Voici donc la semaine où nous encaissons le coup le plus violent que nous ayons reçu depuis longtemps. D’Allemagne, ce modèle des néolibéraux et de leur presse, arrive une nouvelle terrible. Pour la première fois, l’extrême droite allemande dépasse le SPD dans un sondage. L’extrême droite devient la deuxième force derrière le parti de Merkel. Le gouffre a donc commencé à s’ouvrir au cœur de la première puissance économique du vieux continent. Une puissance acquise par le butin de l’annexion des länders de l’est, par la tricherie avec ses partenaires dans l’organisation des délocalisations à l’est, par l’imposition à toute l’Europe d’une politique économique exclusivement centrée sur les demandes et besoins des retraités aisés, par la destruction des droits sociaux de la masse des salariés allemands, par une coalition sans faille entre PS et droite muselant toute opposition sous le poids de leur routine et autosatisfaction permanente.
La menace qu’une telle situation fait peser sur tout le continent ne peut pas être prise à la légère. Elle ne doit pas être enterrée sous les couplets lénifiants et aveuglés qui ont tenu lieu de doctrine aux dirigeants de la France au cours des deux décennies. « L’ireal politique » a toujours été un angélisme dangereux, plus dangereux même que le cynisme de la « realpolitique ». Il n’y a pas de couple franco-allemand. Les gouvernements de la droite et du PS à Berlin n’ont jamais servi que les intérêts de la finance allemande et rien de plus. Dans le martyr de tous les pays de l’Union européenne soumis aux politiques d’ajustement structurel, il n’a jamais été question d’autre chose que de l’intérêt de l’Allemagne, de ses rentiers, de ses obsessions ordo-libérales. Pour avoir écrit un jour qu’une nouvelle fois la politique allemande mettait tout le continent en danger je fus remis au pilori par les gardiens du temple. Pour avoir argumenté mon propos dans le livre Le Hareng de Bismark, je fus crucifié comme germanophobe par toutes les variétés d’aveuglés. À droite, on ajouta que je voulais entrer en guerre avec l’Allemagne, à « gôche », les Duflot et compagnie me traitèrent de Déroulède et de « national-républicain » (les deux mots étant une injure dans cette mouvance).
Les faits, à présent, confirment le raisonnement et ce qui commençait à être vu par ceux qui réfléchissent à partir de la réalité. Aussi longtemps que l’Union européenne fonctionnera « à traités constants » la catastrophe « ordo-libérale » alimentera le monstre déjà épanoui en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en Bulgarie. À présent, il faut rompre avec ces traités. L’Allemagne doit réviser sa politique et remettre en cause ses certitudes morbides qui conduisent tout le vieux continent à une rechute désastreuse. Plan A. Et si elle ne veut pas : Plan B avec tous ceux qui veulent un canot de sauvetage.
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