dans des conditions qui auraient dû rendre le journal L’Express ou Capital plus circonspects dans leur intérêt pour cet homme. Ils en ont pourtant fait le point de départ de leurs allégations puis, au fil des sujets, le juge des réponses que j’ai publié.

Puisque cet homme vit dans cet abordage son heure de gloire, il lui reste à en découvrir les inconvénients. Je me sens tenu de faire connaitre qui est ce personnage. Ni L’Express ni Capital ne pouvaient l’ignorer tant il y a eu de vagues après chacune des pitreries du personnage en Essonne. Je choisi d’en publier ici les passages drolatiques. Et je garde pour moi et une très  prochaine occasion ce qu’il faut aussi savoir de lui pour savoir quel genre de chevalier blanc est le monsieur.

Vous avez dit : népotisme ?

Monsieur Schoetl a été déclaré inéligible par le conseil d’État. Capital n’en dit mot. Pourtant la nouvelle n’est pas secrète. Bien bizarre, l’incident de transmission des comptes de campagne a ensuite donnée lieu à une suite très clochemerle. L’article du Parisien annonce en effet que l’élu déchu proposera son propre candidat pour le remplacer au Conseil général. Et là ? Surprise, le champion de la lutte contre le népotisme propose… Son propre fils ! Un garçon très doué, selon son papa, qui n’hésite pas à mettre en scène cette opération de succession familiale avec des mots touchants de fierté paternelle.

Capital ne pouvait rien ignorer de l’épisode au moment où il me met en cause sans raison pour « népotisme ». L’histoire est relatée avec un humour très froid dans le journal Le Parisien de l’époque. Là, le chevalier blanc de la lutte contre le népotisme console les lecteurs. « il assure que son fils connaît la musique ». S’il connait « la musique » on voit que tout va bien. Il ne lui reste plus qu’a apprendre les paroles. Pas besoin : « Il a une vraie personnalité, il ne sera pas un homme de paille », assure son père au Parisien. Et du coup, le papa se sent obligé de donner des exemples de la préparation du fils à  la succession dynastique : « Il a fait toutes les campagnes électorales à mes côtés, m’a accompagné au Conseil général dès l’âge de 12-13 ans, a conduit le petit train à Noël. Il sait s’impliquer au service du public. »

De son côté, le jeune homme -il a 28 ans à ce moment là- affiche sans gêne une vocation de longue date. D’ailleurs il ne travaillait que « pour attendre » le moment de cette succession comme il le confie au Parisien : « La politique m’a toujours tenté, je me disais que je faisais de l’immobilier en attendant que mon père arrête. » Tout cela peut être relu par qui veut se donner une occasion de méditer sur les dynasties politiques de série B.

Mais comme il faut savoir se détendre, apprenez que pour cette élection cantonale partielle un deuxième héritier se présentait contre le fils Schoettl. Certes plus sérieux et déjà politiquement engagé à la tête de la mairie à la suite son papa. À lire pour se donner de la rigolade : « Pour corser un peu ce duel de fistons, écrit le journal Le Parisien, se greffe une histoire d’amitié qui a tourné au vinaigre. Jean-Raymond Hugonet a longtemps été un proche de la famille Schoettl. “Il nageait dans la piscine de mon père et demandait conseil pour être élu maire”, confie Nicolas. Mais les deux familles se sont brouillées. “Ce n’est pas un problème humain, nos divergences sont politiques”, assure Jean-Raymond Hugonet. Ils connaissaient la musique et nageaient dans la piscine de papa Schoettl ! Mais voilà, ils avaient des « divergences politiques » ! Ce n’étaient pas une guerre de fils a papa, c’était une bataille d’idées ! Mais personne n’y a cru ! Car les deux ont réclamé l’investiture du même parti : l’UMP. Lequel parti n’a pas cru non plus a une divergence politique dans ces tensions entre nageurs dans la même piscine. « Des tensions qui ont tout même incité l’UMP à la prudence. Sollicité par les deux candidats pour une investiture, le parti gaulliste a préféré ne pas choisir. » note Le Parisien.

Mais Capital, lui, a choisi de prendre au sérieux un accusateur de cette sorte au moment où il m’accuse de népotisme ! Et sans se donner le mal de vérifier ni si c’est vrai (c’est faux)  ni sur ce qu’il en est de l’accusateur (c’est celui qui le dit qui y est). Épisode final, le sieur Christian Shoettl s’est présenté a la succession de son fils Nicolas aux cantonales de 2015. Il n’a pas franchi le premier tour. Le siège familial est donc perdu !

Une personnalité perturbée

Monsieur Schoettl entretient une relation étrange avec les animaux. Il s’en sert comme support de ses vindictes. En effet, il donne aux animaux du « parc animalier» qu’il a créé à Janvry les noms de ses adversaires socialistes. On trouve donc dans son parc un wallaby nommé DSK et un yack appelé Harlem. Drôle n’est-ce pas ? Goût bizarre, il y a eu aussi une pauvre agnelle à cinq pattes. Épisode bien glauque. La pauvre bête fut pourtant exhibée dans la cour de l’école communale. Un autre jour, il présente fièrement à la presse locale un nouveau chameau qu’il surnomme « Méluche ». Et d’ailleurs il demande la libre circulation des dromadaires dans le jardin du Luxembourg. Pour finir, son parc animalier fera l’objet d’un arrêté préfectoral de fermeture administrative. Une autre fois ce sera une piscine communale de 80 centimètres de profondeur à laquelle on accédait en permanence, contre un billet de 5 euros, qui sera fermée, en dépit de ses protestations.

Ces divers épisodes se combinent chez l’agité du local avec l’installation d’une piste de ski à Janvry, le village dont il est le maire. Celle-ci fut munie d’une télécabine et pourvue par un canon à neige. Mais le caractère du personnage est si perturbé, si agressif et peu sociable ! Il parvient même à fédérer une écrasante majorité d’élus contre lui dans un syndicat intercommunal de traitement des ordures. Pourtant il le pensait acquis après l’avoir présidé tout un mandat. Ses façons de faire ont convaincu une écrasante majorité de l’éjecter sans façon.  L’homme n’est d’ailleurs jamais en retard d’une polémique. Ainsi interdit-il la pratique du jeu « Pokémon Go » sur le territoire de sa commune en raison du danger que ferait courir ce jeu à ceux qui le pratiquent. Sa misanthropie ordinaire lui suggère aussi des commentaires peu amènes que relève Le Parisien« Christian Schoettl estime, avec un humour grinçant, que ce jeu “constitue une intrusion dans la vie privée tant il révèle le niveau intellectuel de certains”. »

Une girouette bien à droite 

Le folklore et le féodalisme politique ne suffisent pas à faire oublier vers quels horizons politique va chercher ses sources. Certes, Christian Schoettl se dit « non inscrit ». L’Express et Capital ne pouvaient-il vérifier ce qu’il en est ?  On sait déjà que Nicolas Schoettl, le fils-héritier, avait réclamé l’investiture de l’UMP avec l’accord du papa. Il reste à apprendre que papa, lui, a demandé a être candidat sur la liste aux régionales de madame Kosciusko-Morizet qui, elle, a le courage de son étiquette LR ! Malheureusement Nathalie n’a pas supporté les exigences de Christian. Elle n’a pas voulu de lui en septième place de liste. Aussitôt, avec toute la force de ses fermes convictions, Christian a aussitôt couru se vendre ailleurs. Chez Nicolas… Dupont-Aignan ! Lequel l’a aussitôt embauché en troisième position de la liste. Raté ! Il est battu une nouvelle fois ! Comment passe-t-on de NKM à Dupont-Aignan ? « Je n’avais pas compris qu’il était souverainiste » a commenté perfidement NKM… La pauvre !

Il est vrai qu’après cet épisode, le nouveau souverainiste change de nouveau de peau politique. On le retrouve « candidat du centre et des valeurs républicaines » adoubé par l’UDI départementale. Peut-être l’UDI a-t-elle manqué de vigilance, car pour ce qui est des valeurs républicaines Christian Schoettl n’a vraiment rien d’un humaniste.  Peut-être vous souvenez vous de l’épisode où le maire de Champlan en Essonne, Christian Leclerc, a refusé l’inhumation d’une bébé rom ?  Tout le monde a condamné ! Même Philipot, qui était à l’époque le bras droit de la grande cheffe du FN. Lui aussi condamnait un comportement inhumain !

Pas Christian Schoettl ! Il l’a au contraire défendu ! « C’est un homme bien » a-t-il écrit dans son blog !   Pour Capital aussi, Christian Schoettl est un homme bien et même très bien surtout s’il s’agit de pourrir Mélenchon.

Une accusation d’abus de confiance ?

Ce jour là, 5 décembre 2005, tombe la nouvelle en Essonne où les perpétuelles pantalonnades de Christian Schoettl ne parvenaient pourtant plus à capter l’attention. Le Parisien titre « Christian Schoettl suspecté d’abus de confiance ». Puis il informe.  « Le conseiller général (non inscrit) Christian Schoettl se voit mis en cause pour “abus de confiance”. Une plainte vient d’être adressée au procureur de la République d’Evry par l’association les Mains vertes du district. L’organisme, sous tutelle du Conseil général, gère un établissement pour personnes handicapées à Janvry. Objet du litige : les travaux d’aménagement réalisés pour un montant de 21 000 €, voilà quinze mois, dans leurs nouveaux locaux, à la ferme de la Brosse, propriété de Christian Schoetl. “Le devis ne correspond pas au descriptif des travaux, dénonce l’association. Ces modifications avaient été exigées par le président de l’association”. Président qui n’était autre que le maire de Janvry, Christian Schoettl. Ce dernier a été révoqué par le conseil d’administration le 8 novembre. 

“Nous n’étions au courant de rien, martèle son remplaçant et ancien vice-président, William Lekien. Nous n’avions aucune raison de ne pas lui faire confiance. Il a profité des Mains vertes”pour faire une plus-value sur sa propriété. Le ravalement de façade n’était pas prévu. Le directeur a émis des réserves mais que pouvait-il faire face à son président ?” Le mélange des fonctions a, il est vrai, de quoi laisser perplexe. “Je me suis posé la question de démissionner de la présidence, se défend Christian Schoetl. J’ai couru le risque par conviction pour ce projet. J’étais plutôt un président facilitateur. À aucun moment,  je ne suis intervenu. C’est le directeur qui gérait tout”. Et l’élu de reconnaître simplement avoir imposé le pavage en grès “pour préserver l’architecture remarquable de la ferme”. Rien d’autre. »

Rien d’autre ! Capital est d’accord et, pour ce journal, cela donne à l’intéressé le droit moral d’interpeller calomnieusement les autres sur le mode de paiement de leur patrimoine. Il est vrai que le malheureux a aussitôt jeté de grosses larmes: « Vendredi soir, Christian Schoettl semblait affecté. “Je ne dors plus, avoue-t-il. C’est abject de faire croire que je me fais de l’argent sur le dos des handicapés. C’est l’honneur de ma famille qui est en jeu. Mon honneur d’homme public”. ». De son côté il est moins précautionneux avec l’honneur des autres et de leur famille. Une autre fois, on traitera de la question de la famille. En tous cas, les larmes de Schoettl sont montées jusqu’au ciel lui-même. Et aussitôt le réconfort a percé les nuages. L’homme qui signait déjà ses courriers du titre de « chevalier des arts et lettres » sans doute pour le grand style littéraire de ses dénonciations est aussitôt l’heureux bénéficiaire d’une nouvelle décoration surprise : la légion d’honneur !

Le chevalier multiple

Évidemment, après l’épisode des « mains vertes » l’Essonne en conçut un peu de surprise… Se souvenant de l’histoire, après que Schoettl ait fait son interview à Capital en 2016, des internautes se sont posé des questions. C’est ce qu’affirme un autre élu de droite essonnien dans son blog. Il y a répondu. Il s’appelle François Pelletan. Il pose alors des questions à propos de cette légion d’honneur. Ce que Capital ne pouvait ignorer au moment de confier le rôle de témoin de moralité au nouveau chevalier. Comme le post de François Pelletan se conclu par « nous saurons peut-être un jour », on peut déduire que Capital a fait l’enquête et forgé sa conviction. Voyez ce texte.

« Historique de la vie politique locale. Comme j’ai la particularité d’être l’un des plus des jeunes élus du département tout en étant l’un des plus anciens, vous êtes nombreux à vous tourner vers moi pour obtenir des informations ou toutes sortes de documents historiques sur la vie politique locale. Dernièrement, vous avez été quelques-uns à me demander une copie des articles de presse traitant de “l’affaire des mains vertes” concernant le Maire de Janvry, du nom de Schoettl Christian, et de l’obtention de sa légion d’honneur.

Ces documents n’ont rien d’exceptionnels, ils sont disponibles sur Internet ou aux archives du journal « le Républicain ». (…)

Il n’est donc pas besoin de lancer Sherlock Holmes sur le coup, tout est là. En revanche, je n’ai pas les réponses aux questions que vous vous posez tous :

– Christian Shoettl était-il l’ami d’enfance du Président du Conseil Constitutionnel, ou est-ce son frère, à l’époque secrétaire général de cette institution, qui lui a facilité les choses ?

– Le Président du Conseil Constitutionnel savait-il que les actions méritantes au sein de l’association « les Mains Vertes » qui justifiaient la décoration suprême, étaient en réalité entachées par des soupçons de détournement de fonds publics ?

– La justice peut-elle enquêter sereinement lorsque le Président de la plus haute institution judicaire du pays intervient de la sorte ?

Nous le saurons un jour. »

C’est assez pour aujourd’hui. L’unique but de ces lignes est de mettre en garde. Tout n’est pas permis contre moi. Et rien ne l’est contre ma famille. En tous cas pas sans que je me défende. Et je place chacun devant les conséquences de ses actes. L’Express et Capital devraient surveiller leurs fréquentations. Et celle-ci sont tenues d’être aussi exemplaires que je le suis. Cela va de soi ?

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