la presse

29.11.2017

Ce qu’est une manœuvre médiatique

Notre Convention nationale à Clermont-Ferrand a subi ce qu’il faut bien appeler un assaut médiatique. Les initiatives médiatiques dénigrantes ont convergé de façon si visible qu’on en restait parfois pantois. Nous avons tenu bon et les coups ont été rendus. Certes, nous avons déjoué la manœuvre grâce à une mobilisation méthodique des relais du mouvement partout d’où partaient les coups. Mais il faut bien admettre que sans doute cette campagne contre nous aura eu des effets sur certains secteurs de l’opinion les moins aguerris au décryptages des médias.

Comme vous le savez, deux enquêtes bizarres, celle de « Capital » et de « l’Express »,  déclenchées par les délires du même personnage perturbé et finalement pas si clean que ça ont été publiées dans les jours qui précédaient notre Convention. Les deux étaient axées sur mon patrimoine et mes années de vie en Essonne en remontant dans le temps jusqu’à 35 ans en arrière. Un sujet dont l’actualité ne saute pas aux yeux. Le but était de salir et si possible de détruire le déroulement de notre réunion en organisant « une affaire » contre le principal porte parole du mouvement. J’avais répondu avant même la publication et mis en demeure les deux responsables des publications. Les deux sont passés outre la mise en garde. Capital a été le plus loin en affirmant un mensonge contre mon démenti pourtant formel. La justice passera puisque je l’ai saisie.

Pour le reste, le plan du parti médiatique n’a pas mieux fonctionné. Au contraire il a fini par la déroute et le ridicule de ceux qui se sont engagés dans la manœuvre. Ainsi avec le sondage bidon d’Odoxa pour le compte du Figaro et de France info sur ma « baisse de popularité ». Certes, elle a fourni le thème pour alimenter la machine à dénigrer et à regarder ailleurs que dans la salle. Mais, deux jours plus tard, le même « institut » publie une « enquête », réalisée à la même période, qui me place en tête des personnalités de gauche. Cerise sur le gâteau, je suis aussi en remonté d’un point de popularité occupant la troisième place des personnalités politiques derrière Hulot et Le Drian. Comprenne qui pourra.

Le pompon restera le compte rendu truqué de mon discours par France 2. La chaîne n’a pas hésité à couper une phrase pour me faire dire que nous étions démoralisés. Il lui aura fallu le lendemain s’excuser publiquement et publier le prononcé réel de mon discours à cet instant. Merci aux centaines d’internautes qui ont démasqué le procédé et fait pression sur la chaîne et les organisations professionnelles par centaines sur les réseaux sociaux.

Au total, on ne peut nier que le mal soit fait. Une ambiance morbide a été créée pendant deux jours. Le macronisme médiatique avait pour consigne de contrebalancer l’image désastreuse et crépusculaire de la convention de la République en Marche la semaine précédente. Et comme d’habitude, il s’agissait de s’en prendre à moi dans ce registre psychologisant qui dorénavant tient lieu de grille de lecture politique pour les émissions à bout de souffle comme celle de Calvi et de quelques autres. Aux avant-postes de cette façon de faire on trouve « France Info », la chaine de reclassement de Jean-Michel Aphatie après son échec sur RTL. Elle aura méticuleusement enfermé tous ses invités venus de nos rangs dans des interview de café du commerce limitées aux aventures du microcosme politicien. On vient commenter les commentaires. Pas un instant consacré a ce qui occupe la vie des gens, à ce qui sépare majorité et opposition et donne sa noblesse à la politique.

En réalité ce rabougrissement de l’esprit ne résulte pas d’un plan préconçu. Il s’agit plutôt de l’épuisement intellectuel des vaches sacrées du journalisme des années 2000. Elles sont devenues incapables de se renouveler. Quand un Calvi titre « le passeur dépassé » à mon sujet, mesure-t-il le côté vintage de son annonce ? Fondamentalement les vieilles gloires sont incapables de comprendre le monde qui est issu de la dernière présidentielle. Elles vivent dans la nostalgie et les réflexes du passé avec le désir fou et à peine caché de revenir aussitôt que possible aux anciennes habitudes. Nos députés ne dînent pas en ville, ils ne partent pas en vacances aux mêmes endroits que ces gens, leurs enfants ne vont pas dans les mêmes écoles et n’héritent pas des carnets d’adresse de leurs parents et grand parents. Ils ne savent rien de mes collègues. Nous ne sommes pas du même monde. Ça se voit, ça se sait, ça se sent quand ils parlent de nous. Un mépris mutuel nous sépare.

Pour autant, l’un après l’autre ou tous ensemble bêlant en cadence, ils ne sont pas parvenus à prendre la main sur nos travaux. Sur place, dans le magnifique espace de presse que nous avions aménagé, les 80 journalistes qui suivaient et s’intéressaient à ce qui se passait dans la salle se montraient bien déconfits de voir Paris se dire mieux informé qu’eux de ce qui se passait à Clermont-Ferrand. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas attacher d’importance à ce que les médias de droite disent à la droite. Au fond, ils ne trompent que leur public. Quant aux journaux télévisés, nous savons qu’ils parlent à un public de 63 ans en moyenne pour France 2 et 59 ans sur TF1. Cet âge moyen signale un auditorat extrêmement éduqué politiquement et profondément latéralisé. C’est dire qu’il est capable de décrypter les mauvais coups de cette nature. Il s’en amuse parfois et nous le dit à la blague. Donc cela ne compte pas vraiment.

Cependant, les vagues de haine et de dégoût contre ces procédés et leurs auteurs continuent efficacement à construire autour de nous, et dans le premier cercle des gens qui nous sont favorables, le type d’opinion hostile aux médias telle que nous voulons construire. Et puis ne l’oublions jamais, nous diffusons par nos propres canaux. Ce fut le cas tout au long de notre Convention. Les extraits vidéo du déroulé mis en ligne commencent leur vie. Comme ces 20 000 vues pour la vidéo de la séance intégrale du samedi. Enfin il y a eu la retransmission de mon discours par trois chaines d’info en continu que je remercie ici. Et, moins spectaculaire, les 60 000 vues sur ma chaîne Youtube. Au fond comme l’a dit Adrien Quatennens à l’occasion d’un duplex : « à force de vouloir raconter l’histoire que vous avez décidé d’écrire, vous finissez par passer à côté de ce qui se passe vraiment ici ». C’est de cela dont je traite dans le chapitre sur le bilan de notre Convention. Mais j’ai noté avec soin les figures et les étapes de la manœuvre médiatique de cette fois-ci. Nous allons travailler sur les répliques possibles.

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