Le cœur de la Convention de la France insoumise, c’était le programme. Les conventionnels ont donc officiellement proposé dans une adresse « au peuple français » le programme L’Avenir en commun. C’est le fruit d’un long travail d’élaboration collective. C’est aussi une étape car le chemin se poursuit pour préciser et illustrer dans nombre de domaines particuliers. La rédaction d’une quarantaine de livrets sur des thèmes différents est programmée. En conclusions des travaux, il fut proposé aux insoumis de sélectionner des mesures significatives pour susciter l’envie d’en savoir plus sur notre projet. Il ne faut pas croire que ce soit le plus simple ni le plus consensuel de procéder à ce genre de recollement. Un parti y aurait vu naître au moins trois tendances sur le sujet. 12 000 votants se sont mobilisés au cours des vingt heures où le vote fut ouvert. Le résultat de ce vote confirme surtout une grande communauté de perception de la part des votants. C’est un bon signe si l’on tient compte que l’homogénéisation politique du mouvement est pour lui un processus au long cours.
Avant la réunion, le programme l’Avenir en commun a été soumis au vote et approuvé, chapitre par chapitre, lors d’un vote numérique avant la Convention de Lille. 77 038 insoumis ont participé à ce vote sur le site jlm2017.fr. Chacun des sept chapitres a été validé par 90 à 95% des votes. Après sept mois de préparation collective, c’est une belle preuve que l’accord entre nous vient de loin et qu’il est très large sur ce qu’il convient de faire. Je n’en suis pas surpris. J’ai toujours pensé que nous savions interpréter le fond politique commun de la résistance intérieure de notre pays telle qu’elle s’est dégagée à partir de l’action des altermondialistes puis du référendum de 2005 et dont notre score à la présidentielle de 2012 a été la première expression politique électorale. Mais le vote a été aussi une belle récompense, humaine et politique, pour le travail sérieux et patient de l’équipe chargée de l’élaboration du programme sous la responsabilité de la juriste Charlotte Girard et de l’économiste Jacques Généreux. Ce travail qu’oublient toujours tant de donneurs de leçons qui font des phrases sur « le programme d’abord » et ne font strictement rien d’autre que de le répéter avant de se réserver le droit de critiquer tout ce qui a été produit. Nous sommes tellement bien, désormais, loin de ces aigres pratiques bavardes et destructrices. Notre signe distinctif : ils parlent de collectif, nous le faisons.
Nous sommes repartis de L’Humain d’abord, le programme de 2012. Certes, il avait été rédigé par dix personnes en un mois et demi et surtout deux à la fin. Mais il fut vendu à 500 000 exemplaires et manié par des millions de gens. Il recueillit quatre millions de suffrages. Pour celui-ci, que de chemin parcouru, que de rédactions successives, depuis le 10 février ! Songez aux 3000 contributions des insoumis et insoumises. Toutes ont été lues et travaillées par des militants et des experts et non par un institut de sondage. Deux synthèses ont été rendues disponibles en ligne. De nombreuses propositions y ont été piochées. Pensez aux 18 auditions programmatiques organisées avec des universitaires, des syndicalistes, des lanceurs d’alertes. Elles sont visibles sur internet pour la plupart. Si quelques-unes ont été réalisées à huis clos, c’est à la demande des personnes auditionnées. Pensez aux quatorze personnes référentes par chapitre qui ont rédigé au fil du temps. Pensez aux camarades qui ont passé des heures à filmer puis à monter les vidéos qui vous permettent à cette heure de profiter de ces moments d’éducation populaire ! Prenez en compte aussi les auditions des groupes politiques qui appuient ma candidature. Ce sont des heures de lectures, de discussions, de réflexion pour aboutir à ce résultat.
Finalement, le document a été approuvé par les insoumis, et ratifié par la Convention de Lille sous la forme d’une adresse. Ce programme sera publié sous la forme d’un petit livre. Le prix sera de 3 euros et la parution est prévue au début du mois de décembre. Vous pouvez déjà prévoir d’en offrir quelques-uns à la fin de l’année ! Pour dire vrai, la date de parution et le prix sont d’ailleurs prévus pour ça.
Mais le travail programmatique de la France insoumise ne s’arrête pas. Il va se poursuivre d’au moins deux façons. Il y aura des « livrets thématiques » chargés de détailler un programme complet dans un secteur. Il y aura aussi des « ateliers législatifs » pour rédiger les propositions de loi que nous ferons voter. Le but de ces deux chantiers est de nous préparer à gouverner et de dresser le plan de travail d’un futur gouvernement « insoumis ». Il est aussi de former une base populaire vigilante, instruite et motivée dans chaque secteur dans lequel la nouvelle politique se déploiera. Une quinzaine de ces livrets thématiques est déjà mise en chantier. Le premier a été publié en ligne à l’occasion de la Convention. Il présente notre plan détaillé pour construire « une agriculture écologique et paysanne pour une alimentation de qualité ».
L’ensemble de la production de ces livrets est coordonné par Danielle Obono et Laurent Levard. Une très rude tâche ! Pour chacun des quinze premiers livrets, le binôme d’animateur du travail est connu et une adresse email de contact a été créée pour proposer son aide ou envoyer des idées et compléments au programme l’Avenir en commun. Les thèmes et les contacts sont accessibles sur une page dédiée sur le site jlm2017.fr.